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Obs. 1. Ces expressions de lever, coucher, haut bas ne sont là que pour s'accommoder à la faiblesse de l'intelligence humaine. Il n'y a dans la nature ni coucher ni lever, ni haut ni bas. La terre est ronde et tous les corps se dirigent vers leurs centres, parce que, suivant sir Philipps, l'excès de la motion orbiculaire! les oblige d'exécuter leur rotation en sens inverse de leur densité et de se soumettre à la loi commune qui règle le tout. Tout homme et en général tout objet dressé se trouve en droite ligne vis-à-vis le centre de la terre, ayant la terre sous ses pieds, et le ciel qui environne la terre, au-dessus de lui. Nous plaçons ordinairement le pôle méridional en bas, mais les habitants de ce pôle ainsi que ceux du pôle septentrional ont les pieds contre le centre de la terre et le ciel au-dessus de leur tête. Les habitants de la Nouvelle-Galle du sud sont les Antipodes des habitants de la Grande-Bretagne. Mais la terre est le centre ou l'aimant de tous ses habitants, et dans la nature les expressions haut, dans et bas ne sont que des termes relatifs.

2. L'angle de l'orbite diminue d'une minute en cent dix années et d'un degré en six mille six cents ans. Des observations faites à la Chine il y a 2,600 ans prouvent que l'angle alors était de 23° 54', et il n'est maintenant que de 23° 28', coïncidence étonnante et en même temps une preuve évidente de la diminution de l'inclinaison et de la justesse de l'observation.

283. Il est évident que durant le temps que le soleil est au-dessus du nord de l'équateur des rayons se répandront d'autant de degrés au-delà du pôle septentrional qu'il se trouvera au nord de l'équateur, et que durant tout le temps qu'il se trouve au-dessus du sud de l'équateur il éclairera d'autant de degrés au-delà du pôle du sud.

Obs. Comme il y a 90 degrés de l'équateur à chaque pôle et que le soleil éclaire 90 degrés de son point vertical, il est évident qu'il éclairera autant de degrés au-delà de l'un et de l'autre pôle que le nombre de degrés dont il s'est avancé de l'équateur. Si je puis lire une inscription à une distance de 90 pas, il

est clair qu'en m'avançant de 23 pas 112 je pourrai la lire également en la reculant de 23 pas 112. L'intelligence de cette simple proposition suffit pour se rendre compte des phénomènes des saisons et de la durée variée du jour et de la nuit.

284. La terre, dans son mouvement diurne, tourne toutes les positions de la terre dans un cercle à une distance égale de l'équateur, et toutes les places exactement à la même distance de l'équateur sont tournées dans un même cercle.

Obs, La distance au Nord et au Sud de l'équateur se nomme latitude, ainsi donc, si le soleil éclaire verticalement 10 degrés Nord de l'équateur, toutes les places étant à dix degrés de latitude Nord passeront exactement ce jour-là sous le soleil.

285. Comme le soleil en embrassant verticalement 10 degrés nord de l'équateur éclaire 10 degrés au-delà du pôle septentrional et 10 degrés en deçå du pôle sud, il est évident que dans la rotation de la terre aucune place dans les 10 degrés du pôle septentrional ne peut s'affranchir des rayons du soleil, qu'il y fera constamment jour, qu'aucune place dans les 10 degrés du pôle sud ne peut recevoir les rayons du soleil et qu'il y fera nuit.

286. Quand le soleil se trouve verticalement sur l'équateur, sa lumière s'étend exactement à chaque pôle, le jour et la nuit coupent tous les cercles du mouvement diurne en deux parties égales, de manière que la partie éclairée des cercles étant égale à la partie obscure, les jours et les nuits sont égaux par tout le monde.

287. Le soleil se trouve verticalement au-dessus de l'équateur le 21 du mois de mars, et la terre descend dans son orbite annuel pendant 91 jours jusqu'au 21 juin que le soleil se trouve au-dessus de toutes les places sous 23 degrés nord de l'équateur, de manière que durant ces 91 jours le soleil a graduellement gagné 23 degrés et, s'est trouvé verticalement sur tous les points à cette distance de l'équateur.

288. Pendant le même temps il a successivement éclairé, en s'avançant dans la même progression, autant de degrés au-delà du pôle septentrional et a produit pour cos contrées des jours continuels et par la même raison

un accroissement de jour pour tous les points dans l'hémisphère du nord, en proportion de leur proximité du pôle.

289. Les phénomènes opposés doivent nécessairement avoir lieu dans l'hémisphère méridional de la terre. A mesure que le soleil s'avance au-dessus de l'équateur, ses rayons s'éloignent du pôle méridional et les contrées à l'entour de ce pôle doivent être dans les ténèbres et les nuits doivent devenir d'autant plus longues que les jours augmentent dans l'hémisphère septentrional.

Pour mieux saisir toute cette théorie on n'a qu'à suspendre quelque corps rond au-dessous d'un foyer quelconque, on verra que la lumière ne portera que sur un pôle; et qu'en tournant ce corps en rond les cercles formés par quelques parties de la surface seront également divisés par la lumière, qu'il fera constamment jour au nord et que le phénomène opposé aura lieu dans l'autre hémisphère.

290. Après que la terre a descendu dans son orbite au point de rendre le soleil vertical à 23° 1 S. de l'équaelle remonte dans le même sens et au bout de 91 jours, c'est-à-dire le 21 septembre le soleil se trouve verticalement sur l'équateur.

teur,

La terre cependant continue sa marche progressive dans son orbite jusqu'à ce qu'au 21 décembre le soleil se trouve verticalement aux 23 degrés S. de l'équateur et rende des jours continuels au pôle méridional et renouvelle en sens inverse tous les phénomènes que nous avons remarqués quand il était placé verticalement au-dessus des 23 degrés du nord.

291. La terre alors descend dans son orbite jusqu'au 21 mars, où le soleil se trouvant verticalement sur l'équateur et n'inclinant vers aucun pôle, partage également les jours dans l'autre hémisphère. Alors commence le printemps dans l'hémisphère septentrional et l'automne dans celui du sud.

Salut heureux printemps, doux matin de l'année
Ton abord bienfaiteur dissipe les frimats,
Renaissant à la joie et de fleurs couronnée,
La jeunesse folâtre attachée à tes pas
De ses concerts d'amour ranime la nature.
L'été fier de ses feux embrase nos climats,

Mais de plaisirs plus vrais source abondante et pure,
Ta chaleur nous rechauffe et ne nous brûle pas.

292. La chaleur de l'été provient de deux causes, la première est la plus grande intensité des rayons solaires en raison de leur chute perpendiculaire, la seconde est l'excédent de la longueur du jour sur celle de la nuit, qui fait que la chaleur du jour n'est pas entièrement dissipée pendant la nuit.

Obs. On se convaincra de l'effet de l'obliquité, quant aux rayons solaires, en tenant une planche perpendiculairement devant un foyer, elle réfléchira une somme de rayons égale à sa surface; mais en la plaçant obliquement ou dans un angle de 45 degrés, il n'y aura plus qu'une moitié des rayons qui tomberont sur sa surface et l'autre passera outre, il en est de même de la surface de la terre en été et en hiver.

2. La chaleur excessive des régions polaires est due à leurs six mois continuels de jour; elle fond ou du moins à peu de chose près la neige et la glace qui s'est formée pendant les six mois de nuit. De-lå il arrive que dans les contrées septentrionales, lorsque les jours n'ont que 18 et 20 heures ou lorsque le soleil est sur l'horizon quelques jours de suite, la chaleur de l'été est égale à celle de toute autre partie du monde.

293. L'air que nous respirons et dans lequel nous vivas comme le poisson vit dans l'eau, environne toute la terre à une hauteur supposée de 40 milles, il est d'une couleur bleue, et de là vient la couleur que nous remarquons au ciel. On suppose que le passage des rayons solaires lui doivent une partie de leur chaleur de même que leur action sur le sol et les différents corps.

294. Cependant on croit que la chaleur du soleil est principalement due à son action sur les corps terrestres; ce qui vient à l'appui de cette assertion, c'est que dans les climats les plus chauds, il y a des neiges et des glaces perpétuelles au sommet des montagnes, et que la température augmente considérablement en proportion de leur hauteur ou de la chaleur dont s'est pénétrée l'atmosphère des objets en contact.

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295. Les rayons de la lumière dévient de leur course ou sont réfractés d'ur demi-degré en traversant l'atmos

phère. Les rayons du soleil éprouvent la même réfr action en arrivant jusqu'à la terre, ce qui le fait paraître d'un degré plus haut qu'il n'est en effet, il se montre tout entier sur l'horizon quand réellement son bord inférieur le touche. Il en est de même dans son contact apparent avec les cercles polaires de la lune et des autres corps célestes.

296. Les dénominations de la terre dérivent de ses différentes situations pendant sa révolution autour du soleil. La représentation d'une sphère artificielle le fera facilement comprendre.

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297. L'espace entre les tropiques, tous les deux de 23 degrés, est nommé zône torride par suite de son extrême chaleur; l'espace de 23 degrés de chaque pôle est nommé zone glacée en raison de la longueur et du grand froid de l'hiver, et les deux espaces entre les zones brûlantes et glacées se nomment zônes tempérées.

298. Telles sont les divisions de la terre provenant des phénomènes et des effets du soleil, la source de la lumière de la chaleur et de la vie; de là toutes les

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