LA PILE GALVANIQUE.

2. La vignette représente une pile avec des plaques séparées, composées alternativement de cuivre et de zinc, à chaque extrémité se trouve un fil de métal pour diriger la secousse.

3. Le laboratoire de Royale institution possède une de ces machines les plus étonnantes : elle se compose d'une série de 2000 paires de plaques de trente-deux pouces carrés, disposées dans des cellules de porcelaine; la surface totale est de 128,000 pouces carrés. Cette batterie produit une série prodigieuse d'effets brillants quand les cellules sont remplies d'eau mêlée à une partie d'acide nitrique ou d'acide sulfurique. Si deux morceaux de charbon d'environ un pouce de long et d'un sixième de pouce de diamètre sont rapprochés, il se produit une étincelle éclatante, et plus de la moitié du volume du charbon s'enflamme jusqu'à blanc ; il y a une forte décharge au milieu de l'air réchauffé, dans un espace de près de quatre pouces, produisant une brillante voûte ascendante de lumière d'une forme large et conique au milieu. Toute substance introduite dans cette voûte s'enflamme aussitôt. Le platine fond avec la rapidité de la cire à la flamme d'une chandelle ordinaire. Le quartz, le saphir, la magnésie, la pierre à chaux, tout entre en fusion. Des fragments de diamants, des morceaux de charbon, de plombagine disparaissent rapidement et semblent s'être évaporés. La force de l'électricité est telle que les composés insolubles, ne peuvent résister à son énergie, le verre même, le sulfate de barite humectés et mis en rapport avec les surfaces électrisées de l'appareil galvanique sont agités lentement, et les alkalis, les matières terreuses ou acide sont chassées vers les pôles. Ni les aggrégats les plus solides, ni les composés les plus fermes ne résistent à c

mode d'attaque, l'opération est lente, mais les résultats sont certains et tôt ou tard les corps sont réduits à leur simple matière.

DAVY.

il se

554. Il est prouvé que durant cette secousse fait une oxidation des plaques métalliques, et qu'après l'enrouillement de leur surface, la secousse diminue; mais que dès qu'on les a nettoyées la force est renouvelée.

Obs. 1. De ces faits et d'autres semblables dérive la nouvelle théorie de l'excitement électrique ou galvanique. Dans l'un, le frottement dérange les atômes ou les principes de l'air, et leur rétablissement produit les effets de l'électricité; mais dans le galvanisme, l'effet du frottement dérive de deux surfaces opposées de différentes forces conductrices du calorique, et cellesci agissent sur une solution d'acide nitrique précisément comme le frottement agit sur l'acide nitrique principe ou atôme de l'atmosphère.

2. Quelques poissons comme la torpille, la gymenote, si on les touche de la main communiquent au corps humain une secousse semblable à celle de l'électricité et par des causes semblables.

555. Depuis que l'identité de l'éclair et de l'action électrique a été fortifiée, les philosophes ont été tentés de chercher l'explication des météores aériens dans les principes de l'électricité, et il n'est pas douteux que la plus grande partie et surtout les aurores boréales sont des phénomènes électriques ou gazeux.

Obs. Nous disons électrique ou gazeux, parce que l'électricité n'est que le phénomène du trouble dans les différents atômes qui dans de certaines combinaisons et dans un état marqué composent le gaz. L'effort pour retourner à cet état marqué est la puissance électrique et le retour actuel forme les phénomènes électriques.

556. Les tremblements de terre, les phénomènes les plus redoutables de la natnre ont été attribués par quelques naturalistes à l'eau au feu, à la vapeur, et à l'électricité, chacun de ces puissants agents étant supposé agir dans les entrailles de la terre.

Les feux souterrains, et les vapeurs qu'ils produisent sont à ce què l'on croit la vraie source des tremblements de terre L'élasticité de la vapeur et sa force expansive sont bien capables de produire ces effets étonnants qu'on attribue aux tremblements de terre. La force de la vapeur est vingt-huit fois supérieure à celle de la poudr

à canon.

Le Vésuve en courroux, sous ses monts caverneux,
Recommence à mugir avec un bruit affreux
Et déchaîne, en poussant une horrible fumée
Sur son gouffre étonnant la tempête enflammée ;
Elle échappe soudain, et des sommets ouverts
En colonne de feu s'allonge dans les airs :
Des foudres souterrains et des roches fondues
S'élancent de l'abîme et vont rougir les nues,
Le bitume et le soufre, épandus en torrents
Roulent sur la montagne, en sillonnent les flancs;
Et dans les creux vallons se traçant un passage,
Des fleuves infernaux offrent l'horrible image.

CASTEL, les Plantes, ch. III.

557. Les changements les plus remarquables dans les formes et l'arrangement de la surface du monde ont probablement été produits par les feux souterrains des volcans et par les tremblements de terre au moyen desquels les plaines ont été converties en montagnes, océans en îles et les terres arides en étangs.

Obs. Une demi-livre de limaille de fer une demilivre de soufre et une pinte d'eau bien mélangées s'enflamment suffisamment pour allumer toute la masse, et il paraît que les montagnes volcaniques abondent de ces mixtions, qui s'enflamment probablement au moyen des pluies qui tombent dans le crater ou par les mers qui communiquent à leur base.

558. Les éruptions des volcans offrent des phénomènes redoutables, par les prodigieuses inondations de fen liquide qui répandent à l'entour une destruction inévitable.

On donne à ces redoutables torrents le nom de Laves; ils consistent en mixture de pierres, sables, terre et substances métalliques, etc., calcinées et vitrifiées.

Obs. La plus récente éruption remarquable de l'Etna

est celle de 1660, les progrès accroissants de la la ve détruisirent en quarante jours les habitations de 27,000 personnes, et sur 20,000 habitants de la ville de Catane 3,000 seulement parvinrent à se sauver. Les autres grands volcans en Europe sont le Vésuve et l'Hécla, mais il y en a deux ou trois cents dans différentes parlies du monde, leur grande élévation est une des causes principales de la combustion.

LE MAGNÉTISME.

559. Déjà les Grecs ont connu le pouvoir qu'exercent certains minerais de fer sur d'autres morceaux de fer mais le hasard fit découvrir à un Italien que s'il est suspendu à un centre et qu'on lui laisse librement pren. dre sa direction il a toujours une extrémité vers le nord et l'autre, vers le sud.

Obs. C'est ce qu'on a nommé aimant et bientôt on reconnut l'heureuse influence de sa propriété sur les progrès de la navigation.

560. Dans la suite des temps on découvrit que l'aimant communiquait sa propriété d'indiquer le nord á toutes les pièces de fer et d'acier, et que celles-là pouvaient à leur tour le communiquer à d'autres proportionnellement au nombre d'aimant employé en transférant cette propriété.

Obs. On ne fait pas usage maintenant des aimants naturels, mais on fait des aiguilles de la forme la plus convenable et on leur communique la propriété magné tique en les mettant en rapport avec d'autres aimants naturels ou artificiels.

561. Les deux pôles ou pointes de l'aiguille magnétique ont différentes propriétés, le pôle sud de l'aimant attire le pôle nord de l'autre, et les mêmes pôles se repoussent mutuellement, c'est-à-dire le pôle nord repousse le pôle nord et le pile sud le sud.

Obs. Une faible chaleur ou un coup de marteau détruit cette polarité; mais on la fait renaître en tenant long-temps des barres de fer dressées, ou en les rougissant

au feu et les laissant ensuite refroidir dans une direction polaire.

562, Si on met de l'aimant sur un peu de papier et qu'un peu de poussière d'acier tombe sur ce papier, cette poussière s'arrange d'elle-même sur le papier en courdes régulières sous l'influence de l'action magnétique.

Si la barre magnétique est arrondie en forme de fe à cheval, ses poles attirent et opèrent à un plus haut degré que séparément, la force de tous les aimants est augmentée en agissant en sens contraire.

563. L'aimant ne marque point exactement le nord ou le sud, mais dans différentes parties du monde il agit avec une déclinaison différente vers le nord-est ou ouest, il diffère dans la même place dans des temps différents.

Obs. Il ne faut pas supposer que l'attraction ou la répulsion de l'aimant soit autre que mécanique. A vrai dire le magnétisme n'est qu'une variété de l'électricité. Il y a plusieurs corps non électriques. Il n'y a que le fer qui soit non-magnétique, et l'attraction n'a lieu que dans l'espace autour de l'aimant et dans les surfaces des deux extrémités qui représentent les deux points opposés des piles galvaniques. Il parait que la polarité provient de l'état galvanique des masses de toute la terre, chaque hémisphère étant dans une condition opposée et sujette à des variations par suite de causes générales.

2. Le magnétisme, l'électricité, et le galvanisme étaient attribués dans le principe à des fluides distincts opérant par de certaines forces chimiques qui leur étaient propres, mais il paraît aujourd'hui que les différentes réactions des surfaces particulières de certains corps sur les principes élémentaires de l'atmosphère, sont les causes véritables de tous ces curieux phénomènes.

MATHEMATIQUES.

564. Les mathématiques ou les sciences mathématiques sont divisées en :

1. Mathématiques proprement dites contenant l'arithmétique et la géométrie qui ne traitent que des nombres et des grandeurs.