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410. L'Orthologie nous apprend à prononcer les lettres et les syllabes suivant l'usage établi.

L'Orthographie nous apprend à écrire correctement avec le nombre de lettres nécessaires et convenables. Le Rudiment traite de la modification des différentes espèces de mots appelés parties du discours.

La Syntaxe fournit les règles pour l'arrangement convenable et la juste disposition des mots dans le discours. La Prosodie s'occupe de l'accent convenable des syllabes et des différentes mesures des vers.

La Rhétorique nous enseigne l'art de persuader ceux à qui nous nous adressons, soit par la parole soit par écrit. La Composition nous apprend à exprimer nos pensées avec précision et avec élégance; c'est le dernier terme de l'étude des langues.

412. Les neuf espèces de mots ou neuf parties du discours composent presque tous les idiomes, il y a dans la langue anglaise environ 20,500 noms, 40 pronoms 2,000 adjectifs, 8,000 verbes, 2,600 adverbes, 69 prépositions, 19 conjonctions, 68 interjections et 2 articles, en tout au-delà de 40,000 mots.

413. Après que nous avons acquis une grande somme de mots en lisant ou en copiant les bons auteurs`, et en fréquentant la bonne compagnie, nous devons nous étudier à nous exprimer avec élégance et à n'exprimer nos pensées qu'avec le nombre de mots exactement nécessaires, de manière à n'aller jamais au-delà ni à rester au-dessous de ce que nous voulons dire; cette qualité précieuse d'un écrivain se nomme la clarté.

414. La grande règle dans l'art d'écrire c'est de bien méditer d'abord le sujet que nous voulons traiter et de nous pénétrer du sentiment que nous voulons inspirer å nos lecteurs. Il est impossible d'exprimer avec clarté ce que l'on n'a pas d'abord bien conçu soi-même.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

BOILEAU.

415. Mettons de la clarté dans la suite de nos idėés, énonçons-les avec ordre, marchons de conséquence en conséquence, et évitons surtout ces phrases mons

trueuses qui n'offrent au lecteur embarrassé qu'une longue suite inutile de mots vides de sens.

Obs. Point de meilleur exercice dans l'art de parler et d'écrire, que de lire un bon morceau d'histoire et le prononcer ou l'écrire ensuite dans notre style. Cet exercice continué pendant deux ans seulement ne peut manquer de conduire aux progrès les plus marqués.

416. Evitons les termes affectés, les proverbes vulgaires, les formes étrangères, faisons un choix d'expressions à la fois nobles et énergiques, et surtout étudions souvent les grands écrivains des heaux jours de notre littérature.

Obs. La lecture du vieux et du nouveau Testament et celle de l'immortel Shakespear préservera les anglais de ce style affecté que depuis quelques temps on cherche à introduire dans leur belle langue, et la lecture de notre grand Racine, de Boileau, de Montesquieu. de Voltaire, sauvera la langue française des folles invasions du jargon romantique.

417. Pour exprimer nos idées de la manière la plus convenable, il faut faire acquisition de différentes connaissances, lire les auteurs qui ont le mieux traité toutes sortes de sujets; ne pas perdre un jour, une heure sans faire quelque pas en avant, et bien profiter des observations qui ont précédé notre travail.

418. Enrichissons notre mémoire des faits les plus importants et de termes essentiels des arts et des sciences; comparons attentivement entre eux les auteurs qui ont traité le même suje*, et ne quittons nos recherches que lorsque notre curiosité sera pleinement satisfaite.

LOGIQUE.

419. La logique est cette science importante qui traite de l'art de bien penser. Les logiciens nous donnent cinq règles générales qu'on doit avoir toujours présentes à l'esprit soit que l'on médite, soit que l'on écrive, soil que l'on parle.

(a) Concevoir les objets clairement et distinctemen dans leur nature propre

Obs. C'est-à-dire, que nous devons acquérir une idée claire et nette des choses, les connaître telles qu'elles sont, et ne pas nous contenter d'idées obscures et confuses quand il nous est possible d'en obtenir de plus claires.

(b) Concevoir les choses complètement dans toutes ieurs parties.

Obs. Il y a un tout métaphysique et idéal, un tout mathématique ou intégral, et un tout physique ou essentiel. (c) Concevoir les choses collectivement dans toutes eurs propriétés et relations.

Obs. C'est-à-dire que nous devons les considérer dans tous leurs modes, attributs, propriétés et relations, de manière à obtenir une idée exacte de leurs modes et attributs essentiels, et de leurs propriétés spéciales, de leurs modes accidentels et de leurs relations.

(d) Concevoir les choses extensivement dans toutes leurs espèces

Obs. C'est-à-dire nous devons examiner toutes les sous-divisions d'un genre de sorte que si nous avons à traiter de la perfection animale, il faudra connaître le quadrupede, l'oiseau, le poisson, l'insecte aussi bien que l'homme, parce que tous sont compris sous le nom générique d'animal.

(e) Concevoir les choses méthodiquement ou dans leur ordre naturel.

Obs. C'est-à-dire que nous devons bien ordonner la marche de nos idées, éviter toute confusion, et de manière à les offrir aisément à l'intelligence et à la mémoire.

420. La METHODE procède par analyse ou par synthèse. L'analyse décompose les objets dans leurs principes, et le tout dans ses parties.

La synthèse ne passe au tout qu'après l'examen des parties, ou réunit les principes pour former un composé. 421. Les arguments sont ou métaphysiques, ou physiques, ou politiques, ou moraux ou théologiques, ou logiques suivant le sujet que l'on traite.

(a) L'argument ad judicium est un appel au sens com. mun de l'homme.

(b) L'argument ad fidem est un appel à la bonne foi. (c) L'argument ad hominem est un appel aux principes

mêmes de son adversaire.

(d) L'argument ad populum est un appel au peuple. (e) L'argument ex concessu a lieu en tirant sa preuve de quelque proposition concédée précédemment.

(f) L'argument aux passions est un appel aux passions. (g) L'argument à fortiori prouve la conclusion en l'ap puyant sur la proposition la moins probable.

(h) L'argument ad ignorantiam est fondé sur des printipes insuffisants que l'adversaire n'a pas su réfuter. (i) L'argument ad verecundiam, se tire de l'autorité que nous craindrions de contester.

(k) L'argument direct est celui qui prouve immédiatement la proposition en question.

(1) L'argument indirect prouve la conclusion en prouvant ou en improuvant quelques propositions desquelles dépend la conclusion.

422. La certitude ou la vérité est de différentes sortes. Il y a la certitude mathématique qui provient de la démonstration, la certitude morale qui dérive du témoignage, la certitude physique qui naît de l'évidence, des sens, et du cours de la nature, et la certitude théologique fondée sur les doctrines des Ecritures.

423. L'évidence est de différentes espèces, il y a l'évidence des sens fondée sur la perception de nos sens. L'évidence d'institution "fondée sur des axiômes eux-mêmes évidents. Comme le tout est plus grand que ses parties; ou, tout effet a sa cause.

:

L'évidence de la raison fondée sur des déductions claires et indubitables de prémisses et de doctrines bien établies.

Et l'évidence de la foi déduite du témoignage d'autrui. 424. Les démonstrations sont une suite de propositions relatives partant d'une vérité déjà reconnue à une autre vérité éloignée.

On appelle démonstration à priori quand l'effet est prouvé par son rapport à la cause et démonstration ò posteriori quand la cause est prouvée par l'effet.

Obs. Les corollaires sont des conséquences évidentes ́de propositions établies.

425. Le sophisme est un faux raisonnement fondé sur de fausses prémisses ou sur l'ambiguité des termes.

Obs. La plupart des maux qui désolent la société, ne proviennent que de sophismes, il n'y a point d'art plus Important que celui de les connaître. Les crimes des tours et les exactions des ministres, n'échappent ordi#airement à leur juste châtiment que par suite du sophisme; et l'on ne verrait pas tant de guerres si le sophisme ne triomphait pas dans les traités des parties. Le Sophisme de composition a lieu quand nous rapportons au tout ce qui n'est vrai que de ses parties. Le Sophisme de division quand nous rapportons au sens divisé ce qui n'est vrai que du tout.

Le Sophisme équivoque quand nous usons de termes ambigus ou à double sens et tirons nos conséquences dans un sens autre que celui qui convient à la proposition.

426. Petitio principii ou renouvellement de la question, c'est lorsqu'en supposant une concession qui n'est pas accordée, ou une fausse preuve, nous rétablissons la question sous d'autres termes.

La réduction ad absurdum a lieu lorsque la vérité d'une proposition est prouvée par l'absurde de la proposition contraire.

427. L'induction consiste à diviser une idée générale dans toutes ses espèces, et à rapporter au tout les propriétés reconnues dans les espèces.

La fausse induction a lieu quand on tire des consé quences générales d'un nombre limité d'expériences ou

de faits.

La fallacia accidentis; c'est lorsque nous fondons nos conclusions en faveur de la nature d'une chose, d'après des circonstances purement temporaires ou accidentelles. L'ignorantia elenchi est une méprise de la question ou une chose prouvée au lieu d'une autre.

L'analogie est un argument dans lequel on déduit les effets correspondants de causes correspondantes.

Obs. Les sources de l'erreur sont : 1o le défaut de

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