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de le Sage et de ceux de l'abbé Il mourut le 9 mars 1694, Prévot, en 54 vol. in-8.o

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SAGES, (les Sept) de la Grèce Voyez BIAS; CHILON; CLEOBULE; PERIANDRE; PITTACUS; SOLON, et THALES.

SAGINAHOR, (Joseph) rabbin Juif, mort dans le xvIe siècle, a publié une interprétation chaldaïque, ou Thargoun, sur le livre de Job.

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les

51 ans.

SAGREDO, (Jean) procurateur de Saint-Marc, étoit d'une des plus anciennes familles nobles de Venise, et qui a produit de grands hommes. Il fut élu doge de la république en 1675; mais son élection n'ayant pas été agréable au peuple, il se démit volontairement. En 1691 il fut provéditeur-général dans les mers du Levant. Il devint ensuite ambassadeur dans les plus grandes cours de l'Europe, et il avoit passé par divers emplois distingués avant que d'être élevé à la dignité de procurateur de Saint-Marc. Cet habile homme publia en 1677, in-4., à Venise, une Histoire de l'empire Ottoman, sous ce titre: Memorie istoriche de' Monarchi Otomani. L'auteur commence à l'an 1300, et continue son Histoire jusqu'en 1644, sous le règne

SAGITTARIUS, (Gaspard) théologien Luthérien, historien du 'duc de Saxe, et professeur en histoire dans l'université de Hall, naquit à Lunebourg en 1643. Les langues savantes, l'histoire antiquités, lui étoient très familières. Sa mémoire étoit un vaste dépôt, où s'étoient rassemblées les connoissances les plus étendues; mais elles n'y étoient pas toujours dans l'ordre le plus clair. Ses principaux ouvrages sont : 1. Des Dissertations sur les Ora-Ibrahim I, qui monta sur le cles, sur les Souliers, in-4.o, et sur les Portes des anciens, in-8. II. La succession des Princes d'Orange jusqu'à Guillaume III. III. L'Histoire de la ville d'Hardevick, in-4. IV. L'Histoire de Saint Norbert, qu'il publia en 1683. V. Historia antiqua Noriberga, in-4., savante et judicieuse. VI. Les Origines des Dues de Brunswick, in-4. VII. Histoire de Lubeck, in-4. VIII. Les antiquités du royaume de Thu ringe, in-4., ouvrage plein de recherches, ainsi que tous les écrits de cet auteur, dont on peut voir la liste dans sa Vie composée en latin par Schmidius, lene, 1713, in-8. IX. Une Histoire exacte et curieuse des Marquis et des Electeurs de Brandebourg, in-4, et un grand nombre d'autres.

trône en 1640. Cet historien est sage, impartial, et très-instruit de la matière qu'il avoit entrepris de traiter. Son style est serré, dans le goût de Tacite; et l'auteur sème, selon les circonstances, des réflexions solides et judicieuses. Cette Histoire a été traduite en mée à Paris en 1724, en 6 vol. françois par Laurent, et impriin-12, sous ce titre: Histoire de l'empire Ottoman, traduite de l'italien de Sagredo.

SAGTLEVEN, excellent paysagiste Hollandois, dont les tableaux et les dessins sont recherchés et peu communs. Il vivoit dans le xvIIe siècle; nous ignorons les années de sa naissance et de sa

mort.

SAHIM - GHERAI, Kan de Crimée, succéda à Dewlet-Gherai,

dans le gouvernement de sa patrie. Il avoit été ambassadeur de ce dernier à la cour de Russie. Celleci. profitant des troubles de la Crimée, fit élire Sahim dont elle connoissoit le caractère facile, à la place de Dewlet qui avoit quitté son pays et s'étoit attaché au parti des Turcs. Ce dernier ayant pris la fuite dans une action, les Turcs indignés firent nommer à sa place Selim-Gherai, qu'ils abandonnerent encore par le traité signé a Constantinople, ie 21 mars 1779, pour reconnoitre Sahim. Ce prince foible et doux aimoit les arts de l'Europe. La Russie prolita de son goût pour lui faire connoitre les jouissances du luxe et l'asservir. Bientôt, il dédaigna les mœurs de son pays; au lieu de se montrer sans cesse à cheval, on lui donna une magnifique berline. On lui fit abandonner son ancienne manière de manger, pour prendre un cuisinier russe et de la vais selle plate. Les Tartares commencèrent à murmurer contre ce changement dans les usages de leur nation,et contre l'attachement de leur Kan a la Russie, Deux de ses frères, dont l'un étoit gouverneur du Kuban, se révoltèrent et faillirent à le faire prisonnier dans la ville de Kaffa où il résidoit. Le prince Potemkin, à la tête d'une armée

russe, vola a son secours, le rétablit, et livra à la mort treize des principaux rebelles. Quelque temps après sous le même prétexte de

défendre Sahim contre l'invasion des Turcs, le général Balmaire surprit Kassa, et força le Kan et les principaux Myrzas du pays à prêter serment à l'impératrice.On promit à Sahim une pension anuuelle de 800 mille roubles: ce traitement assura son avilissement et le joug de sa patrie. On refusa

bientôt de payer sa pension: relégué à Kalouga, dans le plus extrème dénuement, il fut forcé de quitter le pays où il avoit donné des lois, pour se réfugier auprès de ses propres ennemis, dans la Moklavie, Les Turcs ne furent pas assez généreux pour respecter son malheur; ils se saisirent de sa personne et le transportèrent dans l'ile de Rhodes, où malgré les prières et les démarches du Consul de France, l'infortuné Suhim fut étranglé en 1787,

SAILLANT, (N, du) gentilhomme du Gévaudan, fut d'abord du roi, et servit ensuite page pendant long-temps. Au commencement de la révolution, il s'entoura au château de Jalès, près de Mende, de quelques adversaires du nouveau régime; et sous le prétexte d'une fédération, il parvint à rassembler près de vingt mille hommes de gardes nationaux, et conçut l'espoir de les faire marcher contre Paris. Cet espoir fut bientôt déçu: les fédérés, après avoir renouvelé le serment de fidé lité à la nation, à la loi et au roi, se retirèrent. Du Saillant, réuni à un petit nombre de gens, ne s'empara pas moins de Banne; mais son rassemblement mande discipline quant d'armes , d'argent, conduit par un chef fougueux, sans prudence, plus téméraire que courageux, fut dispersé par le régiment de Hainault; et du Saillant, fait prisonnier, fut conduit aux Vans, et massacrá sur la place publique avec quatre personnes de sa suite.

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SAINCTES, (Claude de) Sanc tesius, né dans le Perche, se fit chanoine régulier dans l'abbaye de Saint Cheron près Chartres, en 1540, à l'âge de 15 ans. Le

cardinal de Lorraine le mit dans le college de Navarre, où il fit ses humanités, sa philosophie et sa théologie; il fut reçu docteur de Sorbonne en 1555, et entra ensuite dans la maison du cardinal son bienfaiteur, qui l'employa au colloque de Poissy en 1561, et le fit envoyer par le roi Charles IX au concile de Trente, avec onze autres docteurs. C'est lui et Simon Vigor, depuis archevêque de Narbonne, qui disputèrent contre deux ministres Calvinistes, chez le duc de Nevers, en 1566. Leur triomphe fut complet, et de Sainctes fit imprimer deux ans après, les Actes de cette conférence. Ses écrits, ses sermons, et

son zèle contre les hérétiques, lui méritèrent l'évêché d'Evreux en 1575. Il assista l'année suivante aux états de Blois, et au concile de Rouen en 1581. Sa fureur pour la Ligue le jeta, dit-on, dans des travers monstrueux. Il fut pris dans Louviers par les gens du roi Henri IV. On trouva dans ses papiers un écrit, où il prétendoit justifier l'assassinat de Henri III, et où il excitoit à commettre le même forfait sur le roi de Navarre. Ces accusations intentées par les Calvinistes, ne furent pas prouvées Idémonstrativement. Il n'en fut moins conduit prisonnier à Caen, où il auroit subi le dernier supplice, si le cardinal de Bourbon et quel ques autres prélats n'eussent intercédé pour lui. Il fut donc, à leurs prières, condamné à une prison perpétuelle, et renfermé dans le chateau de Creve-cœur au diocèse de Lisieux, où il mourut de poison, dit-on, en 1591. On a de Jui un grand nombre d'ouvrages. Le plus considérable et le plus rare est un Traité de l'Eucharistie, en latin, in-folio, chargé de citations,

pas

et qu'on ne lit plus aujourd'hui. Le seul de ses ouvrages qui soit recherché, à cause des choses curieuses et intéressantes qu'il renferme au sujet de la Messe de l'église romaine, est intitulé: Liturgia Jacobi Apostoli, Basilii Magni, Joannis Chrysostomi, etc. à Anvers, Plantin, 1560, in-8.° On joint ordinairement cet ouvrage au Traité sur la Messe latine de Francowitz, parce qu'ils ont beaucoup de rapport.

de Paris, et y mourut en 1723. On SAINCTYON, (N. de) étoit lui doit une comédie en cinq actes, société avec Dancourt, il a fait le intitulée les Façons du temps. De Chevalier à la mode et les Bour

geoises à la mode, comédies qui ont eu quelque succès.

SAINT-ADON, Voy. PICART

n° iv.

SAINT-AMAND, (Marc Antoine - Gerard de ) fils d'un chef d'escadre, naquit à Rouen. I passa sa vie à voyager et à rimer deux métiers qui ne mènent pas à la fortune. L'abbé de Marolles voulut le fixer, en lui procurant sa charge de gentilhomme ordinaire de la reine de Pologne: mais l'humeur inconstante de SaintAmand ne pouvoit se prêter à ces offres. Il retourna à Paris, où il fut sifflé. Il se montra à la cour, et n'y fut pas mieux reçu. Voici un abrégé de sa vie, tel qu'on le trouve dans la première satire de Boileau. Les traits de ce tableau ne sont pas très-fins; mais ils paroissent vrais.

Saint-Amand n'eut du Ciel que sa veine en partage:

L'habit qu'il eut sur lui, fut son seul héritage:

Un lit et deux placets composoient yout son bien,

Da, pour en mieux parler, Saint- voit pu supporter la lecture de son

Amand n'avait rien.

Mais quoi! las de trainer une vie im

portune,

engagea ce rien pour chercher la

fortune;

Et tout chargé de vers qu'il devoit

mettre au jour,

Conduit d'un vain espoir, il parut à la

Cour.

poëme de la Lune, dans lequel il louoit ce prince de savoir bien nager. Au reste, ce poëme de la Lune étoit très-peu de chose; et on ne pouvoit que louer l'inten→ tion du poëte, qui vouloit célébrer la divinité sous l'influence de laquelle il avoit passé sa vie. Boileau disoit de Saint-Amand, qu'il

Qu'arriva-t-il enfin de sa Muse s'étoit formé du mauvais de Re

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gnier. Si ce dernier faisoit mal les vers, il avoit du moins le talent de les bien lire ; et Gombault lai adressa l'épigramme suivante à cẹ sujet :

Tes vers sont beaux quand tu les dis
Mais ce n'est rien quand je les lis:
Tu ne peux pas toujours en dire ;
Fais-en donc que je puisse lire.

Considéré comme homme de société, Saint-Amand valoit mieux que comme poëte. Son enjouement et ses bons mots le faisoient

N'imiter pas ce fou, qui décrivant les rechercher. S'étant trouvé dans un

mers,

cercle avec un homme qui ayoit

Et peignant, au milieu de leurs flots la barbe blanche et les cheveux

entr'ouverts,

L'Hébreu sauvé du joug de ses injustes

maîtres, Met, pour le voir aux fentires; Peint le petitenfant, « qui va, saute, » revient,

passer, les poissons

» Et joyeux à sa mère offre un caillou

» qu'il tient. »

Toutes les productions de SaintAmund sont pleines des défauts que Despréaux reproche au Moise sauvé. Elles ont été recueillies en 3 vol. in-12. Sa meilleure pièce est son Ode intitulée, la Solitude; le reste ne mérite pas d'étre cité. Saint-Amand mouruten 1660, àgé de 67 ans, du chagrin de ce que Louis XIV n'a

noirs, il lui dit: Il paroit, monsieur, que vous avez moins travaillé du cerveau que de la mâchoire... Saint-Amand connoissoit ce dernier travail, et il étoit très-passionné pour la bonne chère.

SAINT-AMAND, Voy. TRISTAN, n° IV.

SAINT-AMOUR AMOUR (Saint-).

Voyez

SAINT-ANDRÉ, (Mile) a publié dans le xvIIe siècle plusieurs poésies, parmi lesquelles on a distingué l'Hiver de Versailles et la Description de la chapelle de Sceaux. SAINT-ANDRE ALBON & FERNANVILLE, , Voyez

SAINT-ANGEL, Voyez BA- jetoit, et sur les tourbillons de

LOUFEAU.

SAINT-AUBIN, Voyez GENPRE, n° 1.... GUEDIER.... et IV. MAISTRE, no v de ses ouvrages.

I. SAINT-AULAIRE, (François) sieur de la Renaudie en Périgord, a publié un ouvrage sur la Fauconnerie, Paris, 1619, in-4.o Il est devenu très-rare.

II. SAINT-AULAIRE, (Fran çois-Joseph de Beaupoil, marquis de) né dans le Limousin d'une famille connue dans le xve siècle, porta les armes pendant sa jeunesse. Il les quitta dans un age plus avancé, pour être tout entier à la société et à la littérature. La duchesse du Maine l'appela à sa cour, dont il fit les délices pendant 40 ans, par les charmes de son esprit et de sa conversation. Ce fut pour cette princesse qu'il fit, en jouant au secret, l'impromptu si connu:

La Divinité qui s'amuse A me demander man secret, Si j'éto's Apollon, ne seroit pas ma

Muse;

Descartes auxquels elle étoit fortement attachée, Saint-Aulaire lui répondit par cet impromptu sur un air conņu;

Bergère, détachons-nous
De Newton, de Descartes;
Ces deux espèces de foux
N'ont jamais vu le dessous
Des cartes,
Des cartes.

Des cartes.

Cet aimable poëte fût reçu à l'académie Françoise en 1706, et monrut à Paris le 17 décembre 1742, âgé de 98 ans, ne laissant qu'une petite-fille mariée au duc de Harcourt. Boileau lui refusa son suffrage pour la place d'académicien d'une manière assez dure. Il fon

doit son refus sur la pièce méme qui le fit admettre :

O Muse légère et facile, etc.

Il répondit à ceux qui lui représentoient qu'il falloit avoir des égards pour un homme de cette condition: Je ne lui dispute pas ses Lettres de noblesse; mais je lui dispute ses titres au Parnasse,

Elle seroit Thétis.... et le jour fini- Un des académiciens ayant répli

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qué que M. de Saint-Aulaire avoit aussi ses titres au Parnasse. puisqu'il avoit fait de fort jolis vers: Eh bien, Monsieur, ( lui dit Boileau) puisque vous estimez ses vers, faites-moi l'honneur de mépriser les miens.... Le marquis de Saint-Aulaire répondant à l'académie Françoise au duc de la Trimouille, qui remplaçoit le maréchal d'Estrées, dit ingénieusement: Il me convient d'arroser de larmes la respectable cendre que vous venez de couvrir de fleurs. La différence des hommages que nous lui rendons, est assortie à celle de nos âges. Les poésies de

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