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tant convoités. Il pose ses deux griffes sur le morceau de bois qui fait jouer la bascule, il appuie, la planche se lève et livre passage à la Souris, qui décampe avec le lard qu'elle mordait. Le Chat court; il est trop tard, tout a disparu: il n'a ni lard ni souris, il en est pour sa courte honte.

II. LE SANGLIER ET LE BÉLIER.

Un boucher, la main teinte de sang, venait de suspendre un agneau aux branches d'un orme champêtre. Les timides brebis jetaient de loin un regard effrayé sur le bourreau, lorsqu'un Sanglier à la dent menaçante vint insulter le troupeau désolé: “Que vous méritez bien la rigueur de votre sort! Quoi! vous avez devant vous l'assassin cruel qui dépouille encore la victime qu'il vient d'égorger! Vos frères et vos enfants immolés sans secours demandent inutilement vengeance: leurs cris ne sont pas entendus! Il n'y a que des cœurs sans vertu qui laissent les innocents sans défense!" "Je ne sais que trop," repartit un vieux Bélier, que nous ne brillons pas par un air martial: cependant, si nous supportons l'outrage, notre cœur n'y est pas moins sensible. Mais ces êtres injustes sont punis par l'objet même de leurs désirs. C'est notre peau qui alimente les procès, qui excite au combat ces hommes féroces: nous sommes trop vengès, puisque nous fournissons la terre de tambours et de parchemins."

III. LES TOMBEAUX AÉRIENS.

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Dirai-je la touchante tristesse des Natchez? Que l'heureux instinct de leur douleur me charme! Là, une tendre mère en deuil vient suspendre aux rameaux de l'arbre voisin le cercueil d'un fils qui n'est plus. Eh! par quel soin pourrait-elle mieux consoler cette jeune ombre? Au lieu d'être renfermé dans la sombre demeure, suspendu sur la terre, regardant le ciel, tout mort qu'il est, il attire les yeux des vivants. Là, bien souvent le père vient reposer sous le fils; là les sœurs accompagnent leur mère en pleurant ; les oiseaux viennent y chanter; l'arbre y laisse tomber les gouttes de la rosée, le couvre de son abri et l'embaume de ses fleurs; la tombe se colore des premiers feux du jour; le soir, les doux zéphyrs, le matin, la douce brise, balancent paisiblement ce fardeau précieux, et cette tombe riante ressemble encore à un berceau : illusion touchante de l'amour maternel!

IV. LA GUENON, LE SINGE ET LA NOIX.

Une jeune Guenon cueillit une noix enveloppée de sa coque verte; elle y porta la dent, puis fit la grimace. "Ah!" s'écria-t-elle, "ma mère mentait assurément, lorsqu'elle m'assurait que les noix étaient bonnes. Et puis, croyez aux paroles de ces vieilles personnes qui trompent les jeunes gens! Peste soit du fruit!" Ĉe disant, elle jette la noix. Un singe la ramasse, la casse entre deux cailloux, l'épluche, la mange, et lui dit: "Votre mère avait raison, ma

mie; les noix ont fort bon goût: seulement il faut les ouvrir. Apprenez par là que dans la vie on n'a pas de plaisir sans peine."

On comprendra bien que nous ne passerons pas en revue toutes les formes de compositions littéraires; il ne s'agit pas ici d'enseigner à faire des pièces d'éloquence, mais de donner les meilleurs préceptes, les meilleurs exemples pour écrire avec facilité sur des sujets qui se rapportent aux relations habituelles de la vie. Ce n'est que par la lecture fréquente et attentive des bons modèles, et une persévérance infatigable à les imiter, qu'on peut acquérir l'aisance du style. Cette qualité conduira naturellement à l'enjouement, qui n'est que l'effet d'une certaine adresse à présenter les objets par leur côté le plus gracieux ou le plus plaisant, de la finesse des idées, du choix, de la propriété, de la singularité des expressions, de certains tours familiers et même burlesques. Mais l'aisance et l'enjouement ne doivent pas aller jusqu'au manque de convenance. Pour clore ce chapitre, nous conseillerons à l'élève de s'essayer à reproduire, sous la forme de lettres, les morceaux les plus saillants cités dans ce cours. Ainsi, la lettre si fine et si caustique de J. J. Rousseau au comte de Lastic, est un modèle sur lequel on doit avoir du plaisir à essayer ses forces. Voilà, à notre avis, comment on devra s'y prendre. On écrira, en peu de mots, le sujet, la substance de la lettre, par exemple:

"Une dame Levasseur, ayant appris qu'un pot de beurre, à elle adressé, était parvenu au comte de Lastic, se présente chez lui pour réclamer son beurre. Le comte et la comtesse se moquent de madame Levasseur, et la font chasser par leurs gens. Rousseau, qui, par charité, avait recueilli la pauvre femme, prend fait et cause pour elle, et écrit au comte de Lastic pour lui faire sentir la bassesse de sa conduite." Puis, après avoir fait une lettre sur un canevas qui prête si bien, on la comparera au modèle. Sans doute, il y aura loin de l'essai d'un élève à la lettre de Rousseau; cependant, il y a tant de points de vue sous lesquels on peut envisager ce sujet, qu'il n'est pas impossible de le traiter très-bien tout en différant de Rousseau. Mais comme il convient surtout de tâcher d'attraper quelque chose de la manière d'un aussi grand maître, on fera bien de s'essayer plus d'une fois sur la donnée qui lui a servi à composer cette lettre.

Dans les morceaux de la 3eme et 4eme parties on trouve une foule de sujets qui alimenteraient une correspondance très-piquante.

Nous le répétons, c'est surtout au style épistolaire que les jeunes gens doivent s'attacher, car, de sa nature, il tient à tous les autres.

BOOK OF REFERENCE.

1. ACCIDENCE AND TABLES.

2. SYNTAX.

3. USEFUL INFORMATION.

BOOK OF REFERENCE.

ACCIDENCE AND TABLES.

ON THE DIFFERENT SORTS OF VERBS.

ACTIVE VERB.

1. THE active verb expresses an action performed by the subject, and which falls on an object, which is the direct regimen or complement of that verb.

Any verb, which admits after it quelqu'un (somebody) or quelque chose (something), is an active verb.

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2. The passive verb presents the subject as receiving, or suffering an action, which has no direct object.

Every passive verb has an active verb for its correlative, so that it may be settled as a principle that a verb is known to be active whenever it may be turned into a passive one; and to be passive when it may changed into an active one.

The passive verb is not a favourite turn in the French sentence. We prefer the active verb, which does away with many little words, which impede the construction; and on that point lies one of the most striking differences between French and English. The passive verb is conjugated with être.

NEUTER VERB.

3. The neuter verb differs from the active verb, as it has no direct regimen, and of course does not admit after it quelqu'un, quelque chose, nor the passive voice. It only affects its object or regimen by means of a preposition; hence that object is called indirect regimen. J'obéis à mon maître, I obey my master.

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