Page images
PDF
EPUB

MELANGES

La République d'Haïti et ses visiteurs (18401882). Réponse à M. Victor Cochinat et à quelques autres écrivains par Louis-Joseph Janvier. Paris, Marpon et Flammarion, libraires-éditeurs, 1 à 9, galerie de l'Odéon et 10, boulevard des Italiens. 1883.

Depuis quelques années le gouvernement haïtien a pris l'habitude d'envoyer en France, dans le but d'y compléter leurs études, un certain nombre de jeunes gens qui se sont fait remarquer par leur intelligence et leur amour pour la science; M. Louis-Joseph Janvier est un de ceux-là. Mais M. Louis-Joseph Janvier eût trouvé insuffisante sa reconnaissance envers ses compatriotes, si, à la profession de docteur-médecin qu'il va bientôt exercer en Haïti, il n'avait ajouté un peu d'illustration, en se distinguant comme lauréat de la Faculté de Paris.

Tout pour la patrie! M. Louis-Joseph Janvier n'a pas d'autre pensée. D'ailleurs c'est ce même sentiment qui, de la première page à la dernière, vibre généreux et ardent dans ce livre étrange, la République d'Haïti et ses visiteurs (1840-1882).

En général, M. L.-J. Janvier n'admet pas qu'on parle légèrement des institutions, des mœurs, des hommes politiques d'une nation étrangère; néanmoins, à l'instar des gens qui ont reçu une forte et solide culture intellectuelle, il comprend, surtout en France, qu'un écrivain plein d'humour et de talent, parfois à côté de la vérité, puisse se permettre des critiques dont le

style et la finesse ne laissent rien à désirer. Mais il est une chose que le jeune docteur ne saurait endurer: il ne peut voir un nègre métamorphosé à grand'peine en dénigreur de la race africaine.

M. Cochinat, ancien commerçant dont les affaires n'ont été rien moins que prospères, est une de ces personnes qui aiment à parler des choses qu'elles ignorent ou qui n'hésitent pas à se faire une opinion au débotté. Un beau jour, le sieur Cochinat s'est envolé vers la république antiléenne. On l'avait chargé d'expédier d'outre-mer le résultat de ses observations ethnographiques. La Petite Presse lui payait grassement sa commission. Le métier de commis-voyageur, genre correspondant, ne lui a pas réussi. Sans l'ouvrage de M. Louis-Joseph Janvier, qui connaîtrait M. Cochinat et sa prose?

Mais revenons au livre de M. L.-J. Janvier : c'est l'œuvre polémique d'un jeune auteur défendant avec enthousiasme son pays insidieusement calomnié. En Haïti, pays chaud, nous dit le polémiste, toutes les passions sont ardentes. Nous les voudrions plus tempérées dans cet ouvrage. Outrage pour outrage est un proverbe arabe qui n'a pas droit de cité dans la littérature. M. Louis-Joseph Janvier ne l'ignore pas; mais l'ardeur de la lutte le lui a fait oublier. Une accumulation d'épithètes, comment dire?.. trop vives force le lecteur à penser davantage à l'ennemi que l'on combat qu'à la vérité mise en démonstration.

Un mot pour finir. Le livre de M. Janvier a venge la république d'Haïti des calomnies de quelques-uns et de l'indifférence du plus grand nombre.

P. L. B.

[blocks in formation]

Fables de La Fontaine, avec une préface par M. Théodore de Banville, 2 vol. in-18. Paris, P. Rouquette, 1883.

Le grand attrait littéraire de cette nouvelle édition des Fables est la préface de M. Théodore de Banville.

La Fontaine est un des poètes français que M. de Banville admire. L'étude qu'il a consacrée à notre grand fabuliste dans son Traité de poésie française suffirait à le prouver. La préface de nos deux volumes en est une preuve nouvelle. Voici un passage de cette préface :

<< A peine nées au monde, ces fables, dont la race demeurera unique aussi bien qu'impérissable, furent adorées de ceux qui pouvaient sentir et comprendre

leur beauté (car, pour le vulgaire, il ne les comprendra et ne les aimera jamais, quoi qu'il arrive); mais il a fallu ces deux siècles écoulés, il a fallu l'immense création lyrique dont notre siècle s'enorgueillit à juste titre, il a fallu les études sociales et anthropologiques et les colossales découvertes de la science moderne et celles de la critique littéraire et historique éclairant de son flambeau le passé, pour que nous puissions savoir combien La Fontaine est grand, ayant deviné, pressenti, créé à lui tout seul et par avance tout ce qui, de son temps, dormait dans les limbes, et, du moins en dehors de son œuvre, ne devait naître que de longues années plus tard. >> Il est impossible de mieux caractériser la portée de l'œuvre de La Fontaine.

Mais M. de Banville nous réserve bien d'autres

aperçus d'une finesse et d'une originalité remarquables voulez-vous, dit-il, savoir comment on reconnaît une œuvre supérieure? Supposez que tous les livres existants soient détruits, à l'exception de celui que vous voulez juger. Constatez-vous, après l'avoir lu, que ce livre renferme l'histoire générale de l'homme et celle du siècle où il est né? Soyez sûr que c'est un chef-d'œuvre. Et les fables de La Fontaine sont dans ce cas.

Quant à l'épithète de « bonhomme » vulgairement appliquée à notre fabuliste, elle est aussi fausse que possible. Certes il y a de la bonhomie, de la naïveté dans ses fables; mais cela ne tient pas à la nature, au caractère de leur auteur: c'est un effet voulu, cherché et obtenu à force d'art. L'oeuvre de La Fontaine n'est-elle pas, comme il le dit lui-même :

Une ample comédie aux cents actes divers.

:

Oui, c'est bien aux comédies les plus mordantes et les plus satiriques que l'on assiste quand le rideau se lève sur des pièces intitulées le Loup et l'Agneau, la Colombe et la Fourmi, le Lion et le Moucheron, les Animaux malades de la peste, etc. Et si le créateur il de ces chefs-d'œuvre mérite l'épithète de « bon », faut se garder de lui appliquer ce mot dans son sens ordinaire. La Fontaine a été bon parce qu'il a été courageux, qu'il a combattu pour les faibles et les humbles de ce monde et pour le triomphe de certaines idées sociales dont la fin du XVIIIe siècle était destinée à voir l'application.

Aussi ne comprend-on pas le reproche de basse flatterie qui a été adressé à l'auteur du Loup et l'Agneau. Quoi ! celui qui a osé dire :

La raison du plus fort est toujours la meilleure. et, encore:

Les grands se font honneur alors qu'ils nous font grâce,
Jadis, l'Olympe et le Parnasse
Étaient frères et bons amis.

celui-là a pu encourir une pareille accusation! Ne se rappelle-t-on pas que, de son temps, la flatterie était de commande et que nul, plus que La Fontaine, n'a su s'en affranchir?

Matériellement, les deux volumes forment une véritable édition de bibliophiles. L'imprimeur C. Motteroz s'est efforcé, comme d'habitude, de réunir, dans les caractères qu'il a employés, les qualités sœurs des types elzéviriens et des types de Pierre Didot. Quatorze vignettes d'un maître vignettiste, Moreau le Jeune, et un portrait de La Fontaine, d'après Ficquet, achèvent de donner à ces deux volumes une réelle valeur artistique.

P. C.

Petits conteurs du xvi° siècle (douzième et dernier volume). Contes de Godard d'Aucour, avec notice bio bibliographique par OCTAVE UZAnne. - Prix: 10 francs. Paris, A. Quantin, 1 vol.

·

La voici enfin terminée, cette charmante collection de petits conteurs du XVIIIe siècle entreprise vers

la fin de l'année 1878, et qui forme aujourd'hui douze volumes remarquables à différents titres, mais qui restent tous unis par l'esprit, la grâce et l'espiéglerie d'un style aimable et plein de finesses. M. Octave Uzanne a conduit à lui seul toute cette collection; ce n'était pas un petit labeur, et il fallait au jeune écrivain non moins de savoir que de délicatesse et de tact pour choisir tous ces conteurs galants et les mettre en lumière dans des notices qui sont chacune de vrais morceaux d'histoire littéraire, écrits d'une plume rieuse qui n'a rien de l'austérité habituelle de l'érudition.

Godard d'Aucour que voici est peu connu, bien que ce fermier général ait laissé deux petits chefsd'œuvre exquis: Thémidore et les Mémoires turcs. Ce sont ces Mémoires turcs qui nous sont offerts ici, et certes il faut bien avouer que c'est l'un des romans satiriques les plus gais et les plus empoignants du dernier siècle. Il se rapproche en quelque manière des Lettres persanes, et la donnée en est si joyeuse que l'on tira, au début de ce siècle, de ce livre curieux, une pièce pour le Palais-Royal, qui fut représentée sous ce titre : la Loi de Jatab.

Sur les douze volumes qui forment la collection des Petits conteurs du XVIe siècle, les premiers se sont aussitôt épuisés en librairie. M. Quantin a si gracieusement habillé tous ces épicuriens, dans leur renouveau, que leur succès a été double. Les bibliophiles et les curieux se sont disputé et se disputeront la forme et le fond de ces jolis livres, qui demeureront assurément longtemps dans la bibliothèque des gens de goût, parmi les beaux et bons livres publiés en ce siècle.

MEMENTO

Un événement dans le monde littéraire et dans le public bibliophile, c'est assurément l'apparition soudaine des Diaboliques, par Jules Barbey d'Aurevilly. On se souvient de la disparition de la première édition Dentu, par manœuvres ridicules de la justice, et l'on sait combien était rare cetté édition originale avec sa couverture à banderole rouge, qui de 3 fr. 50 monta bien vite sur les catalogues à 25, 30 et 40 francs. Les Diaboliques forment une œuvre maîtresse ; les six nouvelles qui composent ce volume sont six productions magistrales : le Rideau cramoisi et le Bonheur dans le crime resteront à jamais classés parmi les cent nouvelles typiques de ce siècle, après tri fait par la postérité. C'est donc pour nous un plaisir que de signaler cette réimpression dans les Euvres complètes (format elzévirien) de Jules Barbey d'Aurevilly. L'éditeur Lemerre, en introduisant cet ouvrage dans sa bibliothèque littéraire d'auteurs contemporains, a dû demander l'autorisation à M. Dentu, le premier éditeur, qui a mis beaucoup de courtoisie à faire passer ses droits sur l'ouvrage de la galerie d'Orléans au passage Choiseul.

Fallait-il que Thémis fût aveugle et prude pour s'effaroucher de ces Diaboliques d'un art si élevé ! Ceci se passait, il est vrai, avant l'éclosion du natura

lisme, et il faut avouer que la pudeur publique a marché d'un grand pas et dans de vilaines choses depuis. Les Diaboliques de d'Aurevilly peuvent passer aujourd'hui pour des Célestes et rayonner dans l'azur du beau à l'état d'étoiles fixes.

Trois très remarquables réimpressions faites par l'éditeur Lemonnyer et déjà signalées :

Les quatre heures de la toilette des Dames, par de Favre, ornées des figures en taille-douce de Leclerc et publiées en fac-similé de l'édition originale, format grand in-8° de Hollande, tiré à 500 exemplaires numérotés; prix: 20 fr.; 75 exemplaires japon, à 50 fr.; 25 sur chine, à 40 fr.; 100 sur vélin à la cuve, à 30 fr.

Pygmalion, scène lyrique de Rousseau, mise en vers par Berquin. Superbe fac-similé de l'édition de 1775, avec texte entièrement gravé par Drouët. C'est une merveille d'héliogravure, et la copie n'a rien à envier à l'original, sinon le culottage des temps. Tirage à 500 exemplaires, format in-8o carré, 100 sur papier japon impérial à 30 fr.; 25 sur chine à 20 fr.; 275 sur vergé de Hollande à 10 fr.

Enfin, la troisième réimpression : les Bienfaits du Sommeil, d'Imbert, poème en quatre chants, avec les gravures de Moreau le Jeune, édition conforme à celle de Brunet, 1776, 1 vol. in-16, papier teinté, 500 exemplaires à 5 fr.; plus 75 japon à 20 fr.; 50 chine à 15 fr.; 50 vélin à 12 fr. et 125 hollande à 10 fr.

On voit que ce sont là trois admirables livres types du xviie siècle, mis à portée de toutes les bourses.

Il nous a été agréable de parler, avec tout l'enthousiasme que pouvait inspirer une telle entreprise heureusement conduite à sa fin, de la splendide édition des Contes de La Fontaine, format grand in-4o, publiée par l'éditeur Lemonnyer, qui fait concevoir grand en ce temps de timorés et exécuter splendide, ce qui est plus rare encore. Le Molière in-4o, avec dessins de Leman, sera une des plus belles publications du siècle; mais pour ne parler que de ces Contes de La Fontaine, M. Lemonnyer est en train d'en faire une édition variorum pour la plus grande joie des icono-bibliophiles. Cet éditeur-mécène met en vente une Suite d'estampes dessinées par Lancret, Pater, Eisen, Boucher, Vleughels, etc., pour illustrer les Contes de La Fontaine, toutes gravées au burin, par Depollier aîné. - Cette publication comprendra quarante planches in-4° par livraison, et ces gravures pourront être jointes aux Fragonard de l'édition susmentionnée; les deux premières livraisons viennent de paraître, elles comprennent la première les Deux âmes, par Lancret, gravure de Larmessin; les Troqueurs, des mêmes peintre et graveur; la Jument du compère Pierre, par Larmessin, d'après le ta bleau du chevalier Vleughels, la seconde livrai

:

son: On ne s'avise jamais de tout, par Lancret; la Courtisane amoureuse, de Boucher, gravure de Larmessin; la Gageure des trois Commères, gravure de Tardieu, d'après Eisen; des légendes en quatrains du poète roy, de Moraine, etc., sont imprimées sur la garde-serpente de chaque volume. M. Depollier aîné, qui était hier un graveur inconnu, mérite les plus grands éloges pour la manière fine et l'ampleur de facture qu'il a apportées dans l'interprétation des anciennes estampes. Il a produit là des pièces admirables, et son burin a tour à tour de la malice, de la grâce, de l'esprit, de la vigueur; de ce procédé froid de gravure il tire de la couleur, du moelleux et une harmonie chaleureuse. Il a été tiré des états sur japon noir, sur japon en bistre, sur hollande avec et sans lettre. Le seul reproche que nous puissions faire à l'éditeur, c'est de n'être pas assez commerçant pour imprimer les prix, suites et conditions de vente au dos même de ses livraisons, faute de quoi nous pouvons renseigner nos lecteurs utilement.

ne

L'Almanach des Spectacles, publié par Albert Soubies et contenant l'ancien Almanach des Spectacles, 1752 à 1815, tome IX (1. VIIe de la collection), année 1882, vient de paraître à la Librairie des bibliophiles avec un portrait à l'eau-forte de Mile Bartet dans le Roi s'amuse, format in-16, prix : 5 fr. Il contient tous les faits de l'année théâtrale et offre le plus grand intérêt aux amateurs d'art ou de littérature dramatique.

Nous avons déjà parlé, il y a six mois environ, de la Suite d'eaux-fortes pour illustrer les Ragionamenti de l'Arétin, publiés en deux éditions différentes par Isidore Liseux. Cette suite, fort bien gravée par A. Prunaire, d'après les dessins de M. L. Dunki, est aujourd'hui complète chez cet éditeur, en une série de vingt planches. Les épreuves format elzévirien, en élégant cartonnage, sont au prix de 20 fr., et du format in-4° de 30 fr. sur hollande, 40 fr. sur chine, 50 fr. sur japon; les épreuves avant lettre, tirées à 25 exemplaires seulement, se vendent 100 fr. sur japon noir ou sanguine, 70 fr. sur whatman bistre ou sur chine en noir. Une notice explicative des sujets, qui indique le placement des gravures selon les éditions, est jointe aux vingt eaux-fortes. Tous les bibliophiles qui sont en possession de l'une ou de l'autre édition des Dialogues du divin Arétin, publiés par Liseux, voudront sans aucun doute compléter leurs exemplaires et y insérer cette suite avant de les couvrir d'un somptueux maroquin; — les voilà prévenus.

La Petite bibliothèque Charpentier in-32, qui comprend déjà tant de chefs-d'œuvre contemporains en format de poche, vient de s'augmenter des Contes à Ninon, l'ouvrage le plus fin, sinon le plus fort, de Émile Zola. Deux charmants dessins de Jeanniot, gra

vés en fac-similés, illustrent fort heureusement ce coquet volume.

Sous ce titre Japonisme, dix eaux-fortes, Félix Buhot, l'un de nos aquafortistes les plus japonisants,

juin 1666 et nous en avons rendu compte en temps

opportun.

Ainsi que le volume paru en 1881, ce tome second est accompagné d'une double table analytique des matières et d'une table alphabétique des noms et des faits cités dans les lettres.

vient de publier dix petits chefs-d'œuvre, tirés seu M. Émile Picot a été chargé de mener à bonne fin

[blocks in formation]

L'illustration des livres par les amateurs prend chaque jour plus d'importance; c'est à qui illustrera ses ouvrages d'un autographe de l'auteur, d'un portrait, voire d'une charge. La Librairie des Nouveautés artistiques, 17, rue du Faubourg-Montmartre, convaincue de répondre à un besoin, vient de mettre en vente, au prix de 1 fr., sous une couverture format Charpentier, des portraits et autographes relatifs aux derniers romans à sensation. Portrait et autographe de Zola, pour illustrer Au Bonheur des Dames; de A. Daudet, pour l'Évangéliste; de Cherbuliez, pour la Ferme du Choquard, etc. Halévy, Maupassant, Ohnet, Pailleron, Richepin, Theuriet, Renan, Delpit, paraîtront tour à tour portraits et autographes. L'idée mérite de réussir et nous souhaitons bon succès aux éditeurs.

www

Les Continuateurs de Loret, lettres en vers de la Gravette, de Mayolas, Robinet, Boursault, de Subligny, Laurent, etc., recueillies et publiées par le baron James de Rothschild. Tome II (juillet 1666 décembre 1667). Paris, Damascène Morgand, libraire. In-8°, tiré à 500 exemplaires sur papier vergé 15 francs, et à 100 exemplaires sur papier de Hollande : 30 francs. L'ouvrage formera six volumes.

Ce volume est le deuxième de l'ouvrage des Continuateurs de Loret dont le premier est paru il y a environ un an, quelques jours après la mort si prématurée du baron James de Rothschild. Ce premier volume comprenait les lettres publiées de mai 1665 à

l'impression et la rédaction des tables de ce volume, ainsi que des suivants.

Les principaux événements qui remplissent le second semestre de l'année 1666 et de l'année suivante sont la guerre entre l'Angleterre, la Hollande et la France, guerre à laquelle mit fin le traité de Bréda (31 juillet 1667); la guerre entre l'Espagne et le Portugal; la lutte entre le roi de Pologne Jean-Casimir et les partisans de Lubomirski; le siège de Candie par les Turcs; enfin la revendication faite par Louis XIV d'une partie des Pays-Bas espagnols, et la prise de possession par l'armée française d'Arras, de Douai, de Lille, etc. A côté de ces faits, qui occupent naturellement la plus grande place dans nos gazettes, il convient de citer les mariages du roi de Portugal et de l'empereur, la mort du pape Alexandre VII et l'élection de Clément VIII, la chute du chancelier Clarendon, etc.

Les nouvelles étrangères tiennent une grande place dans les lettres en vers comme dans la gazette en prose. Ces nouvelles avaient d'autant plus d'intérêt pour les lecteurs que jamais la diplomatie française n'avait joué un rôle plus actif ni plus brillant. Servi par des agents d'un dévouement et d'une habileté incomparables, Louis XIV était alors l'arbitre de l'Eu

rope.

Les nouvelles de l'intérieur concernent spécialement la cour. A côté des menus faits de la vie du roi, du dauphin, de Monsieur, de la reine et des princesses, nous y trouvons des renseignements sur les occupations et surtout sur les plaisirs des courtisans : chasses, bals, concerts, comédies. Les noms de Corneille, de Molière, de Racine, de Visé reviennent fréquemment sous la plume des gazetiers, qui nous parlent longuement d'Attila, du Médecin malgré luy, du Sicilien, de Tartuffe, d'Andromaque, de la Veuve à la mode, etc.

Parmi les détails curieux pour l'histoire des mœurs, nous relèverons le commencement de la mode du café et l'inauguration de l'éclairage public à Paris.

Nous indiquerons au fur et à mesure de leur mise en vente l'apparition des quatre derniers tomes qui restent à imprimer.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

L'Académie a également décerné les récompenses suivantes :

Le prix Thiers (10,000 francs) est décerné à M. Rothan, pour ses deux ouvrages intitulés: Origines de la guerre de 1870, la Politique française en 1866, l'Affaire du Luxembourg, prélude de la guerre de 1870.

Le prix Thérouanne est partagé entre M. le comte Delaborde, auteur d'un livre sur Gaspard de Coligny, amiral de France, et M. Alb. du Boys, pour son ouvrage intitulé: Catherine d'Aragon et les origines du schisme anglais.

Le premier prix Gobert est décerné à M. Chéruel, pour son Histoire de France pendant la minorité de Louis XIV et sous le ministère de Mazarin.

Le deuxième prix est décerné à M. Ludovic Sciout, pour son ouvrage intitulé: Histoire de la constitution civile du clergé.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

cunables orientaux et les impressions orientales au commencement du xvIe siècle. - Netter: L'homme et l'animal.

Séance du 30 mars.

Ouvrages présentés.

D'Hervey de Saint-Denis : Ethnographie des peuples étrangers à la Chine. Rhoné Coup d'œil sur le Caire ancien et moderne. Laboulaye et Flach: Les axiomes du droit français par le sieur Catherinot. Henry: Correspondance inédite

[ocr errors]

de Condorcet et de Turgot. Lectures.

Clermont-Ganneau. — Mémoire sur les lettres complémentaires de l'ancien alphabet grec. Castan : La roche Tarpéienne du Capitole de Vesontio (Besançon).

[blocks in formation]

Ouvrages présentés. Mercier L'Algérie et les questions algériennes. G. Picot: M. Dufaure, sa vie et ses discours.-Simonin : Les ports de la GrandeBretagne.

Lecture. Huit Les voyages de Platon et les rapports philosophiques entre la Grèce et l'Orient. Séance du 31 mars.

Ouvrages présentés. Ricard Genève et les traités de Paris. - Besobrasof: Étude sur l'économie nationale de la Russie.- Lographe: Les revenus publics ou l'art d'administrer la fortune publique.

Lectures.

-

Sayons La Hongrie et la Ligue de Cambray. Aucoc: Étude sur les lacunes des collections de la législation française antérieure à 1789 pour les actes des xvi", xvII et XVIIe siècles.

« PreviousContinue »