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Le drame a des beautés assurément; certaines scènes sont bien composées; nous comprenons que l'œuvre, mise au théâtre, ait emporté, de la part des spectateurs, une admiration sans trop de réserves. Les lecteurs seront plus difficiles à contenter.

Nous ne parlons tout d'abord que du sujet et de la façon dont il est présenté; plus loin, nous parlerons du drame en tant que travail de versification.

Le sujet, on le connaît. Gyptis, fille de Celtil, le brenn, petite-fille du barde, est aimée de Tarven, le Gaulois qui hait les loups ravisseurs, les Romains, et elle est recherchée de Luern, le brenn, qui ne hait pas, lui, les fils de la louve. C'est à Luern qu'on la marie. Au premier acte d'exposition, il n'est question que de loups. Au deuxième acte, la fête des guerriers, l'orgie; et Luern nous apparaît comme le traître du drame. A l'acte troisième, une belle, une très belle scène entre l'époux et l'épousée : Gyptis dit son mépris du nom romain et Luern avoue qu'il recherche l'alliance des proconsuls; il s'est marié par ambition, et il a tué Tarven pour assurer la réalisation de ses projets; il l'a tue? Gyptis, alors, de maudire le traître!

GYPTIS.

Oui, oui, j'aimais Tarven!

avoir tué Luern, il épouse Gyptis, qui n'avait été que blessée.

Du drame, à bien considérer, un seul acte vraiment est intéressant, le troisième; et le lecteur, dont les yeux ne sauraient être occupés par la magnificence des décors, jugera assez peu savamment conduite l'intrigue présentée.

Les vers, si l'on en excepte une centaine peut-être, sont mauvais. M. Grangeneuve ne sait pas versifier. Nous n'exagérons pas: plus de dix fois il fait rimer aujourd'hui avec lui, et plus de trente fois aime atec meme; il donne le mot ruinant comme étant de trois syllabes, nous croyons bien qu'il a tort. Il imite quelquefois Corneille et quelquefois Racine, et il imite de trop près; il fait dire à Tarven :

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Il frappe Gyptis, et Tarven, Tarven, qui n'est pas mort, entre. Il s'en va tuer Luern, mais il découvre dans la main crispée de la morte le message annonçant l'arrivée des Romains; il épargne le traître, le meurtrier, car il doit songer pour l'instant à la patrie envahie. Des tirades qui ne sont pas sans grandeur au quatrième acte; un récit de la défaite et des chants en vers lyriques. Amhra! il faut vaincre les vainqueurs; en cet acte, aucune action; dans le suivant, Rome est vaincue, Tarven est fait brenn, et après

Théâtre choisi de Rotrou.-Nouvelle édition avec une introduction et des notices par M. FÉLIX HÉMON; illustrée de quatre gravures coloriées dessinées par M. Henri Allouard. Un vol, in-16, Paris, 1883 (Laplace, Sanchez et C, éditeurs).

L'Académie française qui avait mis au concours l'éloge du précurseur, de l'émule, de l'ami de Pierre Corneille, ne pouvait que couronner cette publication. Dans une étude liminaire qui résume les travaux de ses devanciers Jarry, Saint-Marc-Girardin, SainteBeuve, Guizot, Ed. Fournier, Ambroise FirminDidot, Jal, Vinet, Viollet-le-Duc (édition, 5 vol. in-8°, 1820), de M. Legouvé, Henri Martin et Léonce Person, M. Félix Hémon restitue au poète de Dreux, si peu lu, bien qu'honoré de confiance, ses véritables titres au respect littéraire. Il signale comment et pourquoi on doit le lire, - que ne peut-on dire le relire? Il se défend d'ailleurs d'une admiration de parti pris, repousse toute ressemblance « avec ces zélés commentateurs, hommes d'un seul livre et d'un seul poète». Pour lui, Rotrou fut moins un créateur qu'un initiateur il montra la route à d'autres et ne put la suivre lui-même jusqu'au bout. On sait qu'il mourut à l'âge de quarante et un ans d'une épidémie survenue dans sa ville natale et qu'il combattit sans trève. Dernière victime du fléau, il laissait le champ libre à Corneille, à Racine, à Molière. Ceux-ci l'ont sur

passé, non sans lui devoir beaucoup. Sa gloire, c'est de les avoir faits plus grands que lui. Outre l'introduction dont il s'agit et des notices sur chaque pièce, le volume contient les Sosies, Laure persécutée, la 'Sœur, précédée d'une sorte de glossaire des archaïsmes, Saint-Genest, pièce hagiographique supportant la comparaison avec Polyeucte, don Bernard de Cabrère, Venceslas et Cosroes. A propos de cette dernière tragédie, le commentateur rappelle qu'au dire de Mme Isa Pfeiffer (Voyage autour du monde), le palais de Chosroës, débris imposant des temps d'autrefois, se dresse encore entre les ruines qui narguent l'emplacement de Ctésiphon. Bien des pierres manquent, mais le portail gigantesque subsiste. « Telle, ajoute M. Hémon, l'œuvre de Rotrou, à demi-ruinée, étonne encore les yeux par ses proportions immenses et les rassure par la solidité de ses parties essentielles. »

G. S. L.

Le Théâtre en famille. Proverbes et Comédies, par MARIE S. FRANEL. Un vol. in-16. Paris, 1883 (Sandoz et Thuillier).

Comme titres: Fais ce que dois, le Secret du bonheur, Quand les chats sont loin..., Tout est bien qui finit bien, Être et paraitre, Qui trop embrasse...; des actes courts, des situations peu compliquées, une mise en scène facile, une morale gaie et pratique, foncièrement honnête, voilà ce qui recommande ces pièces en miniature bourrées de réflexions et de comparaisons bien féminines. Telle celle-ci, dans Tout est bien qui finit bien (O Shakespeare, pardon!): « L'écheveau de la vie est bien embrouillé, quand on a défait un nœud, on en retrouve deux! Malgré tout, je ne veux pas perdre courage; nous autres femmes, nous avons bien des ressources à notre manche... » Utilisable dans les familles, dans les pensionnats, voire même dans les lycées de jeunes filles, ce recueil ne franchira pas le seuil des couvents où se serait maintenue certaine pudeur grotesque qui, à ce vocable dange reux amour, substituait le mot tambour, manœuvre où l'on eût pu voir, lors d'un récent ministère, une protestation politique; mais ce n'était pas le cas.

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POÉSIES

Propos d'un rêveur, par Adrien Laroche. Paris, typographie Unsinger, 1882; in-18.

Vous arrive-t-il parfois, en quelque heure de loisir, d'oublier la réalité, ses misères et ses rudesses, pour songer les yeux mi-clos à ce que vous auriez aimé à faire? Dans cette disposition béate, le monde extérieur s'évanouit et la vie apparaît embellie de teintes mélancoliques et douces. Tout ce qu'il y a de naïf, d'enfantin, de poétique et de foncièrement bon en nous remonte à la surface, offrant à l'imagination un idéal à souhait où elle entrevoit des œuvres exquises. On caresse alors avec bonheur tout ce qui se présente à l'esprit; il semble qu'on invente en se jouant mille combinaisons auxquelles jusque-là l'on n'avait pas songé, sans prendre garde que la plupart n'expriment que des souvenirs, de vagues réminiscences de nos auteurs favoris. Ce sont ces pensers vaporeux que M. Laroche a encadrés dans une langue harmonieuse et pure, élégamment cadencée et qui semble aspirer au rythme du vers. Elle y atteint même quelquefois chez lui :

Oh! qu'il est triste et doux D'écouter près de vous,

Amie,

Gémir la voix des vents Et tomber par torrents La pluie.

Il est nuit, dans les bois
Un grand frisson de voix
Demeure;

On n'a rien vu de tel,
Car nous voyons le ciel
Qui pleure!

Sur la terre et dans l'air, Comme un divin concert, La pluie

Endort avec ses pleurs Les oiseaux et les fleurs, La vie!

Réveillez-vous, bel endormi: l'illusion ne peut durer toujours, ainsi que vous en avertit le plus charmant de vos devanciers :

Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi,
Je m'écarte, je vais détrôner le sophi,

On m'élit roi, mon peuple m'aime,

Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même,
Je suis Gros-Jean comme devant.

Lorsque M. Laroche ouvre à son tour les yeux sur les réalités de ce monde, il y sait cueillir mainte note et impression délicate, comme l'atteste agréablement la seconde partie du volume. Citons-en une, celle qu'il aurait pu lui-même choisir pour caractériser exactement son livre :

« Quand on veut créer et condenser des idées, au fur et à mesure de leur formation, les parties étrangères et sans valeur s'élimineront comme des scories rejetées par le creuset du cerveau. Ce qui résiste à cette épreuve et demeure est la partie durable et précieuse. L'esprit l'enveloppe, la dilate, la nourrit, la fortifie, et elle en sort, le moment venu, avec la forme, le mouvement et la vie d'une œuvre d'art. »

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En ce volume, pas une seule pièce qui soit absolument parfaite; pas une seule, non plus, qui soit vraiment mauvaise. Ce que le poète exprime n'est pas toujours banal et l'expression, malgré de grandes négligences, est souvent heureuse.

C'est l'amour surtout que M. Labitte se plaît à chanter, et il dit, tout aussi bien que tant d'autres poètes, la douceur des baisers, l'ivresse des embrassements, puis le mal que fait au cœur l'abandon de la bienaimée. A ses chants d'amour il en mêle d'autres pour célébrer le printemps et les roses, les hirondelles qui reviennent, rapportant joie et lumière, et le lac, miroir où se reflètent les blanches étoiles aux heures bénies de la demi-solitude. Passons à la fin du recueil. Là, des vers A la colonne, plusieurs sont bien frappés. Une pièce intitulée la Caravane, et une autre portant pour titre le Poème des premiers beaux jours, — deux morceaux qui ont quelque valeur; mais citons quelques strophes, empruntons-les à cette pièce, la Passée.

Où vous en êtes-vous allés?

Par quelle ombre êtes-vous voilés ?

O mes rêves, ô mes ivresses!

Ne devez-vous plus revenir?

Sans vous mon cœur va se ternir

Sous le souffle de mes tristesses!

Non! non! vous ne reviendrez plus!
Car le Temps n'a pas de reflux,
Et la mort est un long silence;
Vous roulez vers l'éternité.
Bonheurs, de vous, rien n'est resté,
Pas même une douce espérance!

Tout est sombre dans le passé... Tel un voyageur harassé

Vers le soir se retourne en route; Il ne trouve derrière lui

Qu'un long silence et que la nuit Où songe le spectre du doute.

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MEMENTO

F. G.

Sous ce titre : Intimement, poésies, 1880-1882 (les Notes tendres, les Heures du soir), M. Raoul Russel vient de faire imprimer par Unsinger un charmant volume de poésies qu'il réserve à ses seuls amis et parents et qui ne sera pas mis en vente. M. Raoul Russel, le nouveau poète marseillais, n'a pas la note fougueuse et l'allure fauve de son compatriote, le lyrique député Clovis Hugues, il se rapproche plutôt du poète des Intimités. C'est un doux, un humble, un triste, un assoiffé d'idéal paisible.

Il y a de très jolies pages en ce volume.

gund Ihing

fier

MÉLANGES

Trois Confessions: Saint Augustin, Montaigne, Jean-Jacques Rousseau, par P. ANTONINI. Paris, 1883; Sandoz et Thuillier. Un vol. in-16.

C'était sous le règne du grand Théodose, l'empire romain jetait un dernier éclat, en dépit des bar

bares qui se pressaient sur les frontières et malgré l'action dissolvante du christianisme au dedans. Sous le coup d'une hallucination, un païen âgé seulement de trente-deux ans, mais fatigué de plaisirs, désabusé de la science, entend une voix qui lui crie: Tolle lege! Il ouvre les livres saints et lit: Non in commessationibus, et ebrietatibus, non in cubilibus et impudicitiis, non in contentione et æmulatione, sed induimini Jesum Christum. C'est son chemin de Damas : le débauché, l'élégant, le lettré, qui aurait pu devenir un rhéteur de la décadence (nul n'en parlerait aujourd'hui), renonce à la gloire et l'acquiert autrement belle qu'il n'aurait pu la rêver, car il devient le plus grand des pères de l'Église.

Au lendemain de la prise de Rome par Alaric, à la lueur des cités embrasées, quand déjà les Vandales débarquaient en Afrique, lorsque, pour la deuxième fois, Carthage était vouée à la ruine, Augustin soutient l'espoir des nations consternées et détourne leurs regards sur la seule cité indestructible, eternelnellement belle, sur la cité de Dieu.

Qu'on franchisse plusieurs siècles. Le monde s'est transformé, on est en pleine Renaissance; mais c'est encore un temps de discordes civiles, de luttes religieuses. Au milieu des passionnés et des violents vit un homme habile, modéré, assez clairvoyant pour révoquer en doute le faux savoir de son temps, assez courageux pour l'écrire, non assez téméraire pour se dégager des liens de la foi au lendemain de la SaintBarthélemy, quand un même supplice était réservé aux athées et aux sorciers. C'est Montaigne. « Il ne cherche pas, dit M. Antonini, à approfondir les dogmes merveilleux du christianisme. Il croit et cela lui suffit.» Question d'époque.

Comparer saint Augustin et Montaigne à Rousseau, en se plaçant à un point de vue théologique étroit, c'est dénoncer ses préférences et se préparer une victoire facile. On ne discute pas avec l'auteur du Contrat social et de la Nouvelle Héloïse, le représentant du nervosisme au XVIIIe siècle. On l'admire sans chercher la petite bête. Volontaires ou non, on lui pardonne ses erreurs, ses contradictions, comme à La Fontaine, cet autre grand enfant, ses naïvetés géniaques. Ni à l'un'ni à l'autre la commune mesure n'est applicable.

Dans ses Confessions Jean-Jacques est partial, impudent même. Oui, mais quelle verve, comme l'homme vit, souffre, aime! et c'est par là qu'il nous passionne. M. Antonini, lui, approuve Montaigne de « vêtir ses imperfections, ou, pour mieux dire, la nudité de son âme; » mais se confesser, n'est-ce pas se déshabiller moralement?

En somme, que restera-t-il de cette diatribe philosophico-théologique généralement mal écrite? Rien qu'un frontispice délicieux à contempler.

MEMENTO

G. S. L.

L'admirable édition de Walter Scott illustré que publie avec tant de soins, de luxe et de bon goût la librairie Firmin-Didot et Cie, dans le format grand

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L'instructive petite Bibliothèque choisie des chefs-d'œuvre français et étrangers à 1 frano le volume, publiée par la librairie Dentu, vient de s'enrichir d'un nouveau livre qui était devenu une rareté bibliographique : La Physiologie du Goût, par BRILLAT-SAVARIN.

C'est le bréviaire des gens qui dînent que ce délicieux ouvrage sur la gaie science du boire et du manger. Qui n'a pas lu Brillat-Savarin ne connaît pas les vrais plaisirs de la table. C'est à lui que nous devons cette maxime: « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. »

La Physiologie du goût prendra place à côté des Contes de Voltaire, des œuvres de Hamilton et de X. de Maistre, des Contes de Boccace, etc., que la Bibliothèque choisie a déjà publiés dans son nouveau et élégant format portatif à 1 franc le volume.

Les éditeurs Hachette et Cie viennent de faire paraitre la sixième édition du Dictionnaire universel de la vie pratique à la ville et à la campagne (prix : 25 francs; in-4o), formé par le regretté M. BɛLÈZE. En présence des changements nombreux et incessants que les événements politiques et le progrès naturel des choses ont amenés dans la législation civile et commerciale, les différentes parties de l'administration publique, le service militaire, l'instruction publique, les postes et télégraphes, les voyages, l'agriculture, l'industrie et le commerce, la tâche du reviseur des précédentes éditions de ce Dictionnaire pratique universel était considérable. C'est M. Legouez, le collaborateur assidu de M. Belèze, qui s'est chargé de ces modifications importantes à introduire dans le texte et il s'en est tiré à son plus grand hon

neur.

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Le Dictionnaire de la vie pratique, qui contient dans ses 2,000 pages toutes les notions d'une utilité géné

rale et d'une application journalière, etc., tous les renseignements usuels sur toute matière, est le fond de bibliothèque indispensable de tout homme du monde, nous dirons même de tout citoyen qui désire être vivement mis au fait de la religion, de la législation, de l'économie domestique et rurale de son pays et avoir un aperçu du fonctionnement vital de la société tout entière.

Le Dictionnaire des Antiquités rómaines et grecques de ANTONY RICH, traduit de l'anglais sous

la direction de M. Chéruel et publié par la librairie Didot et Cie (prix: 10 francs), vient de paraître en troisième édition revue et très corrigée; les synonymes grecs et l'index ont reçu des additions considérables. On a également ajouté des gravures (epistola, signa, vitta) d'après les originaux que les fouilles récentes ont mis à jour, ou bien qui étaient inconnus à l'auteur. Ce bel ouvrage, si justement célèbre et apprécié, imprimé sur deux colonnes in-8°, contient maintenant 740 pages de texte en cette dernière édition.

BEAUX-ARTS

The Year's Art 1883. A concise epitome of all matters relating to the Arts of Painting, Sculpture and Architecture, which have occurred in the United Kingdom during the year 1882, together with information respecting the events of the year 1883. Compiled by Marcus B. Huish. L.-L.-B. editor of The Art Journal, and David C. Thomson, author of The Life and Works of Thomas Bewick. London, 1883, Sampson Low, Marston, Searle and Riving

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Le titre est long, le livre est court. Pas de phrases, - des faits, des noms, des dates, des chiffres. En tête, un calendrier très intelligent, donnant aux intéressés toutes les indications relatives à l'ouverture et à la fermeture des expositions ainsi qu'au dépôt des ouvrages, aux examens pour l'admission dans les écoles, aux conférences et aux cours, aux vacances des bibliothèques et des musées, etc. etc.; le budget général des arts, celui des différents musées et leurs acquisitions, celui des écoles, les sociétés d'art, les cercles, les expositions, les ventes, les livres et les gravures, la jurisprudence, la nécrologie, un dictionnaire des adresses des artistes comprenant 3,500 noms; tel est, dans ses lignes générales, le contenu de cette précieuse Année artistique anglaise, qui parait depuis 1880. Pour la première fois nous trouvons dans une publication d'outre-Manche la liste des membres de l'Académie royale depuis sa fondation. Si le livre de MM. B. Huish et C. Thomson avait paru six mois plus tôt, il nous eût personne lement épargné les très longues recherches qu'il nous a fallu faire pour dresser cette liste et l'introduire dans notre histoire de la Peinture anglaise (Bibliothèque de l'enseignement des beaux-arts). Il n'est pas sans intérêt de constater que ce document historique a été publié en premier lieu dans un livre français. Les éditeurs de The Year's Art sont animés du trop légitime désir de rendre leur excellent handbook

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Salon de peinture et de sculpture. Catalogue descriptif des œuvres récompensées et des principales œuvres hors concours, rédigé par Georges LAFENESTRE et orné de seize planches à l'eau-forte gravées par Abot, de Billy, Boilvin, Champollion Courtry, Duvivier, Gaucherel, Lalauze, Lurat, Massard, Mongin, Salmon, Toussaint, Vion, Yon, sous la direction de M. Edmond Hédouin. Un vol. grand in-8° de vII-132 pages. Paris, librairie des bibliophiles, rue Saint-Honoré, 338. M DCCC LXXXII. Prix: 25 francs.

Nous rappellerons d'abord l'économie de cette publication qui accomplit sa quatrième année. Dasn l'intention de l'auteur, elle doit être avant tout un document sur le Salon annuel. Les statuts de la Société des artistes français qui régit aujourd'hui le Salon, le règlement de cette exposition, la composition du jury d'admission et des récompenses, le compte rendu de la distribution de ces récompenses sont, il est vrai, rejetés à l'appendice; mais l'objet même du livre est de laisser entre les mains des amateurs présents et à venir une sorte d'inventaire authentique des œuvres signalées à l'attention du public par une médaille nouvelle et des principales œuvres hors concours. Ĉet inventaire est fait, dans chaque classe de récompenses, sous la forme d'un catalogue alphabétique donnant le nom de l'artiste, son lieu de naissance, le nom de son maître, la mention des récompenses précédemment obtenues, et le plus souvent son adresse; le n° du livret officiel, le

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