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Euxin, entre l'Europe et l'Asie, se réunit à cette dernière mer par un détroit nommé le Bosphore Cimmérien, resserré entre la Chersonèse Taurique à l'occident, et la rointe orientale de l'Asie. Il ne faut pas confondre ce Bosphore ni cette Chersonèse avec le Bosphore et la Chersonèse de Thrace, à l'extrémité sud-ouest du Pont-Euxin. Les Dardariens sont à l'orient du Bosphore Cimmérien.

(34) Sans ce meurtre, Lucullus aurait eu en sa possession tous les papiers de Mithridate, et aurait pu être informé de tous ses desseins.

(35) Pharmacie, ville maritime du Pont Polémonique ou Cappadocien, dans le pays des Chaldéens.

(36) Cet ingénieur faisait à Amisus, contre Lucullus, ce qu'Archimède, cent vingt ans auparavant, avait fait à Syracuse contre Marcellus.

(37) C'est le consul Mummius qui, l'an six cent huit de Rome, prit et brûla Corinthe, la même année que Carthage fut détruite.

(38) M. Dacier applique aux Amiséniens le traitement généreux de Lucullus; c'est peut-être une faute d'impression', car sûrement il s'agit ici des Athéniens qui se trouvaient dans la ville à l'époque où elle fut prise, puisque Plutarque vient de dire que ceux qui fuyaient la cruauté d'Aristion, tyran d'Athènes du temps de Sylla, se réfugiaient à Amisus. Pour le grammairien Tyrannion, dont il est question tout de suite, voyez ce que nous en avons dit dans les notes sur la vie de Sylla, note 47.

(39) Cette ville fut nommée ainsi à cause d'un bois consacré à Apollon et à Daphné, dont l'aventure, disait-on, était arrivée en cet endroit. Cette ville était située dans la partie de la Syrie qui porta son nom.

(40) La Gordyenne, ou le pays des Gordyens, était dans l'Assyrie, suivant Strabon, liv. xvi, p. 747.

(41) Ces Arabes scénites, c'est-à-dire, qui vivaient sous des tentes, habitaient, suivant Strabon, ibid. la partie méridionale de la Mésopotamie, dans des lieux arides et stériles. Ils étaient pasteurs, vivaient de rapines et de brigandages, et changeaient souvent de demeure.

(42) Ce. Métrodore de Scepsis est postérieur de deux cent cinquante ans au disciple d'Epicure du même nom, lequel était de Lampsaque. Scepsis, ville de la Mysie, près du mont Ida; Strabon, liv. xi, p. 603, la nomme Palescepsis, ou l'ancienne Scepsis.

(43) Amphicrates veut faire entendre que la ville de Séleucie n'était pas assez considérable pour occuper un homme de son mérite. On reconnaît à cette réponse l'orgueil ordinaire des sophistes.

(44) Strabon parle aussi de cet Autolycus, liv xXII, p. 546, et dit que Lucullus s'étant rendu maître de Sinope, conserva avec soin tous les ornements de la ville, et qu'il prit seulement la sphère de Billarus et la statue d'Autolycus, ouvrage du sculpteur Sthénis; il ajoute que les habitants de Sinope regardaient cet Autolycus comme le fondateur de leur ville, qu'ils lui rendrait les honneurs divins, et qu'il y avait un oracle. Il croit que ce fut un de ceux qui accompagnèrent, Jason à la conquête de la Toison d'or, et qu'à son retour il s'établit dans ce lieu-là. Sinope était dans la Paphlagonie, près du fleuve Halys, sur le Pont-Euxin.

(45) Apollonius de Rhodes et Valérius Flaccus, dans leurs poëmes sur l'expédition des Argonautes, l'appellent Déiléon.

(46) Cette coutume était commune aux Grecs et aux Barbares; ils avaient des troupeaux consacrés à quelqu'une de leurs divinités, qui paissaient librement dans les campagnes, et auxquels on ne touchait que pour en offrir des victimes au dieu à qui ils appartenaient. Tels étaient les bœufs du Soleil, dont il est parlé dans l'Odyssée. La torche dont ces génisses portaient l'empreinte convenait à

Diane, qui avait le surnom de Lucifera, comme étant l'astre de la nuit. La coutume de marquer les animaux avec un fer est fort ancienne, car il en est parlé dans Anacréon.

(47) L'Adiabène, que Strabon, liv. XVI, p. 745, place à l'occident de la Mésopotamie, avait porté anciennement, suivant Ammien Marcellin, liv. xxIII, chap. vi, le nom d'Assyrie. Les Gordyéniens y confinent, et la Cappadoce est un peu plus loin en tirant vers le Pont.

(48) C'est le golfe Persique, que Plutarque appelle la mer de Babylone. L'Albanie, dont it est parlé ensuite, est à l'occident de la mer Caspienne; l'Ibérie touche à l'Albanie, entre la mer Caspienne et le Pont-Euxin; l'Araxe est une rivière qui prend sa source dans le mont Taurus en Arménie, et se jette dans la mer Caspienne.

(49) M. Dacier soupçonne ici une altération dans le texte, qui, tel qu'il est, présente une contradiction dans la ré ponse de Lucullus; je partage cette opinion.

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(50) Il y a dans le texte, Scipion; mais c'est une faute de copiste il s'agit de Cépion, qui fut battu par les Cimbres, l'an de Rome six cent quarante-neuf. Le mot de Lucullus est très-beau, et respire cette noble confiance si propre à en inspirer aux autres.

(51) C'est apparemment le philosophe stoïcien de ce nom, qui était un peu plus ancien que Strabon dont il est question tout de suite, et qui, outre son excellente Géographie, avait composé des Commentaires historiques, utiles pour les mœurs et pour la politique, que nous avons perdus. Cicéron avait été disciple d'Antiochus, comme il le dit lui-même dans ses Académiques, liv. 11, chap. LVIII.

(52) L'Arménie est un pays très-froid, à cause des longues chaînes de hautes montagnes dont il est environné, comme le Caucase et le Taurus. Le froid y est encore trèsvif au mois de juin ; et la neige dont la terre est couverte, ne fond qu'à la fin du mois d'août.

(53) Il y a dans le texte, des Satrapéniens, qui n'est le nom d'aucun peuple connu, et qu'on ne trouve pas dans les anciens géographes. Amyot a mis en note, les Atropaténiens, peuples de la Médie; il y en a qui lisent les Adiabéniens, que Tigrane regardait comme la principale force de son armée. M. Mosès Dusoul propose de lire les satrapes.

(54) Les Mygdoniens, ainsi appelés par les Macédoniens, dit Strabon, liv. xv1, p. 747, ont pour capitale Nisibis, située au pied du mont Masius, dans la patrie septentrionale de la Mésopotamie, près du Tigre. Les Grecs lui donnaient le nom d'Antioche, à cause de la beauté de son terroir, qu'ils comparaient à celui de l'Antioche de Syrie.

(55) Le Phase, fleuve de la Colchide, sur lequel Strabon, liv. XI, p. 500, dit qu'on avait construit cent vingt ponts; son cours est rapide et violent, et après avoir reçu plusieurs autres rivières, il se décharge dans le PontEuxin.

(56) Le terme grec est le même que celui qu'on emploie ordinairement pour désigner les préteurs; mais il paraît qu'ici ce mot est pris dans une acception plus générale, comme on en voit un exemple dans la vie de Cicéron, où Plutarque, en parlant d'Othon, celui qui assigna aux chevaliers un rang distingué dans les spectacles, se sert du même mot, quoiqu'il soit certain qu'Othon était alors tribun du peuple. D'ailleurs ce n'étaient pas les préteurs qui, dans ces occasions, excitaient la multitude contre les magistrats et les généraux qu'ils n'aimaient pas, mais les tribuns, toujours sûrs de gagner le peuple par ces accusations, et d'augmenter ainsi leur crédit.

(57) La même que la mer Caspienne; on lui donnait cę nom, parce que les Caspiens et les Hyrcaniens habitaient

à son midi; les premiers vers le couchant, et les autres vers l'orient.

(58) Il y avait à Rome plusieurs cirques destinés à des jeux, et principalement à des courses de chars; le plus considérable, appelé le Grand-Cirque, avait été bâti par Tarquin l'Ancien. Celui de Flaminius prit son nom du consul qui avait donné au peuple un grand terrain, dont le produit avait été consacré à le construire. C'était une grande place environnée, comme les autres, de plusieurs rangs de bancs en amphithéâtre, de galeries, de portiques et d'autres bâtiments. Le sénat s'y assemblait souvent en descendant du Cap-tole; il était affecté à la célébration des jeux apollinaires et équestres, et aux assemblées du peuple par tribus. Il était célèbre par sa verrerie, où l'on avait le secret de durcir le cristal jusqu'à résister au feu; on comptait jusqu'à huit cirques dans Rome.

(59) Plutarque parle ici des pièces satiriques qui étaient un mélange de tragique et de comique, où l'on voyait d'un côté une aventure remarquable de quelque héros célèbre; et de l'autre, les railleries souvent grossières de Silène et des satyres, comme dans le Cyclope d'Euripide, la seule pièce de ce genre qui nous soit restée.

(60) Quintus Élius Tubéro, petit-fils de Paul Émile, fut un grand philosophe, un bon jurisconsulte, un historien exact. Cicéron parle avantageusement de ses vertus et de ses mœurs dans son Brutus, chap. xxx1; mais il dit qu'il avait peu de talent pour écrire, et que la dureté de son style répondait à l'austérité de sa vie. Il devait donc être plus blessé qu'un autre de la somptuosité et de la vie délicieuse de Lucullus. Le nom de Xerxès en toge, qu'il donne à ce général, fait surtout allusion aux montagnes que Lucullus avait fait percer, et qu'on traversait sous de grandes voûtes, comme Xerxès avait entrepris de percer le mont Athos, pour y recevoir les eaux de la mer et y faire passer ses vaisseaux. La toge était la robe des Romains.

(61) Horace, dans l'épître sixième du liv, vii, vers 43 et suiv. raconte qu'un jour Lucullus ayant été prié de prêter cent manteaux de pourpre pour la représentation d'une tragédie : « Le moyen, répondit-il, d'en avoir un si grand nombre? Cependant je ferai chercher, et je vous enverrai « tous ceux qui se trouveront chez moi. » Le lendemain, il écrivit qu'il en avait cinq mille, et qu'on pouvait les faire prendre tous, ou en partie. L'exagération du nombre des manteaux rend le conte plus piquant, et donne plus de force à la réflexion que le poëte fait à ce sujet, et que Plutarque rapporte un peu autrement qu'elle n'est dans Horace, qui dit :

Exilis domus est ubi non et multa supersunt,
Et dominum fallunt, et prosunt furibus.

« Une maison est pauvre lorsqu'il n'y a pas une multitude de choses superflues, que le maître ne connaît pas, et qui « sont le profit des voleurs. » On voit bien que dans cette réflexion Horace n'exprime pas ses propres sentiments, mais ceux de ces hommes opulents qui font consister leur bonheur dans des richesses dont ils font si peu d'usage, qu'elles ne leur sont pas même connues.

(62) L'expression dont Plutarque se sert a beaucoup d'énergie, et renferme un grand sens. Il dit à la lettre, ses repas étaient nouvellement riches; c'est-à-dire qu'il y étalait cette vanité, cette arrogance, qui est le partage des nouveaux riches, espèce d'hommes la plus insolente et la plus méprisable, dont tous les âges n'offrent que trop d'exemples.

(63) Plutarque veut dire, par cette expression hardie, que Lucullus étalait ses richesses comme dans un triomphe on étale les dépouilles des ennemis vaincus; elle renferme ce reproche secret contre Lucullus, que le seul fruit qu'il retirât de ses victoires sur Mithridate et sur Tigrane,

c'était de mener, au sein des délices et des superfluités, une vie aussi honteuse qu'inutile.

(64) Antiochus, dont il a été déjà question dans la note 51, était attaché à l'ancienne Académie; mais Cicéron lui reproche de l'inconstance dans ses principes, et dit qu'à trèspeu de chose près, c'était un pur stoïcien. Voyez le second livre des Académiques, chap. xix et XLII. Il a été question de Carnéade dans la vie de Caton le Censeur, chap. XXXIV,

(65) Cicéron, après avoir fait dans son Hortensius, ouvrage que nous avons perdu, le plus bel éloge de la philosophie, entreprit de faire connaître quelle était, entre les différentes écoles qui partageaient alors la Grèce, des platoniciens, des sectateurs du Lycée et du Portique, des disciples de l'Académie et d'Épicure, celle dont il préférait la doctrine; c'était la nouvelle Académie. Il composa d'abord sur cette matière un Traité en deux livres, dont il intitula le premier Catulus, et le second Lucullus ; dans la suite il conçut un autre plan, et traita ce même sujet en quatre livres, qu'il nomma Académiques, et qu'il dédia au savant Varron. De son premier ouvrage, il ne nous reste que le second livre, qui porte le nom de Lucullus, et il ne nous est parvenu du second que les douze premiers chapitres. L'opinion de l'ancienne Académie, qu'il y a des choses que l'homme peut savoir, est de toute vérité, et rien n'est plus contraire à la raison, à la conscience, à l'expérience générale, que la doctrine de la nouvelle Académie, qui réduisait l'homme à une entière ignorance, et soutenait qu'il ne peut que douter; mais la certitude de ce doute est elle-même une vérité, et dément leur principe.

(66) Cicéron, qui parle plusieurs fois de ce fait dans ses Discours pour Sextius, chap. LXIII, contre Vatinius, chap. x, et dans ses Lettres à Atticus, liv. 11, ép. xxiv, le nomme toujours Lucius Vettius. M. Dacier et Amyot disent simplement que c'était un Bruttien; mais le dernier met en note que Cicéron le nomme Vectius; il a voulu dire Vettius. Peut-être était-il Bruttien de nation.

(67) Pline, liv. xxv, chap. ш, rapporte aussi que Lucullus était mort d'un breuvage qu'on lui avait donné. Ces sortes de breuvages s'appelaient philtres.

(68) Dans le passage de Platon, qui se trouve liv. п de la République, p. 363, il n'est pas question d'Orphée. Voyez cet endroit.

(69) M. Dacier a confondu sur cet article le pancratium, qui était le combat de la lutte et du pugilat tout ensemble, avec le pentathle ou quinquertium, qui était composé de cinq exercices successifs, du saut, de la course, du disque, du javelot et de la lutte. Pour Amyot, il a traduit qu'ils étaient proclamés, non vainqueurs, mais victoires, pour leur faire plus d'honneur, Le grec dit seulement, victoires; mais c'est une faute reconnue depuis longtemps. Il ne faut pas traduire, comme il a fait par « une étrange coutume. »> Plutarque n'a jamais pu dire qu'il fût étrange d'appeler les vainqueurs nikai, mot qu'Amyot a traduit par victoires. Il n'ignorait pas qu'on nommait les magistrats par le mot qui répond chez nous à magistratures. Mais la vérité est qu'il n'y a aucune trace de cette dénomination donnée aux pancratiastes, et que des deux mots qui dans le texte expriment étrange et victoires, il faut, suivant la conjecture de Henri Estienne, en faire un seul, qui signifie alors qu'on était dans l'usage d'appeler les pancratiastes vainqueurs extraordinaires. M. l'abbé Fraguier, cité par M. Dacier dans sa note, regardait aussi les mots du texte qu'Amyot a rendus par « une étrange coutume » comme une glose qui, de la marge, où elle avait été mise pour faire remarquer cette coutume, avait passé dans le texte.

(70) La manière dont Plutarque s'explique ici est un peu équivoque; on ne voit pas d'abord bien clairement auquel des deux il donne ce dernier avantage, et ce n'est que la

suite qui en détermine le sens. En effet, si après avoir donné à Lucullus les deux avantages dont il vient de parler, il lui attribuait encore celui d'avoir eu plus d'ennemis à combattre, il n'aurait pas raison de dire qu'il est difficile de décider lequel de ces deux personnages est le plus grand, puisqu'il assurerait par là la préférence à Lucullus. Il me paraît donc qu'il la donne sur ce point à Cimon, qui, en un seul jour, défit la flotte des Perses qui était de six cents voiles, battit leur armée de terre fort nombreuse aussi,

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FIN DU PREMIER VOLUME.

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