Théâtre complet de J. Racine

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Librairie de Firmin Didot frères, fils et cie, 1864 - 730 pages
 

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Page 158 - Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants. Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et, de sang tout couvert, échauffant le carnage...
Page 710 - O mon fils, de ce nom j'ose encor vous nommer, Souffrez cette tendresse, et pardonnez aux larmes Que m'arrachent pour vous de trop justes alarmes. Loin du trône nourri, de ce fatal honneur, Hélas! vous ignorez le charme empoisonneur. De l'absolu pouvoir vous ignorez l'ivresse, Et des lâches flatteurs la voix enchanteresse.
Page 133 - Je passais jusqu'aux lieux où l'on garde mon fils. Puisqu'une fois le jour vous souffrez que je voie Le seul bien qui me reste et d'Hector et de Troie , J'allais , seigneur , pleurer un moment avec lui : Je ne l'ai point encore embrassé d'aujourd'hui ! PYRRHUS.
Page 602 - J'y cours en soupirant, et sa garde me suit. De son généreux sang la trace nous conduit: Les rochers en sont teints; les ronces dégouttantes Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes. J'arrive, je l'appelle; et me tendant la main, II ouvre un œil mourant, qu'il referme soudain. 'Le ciel, dit-il, m'arrache une innocente vie.
Page 264 - L'empire en est pour vous l'inépuisable source; Ou, si quelque chagrin en interrompt la course, Tout l'univers, soigneux de les entretenir, S'empresse à l'effacer de votre souvenir. Britannicus est seul. Quelque ennui qui le presse, II ne voit, dans son sort, que moi qui s'intéresse, Et n'a pour tout plaisir, seigneur, que quelques pleurs Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs.
Page 534 - J'entrevois vos mépris, et juge, à vos discours, Combien j'achèterais vos superbes secours. De la Grèce déjà vous vous rendez l'arbitre : Ses rois, à vous ouïr, m'ont paré d'un vain titre. Fier de votre valeur, tout, si je vous en crois, Doit marcher, doit fléchir, doit trembler sous vos lois. Un bienfait reproché tint toujours lieu d'offense : Je veux moins de valeur, et plus d'obéissance.
Page 152 - N'avons-nous d'entretien que celui de ses pleurs ? PyrrhuS revient à nous ! Eh bien ! chère Cléone, Conçois-tu les transports de l'heureuse Hermione ? Sais-tu quel est Pyrrhus ? T'es-tu fait raconter Le nombre des exploits... mais qui les peut compter ? Intrépide, et partout suivi de la victoire, Charmant, fidèle enfin : rien ne manque à sa gloire.
Page 684 - JOAS. Dieu laissa-t-il jamais ses enfants au besoin? Aux petits .des oiseaux il donne leur pâture, Et sa bonté s'étend sur toute la nature.
Page 288 - Vous allumez un feu qui ne pourra s'éteindre. Craint de tout l'univers, il vous faudra tout craindre , Toujours punir, toujours trembler dans vos projets, Et pour vos ennemis compter tous vos sujets.
Page 307 - Il y en a qui pensent que cette simplicité est une marque de peu d'invention. Ils ne songent pas qu'au contraire toute l'invention consiste à faire quelque chose de rien, et que tout ce grand nombre d'incidents a toujours été le refuge des poètes qui ne sentaient dans leur génie ni assez d'abondance ni assez de force pour attacher durant cinq actes leurs spectateurs par une action simple, soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentiments et de l'élégance de l'expression.

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