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la plupart de ces endroits, qu'en confultant & comparant ensemble quantité d'Editions précedentes. Et c'est ce que j'ai fait avec toute l'exactitude qu'on peut apporter dans cette efpece de travail, naturellement trop vétilleux pour ne pas donner à l'Esprit un certain dégoût, qui de tems en tems doit lui faire perdre néceffairement un peu de fon attention.

II. EN corrigeant l'Exemplaire qui devoit fervir de copie à l'Imprimeur, j'ai eu foin de le bien ponctuer. La Bruyere s'étoit fort négligé fur cet article ; & des Critiques, peut-être trop délicats, s'en étoient plaint publiquement. Mais dans le fonds, quelque petit que foit ce défaut, il n'étoit pas inutile d'y remédier, s'il eft vrai qu'il ait empêché certains Lecteurs de comprendre aifément la pensée

de l'Auteur.

III. ENFIN Vous trouverez dans cette Edition quelques Remarques où l'on justifie la traduction de plufieurs Paffages des Caractères de Theophrafte, qu'on pouvoit foupçonner d'avoir été mal rendus. Certains Cenfeurs de Livres fe font mis dans l'efprit que la Bruyere n'avoit traduit Theophrafte que d'après

**2 quel

quelque Verfion Latine. Je ne fai fur quoi ils fondent ce préjugé : car pourquoi un Gentilhomme de M. le Prince n'auroit-il pas pu lire & entendre cet Auteur en Grec, tout auffi bien qu'un Docteur qu'un Profeffeur en Théologie, en PhiloSophie, ou en Belles-Lettres? J'ai lu le Livre de Theophrafte; & après l'avoir comparé exactement avec la Traduction qu'en a donnée la Bruyere, je montre en peu de mots qu'à l'exception de quelques petites méprifes qui pourroient échapper aux plus habiles dans la Langue Grecque, cette Traduction exprime trèsfidélement le fens & les beautés de l'Original. Heureufement, dans toute cette Critique je n'ai eu à faire qu'à Cafaubon & à Duport, deux des plus favans & des plus judicieux Commentateurs de Theophrafte, qui ne s'accordent pas toujours enfemble. Si pour défendre la Bruyere j'euffe été obligé d'entrer en lice avec des Auteurs vivans, je crois que. j'aurois évité le combat, parce que je, hais à mort les difputes Litteraires, qui prefque toujours font accompagnées de debats pleins d'aigreur & de malignité, aufquels le Public ne prend aucun intérêt.

Luc

Horat.

-Luctantis acuto ne fecer ungui, Difplicet ifte locus, clamo, & diludia pofco. Ep. L. 1.

D'ailleurs, comme la plupart des nouveaux Commentateurs de Theophrafte n'ont guéres fait autre chofe que répéter ce que Cafaubon & Duport avoient déja dit, j'ai été difpenfé fort naturellement d'avoir rien à démêler avec eux.

E. XIX.

16.

AVERTISSEMENT

Sur l'Edition de Paris en 1739. *

I

"L ne me refte qu'à marquer en peu de

mots les avantages de cette Edition fur celle qui fut imprimée à Amfterdam en 1731. & réimprimée à Paris en 1733. page pour page, mais en plus beaux caractères. Le peu de Remarques que j'avois inferées dans l'Edition d'Amfterdam fur quelques Paffages de la Traduction Françoije de Theophraste & fur l'Ouvrage même de la Bruyere, ayant attiré la curiofité de plufieurs Perfonnes à qui les Editions précedentes étoient connues depuis long-tems, je me fuis fait une affaire d'examiner tout l'Ouvrage avec une nouvelle application; & par-là je me fuis infenfiblement engagé à

من

re

L'Edition qu'on donne préfentement (en 1749.) a été faite fur un Exemplaire de cette Edition de Paris revû par M. Cofte 2 où l'on a corrigé un très grand nombre de fautes, qui s'y étoient gliffées.

retoucher mes Notes fur Theophrafte, d en faire de nouvelles qui m'ont paru néceffaires pour éclaircir cet excellent Au teur, & à critiquer même quatre ou cinq endroits des Mœurs de ce fiécle. Enfin, on verra dans cette Edition que fur un reproche, très-bien fondé en apparence, qu'on m'a fait de n'avoir imaginé* deux Objections contre la Bruyere, que pour avoir le plaifir de les détruire, & par une vaine affectation de débiter des penfées affez communes dont tout Lecteur de la Bruyere auroit pû s'avifer auffi bien que moi, j'ai été forcé d'avouer malgré la réfolution que j'avois prife de ne pas paroître entrer en lice avec aucun Auteur vivant, que ces deux Objections avoient été publiées très-férieufement par un Ecrivain actuellement en vie, que bord j'avois fait femblant de les imaginer moi-même, & d'y répondre comme pour prévenir la témérité de quelquesuns de nos jeunes Cenfeurs qui fourmillent aujourd'hui dans la République des Lettres, mais qu'en effet j'avois voulu

ďa

me

Tom. I. Chap. V. DE LA SOCIETE. Note 1. pag. 270. dans le même Chapitre,

Not. 2. pag. 284.

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