Déjà l'épicière, Ah! quelle cohue! N'eut frayeur pareille; § 39. Désaugiers. Ne dites pas, enfants, comme d'autres, ont dit : 'Dieu ne me connaît pas, car je suis trop petit; Dans sa création ma faiblesse me noie; Il voit trop d'univers pour que son œil me voie.' L'aigle de la montagne un jour dit au soleil: 'Pourquoi luire plus bas que se sommet vermeil ? A quoi sert d'éclairer ces prés, ces gorges sombres, De salir tes rayons sur l'herbe dans ces ombres? La mousse imperceptible est indigne de toi!' 'Oiseau,' dit le soleil, 'viens et monte avec moi!' L'aigle, avec le rayon s'élevant dans la nue. Vit la montagne fondre et baisser à sa vue, Et, quand il eut atteint son horizon nouveau, A son œil confondu tout parut de niveau. Eh bien!' dit le soleil,' tu vois, oiseau superbe, Si, pour moi, la montagne est plus haute que l'herbe? Rien n'est grand ni petit devant mes yeux géants: La goutte d'eau me peint comme les océans. De tout ce qui me voit je suis l'astre et la vie. Comme le cèdre altier, l'herbe me glorifie; J'y chauffe la fourmi; des nuits j'y bois les pleurs; Mon rayon s'y parfume en traînant sur les fleurs! O Corse à cheveux plats, que la France était belle Au grand soleil de messidor! C'était une cavale indomptable et rebelle, Sans frein d'acier ni rênes d'or; Une jument sauvage à la croupe rustique, Fumante encor du sang des rois, Mais fière et d'un pied libre heurtant le sol antique, Libre pour la première fois : Jamais aucune main n'avait passé sur elle Pour la flétrir ou l'outrager; Jamais ses larges flancs n'avaient porté la selle Et le harnais de l'étranger; Tout son poil était vierge, et, belle vagabonde, L'œil haut, la croupe en mouvement, Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde Du bruit de son hennissement. Tu parus, et sitôt que tu vis son allure, Ses reins si souples et dispos, Centaure impétueux, tu pris sa chevelure, Tu montas botté sur son dos. Alors, comme elle aimait les rumeurs de la guerre, La poudre et les tambours battants, Pour champ de course alors tu lui donnas la terre, Et des combats pour passe-temps; Alors plus de repos, plus de nuits, plus de sommes, Toujours l'air, toujours le travail, Toujours comme du sable écraser des corps d'hommes, Toujours du sang jusqu'au poitrail. Quinze ans, son dur sabot, dans sa course rapide, Broya les générations; Quinze ans, elle passa fumante, à toute bride, Sur le ventre des nations. Enfin, lasse d'aller sans finir sa carrière, D'aller sans user son chemin, De pétrir l'univers, et comme une poussière De soulever le genre humain ; Les jarrets épuisés, haletante et sans force, Prête à fléchir à chaque pas, Elle demande grâce à son cavalier corse; Mais, bourreau, tu n'écoutas pas! Tu la pressas plus fort de ta cuisse nerveuse Pour étouffer ses cris ardents, Tu retournas le mors dans sa bouche baveuse, De fureur tu brisas ses dents: Elle se releva; mais un jour de bataille, Ne pouvant plus mordre ses freins, Mourante, elle tomba sur un lit de mitraille, Et du coup te cassa les reins. § 43. Ami, vous avez beau, dans votre austérité, N'estimer chaque objet que par l'utilité, Demander tout d'abord à quoi tendent les choses, Et les analyser dans leur fins et leurs causes; Vous avez beau vouloir vers ce pôle commun, Comme l'aiguille au nord, faire tourner chacun ; Il est dans la nature, il est de belles choses, Des rossignols oisifs, de paresseuses roses, Des poëtes rêveurs et des musiciens Qui s'inquiètent peu d'être bons citoyens, Qui vivent au hasard et non d'autre maxime, Sinon que tout est bien pourvu qu'on ait la rime... Mais le rideau des nuits, lentement déroulé, Confond avec le sol l'horizon reculé; Le bruit de la bataille expire, et dans la plaine Le silence pensif a repris son domaine. Alors les sons confus d'un étrange concert S'élèvent lentement. L'immobile désert Écoute, comme un homme en sa vague insomnie, Des cascades du Nil la bruyante harmonie ; Dans ses cris éternels le nocturne grillon Demande au sol brûlant un humide sillon; Et, transfuge des eaux, sur le sable infertile Se traîne en mugissant l'immense crocodile. A ces bruits solennels, pour la première fois Des hommes inconnus mêlent leur grande voix; Sur la ligne du camp le cri d'éveil résonne S l'on rencontre Un homme, les bras nus, le bonnet rouge au front, Sabres et pistolets pendus au ceinturon, Si cet homme applaudit pendant que l'on égorge Les malheureux vaincus dont la prison regorge, C'est Marat!-Quand le peuple, à qui manque le pain, Écoute aveuglément les conseils de la faim, Celui qui, dégradant les misères publiques, Pousse la multitude à piller les boutiques, Celui qui veut montrer comme un épouvantail Quelques marchands de blé pendus à leur portail, C'est Marat!-Quelquefois la tribune est souillée Par un homme en casquette, en veste débraillée, § 46. Un ange au radieux visage, 'Charmant enfant qui me ressemble,' Là, jamais entière allégresse, Eh quoi! les chagrins, les alarmes, Non, non, dans les champs de l'espace Et, secouant ses blanches ailes, D. ENGLISH PROSE WRITERS. 1. Two cats, having stolen some cheese, could not agree about dividing their prize. In order therefore to settle the dispute, they consented to refer the matter to a monkey. The proposed arbitrator very readily accepted the office, and, producing a balance, put a part into each scale. 'Let me see,' said he, ay! this lump outweighs the other; and immediately he bit off a considerable piece in order to reduce it, he observed, to an equilibrium. The opposite scale was now become the heaviest; which afforded our conscientious judge an additional reason for a second mouthful. 'Hold! hold!' said the two cats, who began to be alarmed for the event, 'give us our respective shares, and we are satisfied.' If you are satisfied,' returned the monkey, 'Justice is not; a case of this intricate nature is by no means so soon determined.' Upon which he continued to nibble first at one piece and then the other, till the poor cats, seeing their cheese gradually diminishing, entreated him to give himself no further trouble, but deliver to them what remained. Not so fast, I beseech you, friends,' replied the |