Le Peintre des coulisses, salons, mansardes, boudoirs, mœurs et mystères nocturnes de la capitale, ou Paris en miniature ... Par un Lynx magicien [J. P. R. Cuisin].

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chez François, 1822 - 305 pages

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Page 6 - Se dérobe au présent, et vit dans l'avenir. Source des voluptés, des terreurs et des crimes, Elle a ses favoris comme elle a ses victimes; Et, toujours des objets altérant les couleurs, Ainsi que nos plaisirs elle accroît nos douleurs. Mais pour elle c'est peu. Lorsque le corps sommeille, Elle aime à retracer les tableaux de la veille. Je la vois au héros présenter des lauriers, Au jeune homme un carquois, un char et des coursiers. Jeter le barde aux bords d'une mer blanchissante, Et quelquefois...
Page 202 - Qu'il luit paisiblement sur ce séjour champêtre ! Éloigne tes pavots, Morphée, et laisse-moi Contempler ce bel astre, aussi calme que toi. Cette voûte des cieux mélancolique et pure, Ce demi-jour si doux levé sur la nature, Ces sphères qui, roulant dans l'espace des cieux, Semblent y ralentir leur cours silencieux ; Du disque de Phébé la lumière argentée, En rayons tremblotants sous ces eaux répétée, Ou qui jette en ces bois, à travers les rameaux, Une clarté douteuse et des jours...
Page 123 - L'un d'eux, sur le duvet où leur ennui repose , Sut trouver la douleur dans le pli d'une rose. Automates flétris , fantômes épuisés , Du poids de leur parure ils semblent écrasés. Leur corps faible et tremblant s'affaisse sous lui-même. Tous ces voluptueux , dans leur mollesse extrême , Sont éblouis du jour dont ils sont éclairés : On les voit , sur leurs chars , pâles , défigurés...
Page 7 - ... pour elle c'est peu : lorsque le corps sommeille, Elle aime à retracer les tableaux de la veille : Je la vois au héros présenter des lauriers, Au jeune homme, un carquois, un char, et des coursiers ; Jeter le barde aux bords d'une mer blanchissante ; Et quelquefois aussi, terrible et menaçante, Dans des rêves vengeurs effrayer les tyrans, Ou présenter l'exil aux favoris des grands.
Page 124 - Automates flétris , fantômes épuisés , Du poids de leur parure ils semblent écrasés. Leur corps faible et tremblant s'affaisse sous lui-même. Tous ces voluptueux , dans leur mollesse extrême , Sont éblouis du jour dont ils sont éclairés : On les voit , sur leurs chars , pâles , défigurés , S'évanouir au bruit de leurs coursiers rapides. Au milieu des festins, sur leurs lèvres livides, Leurs mains , en frémissant , portent les coupes d'or : Ils y burent l'ennui qu'ils vont y boire...
Page 124 - Le silence et la nuit règnent dans leurs palais. Là , bercés tristement des mains de la mollesse , Leur propre oisiveté les lasse et les oppresse. Brisés par le repos , tourmentés sur des fleurs , Ils s'agitent enfin , et vont languir ailleurs. Trop faibles (dieux puissans , rendez vain cet augure!) Trop faibles pour porter le fardeau d'une armure , Épouvantés chez eux de l'ombre des dangers , Plus timides encore aux yeux des étrangers , Esclaves destinés aux fers d'un nouveau maître ,...
Page 33 - Terpsicore chastes sœurs, Un impudent, ciel ! quel outrage ! A, dit-on, censuré vos mœurs. On voit bien qu'il n'a pas mon âge, Et qu'il n'eut jamais vos faveurs. Armez contre lui la nature, Courez, les torches à la main. Déchaîner contre le parjure Tous les monstres du magasin ; Évoquez les dieux et les diables, IIs sont tous vos humbles valets ; Qu'ils vengent vos talens aimables.
Page 55 - Ce chariot lugubre part tous les jours de l'Hôtel-Dieu à quatre heures du matin; il roule dans le silence de la nuit. La cloche qui le précède, éveille à son passage ceux qui dorment...
Page 123 - Il consume le cours de sa vie indolente; Mais ce dehors trompeur cache un profond ennui : Cet ennui le dévore , il le traîne avec lui ; Et c'est en vain qu'il quitte, en croyant se distraire, Un plaisir qui déplaît pour un qui va déplaire.
Page 152 - ... plaisir le plus doux De recevoir encore une lettre de vous. Ainsi lorsque Lucile écrivait à ce sage * Dont les écrits pour moi sont d'un si grand usage , Le transport le plus vif dans son âme excité , Y rappelait le calme et la sérénité ; Et sur lui de Lucile une lettre reçue, Faisait le même effet que celui de sa vue. Un portrait, de l'absence adoucit la rigueur, Sa douce illusion passe des yeux au cœur; Et l'amour dans ses traits renouvelle sans cesse La maîtresse à l'amant, l'amant...

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