Page images
PDF
EPUB

O raison! quand achèveras-tu d'éclai rer les hommes et les gouvernemens sur leurs monstrueuses contradictions?

Si nous examinons le castrat sous sa seule forme physique, au premier aspect il blesse la vue d'une femme bien née. Son embonpoint excessif, son menton imberbe, ses formes molles, efféminées, sans énergie, ses hanches féminines, son extérieur équivoque, sa peau luisante, et son parler flûté, tout dit au beau sexe que cette étrange créature n'est plus qu'un prêtre dégradé qui est dans l'impuissance de brûler le moindre grain d'encens aux autels de son culte. Les femmes le méprisent aussi-tôt, car elles ne trouvent rien de plus odieux qu'un homme qui n'est plus en état de les ai– mer...; même quand ilchante, toutes ravies qu'elles sont, elles éprouvent un mal aise, un sentiment de dédain involon

taire. Elles ne voyent plus là qu'un instrument purement mécanique, sans passion, qui avance les plus belles choses, sans jamais pouvoir rien prouver....

LE CONCERT SPIRITUEL qui est notre texte, a aussi ses virtuoses, mais on peut dire qu'en fait de musique, les artistes et les cantatrices de l'opéra en font les principaux frais. Convient-il, se demande encore l'homme pieux, à des voix aussi profanes d'entonner les saints cantiques?...

Sous le règne de Louis XV, les actrices étaient admises au concert; où n'étaient-elles pas admises, puisqu'elles prenaient souvent place dans la couche royale au grand chagrin de la reine?... Une femme du plus haut rang se trouvait côte à côte près d'une danseuse ou d'un premier coryphée. Cela rappelle la ré ponse pleine de sel de la Sophie Arnould,

première chanteuse de l'opéra, connue d'ailleurs par ses réparties spirituelles : une duchesse se trouvant assise près d'elle, s'écria avec dédain: « Les fem>>mes honnêtes devaient bien être reconnues à des marques particulières !..» Vous voulez donc, répartit Sophie, » mettre le public dans le cas de les » compter.... >>

Je me résume et je dis qu'un concert spirituel n'a nullement cet air austère et humble à-la-fois que réclame impérieusement l'image présente de la divinité succombant pour racheter nos fautes. L'homme est là dans toutes les pompes de sa vanité, et paraît avoir entièrement oublié la sentence latine du mercredi des Cendres:

Tu es pulvis, et in pulverem

» réverteris. »

mmmmm

CIRQUE OLYMPIQUE

DE

www

MM. FRANCONY FRÈRES,

DIRECTEURS PRIVILÉGIÉS,
Faubourg du Temple.

Parmi ce grand nombre de théâtres qui embellissent la capitale, et qui donnent une si haute idée de sa splendeur, de sa puissance, et de la fécondité prodigieuse de ses moyens, il est un gymnase d'équi tation, LE CIRQUE OLYMPIQUE, qui sans contredit, mérite de fixer tout particulièrement les méditations de l'observateur. Depuis plus de trente ans, ce spectacle des yeux, d'abord administré par M. Astley, ensuite, Franconi père, puis Franconi fils, est en possession d'attirer la foule de toutes les classes de la société.

[ocr errors]

Je dis de toutes les classes, car la petite maîtresse de laChaussée-d'Antin, l'homme de grand ton, le plébéien, le roturier l'artisan, le magistrat, l'homme d'état, la grisette et la comtesse, le fat au lorgnon, le philosophe au maintien simple, vont au Cirque Olympique, et lui payent le digne tribut d'admiration que méritent vraiment ses petites merveilles. On peut appliquer à ce théâtre l'adage latin: Crescit eundo: en effet, dirait ici un plaisant Qui pourrait suivre l'élan impétueux des acteurs quadrupèdes de cette arêne belliqueuse ?..

A présent c'est le petit éléphant Baba, agé de deux ans, qui fait courir tout Paris. Ce joli petit animal, à peine gros comme un bœuf, (ce qui ne laisse pas d'être une charmante miniature), fait les plus piquantes gentillesses qu'on puisse voir dans un petit toutou de dame; il

« PreviousContinue »