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LA VIE D'UN PETIT-MAITRE

ET D'UNE PETITE MAITRESSE DE LA CHAUSSÉE D'ANTIN;

OU

LES BOUDOIRS COULEUR GORGE DE

TOURTERELLE.

Crocade musquée, mêlée de deux grains de bégueulerie, et de quatre de suffisance.

«LOIN que le Sybarite, en voltigeant sans

cesse

Et d'objets en objets et d'ivresse en ivresse,
Épure enfin son âme au sein des voluptés,
Las de tant de plaisirs rapidement goûtés,
Il ne s'y livre plus qu'avec indifférence;
Ils n'ont tous à ses yeux qu'une même nuance.
Son âme sans ressort languit sans mouvement,
Et ne peut distinguer un goût d'un sentiment.
Dans le rire affecté d'une joie apparente,

Il consume le cours de sa vie indolente: Mais ce de ors trompeur cache un profond

ennui.

Cet ennui le dévore, il le traîne avec lui, Et c'est en vain qu'il quitte, en croyant se distraire,

Un plaisir qui déplaît pour un qui va déplaire.

De mes concitoyens les sens trop délicats, Toujours près du bonheur ne le possèdent pas. Il échappe à leurs sens, à leurs recherches vaines;

Mais froids pour les plaisirs, ils ressentent les peines.

Leurs maux les plus légers sont des tourmens

affreux.

L'un d'eux (et ce trait seul me fait rougir pour eux),

L'un d'eux, sur le davet où leur ennui repose, Sut trouver la douleur dans le pli d'une rose.

Automates flétris, fantômes épuisés,

Du poids de leur parure ils semblent écrasés; Leur corps faible et tremblant s'affaisse sous lui-même.

Tous ces voluptueux, dans leur mollesse extrême,

Sont éblouis du jour dont ils sont éclairés: On les voit sur leurs chars, pâles, défigurés, S'évanouir au bruit de leurs coursiers rapides. Au milieu des festins, sur leurs lèvres livides, Leurs mains en frémissant portent les coupes d'or:

Ils

y burent l'enui qu'ils vont y boire encor.

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Pour hâter le soleil et la course des heures Etendus sur des lits au fond de leurs demeures. Heureux de s'oublier, ils dorment sous le dais. Le silence et la nuit règnent dans leurs palais. Là, bercés tristement des mains de la mollesse, Leur oisiveté les lasse et les opresse, Brisés par le repos, tourmentés sur des fleurs Ils s'agitent enfin, et vont languir ailleurs. Trop faibles, (Dieux puissants, rendez vain cet augure!.. ),

propre

Trop faibles pour porter le fardeau d'une ar

mure,

Épouvantés chez eux de l'ombre des dangers,

Plus timides encore aux yeux des étrangers,

Esclaves destinés aux fers d'un nouveau

maître,

Ils auront pour vainqueur quiconque voudra

l'être.

COLARDEAU.

Après un pareil tableau, le crayon tombe des mains; ne serait-ce pas le défigurer, que d'y ajouter le coloris pâle d'une faible prose?

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UNE SCENE

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D'HÉRITIERS CAMPAGNARDS.

A LA

SUCCESSION D'UN VIEUX PARENT
TRÉPASSÉ.

Petit tableau plein de vérité, et ressemblant dans tous les temps.

Avares stupides, amassez, amassez pour des collatéraux villageois qui accourront un jour en guètres, en bonnet de laine et en sabots, du fond de la Champagne pouilleuse, pour recueillir en se réjouissant, le fruit de vos stupides privations et de votre infâme lésinerie !!... >>

Roman comique de SCARRON, chap. des Fesses-Mathieu.

Les boutiques des libraires et des marchands d'estampes sont tapissées de cari

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