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Dauphin geschrieben und bis auf Karl IX. fortgeführt hat; die übri gen sind mit seinen theologischen und mit den Erbauungsschriften angefüllt. Die drei letzten machen die Oeuvres posthumes aus, die der Abbé Le Roy ans Licht gestellt hat. Es findet sich darin ein Entwurf zur Vereinigung der lutherischen Kirche mit der katholischen, der an Leibnitz einen Gegner gefunden hat. Eine neue, noch weit vollständigere Ausgabe der Oeuvres de Bossuet hat der Benediktiner Dom Deforis 1772 zu Paris herauszugeben angefangen. Sie war bis zum 21sten Quartbande gediehen, als sie von der Revolution unterbrochen wurde. Der Discours sur l'histoire universelle ist häufig gedruckt worden. Wir erwähnen hier nur die zu Paris beim ältern Didot gedruckten Ausgaben, 1784 in einem Bande in 4., 1786 in 2 Bänden in 8. Bossuet hat dieses Werk nur his auf Karl den Gr. geführt. Die Fortsetzung vom Gin (Discours sur l'histoire universelle depuis Charlemagne jusqu'à nos jours, faisant suite à celui de Bossuet, Paris 1802, 2 Bände in 12.) ist eine nicht sehr zuverlässige Compilation. Was 1805 in 2 Bünden in 12. als eine von Bossuet selbst geschriebene Fortsetzung von 810 bis 1661 erschienen ist, kann höchstens als eine von ihm veranstaltete Materialiensammlung hetrachtet werden, die von ihm noch nicht redigirt ist. Auch seine Oraisons funèbres sind mehrmals gedruckt worden. Besonders geschützt wird die Ausgabe vom Abbé Loqueux, welcher eine Histoire abrégée de la vie et de la mort des personnes qu'elles concernent beigefügt ist (Paris 1762, 12.), und die von Bourlet de Vauxcelles mit einem Commentar versekene (eb. 1805, 8.). Die Oeuvres choisies de Bossuet, die 1785 zu Nimes in acht Bünden in 8. erschienen sind, werden nicht sehr geschützt. Noch führen wir an: L'esprit de Bossuet ou choix de pensées tirées de ses meilleurs ouvrages, Bouillon 1771 in 12., und das Recueil de pensées sur différens sujets de morale et de piété, choisies dans les sermons de Bossuet, Paris 1789, 12. Bossuet's Stil ist voll Energie, aber nicht durchaus von gleicher Correktheit, weil er alles, was Kunst heifst, verschmähte und blofs durch die Stärke und den einfachen Ausdruck seiner Gedanken zu belehren und überzeugen suchte. Er unterscheidet sich in dieser Beziehung sehr von Fléchier, der viel Sorgfalt auf seinen Stil verwandte. Seiner lateinischen Schreibart fehlt es an Geschmeidigkeit. Die französische Akademie zählte ihn seit 1671 unter ihre Mitglieder. Unter den Schriften über Bossuet verdienen genannt zu werden: die am 2. August 1704 vom Abbé Polignac, seinem Nachfolger in der französischen Akademie, gehaltene Rede; sein Éloge von d'Alembert; sein Éloge historique vom Abbé Talbert, Paris und Dijon 1772, 8.; sein Éloge von Herisson, Paris 1811, 8., und die Biographien an der Spitze der beiden Sammlungen seiner Werke. Auch vergleiche man Schröckh's Abbildungen und Lebensbeschreibungen berühmter Gelehrten, Leipzig 1764 in 8. Ueber seinen Werth als Redner kann man nichts gediege

neres lesen, als was Laharpe im 7ten Theile seines Cours de Littérature S. 40 u. ff. von ihm sagt. Treffende Urtheile über ihn findet man auch in Thomas Essai sur les Éloges; in des Kardinal Maury Essai sur l'éloquence und in Chateaubriand's Génie du Christianisme.

ORAISON FUNEBRE DE HENRIETTE ANNE D'ANGLETERRE,

D'ORLÉANS,

prononcée à St. Denis le 21. d'Août 1670.

Vanitas vanitatum, et omnia vanitas. Eccl. 1. 2. 1)

HESSE

Nous ous mourons tous, disoit cette femme dont l'Écriture a loué la prudence au second livre des Rois, et nous allons sans cesse au tombeau, ainsi que des eaux qui se perdent sans retour (2 Reg. XIV, 14). En effet, nous ressemblons tous à des eaux courantes. De quelque superbe distinction que se flattent les hommes, ils ont tous une même origine; et cette origine est petite. Leurs années se poussent successivement comme des flots: ils ne cessent de s'écouler, tant qu'enfin après avoir fait un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l'on ne reconnoît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'océan avec les rivières les plus inconnues.

mune,

Et certainement, Messieurs, si quelque chose pouvoit élever les hommes au-dessus de leur infirmité naturelle; si l'origine qui nous est comsouffroit quelque distinction solide et durable entre ceux que Dieu a formés de la même terre, qu'y auroit-il dans l'univers de plus distingué que la Princesse dont je parle? Tout ce que peuvent faire non seulement la naissance et la fortune, mais encore les grandes qualités de l'esprit pour l'élévation d'une princesse, se trouve rassemblé et puis anéanti dans la nôtre. De quelque côté que je suive les traces de sa glorieuse origine, je ne découvre que des rois, et partout je suis ébloui de l'éclat des plus augustes couronnes. Je vois la maison de France, la plus grande sans comparaison de tout l'univers, et à qui les plus puissantes maisons peuvent bien céder sans envie, puisqu'elles tâchent de tirer leur gloire de cette source; je vois les rois d'Écosse, les rois d'Angleterre qui ont régné depuis tant de siècles sur une des plus belliqueuses nations de l'univers, plus encore par leur courage, que par l'autorité de leur sceptre. Mais cette Prinnée sur le trône, avoit l'esprit et le coeur plus haut que sa naisLes malheurs de sa maison n'ont pu l'accabler dans sa première jeunesse; et dès lors on voyoit en elle une grandeur qui ne devoit rien à la fortune. Nous disions avec joie, que le ciel l'avoit arrachée, comme par miracle, des mains des ennemis du roi son père, pour la donner à la France: don précieux, inestimable présent, si seulement la possession en avoit été plus durable! Mais pourquoi ce souvenir vient-il m'interrompre?

cesse,

sance.

1) Vanité des vanités, tout est vanité.

Hélas! nous ne pouvons un moment arrêter les yeux sur la gloire de la Princesse, sans que la mort s'y mêle aussi-tôt pour tout offusquer de son ombre. O mort, éloigne-toi de notre pensée, et laisse-nous tromper pour un peu de temps la violence de notre douleur par le souvenir de notre joie. cesse d'An

enez-vous donc, Messieurs, de l'admiration que la prin

e donnoit à toute la cour. Votre mémoire vous la peindra mieux as ses traits et son incomparable douceur, que ne pourront jamais e toutes mes paroles. Elle croissoit au milieu des bénédictions de tous les peuples; et les années ne cessoient de lui apporter de nouvelles grâces. Aussi la Reine sa mère, dont elle a toujours été la consolation, ne l'aimoit pas plus tendrement que faisoit Anne d'Espagne. Anne, vous le savez, Messieurs, ne trouvoit rien au-dessus de cette Princesse. Après nous avoir donné une reine, seule capable par sa piété et par ses autres vertus royales, de soutenir la réputation d'une tante si illustre, elle voulut, pour mettre dans sa famille ce que l'univers avoit de plus grand, que Philippe de France, son second fils, épousât la princesse Henriette; et quoique le roi d'Angleterre 2) dont le coeur égale la sagesse, sût que la princesse, sa soeur, recherchée de tant de rois, pouvoit honorer un trône, il lui vit remplir avec joie la seconde place de France, que la dignité d'un si grand royaume peut mettre en comparaison avec les premières du reste du monde.

Que si son rang la distinguoit, j'ai eu raison de vous dire qu'elle étoit encore plus distinguée par son mérite. Je pourrois vous faire remarquer qu'elle connoissoit si bien la beauté des ouvrages de l'esprit, que l'on croyoit avoir atteint la perfection quand on avoit su plaire à Madame. Je pourrois encore ajouter, que les plus sages et les plus expérimentés admiroient cet esprit vif et perçant qui embrassoit sans peine les plus grandes affaires, et pénétroit avec tant de facilité dans les plus secrets intérêts. Mais pourquoi m'étendre sur une matière où je puis tout dire en un mot? Le Roi, dont le jugement est une règle toujours sûre, a estimé la capacité de... celte princesse, et l'a mise par son estime au-dessus de tous nos éloges.

Cependant, ni cette estime, ni tous ces grands avantages, n'ont pu donner atteinte à sa modestie. Toute éclairée qu'elle étoit, elle n'a point présumé de ses connoissances, et jamais ses lumières ne l'ont éblouie. Rendez témoignage à ce que je dis, vous que cette grande Princesse a honorés de sa confiance. Quel esprit avez-vous trouvé plus docile? Plusieurs, dans la crainte d'être trop faciles, se rendent inflexibles à la raison, et s'affermissent contre elle. Madame s'éloignoit toujours autant de la présomption que de la foiblesse; également estimable, et de ce qu'elle savoit trouver les sages conseils, et de ce qu'elle étoit capable de les recevoir. On les sait bien connoître, quand on fait sérieusement l'étude qui plaisoit tant à cette Princesse. Nouveau genre d'étude, et presque inconnu aux personnes de son âge et de son rang; ajoutons, si vous voulez, de son sexe. Elle étudioit ses défauts; elle ai

2) Karl II, Henrietten's Bruder.

moit qu'on lui en fit des leçons sincères: marque assurée d'une âme forte, que ses fautes ne dominent pas, et qui ne craint point de les envisager de près, par une secrète confiance des ressources qu'elle sent pour les surmonter. C'étoit le dessein d'avancer dans cette étude de sagesse, qui la tenoit si attachée à la lecture de l'histoire, qu'on appelec raison la sage conseillère des princes. C'est-là que les plus grands Wont plus

ins de

tous

de rang que par leurs vertus, et que dégradés à jamais par la mort, ils viennent subir sans cour et sans suite le jugement les peuples et de tous les siècles. C'est-là qu'on découvre que le ustre qui vient de la flatterie, est superficiel, et que les fausses couleurs, quelque industrieusement qu'on les applique, ne tiennent pas. Là notre admi rable Princesse étudioit les devoirs de ceux dont la vie compose l'histoire; elle y perdoit insensiblement le goût des romans, et de leurs fades héros; et saigneuse de se former sur le vrai, elle méprisoit ces froides et dangereuses fictions. Ainsi, sous un visage riant, sous cet air de jeunesse qui sembloit ne promettre que des jeux, elle cachoit un sens et un sérieux, dont ceux qui traitoient avec elle, étoient surpris.

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Aussi pouvoit-on sans crainte lui confier les plus grands secrets. Loin du commerce des affaires et de la société des hommes, ces âmes sans force, aussi bien que sans foi, qui ne savent pas retenir leur langue indiscrète! Ils ressemblent, dit le sage (Proverb. 25, 28.), à une ville sans murailles, qui est ouverte, de toutes parts, et qui devient la proie du premier venu. Que Madame étoit au-dessus de cette foiblesse! Ni la surprisé, ni l'intérêt, ni la vanité, ni l'appât d'une flatterie délicate ou d'une douce conversation, qui souvent épanchant le coeur en fait échapper le secret, n'étoit capable de lui faire découvrir le sien; et la sûreté qu'on trouvoit en cette Princesse que son esprit rendoit si propre aux grandes affaires, lui faisoit confier les plus importantes.

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Ne pensez pas que je veuille, en interprète téméraire des secrets d'état, discourir sur le voyage d'Angleterre 3), ni que j'imite ces politiques spéculatifs qui arrangent suivant leurs idées les conseils des rois et composent sans instructions les annales de leur siècle. Je ne parlerai de ce voyage glorieux, que pour dire que Madame y fut admirée plus que jamais. On ne parloit qu'avec transport de la bonté de cette Princesse qui, malgré les divisions trop ordinaires dans les cours, lui gagna d'abord tous les esprits. On ne pouvoit assez louer son incroyable dextérité à traiter les affaires les plus délicates, à guérir ces défiances cachées qui souvent les tiennent en suspens, et à terminer tous les différends d'une manière qui concilioit les intérêts les plus opposés. Mais qui pourroit penser, sans verser des larmes, aux marques d'estime et de tendresse que lui donna le Roi son frère? Ce grand roi, plus capable encore d'être touché par le

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mérite que par le sang, ne se lassoit point d'admirer les excellentes qua

3) Be die Prinzessin viel über ihren Bruder, den König von England, vermochte, so sandte Ludwig XIV sie 1670 kurz vor ihrem Tode in einer Staatsangelegenheit nach Canterbury.

lités de Madame. O plaie irrémédiable! ce qui fut en ce voyage le sujet d'une si juste admiration, est devenu pour ce prince le sujet d'une douleur qui n'a point de bornes. Princesse, le digne lien des deux plus grands rois du monde, pourquoi leur avez-vous été sitôt ravie? Ces deux grands rois se connoissent: c'est l'effet des soins de Madame: ainsi leurs nobles inclinations concilieront leurs esprits, et la vertu sera entre eux une immortelle médiatrice. Mais si leur union ne perd rien de sa fermeté, nous déplorerons éternellement qu'elle ait perdu son agrément le plus doux; et qu'une princesse si chérie de tout l'univers ait été précipitée dans le tomendant que la confiance de deux si grands rois l'élevoit au comble randeur et de la gloire.

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grandeur et la gloire! Pourrons-nous encore entendre ces noms dans ce triomphe de la mort? Non, Messieurs, je ne puis plus soutenir ces grandes paroles, par lesquelles l'arrogance humaine tâche de s'étourdir elle-même, pour ne pas apercevoir son néant. Il est temps de faire voir que tout ce qui est mortel, uoi qu'on ajoute par le dehors pour le faire paroître and, est par son fond incapable d'élévation. Écoutez à ce propos le profond raisonnement, non d'un philosophe qui dispute dans une école, ou d'un religieux qui médite dans un cloître; je veux confondre le monde par ceux que le monde même révère le plus, par ceux qui le connoissent le mieux, et ne lui veux donner pour le convaincre que des docteurs assis sur le trône. O Dieu, dit le roi-prophète (Ps. 35, 6.), vous avez fait mes jours surables, et ma substance n'est rien devant vous.

Il est ainsi, ch s; tout ce qui se mesure, finit; et tout ce qui est né pour finir, n'est pas tout-à-fait sorti du néant où il est si-tôt replongé. Si notre être, si notre substance n'est rien, tout ce que nous bâtissons dessus, que peut-il être? Ni l'édifice n'est plus solide que le fondement, ni l'accident attaché à l'être, plus réel que l'être même. Pendant que la nature nous tient si bas, que peut faire la fortune pour nous élever? Cherchez, imaginez parmi les hommes less les plus remarquables; vous n'en trouverez point de mieux mar qui vous paroisse plus effective, que celle qui relève le victorie voit étendus à ses pieds. Cependant ce vainque

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essus des vaincus qu'il

é de ses titres, tombera lui-même à son tour entre les mains de la molors ces malheureux vaincus rappelleront à leur compagnie leur superiomphateur; et du creux de leur tombeau sortira cette voix qui foudro toutes les grandeurs: Vous voilà blessé comme nous, vous êtes devenu semblable à nous (Is. 14, 10.). Que la fortune ne tente donc pas de nous tirer du néant, ni de forcer la bassesse de notre nature.

Mais peut-être au défaut de la fortune, les qualités de l'esprit, les grands desseins, les vastes pensées pourront nous distinguer du reste des hommes. Gardez-vous bien de le croire, parce que toutes nos pensées qui n'ont pas Dieu pour objet, sont du domaine de la mort. Ils mourront, dit le prophète (Ps. 145, 4.), et en ce jour périront toutes leurs pensées. C'est-à-dire les pensées des conquérans, les pensées des politiques, qui auront imaginé dans leurs cabinets des desseins, où le monde entier

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