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ou oeuvres philosophiques, Littérature, Barreau, Pièces historiques, Drames, Comédies, Féeries, Polémique, Journaux, Discours académiques, Dialogues, Poésies et Traductions. Ganz ehrlich betrachtete er sich als den tiefsten Denker, der je gelebt hat. Nous avons beaucoup de livres, sagt er p. LXV seiner Néologie, et le livre nous manque; ce livre que je conçois et qui pourroit nous tenir lieu de tous les autres. Soll man sagen: Schade, dafs er es nicht geschrieben hat? Zuerst trat er mit Heroiden und anderen kleinen Gedichten auf, von denen er eine Sammlung unter dem Titel Héroides et autres pièces de poésie 1764 zu Brüssel in 8. herausgab. Als er aber die Entdeckung gemacht hatte, que Racine et Despréaux avoient perdu la poésie françoise, entschlofs er sich (Néologie p. XIV) keine Verse weiter zu schreiben, überzeugt, que les prosateurs sont nos vrais poètes. Dann lieferte er eine Reihe dramatischer Stücke, als Jenneval ou le Barneveld françois, le Déserteur, Natalie, Olinde et Sophronie, l'Indigent, la maison de Molière, l'habitant de la Guadeloupe u. a. m., die noch zum Theil auf Provinzialtheatern, aufgeführt werden und reich an rührenden und edeln Zügen sind. Eine Sammlung derselben unter dem Titel Théâtre de Mercier erschien 1778 84 in 4 Bünden in 8. zu Amsterdam. Am bekanntesten, nicht blofs in Frankreich, sondern auch im Auslande, besonders in Deutschland, ist er durch sein An 2440, sein Tableau de Paris und sein Bonnet de nuit geworden. Das erste Werk, dem er auf dem Titel selbst das Prädikat rêve s'il en fut jamais beilegte, erschien zuerst Amsterdam 1770 in einem, und dann 1786 und an VII (1799) in 3 Bünden in 8. Es erregte viel Aufsehen. Er läfst darin einen Pariser nach einem 500jährigen Schlafe erwachen und das veränderte Paris mit dem ehemaligen vergleichen. Sein Tableau de Paris, welches in den Jahren 1782 88 in 12 Bänden in 8. zu Paris gedruckt ist, enthält ein kräftiges und meist treues Gemälde von dem ehemaligen sittlichen Zustande der Hauptstadt, und wurde zu seiner Zeit viel gelesen. Sein Nouveau Paris vom J. 1800, 6 Bände in 8., steht dem ältern bei weitem nach. Es trügt den ekelhaften Cynismus eines Revolutionshelden zur Schau und ist in einem fast gemeinen Stil geschrieben. Mon bonnet de nuit pour servir de suite au Tableau de Paris, Neufchatel 1783, 4 Bünde in 8., dem 1786 Mon bonnet de matin in 2 Bünden in 8. folgte, ist meistens ein Gemisch von Träumereien und paradoxen Behauptungen (die Iliade z. B. wird tief unter die Feenmührchen herabgewürdigt, Boileau ein Dichter sans couleur, Racine un doucereux genannt, qui pourtant avoit de l'esprit); mais à travers les idées extravagantes et communes dont l'ouvrage est rempli, on trouve quelques chapitres agréables et des vues utiles, wie sich ein französischer Kritiker ausdrückt. Unter seinen vielen übrigen Schriften, (als: De l'impossibilité du système astronomique de Copernic et de Newton *),

*) Sein astronomisches System ist kurzweg: la terre est ronde et plate, et autour de ce plateau le soleil tourne comme un cheval au manége.

Paris 1806, 8.; Satire contre Racine et Boileau, ebend. 1808, 8.) verdient noch die meiste Aufmerksamkeit: Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles, Paris 1801, 2 Bände in 8., ein Werk, das unter vielen seltsamen Dingen auch manches Nützliche enthält. Wir haben uns bei diesem Schriftsteller vielleicht schon zu lange aufgehalten, und schliefsen daher mit Hinweisung auf den gediegenen Artikel, den die Biographie universelle in ihrem 28sten Bande von ihm giebt. Folgende Kapitel aus dem Tableau de Paris wird man nicht ohne Interesse lesen.

LES GRENIERS.

Comme dans la machine humaine le sommet renferme la plus noble partie de l'homme, l'organe pensant, ainsi dans Paris le génie, l'industrie, l'appli-. cation, la vertu occupent la région la plus élevée. Là se forme en silence le peintre; là le poète fait ses premiers vers; là sont les enfans des arts, pauvres et laborieux, contemplateurs assidus des merveilles de la nature, donnant des inventions utiles et des leçons à l'univers; là se méditent tous les chefs-d'oeuvre des arts; là on écrit un mandement pour un évêque, un discours pour un avocat-général, un livre pour un futur ministre, un projet qui va changer la face de l'état, la pièce de théâtre qui doit enchanter la nation. Allez demander à Diderot s'il voudroit quitter son logement pour aller demeurer au Louvre, et écoutez sa réponse. Presque point d'hommes célèbres, qui n'aient commencé par habiter un grenier. J'y ai vu l'auteur d'Émile pauvre, fier et content. Lorsqu'ils en descendent, les écrivains perdent souvent tout leur feu; ils regrettent les idées qui les maîtrisoient, lorsqu'ils n'avoient que le haut des cheminées pour perspective.

Que le riche escalade ces hautes demeures, pour y apporter quelques parcelles d'or, et tirer un parti considérable des travaux de jeunes artistes pressés de vivre et encore inconnus. Le riche est utile, quoiqu'il soit dirigé par l'avarice, et qu'il cherche à tirer parti de l'indigence où languit l'ouvrier; mais puisqu'il a fait le voyage, qu'il frappe à la porte voisine.... Osera-t-il entrer? Les horreurs de la misère vont l'investir et attaquer tous ses sens: il verra ces enfans nus qui manquent de pain; une femme qui, malgré la tendresse maternelle, leur dispute quelques alimens; et le travail du malheureux devenir insuffisant pour payer des denrées que grève le plus cruel des impôts. On a falsifié la nourriture du misérable, et il ne mange presque plus rien tel qu'il est sorti des mains de la nature. Le cri de l'infortuné retentit sous ces toits entr'ouverts, et ressemble au vain son des cloches dont il est voisin, qui ébranle l'air et s'évanouit; la langueur le consume, en attendant que l'hôpital s'ouvre et l'engloutisse.

Quand cet infortuné s'éveille le matin pour recommencer ses pénibles et infructueux travaux, il entend le char de la fortune, qui en rentrant fait trembler la maison. L'homme opulent et débauché, voisin du malheureux par le local, éloigné de lui à mille lieues par le coeur, se couche, fatigué du plaisir, lorsque l'autre s'arrache au sommeil. Le riche a perdu ou

gagné sur une carte ce qui auroit suffi à l'entretien d'une famille entière, et il ne lui vient point dans l'idée de soulager les souffrances de son semblable.

L'écrivain est souvent placé entre ces contrastes frappants, et voilà pourquoi il devient véhément et sensible. Il a vu de près la misère de la portion la plus nombreuse d'une ville qu'on appelle opulente et superbe, il en conserve le sentiment profond. S'il y eût été heureux, il y a mille idées touchantes et patriotiques qu'il n'eût pas eues. Orateur du plus grand nombre, et conséquemment des infortunés, il doit défendre leur cause; mais la défend-on, quand on n'a pas senti le malheur d'autrui, c'est-à-dire quand on ne l'a point partagé?

GARE! GARE!

Gare les voitures! je vois passer dans un carrosse lo médecin en habit noir, le maître à danser dans un cabriolet, le maître en fait d'armes dans un diable 1); et le prince court à six chevaux ventre à terre comme s'il étoit en rase campagne.

L'humble vinaigrette 2) se glisse entre deux carrosses, et échappe comme par miracle; elle traîne une femme à vapeurs qui s'évanouiroit dans la hauteur d'un carrosse. De jeunes gens à cheval gagnent impatiemment les remparts), et sont de mauvaise humeur, quand la foule pressée qu'ils éclaboussent, retarde un peu leur marche précipitée. Les voitures et les cavalcades causent nombre d'accidens, pour lesquels la police témoigne la plus parfaite indifférence.

J'ai vu la catastrophe du 28 mai 17704), occasionnée par la foule des voitures qui obstruèrent la rue, unique passage ouvert à l'affluence prodigieuse du peuple qui se portoit en foule à la triste illumination des boulevards. J'ai manqué d'y perdre la vie. Douce à quinze-cents personnes ont péri, ou le même jour, ou des suites de cette presse effroyable. J'ai été renversé trois fois sur le pavé différentes époques, et sur le point d'être roué tout vif. J'ai donc un peu le droit d'accuser le luxe barbare des voitures.

Il n'a reçu aucun frein, malgré les réclamations journalières. Les roues menaçantes qui portent orgueilleusement le riche, n'en volent pas moins rapidement sur un pavé teint du sang des malheureuses victimes qui expirent dans d'effroyables tortures, en attendant la réforme qui n'arrivera pas, parce que tous ceux qui participent à l'administration roulent carrosse, et dédaignent conséquemment les plaintes de l'infanterie.

1) Fine Art sehr leichter Fuhrwerke. 2) Ein Karren mit zwei Rädern, welcher von Menschen gezogen wird. 3) Die geebneten und zu Spaziergängen eingerichteten ehemaligen Festungswerke von Paris, jetzt Boulevards genannt. 4) Bei Gelegenheit des Feuerwerks, welches die Stadt Paris zur Føier der am 16. Mai 1770 Statt gefundenen Vermählung des Dauphins, nachmaligen Königs Ludwig's XVI mit der Erzherzogin Marie Antoinette gab, wurden 133, nach den Mémoires ou souvenirs et anecdotes par M. le Comte de Ségur 600 Menschen erdrückt, aufser vielen anderen, die an den Folgen des Gedränges starben.

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Le défaut de trottoirs rend presque toutes les rues périlleuses: quand un homme qui a un peu de crédit, est malade, on répand de fumier devant sa porte, pour rompre le bruit des carrosses; et c'est alors surtout qu'il faut prendre garde à soi. Jean-Jacques Rousseau, renversé en 1776 par un énorme chien danois qui précédoit un équipage, resta sur la place, tandis que le maître de la berline le regardoit étendu avec indifférence. Il fut relevé par des paysans, et reconduit chez lui boiteux et souffrant beau- ▾ coup. Le maître de l'équipage ayant appris le lendemain quel étoit l'homme que son chien avoit culbuté, envoya un domestique pour demander au blessé ce qu'il pouvoit faire, pour lui. Tenir désormais son chien à l'attache, reprit le philosophe, et il congédia le domestique.

Quand un cocher vous a moulu tout vif, on examine chez le commissaire, si c'est la g ande ou la petite roue; le cocher ne répond que de la petite roue, il n'y a point de dédommagemens pécuniaires pour vos héritiers. Puis il est un tarif pour les bras, les jambes, les cuisses; et c'est un prix fait d'avance. Que faire? bien écouter quand on crie gare! Mais nos jeunes Phaëtons font crier leurs domestiques de derrière leur cabriolet. Le maître vous renverse, puis le valet s'égosille, et se ramasse qui peut.

PATRIE DU PHILOSOPHE.

C'est dans les grandes villes que le philosophe lui-même se plaît, tout en les condamnant; parce qu'il y cache mieux qu'ailleurs sa médiocre fortune; parce qu'il n'a pas du moins à en rougir; parcequ'il y trouve plus d'égalité dans la confusion des rangs; parce qu'il y peut choisir son monde, et se dérober aux sots et aux importuns, que l'on n'évite point dans les petits endroits. Il y trouve aussi une plus ample matière à réflexions; des scènes journalières ajoutent à ses nombreuses expériences; la diversité des objets fournit à son génie l'aliment qui lui convient; il blâmera la folie des hommes qui dédaignent les plaisirs champêtres, mais il partagera leurs folies.

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A dix-huit ans, quand j'étois plein de force, de santé et de courage, et j'étois alors très-robuste, je goûtois beaucoup le système de Jean-Jacques Rousseau: je me promenois en idée dans une forêt, seul avec mes propres forces, sans maître et sans esclaves, pourvoyant à tous mes besoins. Le gland des chênes, les racines et les herbes ne me paroissoient pas une mauvaise nourriture. L'extrème appétit me rendoit tous les vegetaux également savoureux; je n'avois pas peur des frimas; j'aurois bravé, je crois, les horreurs du Canada et du Groenland; la chaleur de mon sang rejetoit les couvertures. Je me discis dans ma pensée: là, je ne serois point enchaîné dans ce cercle de formalités, de chicanes, de minuties, de politique fine et versatile; libre dans mes penchans, je leur obéirois sans offenser les lois, et je serois heureux, sans nuire ni à l'avarice, ni à l'orgueil d'au

cun être.

Mais quand cette première fougue du tempérament fut ralentie; quand, familiarisé à vingt-sept ans, avec les maladies, avec les hommes et encore

plus avec les livres, j'eus plusieurs sortes d'idées, de plaisirs et de douleurs; quand j'appris à connoître les privations et les jouissances; plus foible d'imagination, parce que je l'avois enrichie et amollie par les arts, je trouvai le système de Jean-Jacques moins délectable; je vis qu'il étoit plus commode d'avoir du pain avec une petite pièce d'argent, que de faire des chasses de cent lieues pour attraper du gibier; je sus bon gré à l'homme qui me faisoit un habit, à celui qui me voituroit à la campagne, au cuisinier qui me faisoit manger un peu par-delà le premier appétit, à l'auteur qui avoit fait une pièce de théâtre qui me faisoit pleurer, à l'architecte qui avoit bâti la maison commode, où je trouvois bon feu dans l'hiver, et des hommes agréables qui m'enseignoient mille choses que j'ignorois.

Nes GRAND-MÈRES.

Nos grand-mères n'étoient pas si bien vêtues que nos femmes; mais elles apercevoient d'un coup-d'oeil tout ce qui pouvoit intéresser le bien-être de la famille: elles n'étoient pas aussi répandues; on ne les voyoit pas incessamment hors de leurs maisons: contentes d'une royauté domestique, elles regardoient comme très-importantes toutes les parties de cette administration. Telle étoit la source de leurs plaisirs et le fondement de leur gloire; elles entretenoient le bon ordre et l'harmonie dans leurs empires, fixoient le bonheur dans leurs foyers, tandis que leurs filles abusées vont le chercher vainement dans le tumulte du monde. Les détails de la table, du logement, de l'entretien, exerçoient leurs facultés; l'économie soutenoit les maisons les plus opulentes, qui s'écroulent aujourd'hui. La femme paroissoit s'acquitter d'une tâche égale aux travaux du mari, en embrassant cette infinité de soins qui regardent l'intérieur. Leurs filles formées de bonne heure, concouroient à faire régner dans les maisons, les charmes doux et paisibles de la vie privée; et l'homme à marier ne craignoit plus de choisir celle qui, née pour imiter sa mère, devoit perpétuer la race des femmes soigneuses et attentives.

Que nous sommes loin de ces devoirs si simples, si attachans! Une conduite réglée et uniforme feroit le tourment de nos femmes; il leur faut une dissipation perpétuelle, des liaisons à l'infini, tous les dehors de la représentation et de la vanité. Elles ne sont jamais bien dans toutes ces courses, parce qu'elles veulent être absolument où la nature ne veut pas qu'elles soient; et tant qu'elles auront perdu le gouvernement de la famille, elles ne jouiront jamais d'un autre empire.

Autre observation: les domestiques faisoient alors partie de la famille; on les traitoit moins poliment, mais avec plus d'affection; ils le voyoient, et devenoient sensibles et reconnoissans. Les maîtres étoient mieux servis, et pouvoient compter sur une fidélité bien rare aujourd'hui. On les empêchoit à-la-fois, d'être infortunés et vicieux; et pour l'obéissance, on leur accordoit en échange bienveillance et protection. Aujourd'hui les domestiques passent de maison en maison, indifférens à quels maîtres ils appar

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