Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne, 1817-1925: avec une étude sur la muse haïtienne d'expression française et une étude sur la muse haïtienne d'expression créole

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Bossard, 1925 - Haitian literature - 273 pages

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Popular passages

Page 177 - D'avoir, pour endormir mes dernières pensées, Un de ces coins perdus, bien oubliés de tous. Là, je me sentirais plus vraiment mort ; la vie Semblerait plus éteinte au foyer de mes sens ; Car je n'entendrais pas ces paroles d'envie Que sur les grands tombeaux font tomber les passants. Là, ce ne serait plus la banale prière Qui fait souffrir les morts, quand on la dit pour eux ; Ce serait le néant dans sa pleine lumière, L'Oubli, ce grand linceul où l'on doit être heureux...
Page 10 - J'entends comme un bourdon d'orgues aériennes, Un murmure exhalé d'un lointain paradis. Mon cœur se berce au gré d'ineffables haleines, Aux soupirs musicaux d'invisibles houris, En de vagues senteurs de choses surhumaines... Je ne sais plus ce que je fais, ce que je dis. Et le Mystère étend ses ailes de nuages Sur mon âme évoquant de célestes mirages. L'éternelle douleur qui m'étreignait s'endort.
Page 51 - D'EMMA Emma, lorsque tous deux assis dans une yole, Nous voguions sur les mers, mon front sur ton épaule, Et le tien sur mon cœur, oh ! c'étaient de beaux jours ! Tu me disais, voyant courir les blanches lames, Tandis que s'élevaient et retombaient les rames : «Ecoutons soupirer la brise des amours !
Page 137 - Oh.' je sais que grande est leur force numérique, « Grande aussi leur valeur! Ces farouches guerriers Qui savent à les suivre obliger la victoire, Sans doute, en s'éloignant des rives de la 'Loire, A leur patrie ont dit: —
Page 100 - J'étais caché sous les branches. Ses dents blanches Mordaient le raisin des mers. Elle restait, l'ingénue, Jambe nue, Jouant dans les flots amers. Sur le rivage où la brise Tord et brise Les rameaux des raisiniers Où les merles font bruire De leur rire L'éventail des lataniers. Lorsque la première étoile Vint, sans voile Briller dans le vaste azur, Et que la nuit souveraine, Sur la plaine Déploya son crêpe obscur, Quand la cloche aux sons funèbres Aux ténèbres Jeta le triste angélus...
Page 101 - Que la brise, sur son aile, Prend et mêle Au bruit des bois chevelus ; Ma nonchalante griffonne Abandonne Ecume blanche et cailloux, Et voit, en tournant sa tête Inquiète, Mes yeux sur ses yeux si doux... Alors, avec un sourire, Sans rien dire, — Les amoureux sont des sourds — Cet ange m'embrasa l'âme De la flamme De son regard de velours... BEVUE DB L'AMÉRIQUE LATINE, 1
Page 230 - Le ciel blanc est en pleurs et pèse sur mon âme. Ah ! quand l'orbe vermeil, éclatant dans l'azur, Illuminant soudain l'air balsamique et pur, Ramènera le vol léger des hirondelles Et fera resplendir et chatoyer les ailes...
Page 132 - Allez-vous me bouder une semaine encore Parce que je me suis mis à penser tout haut Que vous êtes bien belle, et que je vous adore? Mais c'est être sévère un peu plus qu'il ne faut ! L'oiseau chante au buisson et ne se sent pas d'aise Lorsqu'au front du matin luit le rayon vermeil. Pourquoi donc voulez-vous que mon âme se taise Quand s'ouvre votre œil noir, son splendide soleil? Laissez-moi...
Page 70 - Votre tâche est immense. Hélas ! combien de frères Qu'opprime ëncor l'iniquité ! Eh bien ! vous sécherez tant de larmes amères En honorant la liberté. « Oui, ne l'oubliez pas, amis : votre vaillance Vous a faits à moitié vainqueurs ; Désormais, vos vertus et votre intelligence Combattront mieux vos oppresseurs.
Page 99 - Mais, tout à coup, sur la rive, Elle arrive, La gentille Idalina, La brune fille des grèves Qu'en mes rêves Le ciel souvent amena,.. Sa légère chevelure A l'allure De nos joyeux champs de riz. Quand ses boucles, sous la brise, Qui les frise, Bondissent en petit plis...

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