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de donner du secours et des vivres audit vaisseau. Tout pilote ou autre personne résidant aux Etats-Unis, qui, après la publication de cette prohibition, donnerait des secours ou fournirait des vivres à ce vaisseau, sera condamné à une prison d'un an, et à une amende qui n'excédera pas mille dollars.

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7. A dater du 4 juin prochain, toutes les fois qu'il sera prouvé que les capitaines des vaisseaux d'Etat armés d'une puissance étrangère ont enlevé du bord d'un navire ou vaisseau dans les limites de la juridiction des Etats-Unis ou dans sa traversée d'un port à l'autre quelque matelot marin ou autre personne, le président sera et est autorisé par le présent décret à défendre de débarquer dudit vaisseau étranger des marchandises ou effets quelconques dans ports des Etats-Unis ou sur ses territoires."

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Sans doute il était tems que le gouvernement américain un parti; car, tandis que l'ambassadeur anglais M. Forster, proteste qu'il ne connaît rien de l'affaire du capitaine Henri, qu'il va référer des plaintes du gouvernement Américain au cabinet de Londres, ce cabinet donne aux Etats-Unis des sujets d'alarmes et de plaintes bien plus positives; il menace leurs possessions à main armée, ses troupes paraissent se disposer à violer son territoire. L'Angleterre rendra ainsi un service signalé aux Américains en faisant ouvrir les yeux à la nation entière, en éteignant toute division, en réunissant tous les partis dans le sentiment de la défense commune : il n'est pas un Américain qui ne sente qu'ici c'est la guerre de l'indépendance que l'Angleterre veut punir, el que c'est la guerre de l'indépendance que l'Amérique doit continuer.

On écrit de Newyorck, en date du 6 mai: « Nous arrê– tons la presse pour annoncer qu'on a appris qu'une forte armée anglaise et indienne se trouvait sur la partie Canadienne de la rivière de Niagara, sans doute dans l'intention d'attaquer la partie américaine. On a envoyé, sur-le-champ, des dépêches de Lewis-Town sur la rivière de Niagara, au général Hull, gouverneur du comté d'Outario, pour qu'il armât sur-le-champ la milice. Les compagnies de cette ville sont prêtes et doivent marcher au premier avis. » L'ordre de jour suivant a été publié à Ténessé.

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« Volontaires, aux armes !!!!

Citoyens, votre gouvernement a enfin cédé au vœu de la nation. Votre impatience ne sera plus enchaînée. L'heure

de la vengeance nationale est arrivée. Les ennemis éternels de l'Amérique doivent recevoir une nouvelle leçon qui leur apprendra à respecter vos droits, après qu'ils auront éprouvé derechef le pouvoir de vos armes. La guerre est sur le point d'éclater entre les Etats-Unis et la GrandeBretagne, et les cohortes de la milice Américaine sont appelées au champ d'honneur.

La catastrophe qui a coûté la vie à M. Perceval, devait avoir pour suite première la difficulté de le remplacer, sans changer le système que ceux qui furent ses collègues ne sont pas assez forts pour soutenir. Le prince régent a senti peut-être le danger de persister rigoureusement dans le système de M. Perceval; bouleverser le ministère actuel, et le composer de membres de l'opposition, ne lui a pas paru non plus possible. Il est à présumer qu'il a désiré balancer les opinions dans la composition du nouveau ministère, mais il a jusqu'à ce moment éprouvé d'insurmontables difficultés. C'est une chose très-remarquable que le refus qu'il éprouve successivement de la part des chefs des divers partis qu'est devenu le tems où chacun de ces chefs briguait l'honneur et l'avantage de diriger lä fortune brillante et prospère de la Grande-Bretagne, où il ne s'agissait que de rendre plus abondantes et plus faciles les sources de cette prospérité, où le continent asservi et tributaire payait, comme une dette légitime, les intérêts du monopole britannique? Le ministère alors était un poste aussi beau qu'il était élevé; on n'avait à recevoir que les félicitations des deux chambres, et à les reporter aux pieds du trône; richesses au-dedans, commerce au-dehors, surpations impunies, envahissemens non contestés, tout était favorable, tout réussissait, et le vaisseau chargé de la fortune de la Grande-Bretagne, voguait à pleines voiles sur toutes les mers, dont il attestait la souveraineté.

Mais que tout a changé de face! La royauté n'existant 'depuis long-tems que comme un vain fantôme, a laissé s'accroître le pouvoir ministériel au point de compromettre les intérêts les plus sacrés de l'Angleterre, son existence politique, sa liberté intérieure. La France a donné le signal à l'Europe, et lui a imprimé le mouvement de résistance à l'oppression ce mouvement est dirigé par le génie, et il est soutenu par la persévérance, qui elle-même est un des attributs essentiels du génie. Ce mouvement, par la force de l'exemple à-la-fois et du danger, s'est communiqué à l'Amérique; celle du Nord arme et va combattre ;

celle du Midi suspecte les présens de la foi britannique, et repousse leur dangereuse médiation dans les troubles qui signalent toujours les déclarations d'indépendance; sur une immense ligne de côtes l'Angleterre ne voit plus qu'un drapeau ennemi, et que des ports fermés. Le commerce de la Baltique n'équivaut plus pour elle, dans l'état où il est tombe, aux frais et aux dangers des expéditions; une entreprise insensée absorbe des sommes immenses dans la péninsule; le Levant n'offre aucune ressource, et maîtresse de l'Inde, maîtresse de toutes les colonies, l'Angleterre n'en recupille les produits que pour être en quelque sorte étouffée sous leur amas stérile. Au dedans, l'industrie est éteinte, les manu factures dévastées; plus de la moitié de la population vit des secours de l'autre moitié, les factions se réveillent; l'Irlande revendique ses droits, les catholiques réclament ceux qui doivent être assurés à tous les citoyens et dans cette crise inouie, le chef du ministère, celui qui ne voyait de salut que dans l'accomplissement total du système auteur de tant de maux, tombe assassiné par un malheureux, vier lime de ce système, qui froidement fait le sacrifice de sa vie pour se venger de sa ruine!

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Ainsi, le ministère anglais est dans une position telle qu'on ne doit plus être étonné si la première place n'est plus regardée comme une faveur du prince, comme une marque d'estime de la nation, mais comme un fardeau insoutenable, comme le poste d'un danger sans gloire, et 'd'un dévouement sans utilité. C'est vainement que le prince régent a appelé auprès de lui lord Liverpool, ford Moira, lord Wellesley: tous prétextent la difficulté de composer de ministère, tous affectent de craindre de n'y avoir pas assez d'amis, d'y rester en minorité, de ne pouvoir y faire adopter leurs idées; mais la vérité est que tous redoutest de prendre le gouvernail au fort d'une telle tempête: chose sans exemple peut-être il y a un mois que le ministère est désorganisé, et il y a un mois que le prince cherche vainement à le recomposer. Aux yeux de tout homme de bonne foi, cette étrange difficulté ne donne-t-elle pas fa juste mesure de la véritable situation de l'Angleterre ?

L'Empereur est parti de Dresde le 29; il est arrivé le 30 à Glogau à deux heures du matin; entré en Pologne, jl est arrivé le même jour à Posen, à huit heures du soir; et le 2 il était à Thorn à six heures du soir.

Le roi de Westphalie est à Varsovie; le prince vice-roi

à Plock avec son état-major. Le général Dutaillis commande à Varsovie.

La famille impériale d'Autriche a quitté Dresde le 29 au soir. L'Empereur a voulu passer cette journée avec l'Impératrice Marie-Louise pour la consoler de l'absence de son auguste époux.

L'Impératrice de France ira passer quinze jours à Prague, où elle verra le reste de sa famille, elle retournera ensuite à Saint-Cloud après avoir été quatre ou cinq jours à Wurtzbourg.

S....

ANNONCES.

De la Sophistication des substances médicamenteuses et des moyens de la reconnaître ; par A. P. Favre, pharmacien de S. A. E. Mgr. le cardinal Fesch, ex-professeur de chimie pharmaceutique, de matière médicale et de botanique à Bruxelles ; membre de l'école de Pharmacie et de la société de l'école de Médecine, de la société médicale d'Emulation de Paris; ex-secrétaire de médecine, de chimie et de pharmacie de Bruxelles ; associé de celle du département de l'Eure, et de celle libre d'Agriculture, Sciences et Arts de Provins; correspondant de plusieurs sociétés savantes, etc. Un vol. in-8o. Prix, 4 fr. 50 c., et 5 fr. 50 c. franc de port. Chez D. Colas, imprimeurlibraire, rue du Vieux-Colombier, no 26 ; et chez l'Auteur, rue du Mont-Blanc, no 52.

Essais sur l'Art du Comédien chanteur, par M. F. Boisquet, de la société des Sciences et des Arts de Nantes. Un vol. in-8°. Prix, 3 fr., et 4 fr. franc de port. Chez Longchamps, libraire, rue Croix-* des-Petits-Champs, no 35; l'Auteur, rue Cadet, no 18; et ArthusBertrand, libraire, rue Hautefeuille', no 23.

Eloge de Messire Michel, seigneur de Montaigne, chevalier de l'ordre du roi, et gentilhomme ordinaire de sa chambre; suivi de la Mort de Rotrou, poëme; la Mort de Rotrou, chant lyrique ; Brenaus, ou les destins de Rome, dithyrambe; par Joseph-Victor Le Clerc. Un vol. in-8°, broché. Prix, 3 fr. 5o c., et 4 fr. 20 c. franc de port. Chez Auguste Delalain, imprimeur-libraire, rue des Mathurins Saint-Jacques, n° 5.

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MERCURE

DE FRANCE.

N° DLXX. Samedi 20 Juin 1812.

POÉSIE.

TRADUCTION DE L'ODE D'HORACE : Pindarum quisquis studet æmulari; par MALFILATRE (*). [

JALOUX du vol sublime où s'élève Pindare,
Quiconque à son exemple ose fendre les airs,
De sa chute fameuse ira, nouvel İcare,

Epouvanter les mers.

(*) Dans le dernier numéro du Mercure, nous avons publié sous le nom de Malfilâtre un dithyrambe qui n'est pas de ce poëte. M. Fayolle, dans une lettre au Rédacteur du Moniteur, a fort bien remarqué d'où provenait l'erreur de l'abonné de Lisieux qui nous avait envoyé cette pièce, avec une notice où il rendait compte du hasard qui l'avait fait tomber entre ses mains. La trouvant parmi plusieurs morceaux inédits de Malfilâtre, il était assez naturel qu'il la lui attribuât. Mais il nous paraît qu'elle est bien réellement de M. Théveneau, poëte connu par quelques productions qui prouvent un vrai talent.

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