Je la vois de Phébée empruntant le flambeau Et dans ses flots d'azur peindre cet arbre antique Sa retraite est au sein des bois mystérieux. Sous leurs dais tu broyas ta palette immortelle. ་ C'est Palès qui forma cet artiste enchanteur. Les bois, ses confidens, se peuplaient de dryades, Si ce talent divina su vous enflammer; De ma timide muse agréez le salut! Heureux l'homme de bien qui vous offre en tribut J. A. MARC. STANCES PLAINTIVES. A la douce philosophie J'avais consacré mes beaux jours. Au tombeau d'un époux enchaînant les amours Malgré la rigueur de mon sort, De richesse de rang n'étant point envieuse, L'obscurité, qui m'est si chère; Si mon ame compatissante Plaint un infortuné, gémit sur ses malheurs; D'une muse badine et tendre Je laisse quelquefois échapper les accens : Mais ils irritent les méchans. Ah! courons dans les bois y chercher l'innocence f Il est encor des mortels vertueux, Et mon cœur a besoin de leur douce présence. Je verrai la nature et la simplicité Sourire, sans dépit, à ma muse champêtre ; Je chanterai les amans ingénus, Par Mme DE MONTANCLOS. ÉNIGME. BRUIT subit, importun, symptôme de santé, Un acte de civilité. LOGOGRIPHE. PEU Convenable à l'allégresse, Allons, vîte, point de paresse, Lecteur dévine, le tems presse. (V. B. d'Agen.) CHARADE. Je ne veux point vous tenir en cervelle, On doit toujours être fidelle. J'ai dit, lecteur. A vous donc le premier. B. Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro. Le mot de l'Enigme est Zigzag. Celui du Logogriphe est Megalantropogénésie (1), dans lequel on trouve : mort, espion, généalogie, atropos, Lerne, amant, Napoléon, timon, raison, orages, port, ortie, galanterie, Erato, Nestor Egée, Solon, impôt, esprit, Mentor, lion, été, printems, Laerte, * Enée, Ménélas, Priam, Agis, Salomon, Léon, rose, Nérée, Latone, mi, la, ré, si, sol, manne, magister, Platon, mer, émail, Gange, Nil, Tage, Tigre, Tesin, Ismare, Pô, Tanaïs, alose, ·merlan, sole, mars, aigle, merle, gelinote, rale, ortolan, linote, pie, serin, paon, pigeon, Siméon, Antoine, Martin, Simon , Pison, Pilate, Lemnos, Négrepont, Salamine, Oléron, Minos, poison, Pomone, Moïse, Aglaé, Eglé, Egérie, nègre, Néron, or, argent, Astrée, poésie, lèpre, Atrée, Porsenna, sanglier, Asie, anatomie (2). O Celui de la Charade est Carcasse. (1) La Mégalantropogénésie, ou l'Art de faire des enfans d'esprit, ouvrage de M. Robert le jeune, docteur en médecine. Se vend à Paris, chez Lenormand, imprimeur-libraire. (Note justificative du mot.) (2) Nous avons supprimé dans l'explication du mot les 550 substantifs, les 39 adjectifs et beaucoup d'autres noms qui y sont contenus. Cette nomenclature, très-sèche, nous aurait pris trois à quatre pages. LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS. ETAT ACTUEL DU TUNKIN DE LA COCHINCHINE ET DES ROYAUMES DE CAMBOGE, LAOS, et LAC-Tпo; par M. DE LA BISSACHÈRE, missionnaire qui a résidé dix-huit ans dans ces contrées. Traduit d'après les relations originales de ce voyageur. Deux vol. in-8°. Prix, 10 fr., et 12 fr. franc de port. A Paris, chez Galignani, rue Vivienne, no 17; et chez ArthusBertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23. (DEUXIÈME ARTICLE.) POUR achever de donner une idée de l'industrie des habitans du Tunkin, nous devons, avant de passer à leurs mœurs, à leur religion, à leur histoire, dire un mot de leur pêche. Cet art est porté dans ce pays à sa perfection; et le Tunkinois fait aux poissons une guerre calculée sur l'étude de l'instinct, des goûts, des aversions de ces animaux. La ligne, le filet, les nasses sont faits avec plus d'adresse et maniés avec plus d'habileté dans ce pays que dans tout autre. Le missionnaire nous représente même le Tunkinois tantôt, plongeant au fond de l'eau pour y chercher le poisson, tantôt se formant avec le secours des oiseaux une troupe auxiliaire pour le prendre. Peu s'en faut qu'il ne métamorphose même en poissons les pêcheurs du Tunkin. «< Quelque» fois, dit-il, ces pêcheurs jouent (1) avec les poissons ‚» qui, les prenant pour de nouveaux compatriotes, se » familiarisent avec eux et les suivent : les plongeurs » vont se jeter dans les filets, d'où on les retire avec les » poissons qui les ont suivis. » On ne sait lequel il faut le plus admirer ou de la faculté que le Tunkinois a de rester si long-tems dans l'eau sans respirer, ou de la façi (1) Tome I, pag. 150. |