Page images
PDF
EPUB

seigneur, la plus illustre de toutes les mères (Bossuet). Les plus célèbres artistes furent chargés de conduire ces ouvrages à leur perfection (BARTHÉLEMY). Ce grand conquérant, le plus renommé et le plus illustre qui fut jamais (BOSSUET). Voir 814.

524. FAMILLE, MAISON.

Autrefois, famille se disait plutôt de la bourgeoisie; maison, de la noblesse. Si je ne suis pas né noble, au moins suis-je d'une race où il n'y a point de reproche, et la famille des Dandins........ (MOLIÈRE). Que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les paysans qui veulent s'élever au-dessus de leur condition, et s'allier, comme j'ai fait, d la maison d'un gentilhomme (MOLIÈRE)! Voir 703, 745.

525. FAMINE, DISETTE.

La famine est le manque total de vivres; la disette est la grande rareté des aliments. La guerre et la famine Des malheureux humains jurèrent la ruine (BOILEAU). Ennuyés de la disette de leurs climats, ils ont recours à la fertilité des nôtres (FLÉCHIER).

526. FANÉ, FLÉTRI.

Une fleur fanée pourrait encore reprendre son éclat; une fleur flétrie ne le peut jamais.

827. FANTASQUE, BIZARRE, CAPRICIEUX, QUINTEUX, BOURRU.

Fantasque marque un goût ou une humeur difficile; bizarre indique quelque chose de singulier, d'extraordinaire; capricieux désigne l'inconstance, l'arbitraire; quinteux marque un retour périodique de lubies, de fantaisies; bourru se dit d'un caractère grossier et maussade. C'est un homme extraordinaire, fantasque, bizarre, quinteux, et que vous ne prendriez jamais pour ce qu'il est (MOLIÈRE). N

est un peu capricieux, comme je vous ar dit (MOLIÈRE). Mais quoi! si votre père est un bourru fieffé (MOLIÈRE)? C'est un bourru bienfaisant (ACAD.).

528. FAROUCHE, SAUVAGE.

Le caractère farouche est ennemi de la société, hait les hommes; le caractère sauvage se déplaît dans la société, n'est pas habitué aux hommes, est timide, méfiant. Naturel farouche, humeur farouche (ACAD.). Je vous plains de servir sous ce maître farouche (VOLTAIRE). Sa femme ne voit aucune société, elle est trop sauvage (ACAD.). Je m'étais imaginé que vous étiez un sauvage qu'on ne pouvait apprivoiser (SAINT-ÉVREMOND).

529. FATAL, FUNESTE.

Fatal indique un effet du sort; ce qui est funeste est malheureux, sinistre, apporte la désolation. Fuyons dans la nuit infernale. Mais que dis-je ? mon père y tient l'urne fatale (RACINE). Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste (RACINE). Ils me veulent marier. Hé bien! qu'y a-t-il là de si funeste (MOLIÈRE)?

[ocr errors]

530. FAUTE, CRIME, PÉCHÉ, MANQUEMENT, DÉLIT,

FORFAIT.

La faute va contre le devoir; le crime, contre les lois de la nature; le péché, contre les préceptes de la religion; le manquement, contre la règle; le délit, contre la loi civile ou l'autorité; le forfait, contre les sentiments d'humanité et d'honneur. Si vous avouez votre faute, on vous la pardonnera (FÉNELON). Règne: de crime en crime, enfin te voilà roi (CORNEILLE). Le bien même accompli fut souvent un péché (BOILEAU). Donner l'absolution des péchés (ACAD.). Mais vous ne croiriez point jusqu'où monte son zèle; Il s'impute à péché la moindre bagatelle (MOLIÈRE). Ce fut

un léger manquement. Délit correctionnel (ACAD.). De quelque grand forfait qu'on me puisse reprendre, Je n'ai garde d'avoir l'orgueil de m'en défendre (MOLIÈRE). Voir 531.

831. FAUTE, DÉFAUT, DÉFECTUOSITÉ, VICE,

IMPERFECTION.

Faute marque à la fois ce qu'il y a de mal dans une chose et l'action de celui qui a mal fait; défaut marque simplement ce qu'il y a de mal; défectuosité se dit de ce qui peut ne pas être mal en soi, mais qui est mal par rapport au but de la chose; le vice est un mal qui naît du fond ou de la disposition naturelle de la chose; l'imperfection est peu importante, elle signale seulement un mieux possible. Un ouvrage où les fautes fourmillent (BOILEAU). Quand il était vaincu, on ne pouvait en imputer la fautc qu'à la fortune (FLÉCHIER). C'est un défaut dans un cheval que d'avoir le ventre gros (ACAD.). Ils (les amants) comptant les défauts pour des perfections (MOLIÈRE). Les défauts d'un homme se présentent toujours à celui qui l'attend (BOILEAU). Les défectuosités de ce bâtiment sont choquantes. Vice de conformation (ACAD.). Tout homme a, plus ou moins, les vices de sa profession (VCLTAIRE). C'est sur les imperfections des grands hommes qu'il faut attacher sa critique (VOLTAIRE). Voir 530,

762.

532. FAVORABLE, PROPICE.

Favorable se dit de ce qui est bien disposé pour nous, de ce qui nous seconde; propice, de ce qui nous secourt, nous protége, nous fait réussir. Le malheur le plus grand ne manque guère d'être suivi de quelque événement favorable (Mme DE MOTTEVILLE). Il trouve pour sortir un moyen favorable (LA FONTAINE). Bien que votre bonté leur soit propice à tous (Malherbe)

533. FÉCOND, FERTIL,

Ce qui est fécond a la faculté de produire ; ce qui est fer

tile produit en effet. Ainsi une terre peut être naturellement féconde, mais ne pas être fertile si on ne la travaille point. Au figuré, un génie fécond est celui qui crée; un écrivain fertile est celui qui produit beaucoup, mais qui ne crée rien de nouveau. Non loin de ces rives fécondes (J. B. ROUSSEAU). Ces esprits féconds en erreurs (Bossuet). Tu fais d'un sable aride une terre fertile (BOILEAU). Qu'en savantes leçons votre muse fertile Partout joigne au plaisant le solide et l'utile (BOILEAU).

534. FEINDRE, DISSIMULER.

Feindre, c'est se servir de fausses apparences pour tromper; dissimuler, c'est cacher ses sentiments, ses desseins. Je ne sais ni tromper, ni feindre, ni mentir (BOILEAU). Feindre une maladie, une entreprise (ACAD.). Dans une grande puissance ou dans une grande faiblesse qu'il veut dissimuler (LA BRUYÈRE). Nous dissimulons notre douleur par un silence criminel (FLÉCHIER). Voir 195.

855. FÉLICITATION, CONGRATULATION.

Les félicitations sont des paroles obligeantes adressées à quelqu'un sur un événement heureux; les congratulations sont des témoignages réels d'amitié par lesquels on prouve à quelqu'un le plaisir qu'on ressent de son bonheur. Congratulation ne s'emploie plus guère aujourd'hui que par badinage ou plaisanterie, et ne se distingue de félicitation par aucune autre nuance.

536. FERMER, ENFERMER.

Fermer, c'est empêcher l'accès, le passage; enfermer, c'est mettre à l'abri, par mesure de sûreté ou de précaution. Enfermer une ville, c'est l'entourer tout entière de murailles; la fermer, c'est ne la couvrir de murailles que d'un seul côté. Fermer les boutiques (BOILEAU). Fermezlui donc vos ports (CORNEILLE). Une grande muraille ferme

la Chine au nord. Enfermer des papiers dans un secré taire, des chevaux dans une écurie (ACAD.). Qui tient les vents dans les lieux où ils sont enfermés (MASSILLON)? Le roi de Prusse, habile en plus d'un genre, enferma de tous côtés la ville de Dresde (VOLTAIRE). Voir 239, 990.

837. FERMETÉ, entêtement, OPINIATRETË.

La fermeté consiste dans la vigueur avec laquelle on soutient ou on exécute ce qu'on croit vrai et juste; l'entétement, dans la persévérance avec laquelle on s'attache à des opinions que l'on n'a pas mûrement examinées; l'opiniatreté, dans la ténacité avec laquelle on persiste, malgré les meilleures raisons, dans ses sentiments. Ceux qui admiraient sa fermeté perdirent la leur (FLÉCHIER). J'aime la poésie avec entêtement (MOLIÈRE). La petitesse d'esprit fait l'opiniâtreté (LA ROCHEFOUCAULD). Pour faire de grandes choses, il faut une opiniâtreté infatigable (VOLTAIRE). Voir 264, 470.

538. FIERTÉ, Ddédain, arrogANCE.

La fierté vient de l'estime qu'on a de soi-même; le dedain, du mépris qu'on fait des autres; l'arrogance consiste dans des manières hautaines et hardies. La fierté est le vice des sots (BOILEAU). A juger cette femme par sa beauté, sa fierté et ses dédains.... (LA BRUYÈRE). Leurs airs insolents, leur puérile vanité ne leur attirent que mortifications, dédains, railleries (J. J. ROUSSEAU). Cependant, à le voir avec tant d'arrogance Vanter le faux éclat de sa haute naissance (BOILEAU).

839. FIN, DÉLICAT.

Il faut de l'esprit pour comprendre ce qui est fin; du goût, pour sentir ce qui est délicat. C'est une distinction très-fine, et que tous les esprits ne peuvent saisir (ACAD.). C'est là savoir le fin des choses, le grand fin, le fin du fin (MOLIÈRE). Pensée délicate; sentiment délicat (ACAD.).

« PreviousContinue »