Œuvres complètes, Volume 36

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Popular passages

Page 127 - Je ne m'étonne point qu'un esprit aussi sage et aussi fin donne la préférence à l'art de Racine, à cette sagesse toujours éloquente, toujours maîtresse du cœur, qui ne lui fait dire que ce qu'il faut et de la manière dont il le faut; mais en même temps je suis persuadé que ce même goût qui vous a fait sentir si bien la supériorité de l'art de Racine, vous fait admirer le génie de Corneille qui a créé la tragédie dans un siècle barbare. Les inventeurs ont le premier rang à juste...
Page 63 - Croyez-vous qu'il soit impossible que Dieu soit infini, sans parties? Oui. Je vous veux donc faire voir une chose infinie et indivisible : c'est un point se mouvant partout d'une vitesse infinie; car il est en tous lieux, et est tout entier en chaque endroit.
Page 127 - Il serait en effet fort difficile, monsieur, qu'il y eût deux personnes capables d'écrire une telle lettre ; et depuis que j'entends raisonner sur le goût , je n'ai rien vu de si fin et de si approfondi que ce que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Il n'y avait pas quatre hommes dans le siècle passé qui osassent s'avouer à eux-mêmes que Corneille n'était souvent qu'un déclamateur; vous sentez, monsieur, et vous exprimez cette vérité en homme qui a des idées bien justes et bien lumineuses.
Page 123 - L'on voit, dans les deux premiers vers, un général disgracié, qui s'attendrit par le souvenir de sa gloire et sur l'attachement des troupes; dans les deux derniers, un rebelle qui médite quelque dessein. Voilà comme il échappe aux hommes de se caractériser sans aucune intention marquée. On en trouverait un million d'exemples dans Racine, plus sensibles que celui-ci: c'est là sa manière de peindre.
Page 377 - . Si jamais je veux faire celui du génie le plus naturel, de l'homme du plus grand goût, de l'âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas. Je vous embrasse tendrement.
Page 127 - J'eus l'honneur de dire hier à M. le duc de Duras 2 que je venais de recevoir une lettre d'un philosophe plein d'esprit, qui d'ailleurs était capitaine au régiment du roi. Il devina aussitôt M. de Vauvenargues. Il serait en effet fort difficile, monsieur, qu'il y eût deux personnes capables d'écrire une telle lettre, et, depuis que j'entends raisonner sur le goût, je n'ai rien vu de si fin et de si approfondi que ce que vous m'avez fait l'honneur do m'écrire.
Page 355 - J'ai été élevé pendant sept ans chez des hommes qui se donnent des peines gratuites et infatigables à former l'esprit et les mœurs de la jeunesse.
Page 31 - On se fait ordinairement dans le monde une idée superstitieuse des grandes révolutions des empires ; mais lorsqu'on est dans les coulisses l'on voit pour la plupart du temps que les scènes les plus magiques sont mues par des ressorts communs , et par de vils faquins qui , s'ils se montraient dans leur état naturel, ne s'attireraient que l'indignation du public. La...
Page 392 - Quelle injustice criante de dire que Montaigne n'a fait que commenter les anciens! Il les cite à propos, et c'est ce que les commentateurs ne font pas. Il pense, et ces messieurs ne pensent point.
Page 280 - J'en ai déjà lu cent cinquante pages 1 ; mais il faut sortir pour souper ; je m'arrête à ces mots : « Ce brave Huniade Corvin, surnommé la terreur des Turcs, avait été le défenseur de la Hongrie, dont Ladislas n'avait été que le roi.

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