SUR LA PLURALITÉ DES MONDES, AUGMENTÉS DES DIALOGUES DES MORTS; Par M. DE FONTENELLE, de l'Académie françoise. NOUVELLE ÉDITION. A PARIS, Chez BOSSANGE et MASSON, Libraires de S. A. I. ct R. 1811, PRÉFACE. Je suis à-peu-près dans le même cas où se trouva Cicéron, lorsqu'il entreprit de mettre en sa langue des matières de philosophie, qui jusques-là n'avoient été traitées qu'en Grec. Il nous apprend qu'on disoit que ses ouvrages seroient fort inutiles, parce que ceux qui aiment la philosophie, s'étant bien donné la peine de la chercher dans les livres grecs, négligeroient après cela de la voir dans des livres latins qui ne seroient pas originaux; et que ceux qui n'avoient pas de goût pour la philosophie, ne se soucioient de la voir ni en latin, ni en grec. A cela il répond qu'il arriveroit tout le contraire; que ceux qui n'étoient pas philosophes, seroient tentés de le devenir par la facilité de lire les livres latins; et que ceux qui l'étoient déjà par la lecture des livres grecs, seroient |