Page images
PDF
EPUB

qui fit tomber Goliath par la main d'un jeune berger. Soudain la trompette sonne, les soldats chrétiens se relèvent, et, pleins de la fureur du Dieu des armées, ils se précipitent sur les bataillons ennemis.

ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

NOTE UNIQUE, page 272.

COMME la philosophie du jour loue précisément le polythéisme d'avoir fait cette séparation, et blâme le christianisme d'avoir uni les forces morales aux forces religieuses, je ne croyais pas que cette proposition pût être attaquée. Cependant un homme de beaucoup d'esprit et de goût, et à qui l'on doit toute déférence, a paru douter de l'assertion. Il m'a objecté la personnification des êtres moraux, comme la sagesse dans Mi

[blocks in formation]

Il me semble, sauf erreur, que les personnifications ne prouvent pas que la morale fût unie à la religion dans le polythéisme. Sans doute en adorant tous les vices divinisés, on adorait aussi les vertus; mais le prêtre enseignait-il la morale dans les temples et chez les pauvres? Son ministère consistait-il à consoler les malheureux par l'espoir d'une autre vie, à inviter le pauvre

à la vertu, le riche à la charité? Que s'il y avait quelque morale attachée au culte de la déesse de la Justice, de la Sagesse, cette morale n'étaitelle pas presque absolument détruite, et surtout pour le peuple, par le culte des plus infames divinités? Tout ce qu'on pourrait dire, c'est qu'il y avait quelques sentences gravées sur le frontispice et sur les murs des temples, et qu'en général le prêtre et le législateur recommandaient au peuple la crainte des dieux. Mais cela ne suffit pas pour prouver que la profession de la morale fût essentiellement liée au polythéisme, quand tout démontre au contraire qu'elle en était séparée.

Les moralités qu'on trouve dans Homère sont presque toujours indépendantes de l'action céleste; c'est une simple réflexion que le poète fait sur l'événement qu'il raconte, ou la catastrophe qu'il décrit. S'il personnifie les remords, la colère divine, etc., s'il peint le coupable au Tartare et le juste aux Champs-Élysées, ce sont sans doute de belles fictions, mais qui ne constituent pas un code moral attaché au polythéisme comme l'Évangile l'est à la religion chrétienne. Otez l'Évangile à Jésus-Christ, et le christianisme n'existe plus; enlevez aux anciens l'allégorie de Minerve, de Thémis, de Némésis, et

le polythéisme existe encore. Il est certain, d'ailleurs, qu'un culte qui n'admet qu'un seul Dieu doit s'unir étroitement à la morale, parce qu'il est uni à la vérité, tandis qu'un culte qui reconnaît la pluralité des dieux, s'écarte nécessairement de la morale, en se rapprochant de l'erreur.

Quant à ceux qui font un crime au christianisme d'avoir ajouté la force morale à la force religieuse, 'ils trouveront ma réponse dans le dernier chapitre de cet ouvrage, où je montre qu'au défaut de l'esclavage antique,

peu

ples modernes doivent avoir un frein puissant dans leur religion.

FIN DU TOME deuxième.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

tiques; leurs mœurs. Bonté de la Pro-
vidence.

CHAP. VIII. Oiseaux des mers; comment utiles à
l'homme. Que les migrations des oi-

CHAP. IX.

36

seaux servaient de calendriers aux
laboureurs dans les anciens jours. 45
Suite des migrations.—Quadrupèdes. . 55

[ocr errors]
« PreviousContinue »