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SYNTAXE,

TROISIÈME PARTIE

DU COURS DE LANGUE FRANÇAISE.

SYNTAXE.

LES faits! les faits! il faut bien lire

Maitre ! peu

958 de discours...... donnez dans les faits avant de lire dans les ma-vos leçons en exemples et soyez sûr de rimes. La philosophie en maximes ne leur effet. Id. 2. convient qu'à l'expérience. La jeu

Ici, Messieurs, l'application serait nesse ne doit rien généraliser. Toute son meilleure que les règles, les exemples instruction doit être en règles particu-instruiraient mieux que les préceptes. lières. J.-J. R. Emil. 4. BUFF. Discours de récept. à l'Acad.

Voilà plusieurs phrases. Dans chacune d'elles les mots sont en rapport les uns avec les autres pour faire un tout ou sens complet. Les faits! est une phrase qui représente la même idée que celle-ci : Donnez les faits. La Syntaxe montre comment le mot les est en rapport avec faits, sous quelle influence est ce dernier. Celui qui saurait rendre compte de tous les rapports qu'ont entr'eux les mots de chacune des phrases que nous venons de citer serait certainement très-avancé dans la connaissance théorique de la Syntaxe.

Le discours libre, vulgairement appelé prose, et le discours mesuré connu sous le nom de vers, n'ont pas deux Syntaxes. Ils ne diffèrent que par la construction et le choix des expressions.

Brisant des potentats la couronne éphémère, | Et depuis trois mille ans, Homère respecté,
Trois mille ans ont passé sur la cendre d'Ho- Est jeune encor de gloire et d'immortalité.
mère ;
CHENIER, Ep. á Voll.

est encore

Trois mille ans, brisant la couronne éphémère des potentats, ont passé sur la cendre d'Homère; et Homère, respecté depuis trois mille ans, jeune de gloire et d'immortalité, serait de la prose; cependant les rapports syntaxiques resteraient les mêmes.

En vers comme en prose brisant exprime une idée qui en présuppose une seconde, car l'action qu'il désigne ne peut exister que dans un agent. Des est pour de les. Le premier mot exprime une idée d'origine qui présuppose un point de départ, le second annonce une idée de pluralité essentiellement dépendante d'un objet de même nombre, ici c'est po

tentats.

La et éphémère présupposent l'idée d'un être auquel on attribue le genre féminin, c'est couronne.

COURONNE est sous l'influence de brisant, POTENTATS Sous celle de de.... Mais ce n'est que par la multitude des détails qu'on peut apprendre à

connaître les diverses espèces de rapports qui sont ou peuvent être l'objet de la Syntaxe.

DIVISION DE LA SYNTAXE.

959 La Syntaxe s'occupe des mots en tant qu'ils sont mis en rapport les uns avec les autres. Or, ils ne peuvent être mis en rapport qu'ensuite des idées qu'ils servent à représenter. La division de la Syntaxe doit donc être empruntée à l'idéologie. Nous avons éprouvé que la plus favorable aux classements des faits est celle qui considère les mots ou comme revêtus d'idées accessoires, source unique de leur variabilité, ou comme dépouillés de ces mêmes idées, ce qui les rend invariables. D'où la division de la Syntaxe en deux sections:

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PREMIÈRE SECTION.

DES MOTS VARIABLES.

Les mots considérés comme variables sont tous substantifs ou modificatifs, d'où deux chapitres.

CHAPITRE I".

DU SUBSTANTIF.

960 On a vu dans l'idéologie que le substantif est absolu, comme homme, femme, ou relatif, comme je, tu, il. La Syntaxe de l'un et de l'autre étant la même, ce chapitre ne sera point divisé sous ce rapport.

Le lion sort et vient d'un pas agile.

LA F. 6, 2.

Mère lionne avait perdu son faon.

15.

Appaisez le lion, seul il passe en puissance;

Ce monde d'alliés vivant sur notre bien. Le lion en a trois qui ne lui coûtent rien, LA F. 10, Son courage, sa force avec sa vigilance. Ne chassez point aux ours aux sangliers, aux lions. LA F. 11, 1.

,

LA F. 11, 1.

Outre l'idée fondamentale attachée au mot lion, au mot lionne, en vertu de quoi cet animal, soit mâle soit femelle, est distingué de tout autre, nous y joignons une idée de sexe; car il est impossible de prononcer le mot lion sans y comprendre l'idée de sexe ou de genre masculin, le mot lionne, sans une idée de sexe ou de genre féminin. L'idée du nombre est également inséparable du substantif. Si je dis le lion sort, l'idée du singulier se présente à mon esprit ; si je dis ne chassez point aux lions, celle du pluriel vient s'unir à l'idée de cet animal.

Dans le lion sort, et appaisez le lion, ce substantif remplit deux sortes de fonctions qui, dans les langues qui ont des cas, seraient exprimées par deux formes particulières, la première appelée nominatif, la seconde accusatif.

Il n'est aucun substantif qui, à son idée fondamentale, ne joigne ces trois sortes d'idées, savoir:

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