Règle, de regula; d'où régulier. Volte, de voluta; d'où volute, révolution. Dans tous ces mots la voyelle pénultième u, o, i, etc., a évidemment disparu pour cause également évidente d'abréviation. Dans tous ces mots et mille autres, il y a eu d'abord post-élision de la finale, et ensuite interélision de la consonne. La consonne supprimée reparaît presque toujours dans un ou plusieurs mots de la famille. La consonne supprimée se retrouve presque toujours dans un ou plusieurs mots de la famille. C'est ainsi qu'on a 1 confection, a diction, 4 décider, 6 scribe, 7 ridicule. Quatrième tableau. INTERÉLISION ABRÉVIATIVE ET EUPHONIQUE COMBINÉES AVEC LA POST-ÉLISION. On ne peut avoir aucun doute sur ces étymologies. On n'a pu arriver aux mots français âne, désir, etc. que par les chemins que nous avons suivis. D'abord on a voulu donner aux mots une terminaison française, et au lieu d'asini, etc. on a eu asine; ensuite le besoin d'abréger a fait supprimer la voyelle pénultième, et l'on a eu asne. Enfin pour adoucir et faciliter la prononciation on a interélidé la consonne s. On retrouve souvent dans un ou plusieurs mots de la famille, la voyelle et surtout la consonne supprimée; nous avons, i la bête asine, 2 considérer, 3 le sac lacrymal, 4 masculin, 5 radical, 6 terrein, 7 perdition. 8 vendition. 908 CHAPITRE III. DE LA MUTATION, OU MÉTAGRAMME. Un loup au sortir de l'hiver, Apperçut un cheval qu'on avait mis au vert. La F. Nous ne signalons ici que deux mutations, une dans loup, de Lupus, LUPI, d'où lup, puis loup, et celle d'apperçut, pour ad perçut. Ce sont-là des exemples des deux sortes de mutations, celles des voyelles et celles des consonnes; d'où deux paragraphes. C'est ainsi que se sont francisés les sept à huit mille mots en er, savoir presque tous nos quatre mille verbes, comme chanter, danser, etc.; les substantifs, et les adjectifs, comme cavalier, aumônier, etc. C'est ainsi que l'on eut, par la même origine, Force, légué, formė, mandé, Incarné, consulté, soldė, Tous mots venus de la langue latine. Ton dieu c'est l'intérêt, le mien, c'est l'équité. D'abord alus tronqué se convertit en af, Equité du latin æquitas, equitatis. Les adjectifs passifs en é, et les substantifs abstraits en té, aussi trèsnombreux, comme équité, vérité, ont évidement subi la mutation d'a en en é. 1910 1911 1912 1913 Avant Butet, sans contredit le plus habile observateur dans l'art étymologique, on avait cru que dans tous ces mots et semblables, c'était ! qui s'était changé en au. De fait, c'est l'a qui s'est changé en au, et í a été élidé. E changé en eau. De castellum on fit château, L n'a point été changé, mais élidé, et c'est l'e qui s'est changé en eau: car avant d'arriver à château, etc., on a cas tel, chastel, puis chalteau, et par postélision de l, château. Ce qui prouve ce genre d'altération, c'est qu'on écrivait autrefois chasteaulx, nouveaulx, beauls, nouveaulté, beaulté. 915 E changé en ei. Plein, pleine a aussi le français plénière, plénitude; Reine a aussi en français régner, régir. E changé en ié ou en é mouillé. Matériellement, ie par é présente une addition, mais dans le fait, ce n'est qu'une nouvelle manière de prononcer l'é, et cet é a été nommé é Soir du latin serum, d'où serein, sérieux. Devoir et avoir de debere, habere; d'où deber, debvoir, devoir. Proie de præda; d'où déprédation. Monnoie (on écrit maintenant monnaie) de moneta; d'où monete, monoite, monnoie. Mouvoir de movere. Exploits d'expletum, expleti. Moyennant de mediante. de turonensis. Roi de rex, regis; d'où royal. Tournois Cette mutation de e en oi, se trouve dans nos verbes en oir, comme avoir, devoir, pouvoir, vouloir, savoir, etc. Cependant l'oi de voir et de ses composés est à la place, non de l'e pénultième, comme dans habere, movere, etc., mais de l'i; on a eu videre, vider, vidr, voidr, voir. |