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Il ne serait pas facile de trouver un emploi de à qui ne se rapportât point à l'un des exemples précédents. A peut donc, comme tout autre mot, être réduit à un sens unique. Ainsi disparaît l'incroyable distinction de d article et de d préposition; ainsi disparaissent les trente ou quarante significations différentes, souvent même opposées, dont, depuis Régnier Desmarais, on gratific cette préposition. Après une énumération pénible, cet illustre académicien termine ainsi :

« Voilà quelques-uns des principaux sens de la préposition a; car pour >> les marquer tous, il faudrait passer en revue presque tous les mots français, n'y en ayant guère avec lesquels elle ne serve à former quel» que phrase, par la propriété qu'elle a de pouvoir être substituée à la » place de la plupart des prépositions. »

D

D

Ainsi, pour avoir le sens d'un mot, il faudrait passer en revue presque tous les mots!.... Quelle perspective pour ceux qui veulent apprendre une langue! Mais si un mot est un signe d'idée, qu'importe les mots à côté desquels il sera placé? Il continuera à être ce qu'il est, comme les autres mots seront ce qu'ils sont, des signes d'idées.

Ainsi à ne marque ni le temps, ni le lieu, ni la situation, ni la posture, ni la qualité, ni la quantité, ni la mesure, ni la conformité, ni l'opposition, ni la manière, quoiqu'il se construise avec des mots qui expriment

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tout cela. Mais ce sont ces mots, et non pas lui, qui réveillent ces différentes idées.

Venons aux détails pris dans les auteurs.

Quel est le complément de 4.

Au bon goût comme aux mœurs soyons toujours fideles. JOBEZ, Epitre à Palissot.

Dites-moi, disait Tibérius Gracchus aux nobles, qui vaut mieux, un citoyen ou un esclave perpétuel, un soldat ou un homme inutile à la guerre?

MONTESQ. Grand. et décad. des Rom. N'allons à la fortune que par la probité. Si je n'étais César j'aurais été Brutus. Tout homme à son état doit plier son courage. VOLT. Mort de César, 1, 1. Qu'importe à ma patrie, aux Romains que tu braves, D'apprendre que César a de nouveaux esclaves? VOLT. Mort de César. 1, 2. Il en faut revenir toujours à son destin, C'est-à-dire à la loi par le ciel établie ; Parlez an diable, employez la magie, Vous ne détournerez nul être de sa fin. LA F. 9, 1. C'est à vous à CHOISIR, vous êtes encor maître ; Vertueux jusqu'ici, vous pouvez encor l'être. RAC. Britann. 4, 3. (1) Mon Dieu, comme on s'accoutume aisément à être riche! Il n'est pas si facile de s'accoutumer à ÊTRE pauvre.

PICARD, Les Marionn. 1, 7; Il y a plaisir à RÉFUTER des gens qui n'osent parler. J.-J. R. Emil. 4.

On dit que notre ami Coypel
Imite Horace et Raphaël;

A les SURPASSER il s'efforce,

Et nous n'avons point aujourd'hui
De rimeur peignant de sa force
Ni peintre rimant comme lui.

VOLT. Poésies mêlées. Il m'a dit qu'il était son maître à CHAN TER. MOLIÈRE, Mal, imag. 2, 11.

Pour vous, ma fille, je vous reconnais bien à CONSENTIR que Coulanges s'en aille demain plutôt qu'à DEMEURER avec vous toute sa vie : cette éternité vous fait peur.

Mad. DE SEV. 1 nov. 1671.

Vous savez que c'est un des plus honnêtes garçons qu'on puisse voir, et propre aux galères, comme à PRENDRE la lune avec les dents. Mad DE SÉV.

Bon à PRENDRE, bon à RENDRE. Beaumarchais a retourné le proverbe, et a dit: Bon à PRENDRE, bon à GARDER.

Gens à CITER, à louer sans scrupule,
C'est notre Plaute avec notre Tibulle.

ANDRIEUX, Matinée d'un amateur. J'ai six couplets de chansons, tout prêts à METTRE au jour.

MONTESQ. 11 Lett. pers. A de plus hauts partis Rodrigue doit prétendre. CORN, Cid. Les Juifs à d'autres dieux osèrent s'adresser; Rois, peuples, en un jour tout se vit disperser. RAC. Esth. 5, 4.

Dans les premiers exemples à a pour complément un substantif, savoir: goût, mœurs, fortune, état, patrie, etc.

Dans le quatrième et les suivants, jusqu'au treizième inclusivement, il a un infinitif pour complément, savoir choisir, être, réfuter, surpasser, chanter, consentir, prendre, rendre, garder, citer, mettre.

(1) On dit aussi c'est à vous de, etc.

:

Madame, encore un coup, c'est à vous de choisir. RAC. Baj. 2, 1.
C'est à toi de choisir quel parti tu dois prendre. Rac. Mithrid. 1, 1.

Dans les deux derniers d est immédiatement suivi de la préposition DE; mais cette préposition n'est point son complément il faut suppléer un substantif. Les Juifs à d'autres dieux osèrent s'adresser, c'est-à-dire, d nombre, à quantité d'autres dieux.

Maintenant nous allons suivre les grammairiens dans les prétendus sens qu'ils attribuent à cette préposition.

I.

A, prétendue préposition de lieu, etc.

365 La fortune a, dit-on, des temples ȧ SURATE. LA F. 7, 12. Ils cabalaient: c'est tout ce qu'on peut faire, Et ce qu'on fait quand on est à la cour. VOLT. Contes en vers. Le plumitif attendri lui avoua tout. Votre amant est à LA BASTILLE depuis plus d'un an, et sans vous il y serait peut-être toute sa vie. VOLT. L'Ingénu.

366

C'est son visage que l'on voit aux ALMANACHS représenter le peuple ou l'assistance. LA BRUx. 7.

A TRAVERS les rochers la peur les précipite.
RAC. Phedre.

Les prêtres bretons vont presque tous
à ROME en pélerinage. BoUnoURs.
Un poignard à LA MAIN l'implacable Athalie
Au carnage animait ses barbares soldats.
RAC. Athalie.

Malheur à L'ÉCRIVAIN nouveau !
Le moins de gens qu'on peut à L'ENTOUR du
gâteau. LA F. 1, 5.

Est-il besoin de multiplier les exemples? n'est-il pas évident, pour des yeux non prévenus, que ce n'est pas la préposition à qui marque le lieu, la posture, la place, la situation, mais que c'est la cour, la Bastille, les almanachs, qui sont des lieux ; que ce sont les mots entour, travers, qui marquent des idées de situation, etc.?

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Qui ne voit encore ici que ce n'est pas à, mais heure, automne, ans, qui marquent le temps? Quant aux mots commencement et fin, ils peuvent

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tout cela. Mais ce sont ces mots, et non pas lui, qui réveillent ces différentes idées.

Venons aux détails pris dans les auteurs.

Quel est le complément de 4.

Au bon goût comme aux mœurs soyons toujours
fideles. JOBEZ, Epitre à Palissot.

Dites-moi, disait Tibérius Gracchus
aux nobles, qui vaut mieux, un citoyen
ou un esclave perpétuel, un soldat ou un
homme inutile à la guerre?

MONTESQ. Grand. et décad. des Rom.
N'allons à la fortunc que par la probité.
Si je n'étais César j'aurais été Brutus.
Tout homme à son état doit plier son courage.
VOLT. Mort de César, 1, 1.
Qu'importe à ma patrie, aux Romains que tu
braves,

D'apprendre que César a de nouveaux esclaves?
VOLT. Mort de César. 1, 2.
Il en faut revenir toujours à son destin,
C'est-à-dire à la loi par le ciel établie ;
Parlez au diable, employez la magie,
Vous ne détournerez nul être de sa fin.
LA F. 9, 1.
C'est à vous à CHOISIR, vous êtes encor maître ;
Vertueux jusqu'ici, vous pouvez encor l'être.
RAC. Britann. 4, 3. (1)

Mon Dieu, comme on s'accoutume
aisément à être riche! Il n'est pas si facile
de s'accoutumer à ÊTRE pauvre.

PICARD, Les Marionn. 1, 7; Il y a plaisir à RÉPUTER des gens qui n'osent parler. J.-J. R. Emil. 4.

On dit que notre ami Coypel

Imite Horace et Raphaël;

A les SURPASSER il s'efforce,

Et nous n'avons point aujourd'hui
De rimeur peignant de sa force
Ni peintre rimant comme lui.
VOLT. Poésies mêlées.
Il m'a dit qu'il était son maître à CHAN•
TER. MOLIÈRE, Mal. imag. 2, 11.

Pour vous, ma fille, je vous reconnais bien à CONSENTIR que Coulanges s'en aille demain plutôt qu'à DEMEURER avec vous toute sa vie : cette éternité vous fait peur.

Mad. DE SEV. 1 nov. 1671.

Vous savez que c'est un des plus honnêtes garçons qu'on puisse voir, et propre aux galères, comme à PRENDRE la lune avec les dents. Mad DE SEV.

Bon à PRENDRE, bon à RENDRE. Beaumarchais a retourné le proverbe, et a dit : : Bon à PRENDRE, bon à GARDER.

Gens à CITER, à louer sans scrupule,
C'est notre Plaute avec notre Tibulle.

ANDRIEUX, Matince d'un amateur. J'ai six couplets de chansons, tout prêts à METTRE au jour.

MONTESQ. 11 Lett. pers. A de plus hauts partis Rodrigue doit prétendre. CORN. Cid. Les Juifs à d'autres dieux osèrent s'adresser ; Rois, peuples, en un jour tout se vit disperser. RAC. Esth. 3,4.

Dans les premiers exemples à a pour complément un substantif, savoir: goût, maurs, fortune, état, patrie, etc.

Dans le quatrième et les suivants, jusqu'au treizième inclusivement, il a un infinitif pour complément, savoir choisir, être, réfuter, surpasser, chanter, consentir, prendre, rendre, garder, citer, mettre.

(1) On dit aussi c'est à vous de, etc.

:

Madame, encore un coup, c'est à vous de choisir. Rac. Baj. 2, 1.
C'est à toi de choisir quel parti tu dois prendre. Rac. Mithrid. 1, 1.

Dans les deux derniers d est immédiatement suivi de la préposition DE; mais cette préposition n'est point son complément : il faut suppléer un substantif. Les Juifs à d'autres dieux oserent s'adresser, c'est-à-dire, d nombre, à quantité d'autres dieux.

Maintenant nous allons suivre les grammairiens dans les prétendus sens qu'ils attribuent à cette préposition.

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366

C'est son visage que l'on voit aux ALMANACHS représenter le peuple ou l'assis tance. LA BRUY. 7.

A TRAVERS les rochers la peur les précipite.
RAC. Phedre.

Les prêtres bretons vont presque tous
à ROME en pélerinage. BoUnoURs.
Un poignard à LA MAIN l'implacable Athalie
Au carnage animait ses barbares soldats.

RAC. Athalic.

Malheur à L'ÉCRIVAIN nouveau ! Le moins de gens qu'on peut à L'ENTOUR du gâteau, LA F 1, 5.

Est-il besoin de multiplier les exemples? n'est-il pas évident, pour des yeux non prévenus, que ce n'est pas la préposition à qui marque le lieu, la posture, la place, la situation, mais que c'est la cour, la Bastille, les almanachs, qui sont des lieux; que ce sont les mots entour, travers, qui marquent des idées de situation, etc.?

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