Cours familier de littérature: un entretien par mois, Volume 8

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Page 31 - Dès que vous sortez du règne insensible, vous trouvez le décret de la mort violente écrit sur les frontières mêmes de la vie.
Page 9 - Neva coule à pleins bords au sein d'une cité magnifique : ses eaux limpides touchent le gazon des îles qu'elle embrasse, et dans toute l'étendue de la ville elle est contenue par deux quais de granit, alignés à perte de vue, espèce de magnificence répétée dans les trois grands canaux qui parcourent la capitale et dont il n'est pas possible de retrouver ailleurs le modèle ni l'imitation.
Page 43 - Il a fini : le cœur lui bat, mais c'est de joie ; il s'applaudit, il dit dans son cœur : Nul ne roue mieux que moi. Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d'or qu'il emporte à travers une double haie d'hommes écartés par l'horreur.
Page 34 - N'entendez-vous pas la terre qui crie et demande du sang? Le sang des animaux ne lui suffit pas, ni même celui des coupables versé par le glaive des lois. Si la justice humaine les frappait tous, il n'y aurait point de guerre: mais elle ne saurait en atteindre qu'un petit nombre, et souvent même elle les épargne, sans se douter que sa féroce humanité contribue à nécessiter la guerre, si dans le même temps surtout un autre aveuglement non moins stupide et non moins funeste travaillait à...
Page 406 - Mais au bord du tombeau je mettrai tous mes soins A suivre les leçons de ta philosophie, A mépriser la mort en savourant la vie, A lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d'un vin vieux qui rajeunit les sens. Avec toi l'on apprend à souffrir l'indigence, A jouir sagement d'une honnête opulence, A vivre avec soi-même, à servir ses amis, A se moquer un peu de ses sots ennemis, A sortir d'une vie ou triste ou fortunée, En rendant grâce aux dieux de nous l'avoir donnée.
Page 21 - L'Être immortel n'apprend rien : il sait par essence tout ce qu'il doit savoir. D'un autre côté , nul être intelligent ne peut ai mer le mal naturellement ou en vertu de son essence : il faudrait pour cela que Dieu l'eût créé mauvais , ce qui est impossible. Si donc l'homme est sujet à l'ignorance et au mal, ce ne peut être qu'en vertu d'une dégradation accidentelle qui ne saurait être que la suite d'un crime. Ce besoin , cette faim de la science, qui agite l'homme, n'est que la tendance...
Page 32 - Au-dessus de ces nombreuses races d'animaux est placé l'homme, dont la main destructrice n'épargne rien de ce qui vit ; il tue pour se nourrir, il tue pour se vêtir, il tue pour se parer, il tue pour attaquer, il tue pour se défendre, il tue pour s'instruire, il tue pour s'amuser, il tue pour tuer : roi superbe et terrible, il a besoin de tout, et rien ne lui résiste.
Page 8 - ... nuits leur donnent, en les rendant plus désirables, un charme particulier, soit que réellement, comme je le crois, elles soient plus douces et plus calmes que dans les plus beaux climats. *Le soleil qui, dans les zones tempérées, se précipite à l'occident, et ne laisse après lui qu'un crépuscule fugitif, rase ici lentement une terre dont il semble se détacher à regret. Son disque environné de vapeurs rougeâtres roule comme un char enflammé sur les sombres forêts qui couronnent l'horizon...
Page 407 - Profitons bien du temps; ce sont là tes maximes. Cher Horace, plains-moi de les tracer en rimes; La rime est nécessaire à nos jargons nouveaux, Enfants demi-polis des Normands et des Goths. Elle flatte l'oreille; et souvent la césure Plaît, je ne sais comment, en rompant la mesure. Des beaux vers pleins de sens le lecteur est charmé Corneille, Despréaux, et Racine , ont rimé. Mais j'apprends qu'aujourd'hui Melpomène propose D'abaisser son cothurne, et de parler en prose.
Page 405 - Je crois Ferney plus beau. Les regards étonnés, Sur cent vallons fleuris doucement promenés, De la mer de Genève admirent l'étendue; Et les Alpes de loin, s'élevant dans la nue, D'un long amphithéâtre enferment ces coteaux Où le pampre en festons rit parmi les ormeaux.

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