Je crois que ce qu'ils font a de bonnes raisons, Que qui ne guerit pas n'a pas affés de foi, Et je croi tout cela parce que je le doi Pour moi, je ne veux pas penetrer le mistere, Et fi, l'on ne fait rien, fi l'argent n'est comptant, N'avez-vous point d'argent, la croix de bois est mise. Taifons-nous toutefois, car il eft dangereux De parler des Pasteurs, & de mal parler d'eux. Et comme de feconde on monte en Rethorique, Les abattit tous deux, mais ma Mufe tais toi Les Greffiers aujourd'hui font des plus grands abus Et ce font ces gens-là qui friponnent le plus. Je voudrois bien pouvoir les paffer fous filence, ་།, Mais quoi pour quatre mots que porte une fentence, *Ceci est augmenté. ** PREFACE. ཀ Je E petit Traité, dont donne la traduction au public, eft une piece échapée du naufra ge de plufieurs autres Livres que Longin avoit composé. Encore n'eft-elle pas venue à nous toute entiere. Car bien que le vohumo ne foit pas gros, il y a plufieurs endroits defectueux, & nous avons perdu le Traité des Paffions, dont l'Auteur avoit fait un Livre à pare qui étoit comme une fuite naturelle de celui-ci. Neanmoins tout défiguré qu'il eft, il nous en refte encore allez, pour nous faire concevoir une fort grande idée de fon Auteur, * & pour nous donner un veritable regret de la perte de fes autres Ouvrages. Le nombre n'en étoit pas mediocre. Suidas en compte jufqu'à neuf, dont il ne nous refte plus que des titres affez confus. C'étoient tous Ouvrages de Critique. Et certainement on ne fçauroit affez plaindre la perte de ces excellens Originaux, qui à en juger par celuici, doivent être autant de chefd'œuvres de bon fens, d'érudition, & d'éloquence. Je dis d'éloquence, parce que Longin ne s'eft pas contenté, comme Ariftote & Hermogene, de nous donner des preceptes tous fecs & dépouillez d'ornemens, il n'a pas voulu tomber dans le défaut, qu'il reproche à Cecilius, qui avoit, dit-il, écrit du Sublime en bas. En traitant des beautez de l'Elocution, ila employé toutes les fineffes de l'Elocution. Souvent il fait la figure qu'il enfeigne,& en parlant du Sublime, il eft lui-même tres- fublime. Cependant il fait cela fi à propos & avec tant d'art, qu'on ne fçauroit l'accufer en pas un endroit de fortir du ftile didactique. C'eft ce qui a donné à fon Livre cette haute reputation qu'il s'eft acquife parmi les Sçavans, qui l'ont tous regardé comme un des plus precieux restes de l'Antiquité fur les matieres de Rhetorique. Cafaubon l'appelle un Livre d'or, voulant marquer par là le poids de ce petit Ouvrage, qui malgré fa petiteffe peut être mis en balance avec les plus gros volumes. Auffi jamais homme, de fon tems même, n'a été plus eftimé que Longin. Le Philofophe Porphire qui avoit été fon difciple, parle de lui comme d'un prodige. Si on l'en croît, fon jugement étoit la regle du bon fens, fes de |