N'ôtez pas à ses murs un si puissant appui ; Horace, ne crois pas que le peuple stupide Toujours en moins de rien se dissipe en fumée. Et VALÈRE. Sire, permettez-moi.... TULLE. Valère, c'est assez ; Vos discours les leurs ne sont pas par moi, J'en garde en mon esprit les forces plus pressantes, 1 1 Force s'emploie au pluriel pour les forces du corps, pour celles d'un état, mais non pour un discours. Plus est une faute. Cette énorme action faite presqu'à nos yeux Les moins sévères lois en ce point sont d'accord; Et je serois sujet où je suis deux fois roi. Par des vœux impuissants s'acquittent vers leurs princes; Et l'art et le pouvoir d'affermir des couronnes Ce Ce qu'elle a bien souffert en son premier auteur. Vis pour servir l'état; vis, mais aime Valère : Mais nous devons aux dieux demain un sacrifice; Je veux qu'un même jour, témoin de leurs deux morts, En un même tombeau voie enfermer leurs corps. SCÈNE IV.a JULIE. CAMILLE, ainsi le ciel t'avoit bien avertie Il faudrait ressentiment. Ce commentaire de Julie sur le sens de l'oracle a été retranché dans les éditions suivantes : il est visiblement imité de la fin du Mais toujours du secret il cache une partie Il sembloit nous parler de ton proche hyménée, Sa voix n'est que trop vraie en trompant notre sens. « Albe et Rome aujourd'hui prennent une autre face. << Tes vœux sont exaucés; elles goûtent la paix; « Et tu vas être unie avec ton Curiace, « Sans qu'aucun mauvais sort t'en sépare jamais. Pastor fido; mais dans l'italien cette explication fait le dénoûment; elle est dans la bouche de deux pères infortunés; elle sauve la vie au héros de la pièce. Ici, c'est une confidente inutile qui dit une chose inutile. Ces vers furent récités dans les premières représentations. Les lecteurs raisonnables trouveront bon sans doute qu'on ait ainsi remarqué avec une équité impartiale les grandes beautés et les défauts de Corneille, et qu'on poursuive dans cet esprit. Un commentateur n'est pas un avocat qui cherche seulement à faire valoir en tout la cause de sa partie; et ce serait trahir la mémoire de Corneille que de ne pas imiter la candeur avec laquelle il se juge lui-même. On doit la vérité au public. FIN D'HORACE. EXAMEN D'HORACE. C'EST EST une croyance assez générale que cette pièce pourroit passer pour la plus belle des miennes, si les derniers actes répondoient aux premiers. Tous veulent que la mort de Camille en gâte la fin, et j'en demeure d'accord; mais je ne sais si tous en savent la raison. On l'attribue communément à ce qu'on voit cette mort sur la scène ; ce qui seroit plutôt la faute de l'actrice que la mienne, parce que, quand elle voit son frère mettre l'épée à la main, la frayeur, si naturelle au sexe, lui doit faire prendre la fuite, et recevoir le coup derrière le théâtre, comme je le marque dans cette impression. D'ailleurs, si c'est une règle de ne le point ensanglanter, elle n'est pas du temps d'Aristote, qui nous apprend que, pour émouvoir puissamment, il faut de grands déplaisirs, des blessures et des morts en spectacle. Horace ne veut pas que nous y hasardions les événements trop dénaturés, comme de Médée qui tue ses enfants; mais je ne vois pas qu'il en fasse une règlė générale pour toutes sortes de morts, ni que l'emportement d'un homme passionné pour sa patrie contre une sœur qui la maudit en sa présence avec des imprécations horribles soit de même nature que la cruauté de cette mère. Sénèque l'expose aux yeux du peuple en dépit d'Horace; et, chez Sophocle, Ajax ne se cache point aux spectateurs lorsqu'il se tue. L'adoucissement que j'apporte dans le second de ces discours pour rectifier la mort de Clytemnestre ne peut être propre ici à |