DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES ANNÉE 1900 SÉANCE DU 4 JANVIER 1900 PRÉSIDENCE DE M. REYSSIÉ, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 10 h. 1/4 par M. Reyssié, président, assisté de MM. Duréault, secrétaire perpétuel; Dr Biot, secrétaire adjoint; Maritain, bibliothécaire; Lacroix, trésorier. Présents MM. Arcelin, Authelain, Battanchon, de Benoist, Dr Biot, Duhain, Duréault, Lacroix, Lenormand, Mangenot, Maritain, J. Martin, P. Martin, Reyssié, J. Virey. Excusés MM. Durand, Gaudet, Lex, Pellorce, Plassard, Mgr Rameau, Réty, Siraud, baron du Teil du Havelt. MM. Aillaud, Cazac, Duhain, Lissajoux, associés, assistent à la séance. En ouvrant cette première réunion de l'année nouvelle, M. Reyssié éprouve le besoin d'ajouter quelque chose aux remerciements qu'il a déjà formulés à ses confrères à la suite du scrutin qui l'a élu, et d'exprimer directement cette fois à son prédécesseur M. Arcelin, absent aux dernières séances, l'hommage qui lui est dû par son successeur à la présidence, notamment pour le succès du Congrès. Après avoir rappelé combien le beau travail sur l'État des études archéologiques dans le département de Saône-et-Loire depuis cinquante ans, placé par le président de l'Académie de Mâcon comme un frontispice à l'oeuvre du Congrès d'archéologie de France en 1899, a fait d'honneur à notre Compagnie par son ampleur magistrale, M. Reyssié tient à remercier personnellement M. Arcelin d'avoir bien voulu désigner comme il l'a fait la Jeunesse de Lamartine et le Cardinal de Bouillon à l'attention et par suite Annales de l'Acad. de Mácon. 1900. I aux suffrages de l'Académie de Dijon. M. Arcelin répond avec modestie que son travail, auquel fait allusion M. Reyssié, n'a aucun mérite de plus que toutes les communications présentées au Congrès par nos autres confrères, mais il est heureux du succès du Congrès de Mâcon, que la Société française d'archéologie regarde comme le mieux réussi de ceux qu'elle a organisés depuis bien des années. Ce succès a été dû surtout au zèle et au dévouement de tous ceux qui y ont prêté leur concours. L'Académie se forme alors en comité secret pour le règlement des affaires d'ordre intérieur qui doivent être traitées hors la présence des membres associés, et ceux-ci, sur l'invitation de M. le Président, qui s'en excuse, se retirent dans un salon voisin de la salle des séances. Le procès-verbal de la dernière réunion est adopté sans observations. M. Lacroix, trésorier, présente son compte de gestion pour l'année 1899. Ce compte, qui a déjà subi le contrôle détaillé du bureau réuni à la commission des finances et de la régie, est examiné article par article. Le budget de 1899 prévoyait, en balance, un chiffre de recettes et de dépenses de 10.175 fr. : les résultats de l'exercice s'élèvent en recettes à 10.973 fr. 12 et en dépenses à 10.925 fr. 22, d'où un excédent de recettes de 47 fr. 90. Le compte est approuvé tel qu'il est présenté, et il en est donné acte au trésorier pour décharge de sa gestion. Le budget de 1900 est ensuite, sur les propositions du trésorier, présenté par le bureau et la commission des finances et de la régie. Après examen et discussion des articles, il est adopté avec une prévision de recettes de 8.620 fr. 54 et une prévision de dépenses de 8.620 fr., ce qui le règle avec un excédent de recettes de o fr. 54. M. le Président ouvre le scrutin sur l'admission définitive comme membre résidant de M. Duhain, membre associé, dont la candidature avait été prise en considération à la séance ordinaire de décembre. -M. Duhain est élu par l'unanimité des suffrages exprimés, et M. le Président le déclare membre titulaire de l'Académie de Mâcon. Il est également procédé au vote sur l'admission définitive de la candidature, au titre de membre associé, de M. Pâris, notaire à Cluny, prise en considération le 7 décembre. M. Pâris est admis définitivement. M. Duréault, de concert avec M. Lacroix, présente, au titre de membre associé, la candidature du Père Rey (Pierre Rey), né à Juliénas, missionnaire apostolique, qui a passé 14 années consécutives au Japon, comme curé, à Tokio. Le P. Rey, dont la santé a été fort éprouvée par un rude et pénible apostolat, est en congé à Mâcon depuis quelques mois et pour quelques mois encore: il compte retourner au printemps dans l'Extrême-Orient d'où il pourra nous envoyer, le cas échéant, des communications intéressantes, et où nos Annales lui porteront le compte rendu du mouvement intellectuel de sa province natale. MM. de Benoist et Reyssié déclarent patronner spécialement cette candidature, qui est prise en considération. Les sujets d'ordre intérieur étant épuisés, les membres associés présents au début sont invités à rentrer en séance, et M. le Président salue de son nouveau titre, en quelques paroles cordiales, M. Duhain, qu'il invite à prendre place dans son nouveau siège. M. Duhain remercie l'Académie avec une émotion profonde d'une distinction qui, en même temps qu'elle est pour lui-même un grand honneur, lui paraît être encore, il le sent bien, un hommage indirect rendu à la mémoire du regretté M. Bouchard; c'est pourquoi, dans un élan de filiale reconnaissance, il envoie un souvenir pieux et attendri à «< celui qu'il vénérait comme un père et qui l'a conduit ici, dit-il, comme par la main ». M. Pâris est alors introduit: M. le Président lui annonce son élection et lui souhaite la bienvenue. M. Pâris remercie l'Académie d'avoir bien voulu l'accueillir et lui promet tout son dévouement; sur l'invitation de M. le Président, il prend séance parmi les associés assistants. M. le Président rend compte des visites officielles faites par le bureau, à l'occasion du nouvel an. M. le Préfet, nouvellement installé à la tête du département, a gracieusement manifesté son espoir d'assister à la séance publique projetée pour cette année, et le nouveau général, successeur du général Pendezec, a déclaré que dès qu'il en aurait reçu l'autorisation du ministre de la guerre, il serait heureux et flatté d'être associé à notre Compagnie. M. le Secrétaire perpétuel fait part de la correspondance et des lettres de remerciements adressés par les derniers associés élus, comme aussi des nombreuses cartes de visite envoyées en signe de bon et amical souvenir par beaucoup de nos confrères du dehors. Il donne la liste des livres reçus et présente, entre autres, l'ouvrage en deux volumes Une famille de finances au XVIIIe siècle, écrit par M. Adrien Delahante, dont le père fut successivement trésorier payeur général à Mâcon et à Lyon, et offert à l'Académie par son neveu, notre confrère associé, M. Adrien Delahante, de Chénas. M. le président Reyssié déclare se réserver de donner, à une prochaine séance, le compte rendu de ce livre de famille. : M. Siraud nous offre, comme chaque année à pareille époque, son nouvel Annuaire du département. Celui de 1900 est un beau volume de près de 800 pages, enrichi d'une carte de Saône-et-Loire où sont marquées notamment toutes les lignes de chemin de fer construites ou en voie de construction. Il contient, comme d'habitude et plus complets que jamais, tous les renseignements administratifs et commerciaux, et le répertoire sommaire des éphémérides locales de l'année écoulée y constitue pour l'avenir la page annuelle d'une sorte de livre de raison départemental. L'Académie remercie M. Siraud de son hommage et le félicite chaleureusement de la constance qu'il consacre à ce travail d'une importance si pratique. M. le comte de Marsy, directeur de la Société française d'archéologie, a envoyé en don, pour le médailler de l'Académie, six jetons des Congrès archéologiques de France de 1894 (La Rochelle), 1895 (Clermont-Ferrand), 1896 (Morlaix et Brest), 1897 (Nimes), 1898 (Bourges), et enfin 1899 (Mâcon). — Des remerciements empressés sont adressés à la Société française d'archéologie et à M. le comte de Marsy, son distingué directeur. Notre confrère associé M. le docteur Variot, médecin de l'hôpital Trousseau, vient de signaler à la Société d'anthropologie de Paris et à la Commission des monuments mégalithiques, deux beaux dolmens situés à Borgy, commune de Dezize (Saône-et-Loire). La table de ces dolmens est parfaitement conservée : elle est formée d'un seul bloc de calcaire pesant au moins 10.000 kilos et ayant 4 mètres de longueur; les pierres de support, formées par des dalles énormes, ont été mises à découvert par des travaux de déblaiement que dirigeait le docteur Variot. Les fouilles ont permis de découvrir, au-dessous de la table, des ossements humains, des haches en jade, des poinçons en os indiquant bien que ces dolmens sont des monuments funéraires, remontant à l'âge de pierre.-M. le Secrétaire perpétuel est invité à demander à M. le docteur Variot une note sur cette trouvaille qui, par sa situation dans notre département et par la confraternité de son inventeur, intéresse tout particulièrement notre Compagnie. Notre associé M. le docteur Morat, professeur à la Faculté de médecine de Lyon, vient d'être proclamé, par l'Institut, titulaire du prix Lacaze, pour l'ensemble de ses travaux en physiologie. L'Académie s'applaudit de voir ainsi couronner, à Paris, le mérite de notre savant confrère, dont les études et l'enseignement, à Lyon, sont depuis de |