Les caractères de la tragédie

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Académie des bibliophiles, 1870 - Acting - 254 pages
 

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Popular passages

Page 214 - Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers. Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du Dieu des morts déshonorer la couche"; Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche.
Page 118 - Va-t'en, monstre exécrable: Va, laisse-moi le soin de mon sort déplorable. Puisse le juste ciel dignement te payer, Et puisse ton supplice à jamais effrayer Tous ceux qui comme toi, par de lâches adresses, Des princes malheureux nourrissent les faiblesses, Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Et leur osent du crime aplanir le chemin! Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste!
Page v - ... réciproquement à la pitié par le terrible; vous mène par les larmes, par les sanglots, par l'incertitude, par l'espérance, par la crainte, par les surprises, et par l'horreur jusqu'à la catastrophe...
Page 198 - II parle, et dans la poudre il les fait tous rentrer. Au seul son de sa voix la mer fuit, le ciel tremble...
Page 117 - Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux. Mes crimes désormais ont comblé la mesure : Je respire à la fois l'inceste et l'imposture; Mes homicides mains, promptes à me venger, Dans le sang innocent brûlent de se plonger.
Page 87 - L'impie Achab détruit, et de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal Jézabel immolée, Sous les pieds des chevaux cette reine foulée, Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et de son corps hideux les membres déchirés...
Page 117 - Hélas ! du crime affreux dont la honte me suit Jamais mon triste cœur n'a recueilli le fruit : Jusqu'au dernier soupir de malheurs poursuivie, Je rends dans les tourmens une pénible vie.
Page 117 - Contrainte d'avouer tant de forfaits divers, Et des crimes peut-être inconnus aux enfers ! Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible? Je crois voir de ta main tomber l'urne terrible; Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau, Toi-même de ton sang devenir le bourreau. Pardonne. Un Dieu cruel a perdu ta famille; Reconnais sa vengeance aux fureurs de ta fille.
Page 133 - Je le pris tout sanglant. En baignant son visage Mes pleurs du sentiment lui rendirent l'usage ; Et, soit frayeur encore, ou pour me caresser, De ses bras innocents je me sentis presser.
Page 148 - Je n'appelle plus Rome un enclos de murailles Que ses proscriptions comblent de funérailles; Ces murs, dont le destin fut autrefois si beau. N'en sont que la prison, ou plutôt le tombeau : Mais, pour revivre ailleurs dans sa première force. Avec les faux Romains elle a fait plein divorce; Et, comme autour de moi j'ai tous ses vrais appuis, Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis.

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