Revue littéraire de l'Université d'Ottawa, Volumes 1-2

Front Cover
Juniorat du Sacre-Coeur., 1900 - French-Canadian literature

From inside the book

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 422 - On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes : il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il ya plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre, et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi.
Page 251 - Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ?rien ?- Peu de chose. - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? - Pas toujours, mais qu'importé ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Page 164 - Le lacs était usé; si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux qui, traînant la ficelle Et les morceaux du lacs qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé.
Page 362 - Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent. Il n'est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir; il se...
Page 442 - II met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir at-il eu depuis qu'il est au monde? En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Point de pain quelquefois et jamais de repos...
Page 383 - L'un élève, étonne, maîtrise, instruit: l'autre plaît, remue, touche, pénètre. Ce qu'il ya de plus beau, de plus noble et de plus impérieux dans la raison , est manié par le premier : et par l'autre , ce qu'il ya de plus flatteur et de plus délicat dans la passion.
Page 161 - Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que faucons, que réseaux. "Hélas, dirai-je, il pleut ; Mon frère at-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gîte, et le reste ?" » Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin.
Page 249 - D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien. Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables, Cancres, hères et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi? Rien d'assuré; point de franche lippée : Tout à la pointe de l'épée. Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur destin.
Page 66 - Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois.
Page 162 - L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point ; Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite : Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère ; Je le désennuîrai. Quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai ; J'étais là ; telle chose m'avint : Vous y croirez être vous-même.

Bibliographic information