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1.- La REVUE LITTÉRAIRE paraît chaque mois de l'année scolaire, excepté juillet et août.

2.-L'abonnement, payable d'avance, se prend de janvier à janvier, et l'on sert tous les numéros déjà publiés, si l'on s'abonne dans le cours de l'année.

3.-Prix d'abonnement :-Pour le Canada et les Etats-Unis $1.00 Pour les pays de l'union postale 5,50 (francs).

4.-Le numéro, pris à part; 15 cents.

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Cadieux & Derome,

Libraires, Editeurs, Importateurs
d'objets de piété, d'articles de
fantaisie, etc., etc.

1603 rue Notre-Dame, Montreal.

La maison Cadieux et Derome, renommée dans tout le Canada et aux Etats-Unis, occupe aujourd'hui le premier rang parmi les établissements de commerce de ce genre.

Un vaste local, un aménagement intelligent, un personnel choisi, des assortiments très variés, des relations incessantes avec les plus grands magasins d'Europe, un grand esprit d'initiative, tout concourt à rendre cet établissement digne de la confiance et de l'estime du public.-Demandez leur catalogue.

PROPAGATEUR DES BONS LIVRES.

La maison Cadieux et Derome possède un organe mensuel qui, chaque mois, fait connaître les nouveautés littéraires, donne des appréciations sur les ouvrages parus et fournit tous les renseignements désirables à quiconque désire se tenir au courant de la bibliographie et se former une bibliothèque composée de livres de choix.

LE PROPAGATEUR DES BONS LIVRES

CADIEUX & DEROME,

1603 rue Notre-Dame, Montreal.

I.—PARTIE THEORIQUE.

PRINCIPES DE LITTÉRATURE.

III-PARTIE.

Disposition.

La disposition ou plan consiste à distribuer avec ordre les pensées qui entrent dans une composition littéraire.

Il s'agit de reconnaître la mesure, l'importance, la valeur, la longueur des divers éléments dont se compose une œuvre, de présenter les diverses parties fournies par l'invention, d'une façon progressive, enchaînée, logique, intéressante, fructueuse.

La nécessité du plan se fonde sur ce que la disposition complète l'invention et prépare l'élocution.

En effet, elle achève l'invention qui, sans elle, reste imparfaite; chaque pensée a une valeur relative qui lui vient de la place qu'elle reçoit, des rapports qu'elle contracte avec les idées qui l'entourent. Si l'ordre est absent, les pensées ressemblent à des pierres admirablement taillées, attendant leur place et leur destination dans l'édifice.

Le plan prépare l'élocution, la soutient, la dirige, en règle le mouvement et la soumet à des lois. C'est faute de plan que l'écrivain se trouve embarrassé, semblable à un architecte, à un ouvrier qui voudrait construire avec des matériaux qui ne seraient pas classés.

Trop souvent les élèves se dispensent de tracer un plan, sous prétexte de gagner du temps ou par nonchalance d'esprit. Mais ils ne tardent pas à s'apercevoir, à mesure qu'ils écrivent, qu'ils ont fait un très regrettable calcul: hésitations, arrêts, lenteur, décousu, aridité, tous les obstacles se dressent à la fois, et ils laissent leur devoir inachevé ou le livrent en haillons.

Le trop célèbre Goethe ne cessait de signaler l'importance de la disposition: "Teut dépend du plan," répétait-il souvent.

L'étude des chefs-d'œuvre, dans toutes les littératures, donne amplement raison. On sait le mot de Racine: "Mon plan est fait, ma tragédie est finie!"

**

La disposition embrasse deux choses: l'ensemble et les détails de là des conseils généraux et des conseils particuliers; nous désignerons le travail d'ensemble sous le titre de plan et le travail des détails sous celui de développement-(que nous réservons pour le prochain numéro de la "Revue").

I.-PLAN.

Les éléments d'un plan sont : une idée mère, des idées principales, des idées secondaires.

Quand l'invention a fourni sans ordre la somme des matériaux, il faut éliminer ceux qui sont inutiles et classifier ceux qui doivent servir. Ces deux opérations se font simultanément, au

moyen de la réflexion et du raisonnement.

Comment discerner ce qui est superflu? Voici un procedé : On considère attentivement le sujet que l'on doit traiter et les idées principales qu'il suggère logiquement: "Il suffit de comparer avec ces idées principales les idées secondaires!! Si celles-ci en sont des parties, des preuves, des conséquences, il faut les conserver; sinon, il faut les rejeter: le reste appartiendra nécessairement au sujet.

Comment procéder à la classification ?-En suivant les conditions d'un bon plan.

**

Ces conditions ou qualités d'un bon plan sont l'unité du sujet et la gradation des idées.

I.

L'unité consiste à mettre en évidence et en lumière une idée dominante, laquelle est énoncée dans le titre même de la composition.

Ex. La mort (sermon de Bossuet).-La conscience (dans la Légende des siècles de V. Hugo).

L'unité veut un commencement ou début, un milieu ou corps du sujet, une fin ou conclusion, pour former ainsi un tout complet. Le début doit être pris aux entrailles mêmes du sujet, soit en expliquant le sens du texte proposé comme devoir, soit en exposant des idées analogues du passé, les antécédents des person

nages, leur caractère, le cadre où ils se meuvent, les causes des événements.... Il introduit la question, le plus souvent par un développement de l'affirmation implicite du texte, ou il donne les explications indispensables qui amènent la division du sujet, ou il indique très clairement, souvent par forme dubitative ou interrogative, la thèse qui sera soutenue, ainsi que les idées principales qui seront développées. Le milieu pose trois ou quatre idées principales autour desquelles toutes les autres se groupent, et qui formeront les trois ou quatre paragraphes de la composition. La conclusion exprime non la composition entière dans un abrégé fastidieux, mais le résultat final auquel on aboutit, c'est-à-dire la pensée la plus générale et la plus compréhensive. Il est habile de terminer par une courte citation, bien appropriée au sujet.

L'unité comprend encore la subordination des idées principales et particulières entre elles, la distinction des parties et leur proportion, tout cela constitue l'enchaînement des pensées en vue d'éclairer l'esprit, de le convaincre et de le persuader de l'idée dominante ou du fait principal. On trouvera plus loin des exemples.

II. La gradation (progression du mouvement) est la marche ininterrompue de l'idée mère vers le but à atteindre.

Vous l'obtiendrez de plusieurs manières: (a) par la mise en relief des faits caractéristiques et significatifs, en négligeant les autres. Si vous voulez émouvoir sur le sort d'un mendiant, vous parlerez de ses haillons, de sa cécité, de ses souliers troués, de son jeûne forcé....(b) par la gradation ascendante, qui distribue les idées d'après leur importance croissante: relisez la fable des Deux pigeons (page 162).

Deux grands principes dominent et régissent la disposition des matériaux de toute œuvre littéraire sérieuse : l'unité et la gradation.

La raison en est que l'âme humaine, l'âme de l'écrivain qui compose, l'âme du lecteur ou de l'auditeur réclame invariablement ces deux lois; de plus, les objets, ou, si l'on veut, les sujets que l'on traite imposent les mêmes exigences.

Prenez dix témoins, spectateurs de l'incendie de Hull-Ottawa; demandez-leur par écrit la narration descriptive de ce sinistre : tous feront le récit de l'événement, puisqu'ils ont tous vu le fléau exerçant sa race et accumulant les ruines,

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