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1.-ABONNEMENT, PAYABLE D'AVANCE :

-Pour le Canada et les Etats-Unis, $1.00.
-Pour l'étranger,

2. Le numéro, 15 cents.

3.-Adresser toute communication :

5,50 (francs)

Revue Littéraire, Juniorat du Sacré-Cœur,

OTTAWA, Canada.

La Bannière de Marie Immaculée Se publie une fois par an-Abonnement, 25 c.

SOMMAIRE DU NUMÉRO DE 1900.

PORTRAITS :-Mgr Falconio, Délégué apostolique; Mgr Duhamel, Archevêque d'Ottawa; NN. SS. Plessis, Panet, Signay, Turgeon, Baillargeon, évêques et archevêques de Québec au XIX siècle Lettre de sa Grandeur Mgr l'archevêque d'Ottawa au sujet de la Bannière. PORTRAITS:-Le R. P. C. Augier, Supérieur général des Oblats de Marie Immaculée.

Les Junioristes oblats entrés au noviciat en 1899.

Avantages spirituels accordés aux abonnés du Juniorat du Sacré-Cœur. Marie et l'enfant de Marie.

Dans une église,-Poésie.

Le Vénérable Mgr Dumoulin-Borie.

Les Gloires de l'Eglise du Canada au XIX siècle.

Les deux familles. -Discours.

Souvenir d'une fête.

A nos zélateurs et zélatrices.

Les Frères convers, O.M.I.

Cérémonie d'adieux.

Catholique et demi-Catholique.-Dialogue.

Le F. C. Beaudin, novice, O.M.I.

Au Juniorat du Sacré-Coeur.

I.-Son Excellence le Délégué apostolique.

II.-Sa Grandeur Mgr l'Archevêque d'Ottawa.

Cadran Généalogique. Explication et gravure.

N.B.-Les 6 derniers numéros de la Bannière reliés, $1.25.

I.–PARTIE THEORIQUE.

PRINCIPES DE LITTÉRATURE.

(Suite.)

§ II. LA CORRECTION.

La correction est la qualité qui rend le langage conforme aux règles de la grammaire, aux exigences de l'usage, à l'observation de la bienséance. Corriger un devoir, c'est donc ramener à la règle ce qui s'en écarte dans la composition littéraire.

* *

I.-La Grammaire.

La grammaire enseigne les règles générales et particulières concernant les mots, les propositions, les phrases, soit dans leurs éléments les plus simples comme le genre, le nombre, le sens (morphologie), soit dans leur arrangement, leur subordination, leur influence (syntaxe).

La correction est ainsi une condition du style aussi fondamentale que la propriété, puisqu'elle exige l'observation des règles de la grammaire dans ses deux parties, morphologique et syntaxique: d'où la nécessité de la savoir à fond, de la revoir souvent, de la consulter dans le doute.

2. Au point de vue littéraire qui nous occupe, la grammaire exclut :

Le barbarisme de mots ou emploi de termes inventés ou détournés de leur signification.

Ex.-Jointer (unir); inventionner (inventer); Je me sens frivole (frileux.)

Le barbarisme de phrase, ou locution prise dans un sens contraire aux règles grammaticales ou dont les termes s'excluent. Ex.-Je vous observerai que. .; -les lois du hasard (les caprices du hasard); -Jouir d'une mauvaise santé... réputation.....

Le solécisme, ou faute contre les règles de la syntaxe grammaticale.

Ex.-La maison que j'ai faite bâtir.

3. La grammaire accepte les alliances de mots, ou hardiesses de langage claires, conformes au bon goût.

(a). Ex.

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"Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre,"

(CORN. Cinna II. 1.) (b). Ex.Apprenez du moindre avocat qu'il faut paraître accablé d'affaires, froncer le sourcil, et rêver à rien très profondément..."

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1. L'usage est l'emploi ordinaire des mots, tel qu'on le rencontre dans les bons écrivains, dans les corps savants (Académies) et dans la bouche des gens de bonne société.

Il prescrit les mots classiques, le langage correct et digne, les tours de phrases communément reçus, les locutions traditionnelles, les nouveautés et les hardiesses consacrées par les hommes de goût.

2. L'usage bannit du langage littéraire :

L'archaïsme ou emploi des expressions et des tournures

qui ont un caractère d'ancienneté.

Ex. Un chacun ; céans; envier quelqu'un (lui porter envie.)

Il ne faut pas oublier qu'il est des mots qui ont perdu leur sens primitif faut-il les appeler des archaïsmes?

Ex.-Courage signifiait cœur, au XVII siècle.

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Le néologisme ou emploi de mots nouveaux et étrangers non autorisés, de tours affectés, d'images bizarres, de termes techniques.

Ex.-Educabilité; impressionisme (émotion esthétique); ticket; -les aboiements de la critique...

Mais il existe des néologismes heureux, nécessaires, universellement admis par l'usage.

Ex.-Rail; vélocipède; télégraphie; électriser; budget...

L'anachronisme ou emploi d'un mot moderne pour exprimer des choses anciennes : c'est faire usage du terme avant sa date ou à une autre date que la sienne.

Ex,-Henri IV électrisa ses soldats avant la bataille par une harangue chevaleresque,

Mais il est permi et même préférable, de se servir des termes en usage à l'époque dont on parle.

Ex. Si vous décrivez un tournoi du moyen âge, vous ferez bien d'employer les mots: castel, manoir, destrier, chapel, cotte d'armes...

3. L'usage admet les idiotismes ou locutions propres à un idiome, dont ils révèlent à la fois le cachet national et original. a). Ex.-Vous faites le difficile, Monsieur !

b). Ex.-Vous l'avez échappé belle, Madame !

c). Ex.-Vous avez beau faire l'important...

Il apprend aussi les proverbes et les locutions proverbiales, les tours plaisants et familiers, ainsi que les phrases d'usage, phrases toutes faites que l'on échange dans la conversation.

Remarque. Les idiotismes français se nomment gallicismes.

III.-La Bienséance.

1. En littérature, la bienséance est le caractère de ce qui sied bien à l'écrivain, au point de vue du fond et de la forme.

2. Elle prescrit en général le respect du lecteur et du public, une correction irréprochable dans le choix du sujet, de sa mise en œuvre, de ses développements et de ses détails.

Ex.-La plupart des romanciers et des poètes dramatiques contemporains préconisent le vice, les plaisirs mauvais, la séparation conjugale, flattent les instincts pervers et la prodigieuse malignité du cœur humain. Combien d'écrivains naturalistes et réalistes ont recours à un langage impudent, d'une exhalaison malsaine, qui recouvre des idées, des théories plus malsaines encore.

De tels écrivains violent à plaisir les bienséances, et sont irrespectueux du public et d'eux-mêmes.

Une correcte bienséance remplace par la périphrase ou circonlocution les mots communs et bas.

Ex. On ne peut retenir ses larmes, quand on voit cette princesse épancher so cœur sur de vieilles femmes qu'elle nourrissait. "Otons vitement, disait-elle, cette bonne femme de l'étable où elle est et mettons-là dans un de ces petits lits." Je me plais à répéter ces paroles malgré les oreilles délicates.." (Boss. O. F. d'Henr.) Elle place le mot vulgaire de façon à satisfaire les délicats et à rendre la pensée plus ingénieuse et plus piquante.

(a). Ex.

Le lait tombe; adieu veau, vache, cochon, couvée."

(6). Ex.-La citation précédente de Bossuet.

(LA FONT. VII. 10.)

Elle relève aussi le mot ou l'idée commune par une épithète choisie, afin de préciser, de qualifier, d'embellir.

Ex.

- Dans son sang inhumain les chiens désaltéres." (RAC. Ath. I. 1.)

La bienséance littéraire exclut le purisme ou excessive recherche de la pureté, que ne s'accommode d'aucune irrégulatité de terme ; ce qui mène au pédantisme, parade littéraire poussée jusqu'au ridicule.

Un puriste, un pédant condamnerait les phrases bibliques de Bossuet:

Ex.- - Dormez votre sommeil, grands de la terre." (Or. F, Duch. d'Or.) "Versez des larmes et des prières sur un tombeau."

On est loin du purisme aujourd'hui, c'est l'excès contraire qui s'accrédite de jour en jour.

La bienséance exclut aussi le burlesque ou extravagance de langage, les termes trop familièrs, les locutions trop populaires et triviales.

3. Elle permet les licences du langage ou irrégularités passagères, tolérées pour obtenir un heureux effet particulier.

L'on distingue : les licences poétiques, exceptions grammaticales pour les besoins du vers.

Ex.-Encor: encore; je le veux voir: je veux le voir, etc...

Les licences oratoires ou hardiesses de langage dans les moumouvements de l'éloquence et de ia passion.

Les licences badines ou singularités d'expression pour égayer un sujet léger.

Ex. Pas n'est besoin que... M'est avis que... etc.

III.-L'Elégance.

1. Déf.-L'élégance est une distinction de style et de langage qui, sans affectation ni recherche, résulte de la justesse (propriété et correction) et de l'agrément.

L'agrément, comme nous allons l'indiquer, naît des figures et de l'harmonie.

2. Règles. Etablissons quelques règles générales de l'art d'écrire avec élégance.

I. L'usage fréquent du substantif et de l'adjectif :-donc rejet des tours vagues, des expressious de surcharge, d'un trop grand nombre de pronoms, de conjonctions, de participes, d'adverbes.

Ex.-(a). Ceci, cela étant bien compris: -Cette vérité bien comprise.

Ex.-(b). Lorsqu'un discours est bien ordonné, que les pensées en sont bien enchaînées, que le style est simple et naturel, on le retient aisément : -L'ordre

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