Elevant jufqu'au Ciel fon vol ambitieux, 60 Entretient dans fes vers commerce avec les Dieux. Aux Athletes dans Pise, elle ouvre la barriere, Chante un Vainqueur poudreux au bout de la carriere, REMARQUES. 2 , * Pindare. Si d'une fiction d'un long difcours tu causes, la grace Mais avec fon fredon, or la Lyre cornué Voiés la Remarque fur le Vers 81. de ce Chant. Il en eft parmi nous de l'Ode comme de l'E. légie. Le prix eft encore à donner, & nous n'avons rien de * Horace. * fupérieur à Malherbe, Anacréon, VERS 61. Aux Athletes dans Pife, elle owvre la barriere. ] PISE en Elide, où l'on celebroit les Jeux Olympiques. DES P. 45 ouvrage, Mene Achille fanglant aux bords du Simoïs, Loin ces Rimeurs craintifs, dont l'esprit phlegmatique, Garde dans fes fureurs un ordre didactique : 75 Qui chantant d'un Heros les progrés éclatans Maigres Historiens, fuivront l'ordre des temps. REMARQUES. IMIT. Vers 69. Qui mollement refifte, & par un doux caprice.] HORACE,Ode XII. Liv. II. DESP. Nôtre Auteur imite, dans ce Vers & le fuivant, les trois premiers de cette Strophe. Dum fragrantia detorquet ad ofcula Cette Ode d'Horace eft une de & voici comment il s'eft imagi- Heureux momens pour toi! quand détournant la tête M. de La Motte n'avoit garde VERS 78. Pour prendre Dole,&c.] L'Ifle & Courtray furent pris en 1667. & Dole en 1668, Et que leur vers exact, ainfi que Mezeray, REMARQUES. VERS 79. ainsi que Mexeray. ] FRANÇOIS Eudes, qui fe fit appeller Mexeray, du nom d'un Hameau, fitué dans la Paroifle de Ry, lieu de fa naiffance & Village en Baffe Normandie entre Argentan & Falaife, fut choisi pour Secretaire de l'Académie Françoife, après la mort de Conrart. Il êtoit né en 1610. Il s'adonna dans fa jeunefle à la Poefie, qu'il abandonna par le confeil du célèbre Des Tveteaux fon Protecteur, pour fe livrer à l'étude de l'Hiftoire & de la Politique. Comme il êtoit extrêmement laborieux, il a beaucoup écrit. Outre fes Ouvrages connus, on fait qu'il a fait quantité de Satires Politiques, & l'on ne doute point que celles qui portent le nom de Sandricourt, ne foient de lui. Le Livre le mieux fait, qui foit forti de fa plume, eft fon Hiftoire de l'Origine des François ; & celui qui lui donne le premier rang parmi les Hiftoriens de la Monarchie, eft fon Abregé Chronologique de 'Hifloire de France, dont la première Edition eft de Paris 1668. en trois Volumes in-4°. M. Col. bert ne fut pas content que l'Auteur eut parlé trop librement fur certaines matières. Celui-ci fit dans la feconde Edition quelques changemens, lefquels ne fatisfirent point le Miniftre, qui lui retrancha les quatre mille li vres de Penfion qu'il avoit comme Hiftoriographe du Roi. Généralement parlant la grande Hilloire de Mexeray, ne vaut pas grand' chofe; & fon Abregé Chronologique eft très-imparfait. Il eft rempli de fautes contre la Chronologie. Le Stile eft énergique, mais il eft dur, fouvent barbare, quelquefois même trèsbas. Ce qui fait le prix de ce Livre, c'eft que les Faits y font rangés dans un ordre clair & net; que les caractères y font peints le plus fouvent d'un feul trait, & que les Réflexions, dont il eft enrichi, font vives, faillantes, neuves, hardies, contenant en deux mots les inftructions les plus folides. Mezeray mourut le ro. Juillet 1683. VERS 82. On dit à ce propos,&c.] A la Remarque du Commentateur fur l'Origine du Sonnet, je fubftitue ce que La Frefnaie-V aulin en dit Art Poet. Liv. I. M. Broffette, qui le cite n'a fait en quelque forte que l'extraire. Il cite encore le Chap. VIII. du Liv. I. du Recueil de l'Origine de la Langue & Poefie Françoise Ryme & Roman &c. par le Préfident Fauchet) à Paris in 4°. 1581. chés Mamert Pation ; le Traité du Sonnet de Colletet, & les Obfervations de Ménage fur MALHERE. des Trobadours Fut la Rime trouvée en chantant leurs amours à Voulant pouffer à bout tous les Rimeurs François, REMARQUES. Et quand leurs vers rimez ils mirent en eftime Ils fonnoient, ils chantoient, ils balloient fous leur Rime, * La Poëfie Ces Trouverres alloient par toutes les Provinces L'eut chanté d'une mode alors inufitée, Puis Ronfard reprenant du Sonnet la mesure Desportes d'Apolon ayant l'ame remplie, * Melin de SaintGelais. * Peuteftre, fon.. $5 Voulut, qu'en deux Quatrains de mefure pareille, La Rime avec deux fons frappaft huit fois l'oreille, Et qu'enfuite, fix vers artiftement rangez Fuffent en deux Tercets par le fens partagez. Sur tout de ce Poëme il bannit la licence: 90 Lui-mefme en mefura le nombre & la cadence : Defendit qu'un vers foible y puft jamais entrer, Ni qu'un mot desja mis osast s'y remontrer. Du refte il l'enrichit d'une beauté fuprême. Un Sonnet fans defauts vaut seul un long Poëme. 95 Mais en vain mille Autheurs y penfent arriver; Et cet heureux Phénix eft encore à trouver. A peine dans Gombaut, Maynard, & Malleville, En peut-on admirer deux ou trois entre mille. REMARQUES. VERS 97. & 98. A peine dans Gombaut, Maynard, & Malleville, En peut-on admirer deux ou trois entre mille.] Trois Académiciens célèbres, Parmi le grand nombre plus qu'un peu de cendre, &c. terre & fur l'Onde, & l'Olympe vermeil, &c. ces trois Poëtes. Sur Gombaud, voïés Chant IV. Vers 48. Le Grand Montmorenci n'est Et cet autre : Cette race de Mars, &c. Mais il donnoit le prix à celui que Malleville fit pour la l'Edition. Le filence regnoit fur la L'air devenoit ferein, La plupart des Poëtes de ce tems-là composèrent des Sonnets fur le même fujet; mais Malleville eut l'avantage fur les autres, au jugement des plus habiles Connoiffeurs. Voïés la Differtation de Ménage fur les Sonnets pour la Belle Matineufe. BROSS. On fent bien qu'il ne faut pas prendre à la rigueur ce que no tre Auteur dit ici des Sonnets de François Maynard, Fils d'un Confeiller au Parlement de Touloufe, & Préfident au Préfidial d'Aurillac, vint jeune à la Cour, où la Reine Marguerite le fit fon Secretaire. Il fut ami de Despor tes, qui le forma d'abord à la Poelie. Il s'attacha dans la fuite à Malherbe, & profita beaucoup des leçons d'un fi grand La |