Isabelle de Charrière (Belle de Zuylen): de la correspondance au Roman épistolaire ; études reúnies

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Yvette Yvonne Marie Went-Daoust
Rodopi, 1995 - Law - 140 pages
L'oeuvre de Belle de Zuylen/Isabelle de Charrière fait une place importante à l'épistolaire: de la lettre authentique à la lettre de fiction.
Les collaborateurs à ce numéro du CRIN explorent ces deux champs privilégiés de la création d'une écrivaine, trop longtemps négligée de la critique littéraire. La première partie du recueil, la plus considérable, est largement consacrée à la correspondance privée, tandis que la deuxième s'oriente vers le roman. Les articles proposés font, entre autres, apparaître la permanence des idées, des sentiments, des goûts, du ton de l'auteur. Ainsi Mme de Charrière n'a perdu ni la curiosité intellectuelle, ni l'indépendance de l'esprit et du comportement qui caractérisaient Belle de Zuylen.

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Contents

Yvette WentDaoust
4
Cecil P Courtney ԵՐ
15
JeanDaniel Candaux
23
Raymond Trousson
29
Paul Smith
49
Madeleine van StrienChardonneau
65
Paul Pelckmans
81
Isabelle Vissière 55
95
Sjef Houppermans
105
Yvette WentDaoust
117
Wardy Poelstra
127
Copyright

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Popular passages

Page 35 - Dites-nous , célèbre Arouet, combien vous avez sacrifié de beautés mâles et fortes à notre fausse délicatesse! et combien l'esprit de la galanterie , si fertile en petites choses , vous en a coûté de grandes ! C'est ainsi que la dissolution des mœurs , suite nécessaire du luxe, entraîne à son tour la corruption du goût.
Page 103 - Un homme beaucoup plus jeune qu'elle, d'un esprit très médiocre, mais d'une belle figure, lui avait inspiré un goût très vif. Je n'ai jamais su tous les détails de cette passion, mais ce qu'elle m'en a dit et ce qui...
Page 62 - Un homme paraît grossier, lourd, stupide; il ne sait pas parler, ni raconter ce qu'il vient de voir: s'il se met à écrire, c'est le modèle des bons contes; il fait parler les animaux, les arbres, les pierres, tout ce qui ne parle point: ce n'est que légèreté, qu'élégance, que beau naturel, et que délicatesse dans ses ouvrages.
Page 53 - Un Lièvre en son gîte songeait (Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe ?) ; Dans un profond ennui ce Lièvre se plongeait : Cet animal est triste, et la crainte le ronge.
Page 70 - Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Page 41 - Mais ce n'est pas pour le plaisir seul que je m'occupe de ces vérités, je trouve que dès qu'on s'applique à quelque chose, il est honteux de négliger la connaissance de la nature. L'arrangement que Dieu a mis dans l'univers est trop beau pour que je veuille l'ignorer, je voudrais comme Zadig " savoir de la physique ce que l'on en sait de mon temps, et pour cela il faut les mathématiques ; 61 . La même plume : le texte dont parle Belle n'a jamais paru et n'a pas été retrouvé.
Page 33 - ... horrible. Qu'est-ce que la vie ! il ya quelques années que j'aurais marché au travers d'un brasier pour posséder Agnès à Lausanne ! Enfin vous me consolerez, vous me ferez la grâce de m'écrire et je vous serai certainement fidèle. Je me fais du bien ici, ce vénérable et prodigieux vieillard " écoute mes misères, s'entretient de mes petites peines, comme une bonne mère ; aussi, je le trouve grand dans ces moments-là, comme Mme de Sévigné trouvait Louis XIV un héros, après qu'il...
Page 36 - Denis ne peut souffrir votre Sauveur. J'ai toujours cru que Voltaire et Rousseau étaient jaloux de Jésus-Christ, désespérant de faire une si longue sensation et d'étendre leur influence sur autant de lieux et de siècles
Page 111 - Prise, qui depuis un moment avait la tète penchée sur son assiette et ses deux mains devant ses yeux, s'est glissée le long d'un tabouret qui était à moitié sous la table entre elle et son père, et sur lequel il avait les deux jambes, et s'est trouvée à genoux auprès de lui, les mains de son père dans les siennes, son visage collé dessus, ses yeux les mouillant de larmes, et sa bouche les marquant de baisers : nous l'entendions sangloter doucement.
Page 41 - Voltaire ; elle avait même écrit un conte : le Noble, dans la manière de Candide ; elle faisait, comme les grandes dames françaises du temps, de l'astronomie, du clavecin et de la géométrie : « Une heure ou deux de mathématiques me rendent l'esprit libre et le cœur plus gai ; il me semble que je dors et mange mieux quand j'ai vu des vérités évidentes et indiscutables...