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pressant un peu trop le traducteur français de Bacon, homme tout-àfait moderne, il s'en est consolé par le passage suivant : « Tous les

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philosophes ont admiré la nécessité de je ne sais quel fluide indéfi« nissable qu'ils ont appelé de différents noms, tels que matière subtile, « agent universel, esprit, chair, véhicule, fluide électrique, fluide magnétique, DIEU, etc. » ( Cité dans le précis de la philosophie de Bacon, tom. II, p. 242.).

IX.

(Page 316. A fait son dieu de Bacon.)

Cependant il y a eu des opposants. On sait que Hume a mis Bacon au-dessous de Galilée, ce qui n'est pas un grand effort de justice. Hant l'a loué avec une économie remarquable. Il ne trouve pas d'épithète plus brillante que celle d'ingénieux (sinnreich ). Hants Critik der rein. Vern. Leipzig, 1779, in-8° Vorr. S. 12-13), et Condorcet a dit nettement que Bacon n'avait pas le génie des sciences, et que ses méthodes de découvrir la vérité, dont il ne donne point l'exemple, ne changèrent nullement la marche des sciences. (Esquisse, etc., in-8°, p. 229.)

X.

(Page 317. Qu'il avait, contre sa seule expérience, cent mille raisons pour ne pas croire en Dieu.)

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Précis de la philosophie, etc., vol. cité, pag. 177. Au reste, ce même siècle qui décernait à Baçon des honneurs non mérités, n'a pas manqué de lui refuser ceux qui lui étaient dus légitimement, e' cela pour le punir de ces restes vénérables de la foi antique qui étaient demeurés en l'air dans sa tête, et qui ont fourni la matière d'un très bon livre. C'était la mode, par exemple, et je ne crois pas qu'elle ait passé encore, de préférer les Essais de Montaigne à ceux de Bacon, qui contiennent plus de véritable science solide, pratique et positive, qu'on n'en peut trouver, je crois, dans aucun livre de ce genre.

XI.

(Page 319. Il lui à manqué de n'avoir pu s'élever au-dessus des préjugés nationaux.)

Felicior quidem, si ut vim religionis, ita etiam illius castitatem intellexisset. (Christoph. Stay. præf. in Benedicti fratris philos. recent. vers. trad. Romæ, Palearini, 1755, in-8°, tom. I, pag. 29.)

XII.

(Page 327. Les difficultés qui doivent enfin le rendre inutile.)

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En partant du principe connu, que les vitesses sont aux deux extrémités d'un levier réciproquement comme les poids des deux puissances et les longueurs des bras directement comme ces mêmes vitesses, Fergusson s'est amusé à calculer que si, au moment où Archimède prononça son mot célèbre : Donnez-moi un point d'appui et j'ébranlerai l'univers, Dieu l'avait pris au mot en lui fournissant, avec ce point d'appui douné à trois mille lieues du centre de la terre, des matériaux d'une force suffisante, et un contre-poids de deux cents livres, il aurait fallu à ce grand géomètre un levier de douze cents milliards de cent milliards, ou douze quadrillions de mille, et une vitesse à l'extrémité du long bras égale à celle d'un boulet de canou, pour élever la terre d'un pouce en vingt-sept centaines de milliards, ou vingt-sept trillions d'années. (Fergusson's astronomy explained. London, 1803. in-8°, chap. VII, pag. 83.)

N. B. L'expression numérique du second de ces nombres exige quatorze chiffres, et celle du premier vingt-sept.

XIII.

(Page. 330. Ont nié franchement la création.)

Les uns ont donné au commencement du monde, tel que nous le décrit Moïse, le nom de reformation d'autres ont confessé avec candeur, qu'ils ne se formaient l'idée d'aucun commencement, et cette philosophie n'est pas morte à beaucoup près. Cependant ne désespérons de rien, les armoiries d'une ville célèbre ont prophétisé comme Caïphe sans savoir ce qu'elles disaient : POST TENEBRAS LUX.

XIV.

(Page. 334. Là Thésée est assis et le sera toujours.)

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(Page. 334. Ce fleuve qu'on ne passe qu'une fois.)'

Irremeabilis unda.

(Ibid., 425.)

XVI.

(Page. 334. Ce tonneau des Danaïdes toujours rempli et toujours

vide.)

Assiduæ repetunt quas perdunt Belides undas.

(Ovid., Met. IV, 462.)

XVII.

(Page. 334. Toujours renaissant sous le bec du vautour qui le

dévore toujours.)

Immortale jecur tundens, fecundaque pœnis

Viscera ; nec requies fibris datur ulla renatis.

(Virg., ibid., 598, 600.)

XVIII.

(Page. 335. Ce Tantale toujours prêt à boire cette eau, à saisir ces

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344

NOTES DU CINQUIÈME ENTRETIEN.

XIX.

(Page. 335. Cette pierre de Sysiphe toujours remontée ou pour.

suivie.)

Aut petis aut urges ruiturum, Sysiphe, saxum.

XX.

(Ibid., 459.)

(Page. 335. Ce cercle, symbole éternel de l'éternité, décrit

roue d'Ixion.)

Volvitur Ixion, et se sequiturque fugitque

Perpetuas patitur pœnas.

(Ibid., 460, 466.)

par la

SIXIÈME ENTRETIEN.

LE SÉNATEUR.

Je vous ai cédé expressément la parole, mon cher ami: ainsi, c'est à vous de com

mencer.

LE COMTE.

Je ne la saisis point, parce que vous me l'a bandonnez, car ce serait une raison pour moi de la refuser; mais c'est uniquement pour ne pas laisser de lacune dans nos entretiens. Permettez-moi donc d'ajouter quelques réflexions à celles que je vous présentai hier sur un objet bien intéressant: c'est précisément à la guerre que je dois ces idées ; mais que notre cher sénateur ne s'effraie point, il peut être sûr que je n'ai nulle envie de m'avancer sur ses brisées.

Il n'y a rien de si commun que ces discours:

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