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« pouvant être que l'intelligence de l'intelligence.

Καὶ ἐστιν ἡ « vónors vónoews vónors.-Le comprenant et le compris ne sont qu'un. «<- Οὐχ ̓ ἑτέρον οιῷ ὄντος τοῦ νοουμένου καὶ τοῦ νοῦ « etc. » Je ne serais pas éloigné de croire que ce chapitre de la Métaphysique d'Aristote se présentait au moins d'une manière vague à l'esprit de l'interlocuteur, lorsqu'il réfutait le préjugé vulgaire qui range si injustement Aristote parmi les défenseurs d'un système non moins faux que vil et dangereux.

(Note de l'Editeur.)

XXXVIII.

(Page 141. La vérité, dit-il, est une équation entre l'affirmation et son objet.)

Je trouve en effet cette définition dans saint Thomas, sous une forme un peu moins laconique. Veritas intellectús est adæquatio intellectus et rei secundùm quod intellectus dicit esse quod est, vel non esse quod non est. (Adv. gent. Lib. I, cap. XLIX, no 1.) — Illud quod intellectus intelligendo dicit et cognoscit (car il ne peut connaître et juger sans DIRE) oportet esse rei æquatum, scilicet ut ita in re sit, sicut intellectus dicit. Ibid.

XXXIX.

(Page 141. Entre la chose comprise et l'opération qui comprend.) Illud verum est de eo quod intellectus dicit, non operatione quá id dicit. Ibid.

XL.

(Page 141. Entre la chose comprise et l'opération qui comprend.)

Intellectus possibilis ( sive activus) est aliqua pars hominis, et est dignissimum et formalissimum in ipso. Ergo ab eo speciem sortitur et non ab intellectu passivo. — Intellectus possibilis probatur non esse actus corporis alicujus, propter hoc quòd est cognoscitivus omnium forma

rum sensibilium in universali. Nulla igitur virtus cujus operatio se extendere potest ad universalia omnia formarum sensibilium, potest esse actus alicujus corporis. S. Thom., ibid., lib. II, cap, LX, no 3-4. Scientia non est in intellectu passivo, sed in intellectu possibili. Ibid. n® 8. Intellectus possibilis... perficitur per species intelligibiles à phantasmatibus abstractas. Ibid., no 15. Sensus non est cognoscitivus nisi singularium........ per species individuales receptas in organis corporalibus: intellectus autem est cognoscitivus universalium. Ibid., lib. II, cap. LXVII, no 2. Sensus non cognoscit incorporalia, nec se ipsum, nec suam operationem; visus enim non videt se ipsum, nec videt se videre. Ibid., no 3-4.

Ce petit nombre de citations suffit, je pense, pour justifier les assertions de l'interlocuteur au sujet de S. Thomas. On peut y lire en passant la condamnation de Condillac, si ridicule avec ses sensations transformées, si obstinément brouillé avec la vérité, que lorsqu'il la rencontre par hasard, il s'écrie: Ce n'est pas elle.

XLI.

(Note de l'Editeur.)

(Page 153. C'est un devoir sacré pour nous d'y concourir de toutes nos forces.)

Quoique l'esprit général du passage indiqué soit rendu, il vaut la peine d'être cité en original, vu surtout l'extrême rareté du livre dont il est tiré.

Velim autem ut (unusquisque ) ita per se sentiat quem fructum non modò res litteraria, sed etiam res christiana ex his nostris lucubrationibus perceptura sit, ut nostrá admonitione non indigeat ; et tametsi quid commodi imprimis religioni attulerimus nondum cuique fortassis illico apparebit, tamen veniet tempus quum non ita obscurum erit. Equidem singulare cœlestis Numinis beneficium esse arbitror quòd omnes omnium gentium linguæ quæ ante hos ducentos annos maximá ignorantià tegebantur, aut patefactæ sunt bonorum virorum industriá aut adhuc producuntur. Nam si destinationem æternæ majestatis et in futurum tempus consilia divinæ mentis ratio investigare non potest, tamen exstant jam

multa Providentice istius argumenta ex quibus majus aliquid agitari sentiamus, quod votis expetere pium sanctumque est : pro virili autem manus præbere, et vel minimam materiam comportare unicè gloriosum.

(Theoph. Sigib. Bayeri, Museum sinicum; in-8°, Petropoli, 1730, tom. II, præf., pag. 145—144.)

TROISIÈME ENTRETIEN.

LE SÉNATEUR.

C'est moi, mon cher comte, qui commencerai aujourd'hui la conversation en vous proposant une difficulté, l'Evangile à la main ; ceci est sérieux, comme vous voyez. Lorsque les disciples de l'Homme-Dieu lui demandérent si l'aveugle-né qui se trouvait sur son chemin était dans cet état pour ses propres crimes ou pour ceux de ses parents, le divin Maître leur répondit: Ce n'est pas qu'il ait péché ni ceux qui l'ont mis au monde ( c'està-dire, ce n'est pas que ses parents ou lui aient commis quelque crime, dont son état soit la suite immédiate); mais c'est afin que la puissance de Dieu éclate en lui. Le P. de Ligni, dont vous connaissez sans doute l'excellent ouvrage, a vu dans la réponse que je

viens de vous citer une preuve que toutes les maladies ne sont pas la suite d'un crime: comment entendez-vous ce texte, s'il vous plaît?

LE COMTE.

De la manière la plus naturelle. Premièrement, je vous prie d'observer que les disciples se tenaient sûrs de l'une ou l'autre de ces deux propositions: Que l'aveugle-né portait la peine de ses propres fautes, ou de celles de ses pères; ce qui s'accorde merveilleusement avec les idées que je vous ai exposées sur ce point. J'observe en second lieu que la réponse divine ne présente que l'idée d'une simple exception qui confirme la loi au lieu de l'ébranler. Je comprends à merveille que cette cécité pouvait n'avoir d'autre cause que celle de la manifestation solennelle d'une puissance qui venait changer le monde. Le célèbre Bonnet, de Genève, a tiré du miracle opéré sur l'aveugle-né le sujet d'un chapitre intéressant de son livre sur la Vérité de la Religion chrétienne, parce qu'en effet on trouverait difficilement dans toute l'histoire, je dis même dans toute l'histoire sainte, quelque fait où la vérité soit re

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