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parties d'une cloche ou d'une sonnette? Pourquoi sonnez-vous avant d'entrer dans une maison? Avec quoi ouvre-t-on la porte? Qui est-ce qui l'ouvre? Qu'est-ce que vous demandez au domestique ou à la bonne avant d'entrer dans la maison? Quelles sont les réponses des domestiques? Que donnez-vous au domestique, quand il vous dit que monsieur et madame ne sont pas à la maison? Que faut-il dire au domestique pour qu'il annonce votre visite à son maître? Quel accueil fait-on à un de ses amis? Comment dit-on en lui serrant la main? Est-ce qu'on fait aussi bon accueil à une personne étrangère qui vous fait une visite? Que dit-on à un étranger en le saluant?

(Fortsetung s. S. 131.)

57. Leçon.

Lecture.

Guillaume Tell.

C'était au commencement du quatorzième siècle. Les Suisses, montagnards pauvres et paisibles, étaient alors soumis1 à l'autorité de l'empereur d'Allemagne. Mais le gouverneur que l'empereur leur avait donné, était un homme farouche, dur, qui abusait de son pouvoir. Il s'appelait Gessler. Un jour il imagina, pour outrager le peuple, de faire planter sur la place publique du village d'Altorf une longue perche au haut de laquelle on mit un chapeau. Puis il fit annoncer que tous ceux qui passeraient par là, devraient faire leur révérence au chapeau sous peine d'être emprisonnés, et il plaça deux gardes auprès pour se saisir des gens qui refuseraient de s'incliner devant ce chapeau.

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Quelques instants après, un digne et honnête citoyen, l'archer Guillaume Tell, passe avec son petit garçon sur la place tout. en causant avec l'enfant et n'aperçoit ni la perche ni les archers. Regarde, père, dit le petit Walter, ce chapeau perché là-haut! Guillaume Tell. Qu'est-ce que cela nous fait, enfant? Continuons notre chemin! Et il veut s'éloigner. Mais un garde s'avance, la hallebarde à la main: Halte-là! Au nom de l'empereur, je vous arrête.

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G. Tell. Pourquoi donc? Que mes voulez-vous?

1. Part. p. v. soumettre. 2. P. d. v. mettre. 3. P. d. v. faire (lassen). 4. Condit. v. devoir (= sollten). 5. P. d. v. placer. 6. Prés. v. apercevoir. 7. P. d. v. dire. 8. von mir. 9. Prés. v. vouloir.

Le Garde. Vous avez désobéi au gouverneur, vous n'avez pas salué le chapeau. Suivez 1o-moi!

G. Tell. Mon ami, laissez-moi passer!

Le Garde. Non, en prison, en prison!

Le petit Walter pousse des cris: „On veut9 mener mon père en prison. Au secours, braves gens!" braves gens!" Aux cris de l'enfant, quelques personnes accourent11, et tout d'abord le vénérable curé d'Altorf, toujours prêt à venir en aide à qui12 l'implore.

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Le curé (s'adressant au garde). Pourquoi mets 13-tu la main sur cet homme?

Le Garde. C'est un ennemi de l'empereur, un traître.
Le Curé. Mon ami, tu te trompes. Guillaume Tell est

un homme d'honneur, un brave citoyen.

D'autres personnes arrivent aussi et prennent 14 la défense de Guillaume Tell. Les gardes n'écoutent rien. Les gardes n'écoutent rien. Les paysans, irrités de cette brutalité, commencent à les menacer, et ils vont15 arracher de leurs mains Guillaume Tell, quand un cri s'élève16: Voici le gouverneur!

En effet c'est Gessler qui arrive à cheval, accompagné de quelques seigneurs, d'écuyers et de valets armés.

Place, place au gouverneur!

Gessler. Qu'y a-t-il? Pourquoi ce rassemblement, ce bruit? Le Garde. Très puissant seigneur, j'étais en sentinelle auprès de ton chapeau. J'ai saisi cet homme qui ne voulait pas le saluer selon tes ordres et je le menais en prison.

Gessler (après un moment de silence). Tell, on dit que tu es un maître archer, on dit que tu touches le but à chaque coup.

L'enfant. C'est vrai, monseigneur, mon père abat17 une pomme à cent pas.

Gessler. Cet enfant est ton fils, Tell?

G. Tell. Oui, monseigneur.

Gessler. En as-tu plusieurs?

G. Tell. Deux, monseigneur.

Gessler. Et lequel aimes-tu le mieux?

G. Tell. Monseigneur, tous deux me sont également chers. Gessler. Eh bien! Tell, puisque tu abats17 une pomme à cent pas, je veux que tu me donnes une preuve de ton adresse. Prends 19 ton arbalète; on placera une pomme sur la tête de ton

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jedermann, der . . . aller; hier sind im 18. Prés. v. vouloir.

10. Impér. v. suivre. 11. Prés. v. accourir. 12. = 13. Prés. v. mettre. 14. Prés. v. prendre. 15. Prés. v. Begriff zu... 16. Gramm. [262]a. 17. Prés. v. abattre. 19. Impér. v. prendre.

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enfant et tu l'abattras 20! Mais par exemple, vise juste et frappe-la du premier coup! Si tu la manques, il t'en coûtera la vie.

G. Tell. Monseigneur, quelle chose affreuse Vous me commandez ! Moi, viser sur la tête de mon enfant? ... Non, non, mon bon seigneur. Une pareille idée n'a pu 22 vous venir à l'esprit; que le bon Dieu vous en garde! Vous ne pouvez 23 pas exiger cela d'un père.

Gessler. Je te répète 24 que tu abattras la pomme sur la tête de l'enfant; je le veux 18

G. Tell. Moi, de ma main lancer une flèche sur la tête chérie de mon enfant? Non, plutôt mourir!

Gessler. Tu tireras ou tu mourras 25 et ton fils avec toi. G. Tell. Devenir le meurtrier de mon propre fils! Seigneur, vous n'avez pas d'enfant, vous ne savez pas ce qui se passe dans le cœur d'un père.

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Ici plusieurs des assistants, émus 27 et effrayés de ce qu'ils entendent, intercèdent 28 pour obtenir que le tyran renonce à cet ordre barbare. Assez, lui dit 29-on, assez! Il est inhumain de se jouer ainsi de l'angoisse de ce pauvre homme. Non, non, répond-il, et allant lui-même cueillir une pomme dans le verger le plus proche: „Voici la pomme, écartez-vous, faites 30 place! je ui donne quatre-vingts pas, ni plus ni moins.“

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A ce moment arrive le grand-père de l'enfant, vieillard à cheveux blancs, vénéré dans tout le pays; il se jette aux genoux du gouverneur. Celui-ci le repousse rudement; alors le petit Walter aide son grand-père à se relever et lui dit à haute voix: ,,Grand-père, ne te mets 32 pas à genoux devant ce méchant homme: dis 33-moi seulement où je dois me placer, je n'ai pas peur, moi. Mon père attrape un oiseau au vol, il ne percera pas le cœur de son enfant." Un murmure de sympathie et d'attendrissement circule dans toute l'assemblée, quand on entend ces paroles confiantes et naïves de l'enfant.

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Mais voici un autre vieillard qui s'avance vers Gessler; celui-là ne vient 35 pas se jeter à ses pieds, il lui parle le front haut, et levant un doigt vers le ciel: Songez, songez, lui dit-il gravement, qu'il y a un Dieu là-haut à qui vous rendrez compte de vos actes. Le misérable a perdu tout respect et tout

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20. Fut. v. abattre. 21. Gramm. [381]a. 22. Part. p. v. pouvoir. 23. Prés. v. pouvoir. 24. Prés. v. répéter. 25. Fut. v. mourir. 26. Prés. v. savoir. 27. Part. p. v. émouvoir. 28. Prés. v. intercéder. 29. Prés. v. dire. 30. Impér. v. faire. 31. Prés. v. jeter. 32. Impér. v. mettre (hier werfen). 33. Impér. v. dire. 34. Prés. v. devoir. 35. Prés. v. venir.

sentiment; sans même répondre au curé, il montre à ses gardes l'enfant et leur dit: Liez-le à ce tilleul!

Le petit Walter. Me lier, non! je ne veux 36 pas être lié, je resterai tranquille comme un petit agneau, je retiendrai 37 mon haleine, mais si vous me liez, je me débattrai.

Un Garde. On te bandera seulement les yeux, mon petit.

Le petit Walter. Pourquoi donc? Pensez-vous que j'aie 38 peur d'une flèche lancée par la main de mon père? Je ne bougerai pas, je ne remuerai pas les yeux. Allons, père, montre-lui comme tu sais 39 tirer. En dépit de ce méchant homme, tire sur la pomme et atteins 40-la! Puis ce brave enfant va 41 se placer au pied du tilleul; on pose la pomme sur sa tête, il croise les bras et crie à son père de tirer.

Gessler. A l'œuvre, Tell, allons, dépêchons-nous!

Tell tend son arbalète et y pose la flèche, mais au moment de tirer: Non, s'écrie-t-il en laissant tomber l'arbalète, ce n'est pas possible, les objets tourbillonnent autour de moi. Seigneur, épargnez-moi ce coup, voici mon cœur, dites 42 à vos valets de me tuer!

'Gessler. Non, moi, je ne veux 43 pas de ta vie, je veux que tu tires.

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Tantôt Tell, pâle et tremblant, lève11 ses yeux suppliants vers le ciel, tantôt il les tourne pleins d'une sombre 45 colère sur le gouverneur. Tout à coup il prend 46 dans son carquois une seconde flèche et la cache sous ses habits, puis il rassemble toutes ses forces et s'apprête à tirer.

Les femmes poussent des cris d'épouvante, les paysans se consultent par quelques signes: „Laisserons-nous accomplir ce crime sous nos yeux?" demandent les plus jeunes et les plus ardents; mais ceux qui ont plus d'expérience leur montrent les lances et les hallebardes dont le gouverneur est entouré; que peuvent-ils faire, eux qui n'ont pas d'armes ?

Cependant voici un grand tumulte auprès du gouverneur. C'est son neveu, un jeune seigneur, qui s'avance vers lui et lui reproche très vivement son inhumanité. Gessler s'irrite et menace de punir l'insolent: tout le peuple les regarde et se demande comment va 18 finir leur querelle, quand un grand cri retentit: „La pomme est tombée!" Gessler étonné s'avance, furieux de

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=

36. Prés. v. vouloir. 37. Fut. v. retenir. 38. Gramm. [349] c. 39. Prés. v. savoir (können). 40. Impér. v. atteindre. 41. Prés. v. aller (va se placer geht und stellt sich). 42. Impér. v. dire (hier befehlen). 43. Prés. v. vouloir. 44. Prés. v. lever. 45. Gramm. [87]a. 46. Prés. v. prendre. 47. Prés. v. pouvoir. 48. Prés. v. aller (hier va finir

finira).

n'avoir pas vu le spectacle dont 49 il voulait se repaître: „Comment! il a tiré, le démon!" En effet, pendant que tout le monde avait les yeux tournés sur le gouverneur, Tell, dans un suprême effort, avait lancé la flèche. Le curé pousse un cri de délivrance: ,,L'enfant vit 501" et il lève ses mains jointes 51 vers le ciel; Walter accourt 52 avec la pomme percée d'une flèche: „Père, voici la pomme! Je savais 5 bien, moi, que tu ne ferais 54 pas de mal à ton enfant." Mais l'émotion du pauvre père est si vive qu'il est sur le point de s'évanouir. Il presse avec tendresse l'enfant sur son cœur et rend grâces à Dieu. Puis il se dispose à s'en aller avec lui, quand Gessler le rappelle 55: Dis 56-moi, Tell!

G. Tell. Qu'ordonnez-vous, monseigneur?

Gessler. Tu as caché une autre flèche dans ton sein. Qu'en voulais 57-tu faire?

G. Tell. C'est l'habitude des archers.

Gessler. Non, ce n'est pas cela, dis 58-moi la vérité, sans crainte! Quoi que 59 tu dises, 60 je te promets 61 la vie sauve.

G. Tell. Eh bien! monseigneur, puisque vous le voulez 62 et sur la foi de votre promesse, je vous dirai 63 toute la vérité. Il tire alors la flèche et la montrant au gouverneur: „Si j'avais eu le malheur d'atteindre mon enfant, cette seconde flèche était pour vous, et cette fois je n'aurais pas manqué mon coup, je vous en réponds."

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Gessler (froidement). Bien, Tell, je t'ai assuré la vie sauve, je tiens ma parole, mais maintenant que je sais 65 tes desseins, je te conduirai en un lieu où je n'aurai plus rien à craindre de tes flèches. Saisissez-le et menez-le, bien lié, au cachot!

Un des vieillards du village s'approche et dit au gouverneur: „Comment, monseigneur, vous pourriez 66 traiter ainsi un homme que Dieu a protégé si visiblement?“

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verrons si Dieu le délivrera une

G. Tell (emmenés par les hommes d'armes). Adieu, mes amis!

Walter (s'attachant à lui avec désespoir). Mon père chéri! G. Tell (lui montrant le ciel). Ton père, mon enfant, il est là-haut; invoque-le!

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49. an welchem. 50. Prés. v. vivre. 51. Part. p. v. joindre (hier falten). 52. Prés. v. accourir. 53. Imp. v. savoir. 54. Condit. v. faire. 55. Prés. v. rappeler. 56. Impér. v. dire. 57. Imp. v. vouloir. 58. Impér. v. dire. 59. Gramm. [191] 1. 60. Prés. Subj. v. dire. 61. Prés. v. pro

mettre. 62. Prés. v. vouloir. 63. Fut. v. dire. 64. Prés. v. tenir. 65. Prés. v. savoir. 66. Condit. v. pouvoir. 67. Fut. v. voir. 68. sprich amne'!

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