LEXIQUE DE LA LANGUE DE LA FONTAINE L LA; LA-BAS; LÀ-DESSUS; LÀ-HAUT : .... Ce fut bien là le comble. (V, 135.) Ce fut bien là qu'une douleur extrême Chacun le dit, et chacun s'en tint là. (V, 157.) Quelle chose par là nous peut être enseignée? (I, 157; voyez III, 125. Des enfers. Toute l'engeance humaine Seroit bientôt du domaine Des déités de là-bas. (II, 315.) Diogène, là-bas, est aussi riche qu'eux. (I, 344 et note 3.) Qu'ils allassent là-bas exercer leur talent. (II, 91.) Selon ces lois, descends là-bas. (III, 216; voyez IX, 21, 197 ) L'ours venant là-dessus, on crut, etc. (I, 78.) Malherbe là-dessus : « Contenter tout le monde! » (I, 201; voyez 11, 255.) Une dispute vint: l'Amour veut qu'on assemble Là-dessus le conseil des dieux. (III, 270.) Un bûcheron perdit son gagne-pain : Et ne savoit que penser là-dessus. (IV, 31.) Que si vous ne pouvez vous vaincre là-dessus, etc. (VII, 604 ) La déesse Discorde ayant brouillé les dieux Et fait un grand procès là-haut pour une pomme.... (II, 69.) J. DE LA FONTAINE, XI : LABEUR : Valets et bêtes de labeur. (I, 194.) Le manant avec peine et sueur La retournoit [la terre] et faisoit son labeur. (V, 360; V, 363.) Pour nous seuls il portoit les soins les plus pesants. (III, 8.) Donne à la France Philisbourg. (VIII, 466 et note 6.) LABORIEUX, IEUSE : Un soin laborieux. (VIII, 412; voyez IX, 28.) .... Les commencements [de ce chemin] étoient plus aisés, mais la suite laborieuse. (I, 45.) LABOUR. Voyez LABEUR. LABOURAGE : Nos mains Étoient propres aux arts ainsi qu'au labourage. (III, 147.) LABOURER : Un bon vieillard en un couvent de filles Autrefois fut, labouroit le jardin. (IV, 488.) [Mazet] laboure comme un sire. (IV, 497.) LABYRINTHE : Vous entrerez dans un labyrinthe dont les routes, etc. (VIII, 209.) [Le] verger de Cypris, labyrinthe des fées. (V, 554.) Les labyrinthes d'un cerveau L'occupoient. (II, 344 et note 22.) LACER : La femme fut lacée un peu trop dru. (V, 526.) LACET, LACETS : [De là naîtront] lacets pour vous attraper. (I, 82.) .... Dame Nature y pourvut sagement Par deux lacets de pareille mesure. (V, 526; voyez V, 527.) LACHEMENT : Nous voici lachement trahis. (IV, 39.) LÂCHER : L'autre... lui láche une ruade. (I, 392.) Il y lache [dans un pré] sa bête. (II, 25.) Carvel, j'ai pitié de ton cas : Tiens cette bague et ne la láches (sic). (IV, 381 et note 4.) Est imprudence toute pure. (II, 408.) Le chien qui láche sa proie pour l'ombre. (II, 55.) Ainsi, n'ayant pu faire Qu'elle láchát aux autres le morceau, etc. (V, 421.) Notre féal, vous láchez trop tôt prise. (V, 573.) Les fils des nerfs láchés font l'assoupissement. (VI, 329.) LÂCHER LA BONDE. Voyez Bonde. LACONIQUE: ... Mais sur tous certain Grec renchérit et se pique D'une élégance laconique. (II, 3.) LACS, au propre et au figuré : Il voyoit dans les lacs son mortel ennemi. (II, 325.) Rongemaille (le rat eut à bon droit ce nom) Coupe les nœuds du lacs. (III, 282 et note 44; voyez II, 437.) .... Là-dessus maître Rat, plein de belle espérance, Approche de l'écaille, allonge un peu le cou, Se sent pris comme aux lacs. (II, 255.) Le beau premier qui sera dans vos lacs, Qu'un enfant Des lacs d'un vieux routier se sauve en triomphant. (VII, 52.) Et ne pas tomber dans les lacs De gens qui sèmeront l'argent et la fleurette. (IV, 41 et note 3; voyez IV, 469; V, 79, 278.) Demain un lacs d'hymen me donnera sa foi. (VII, 304.) Sur le linge ces fleurs Formoient des lacs d'amour, et le chiffre des sœurs. (V, 586.) LAI (Frère) : Les lais trouvoient encore à frire. (IV, 192 et note 2.) La nature... le fit naître difforme et laid de visage. (I, 30.) Qui dit prude au contraire, il dit laide ou mauvaise. (V, 102 et note 4.) LAIDEMENT : De horions laidement l'accoutra. (IV, 96 et note 4.) Violemment, outrageusement. Un chacun d'eux, laidement ajusté, S'en retournait sur un brancard porté. (Voltaire, tome VIII, p. 94.) C'est ainsi que l'on dit dans le langage populaire « Il l'a salement arrange. LAISSE (À LA); EN LAISSE: Amour, sous ton pouvoir mon cœur est à la laisse. (VII, 329.) Un petit Amour menoit en laisse quatre grands dieux. (VIII, 65.) LAISSER; LAISSER À; LAISSER DE; SE LAISser dire : L'héritage Que nous ont laissé nos parents. (I, 394.) Je vous méprise, je vous laisse. (VII, 205.) Moi, que Il a pour tels et tels un soin particulier, Ce sont ses amis; il nous laisse. (III, 341.) Prendre un peu de bon temps, toute affaire laissée. (VII, 55.) Il laissa les palais. (V, 13.) Aussitôt qu'Ilion sera pris ou laissé, Il verra ce que c'est de m'avoir offensé. (VII, 618 et note 5; voyez Laissez les animaux qui, fiers et pleins de rage, Ne cherchent leur salut qu'en montrant leur courage. (VI, 245.) Il laisse là le champ, le grain, et la javelle. (II, 253.) Or le laissons, il n'en viendra pas faute. (V, 374 et note 1.) Retournons aux amants que nous avons laissés. (IV, 35.) Je laisserai beaucoup de petites choses où il fit paroître la vivacité de .... Ceci soit dit sans nul soupçon d'amour; Car c'est un mot banni de votre cour: Nous laissons nos chères compagnes. (III, 149 et note 4.) Équipage, trésors, jeune épouse est laissée. (VI, 283.) Laissons les hontes frivoles. (IX, 180.) Ou monarques ou dieux, n'entrez chez vos amours Avoit laissé ses sens au fond d'une bouteille. (I, 224.) La laisser sur sa bonne foi, Ce n'étoit pas chose trop sûre. (V, 107 et note 1.) LAISSER AU FILET, Laisser ses HOUSEAUX. Voyez FILET, HOUSEAUX. De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. (II, 364.) L'eau ne laissa pas d'agir. (I, 31.) Il ne laisse pas sous main de lui donner assistance. (VIII, 200.) Ne laissant pas de la vendre [leur vie] bien cher. (IX, 150.) .... Dans le lit l'une et l'autre enfoncée Ne laissa pas de l'entendre fort bien. (IV, 468.) .... Je m'en suis laissé dire beaucoup de bien. (IX, 237.) LAIT, au figuré; VEAU DE LAIT : C'est chez vous qu'elle a sucé ce mauvais lait-là. (VII, 488.) Veaux de lait, agneaux, et brebis. (I, 330 et note 3.) LAMBRIS : Tous ces événements sont peints sur le lambris. (VI, 160; voyez VI, 162.) Le long de ces lambris un doux charme est porté. (VIII, 39.) On ne s'entretient guère De semblables sujets dans nos vastes lambris. (III, 312.) LAME, au propre et au figuré : Aussitôt de son glaive il dépouille la lame. (VI, 292.) Sœur Agnès... n'étoit de ce lieu La moins sensée; au reste bonne lame. (V, 311 et note 5.) Vous reprenez toujours votre ton lamentable. (VII, 159.) Vous humectez volontiers le lampas. (IV, 136 et note 3.) LAMPON, LAMPONs, refrain de vaudevilles. (IX, 72-73.) LANCER : Crantor d'un bras nerveux lance un dard à la bête. (VI, 259; voyez VI, 265.) Il lanceroit la foudre. (VIII, 37.) Sa cruelle ennemie eut soin que le Cerbère Lui lançat des regards enflammés de colère. (VIII, 211.) LANCER, terme de vénerie : Le lièvre étoit gîté dessous un maître chou: On le quête; on le lance. (I, 279.) Toute la meute accourt, et vient lancer la bête. (VI, 255.) LANCER (SE); SE LANCER À : L'aventureux se lance, Les yeux clos, à travers cette eau. (III, 76.) Le sanglier] se lance aux épieux. (VI, 260.) Le sanglier] se lançoit parfois Aux chiens. (VI, 263.) Au sanglier l'une et l'autre [lice] est prête à se lancer. (VI, 258.) La lionne l'entend..., Accourt, se lance à lui. (VI, 302.) LANDE, LANDES : [Le lièvre] leur fait [aux chiens] arpenter les landes. (II, 33.) LANGAGE : Tout parle dans l'univers; Il n'est rien qui n'ait son langage. (III, 168.) En ce même langage Hispal lui repartit. (IV, 405.) Elle veut fuir, mais son amant L'arrête, et lui tient ce langage.... (VI, 208; voyez I, 63; IV, 33.) |