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d'un verbe allemand qui signifie garder. En effet, les garennes étaient des réserves de gibier, des parcs où primitivement on gardait des sangliers, des cerfs, toute espèce d'animaux, pour ménager aux seigneurs le plaisir de la chasse. Dans la suite on n'y conserva que des lapins; mais, comme cette espèce de gibier est très-féconde, les seigneurs multiplièrent les garennes au point que les campagnes voisines en étaient dévorées. En 1326, les habitants du village de Deuil, pour obtenir la suppression de la garenne de Bouchard de Montmorency, leur seigneur, s'engagèrent à lui payer dix sous parisis par arpent de vigne ou de terre. Les états de 1356 qui tentèrent la réforme des plus graves abus, attaquèrent aussi les garennes et en ordonnèrent la suppression. Cependant l'abus persista. En 1539, un arrêt du parlement de Paris interdit le droit de garenne à tout seigneur qui n'aurait pas de titres établissant formellement la jouissance du droit de garenne. Quelques années plus tard, Champier écrivait : « Il y a très-peu de terres en France, il n'y a point de gentilhommière fieffée qui n'ait une garenne. C'est là un de ces revenus que les seigneurs se font aux dépens de leurs vassaux. Les jardins et les moissons de ceux-ci en sont dévorés; mais on n'y a nul égard.» Turgot tenta de mettre un terme à cet abus; mais il ne put y parvenir. La Constituante, en abolissant tous

les priviléges féodaux (4 août 1789), supprima l'abus des garennes.

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qui ne voulaient pas abjurer leur religion étaient des garnisaires de cette espèce. «< Sa Majesté trouvera bon, écrivait Louvois à l'intendant de Poitiers, que le plus grand nombre des cavaliers et officiers soient logés chez les protestants; si les religionnaires pouvaient en porter dix, vous pouvez leur en faire donner vingt.»

de défendre une place ou de la tenir dans GARNISON.- Corps de troupes chargé la sujétion. On appelle quelquefois garnisons les villes qui servent de résidence le mot garnisio employé pour désigner aux troupes. Dès le XIIIe siècle, on trouve les troupes qui veillaient à la garde d'une ville. Cependant les garnisons ne devin rent habituelles qu'à l'époque où Charles VII établit une armée permanente. Au établies en Guyenne, en Picardie, en commencement du XVIe siècle, elles étaient Bourgogne et en Provence; c'est ainsi du moins que Machiavel en indique la répartition dans son Tableau de la France. Quelquefois on confiait la défense d'une Le casernement des troupes et par conplace à des vétérans appelés mortes-payes. séquent le système plus régulier des garnisons ne date que de la fin du XVIIe siècle. Les ordonnances du XVIIIe siècle

réglèrent le service des troupes en gar nison, à peu près tel que nous le voyons aujourd'hui ; elles déterminèrent les posl'heure à laquelle les gardes devaient tes que les troupes devaient occuper, quèrent quelles seraient les autorités miêtre prises et relevées, enfin eiles indilitaires qui commanderaient dans chaque ville de garnison.

GAROU (Loup). - Homme-loup, être fantastique qui joue un grand rôle dans les superstitions populaires. Voy. SuPERSTITIONS.

De

GATEAU, GATEAU DES ROIS. plus anciens et des plus célèbres en tous les genres de pâtisseries, un des France est celui que l'on désigne sous le nom de gâteau. Dès 1311, dit Le Grand d'Aussy (Vie privée des Français), il est question de gâteaux feuilletés dans une charte de Robert, évêque d'Amiens. Souvent même des redevances seigneuriales se payaient avec un gâteau. Tous les ans, à Fontainebleau, le 1er mai, les officiers de la forêt s'assemblaient à un endroit appelé la table du roi, et là, tous les usagers ou vassaux qui pouvaient prendre du bois dans la forêt et y faire paître leurs troupeaux, venaient rendre hommage et payer leurs redevances. Les nouveaux mariés de l'année, les habitants de certains quartiers de lle et

ceux d'une paroisse entière ne devaient tous qu'un gâteau. Les bourgeois d'Amiens étaient aussi tenus de présenter un gâteau au roi, lorsqu'il faisait son entrée dans leur ville.

Gâteau des Rois. Il était d'usage, depuis un temps immémorial, et par une tradition qui remontait jusqu'aux saturnales des Romains, de servir, la veille des Rois, un gâteau dans lequel on enfermait une fève qui désignait le roi du festin. Ce gâteau des Rois se tirait en famille, et c'était une occasion de resserrer les affections domestiques qui exercent une si heureuse influence sur les mœurs. Les cérémonies qui s'observaient en cette occasion avec une fidélité traditionnelle, ont été décrites par Pasquier dans ses Recherches de la France (livre IV, chap. IX ) : « Le gâteau, coupé en autant de parts qu'il y a de conviés, on met un petit enfant sous la table, lequel le maître interroge sous le nom de Phebe (Phoebus on Apollon), comme si ce fût un qui, en l'innocence de son âge, représentât un oracle d'Apollon. A cet interrogatoire, l'enfant répond d'un mot latin domine (seigneur, maître). Sur cela, le maître l'adjure de dire à qui il distribuera la portion du gâteau qu'il tient en sa main; l'enfant le nomme ainsi qu'il lui tombe en la pensée, sans acception de la dignité des personnes, jusques à ce que la part soit donnée où est la fève; celui qui l'a est réputé roi de la compagnie encore qu'il soit moindre en autorité. Et, ce fait, chacun se déborde à boire, manger et danser. Qu'il n'y ait en ceci beaucoup de l'ancien paganisme, je n'en fais doute. Ce que nous représentons ce jour-là est la fète des saturnales que l'on célébrait à Rome, sur la fin du mois de décembre et au commencement de janvier. Tacite, au livre XIII de ses Annales, dit que dans les fètes consacrées à Saturne on était dans l'usage de tirer au sort la royauté; chose que l'on voit au doigt et à l'oeil s'ètre transplantée chez nous. >>

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Au moyen âge, les grands nommaient quelquefois le roi du festin, dont on s'amusait pendant le repas. L'auteur de la vie de Louis III, duc de Bourbon (mort en 1419, voulant montrer quelle était la piété de ce prince, remarque que, le jour des Rois, il faisait roi un enfant de huit ans, le plus pauvre que l'on trouvat en toute la ville. Il le revêtait des habits royaux, et lui donnait ses propres officiers pour le servir. Le lendemain, l'enfant mangeait encore à la table du duc; puis, venait son maître d'hôtel qui faisait la quête pour le pauvre roi. Le duc Louis

de Bourbon lui donnait communément quarante livres; et tous les chevaliers de la cour chacun un franc, et les écuyers chacun un demi-franc. La somme montait à près de cent francs que l'on donnait au père et à la mère pour que leur enfant fut élevé à l'école.

On tirait le gâteau des Rois même à la table de Louis XIV. C'est ce que prouvent les Mémoires de Mme de Motteville. « Ce soir, dit-elle à l'année 1648, la reine nous fit l'honneur de nous faire apporter un gâteau à Me de Brégy, à ma sœur et à moi; nous le séparàmes avec elle. Nous bûmes à sa santé avec de l'hippocras qu'elle nous fit apporter. » Un autre passage des mêmes Mémoires atteste que, suivant un usage qui s'observe encore dans quelques provinces, on reservait pour la Vierge une part qu'on distribuait ensuite aux pauvres. « Pour divertir le roi, dit Mme de Motteville à l'année 1649, la reine voulut séparer un gâteau et nous fit l'honneur de nous y faire prendre part avec le roi et elle. Nous la fimes la reine de la fève, parce que la fève s'était trouvée dans la part de la Vierge. Elle commanda qu'on nous apportat une bouteille d'hippocras, dont nous bûmes devant elle, et nous la forçâmes d'en boire un peu. Nous voulûmes satisfaire aux extravagantes folies de ce jour, et nous criàmes: La reine boit! »

Louis XIV conserva toujours l'usage du gâteau des Rois, même à une époque où sa cour était soumise à une rigoureuse étiquette. Le Mercure galant (janvier 1684), en fournit une preuve. J'emprunte l'analyse exacte qu'en a donnée Le Grand d'Aussy. La salle avait cinq tables: une pour les princes et seigneurs, et quatre pour les dames. La première de celles-ci était tenue par le roi, la seconde par le dauphin. On tira la fève à toutes les cinq. Le grand écuyer fut roi à la table des hommes; aux quatre tables des femmes, la reine fut une femme. Alors le roi et la reine se choisirent des ministres, chacun dans leur petit royaume, et nommèrent des ambassadrices ou ambassadeurs pour aller féliciter les puissances voisines et leur proposer des alliances et des traités. Louis XIV accompagna l'ambassadrice députée par la reine. Il porta la parole pour elle, et, après un compliment gracieux au grand écuyer, il lui demanda sa protection que celui-ci lui promit, en ajoutant que, s'il n'avait point une fortune faite, il méritait qu'on la lui fit. La députation se rendit ensuite aux autres tables, et successivement les députés de celles-ci vinrent de même à celle de Sa Majesté. Quelques-uns

même d'entre eux, hommes et femmes, mirent dans leurs discours et dans leurs propositions d'alliance tant de finesse et d'esprit, des allusions si heureuses, des plaisanteries si adroites, que ce fut pour l'assemblée un véritable divertissement. En un mot, le roi s'en amusa tellement, qu'il voulut le recommencer encore la semaine suivante. Cette fois-ci, ce fut à lui qu'échut la fève du gàteau de sa table, et par lui en conséquence que commencèrent les compliments de félicitation. Il les reçut avec cette noblesse affable qui lui était propre. Une princesse, une de ses filles naturelles, connue dans l'histoire de ce temps-là par quelques étourderies, ayant envoyé lui demander sa protection pour tous les événements fàcheux qui pourraient lui arriver pendant sa vie. « Je la lui promets, répondit-il, pourvu qu'elle ne se les attire pas. » Réponse qui fit dire à un courtisan que ce roi-là ne parlait pas en roi de la fève. A la table des hommes, on fit un personnage de carnaval qu'on promena par la salle en chantant une chanson burlesque. Au commencement du XVIIIe siècle, les boulangers envoyaient ordinairement à leurs pratiques un gâteau des Rois. Les pâtissiers réclamèrent contre cet usage et intentèrent même un procès aux boulangers comme usurpant leurs droits. Sur leur requête, le parlement rendit, en 1713 et 1717, des arrêts qui interdisaient aux boulangers de faire et de donner, à l'avenir, aucune espèce de patisserie, d'employer du beurre et des œufs dans leur pâte, et même de dorer leur pain avec des œufs. La défense n'eut d'effet que pour Paris; l'usage prohibé continua d'exister dans la plupart des provinces.

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qu'on faisait autrefois aux fraises. Le journal de Henri III, par Pierre de l'Etoile, parle de collerettes à grands gaudrons, qui étaient de mode à cette époque.

GAUFRES. L'usage des gaufres, dit Le Grand d'Aussy (Vie privée des Français), remonte au moins au XIIIe siè cle, car on en trouve le nom dans les poemes manuscrits de ce temps-là. C'était alors une pâtisserie qu'on vendait au peuple dans les rues. Aux jours de fêtes, les marchands de gaufres s'établissaient était nécessaire pour les cuire immédiaaux portes des églises avec tout ce qui tement. Ils vendaient leurs gaufres toutes chaudes. Charles IX, en 1560 leur défendit d'étaler les jours de Pàques, de Noël, de l'Assomption, de la Purification, de la Toussaint, de SaintMichel et de la Fête-Dieu; et, comme souvent plusieurs d'entre eux se plaçaient à la fois dans le même endroit, ce qui occasionnait des querelles et des luttes, il régla qu'ils seraient obligés d'être au moins à la distance de deux toises l'un de l'autre. « Les gaufres sont vait Champier au XVIe siècle. Pour eux, un ragoût fort prisé de nos paysans, écriau reste, il ne consiste qu'en une pâte liquide, formée d'eau, de farine et de sel. Ils la versent dans un fer creux, à deux mâchoires, qu'ils ont frotté aupaqu'ils mettent ensuite sur le feu pour ravant avec un peu d'huile de noix, et cuire la pâte. Ces sortes de gaufres sont très-épaisses. Celles que font faire chez Les gâteaux à fève n'étaient pas ré- plus minces et surtout plus délicates, eux les gens riches, sont plus petites et servés exclusivenient pour le jour des Rois. On en faisait lorsqu'on voulait étant composées de jaunes d'œufs, de donner aux repas une gaieté bruyante. dans du vin blanc. On les sert à table suere et de fine fleur de farine, délayés Un poëte du XIe siècle, racontant une comme entremets. Quant à leur forme, partie de plaisir qu'il avait faite chez un on leur a donné celle de rayons. Franseigneur qui leur donnait une généreuse çois Ier les aimait beaucoup, et avait hospitalite, parle d'un gâteau à fève pé-même, pour cet usage, des gaufriers en tri par la chatelaine: Si nous fit un gas tel à fève. Les femmes récemment accouchées offraient, à leurs relevailles, un gâteau de cette espèce.

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argent.

GAULE.

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Ancien nom de la contrée qui s'appelle maintenant France. La Gaule était un peu plus étendue; elle avait pour limites au nord le Rhin, à l'est le Rhin et les Alpes, au sud les Pyrénées et la mer Méditerranée, à l'ouest l'océan Atlantique. Les Romains l'appelaient quelquefois transalpine; ils lui donnaient les noms de braccata à cause d'un pantalon appelé bracca (braie) que portaient et comata, parce que les

lois,

saient flotter leur longue chevelure sur leurs épaules. Au temps de César, la Gaule se divisait en Belgique au nord, Celtique au centre (entre la Seine et la Loire), Aquitaine au sud. Dans la suite la Gaule celtique prit le nom de Lyonnaise, lorsque Auguste eut fondé la ville de Lugdunum (Lyon).

Au Ive siècle, la Gaule fut divisée en dix-sept provinces, savoir: la Germanie première, capitale Moguntiacum (Mayence); la Germanie seconde, capitale Colonia Agrippina (Cologne); la Belgique première, capitale Augusta Trevirorum (Trèves); la Belgique seconde, capitale Durocortorum ou Remi (Reims); la Lyonnaise première, capitale Lugdunum (Lyon); la Lyonnaise seconde, capitale Rotomagus (Rouen); la Lyonnaise troisième, capitale Cæsarodunum ou Turones (Tours); la Lyonnaise quatrième, capitale Senones Sens); l'Aquitaine première, capitale Avaricum ou Bituriges (Bourges); l'Aquitaine seconde, capitale Burdigala (Bordeaux); l'Aquitaine troisième ou Novempopulanie, capitale Elusa (Eauze); la Narbonnaise première, capitale Narbo-Martius (Narbonne); la Narbonnaise seconde, capitale Aqua Sextiæ (Aix); la Viennoise, capitale Vienna (Vienne); la Grande Séquanaise, capitale Vesontio (Besançon); les Alpes maritimes, capitale Ebrodunum (Embrun); les Alpes grées et pennines, capitale Darantasia (Montiers ou Moutiers en Tarantaise). Lorsque le catholicisme domina en Gaule, l'Eglise adopta pour les diocèses les circonscriptions qui avaient été établies par le gouvernement romain. Arles, où résidait le préfet du prétoire des Gaules, devint le siege d'un métropolitain qui porta quelque temps le titre de primat des Gaules. L'histoire de la Gaule avant et pendant la domination romaine a été écrite plusieurs fois. On peut consulter D. Pezron, Antiquité de la nation et de la langue des Celtes autrement appelés Gaulois, et Amédée Thierry, Histoire des Gaulois. Les mœurs et institutions de la Gaule trouveront leur place à l'article GAULOIS.

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choc et cédant facilement à la résistance. << Au commencement du combat, dit Tite Live, les Gaulois sont plus que des hommes, et à la fin moins que des femmes. »« Le caractère commun de toute la race gallique, selon Strabon, c'est qu'elle est irritable et folle de guerre, prompte au combat, du reste simple et sans malignité. Si on provoque les Gaulois, ils marchent ensemble droit à l'ennemi et l'attaquent de front, sans s'informer d'autre chose. Aussi, par la ruse, on en vient aisément à bout; on les attire au combat quand on veut, où l'on veut, peu importent les motifs; ils sont toujours prêts, n'eussent-ils d'autre arme que leur force et leur audace. Toutefois, par la persuasion, ils se laissent amener sans peine aux choses utiles; ils sont susceptibles de culture et d'instruction littéraire. Forts de leur haute taille et de leur nombre, ils s'assemblent aisément en grande foule, simples qu'ils sont et spontanés, prenant volontiers en main la cause de celui qu'on opprime. » Il est facile de retrouver dans le peuple français de tous les temps, plusieurs des traits du caractère celtique esquissé par Strabon. L'ardeur guerrière des Gaulois les poussa en Italie, en Grèce, en Asie, et partout ils se signalèrent par leur courage; mais il leur manquait cet esprit de discipline et d'unité qui fut une des causes de la supériorité de Rome. Aucune de leurs institutions ne réussit à leur donner cette unité; on parle, il est vrai, d'assemblées de guerriers gaulois; mais elles ne comprenaient que les habitants de quelques provinces. Jamais elles n'embrassèrent la Gaule entière. Il existait au contraire entre les provinces des rivalités et des haines qui rendirent plus facile la conquête de la Gaule. Les Romains s'emparerent d'abord du sud-est de cette contrée et l'appelèrent Provincia romana (Provence). Bientôt Jules César trouva dans les divisions des Éduens et des Séquanais un prétexte de guerre, et il dompta la Gaule après dix années de combats (59-49). Deux classes seules, selon César, avaient de l'importance en Gaule, les prêtres ou druides et les nobles qu'il appelle chevaliers (equites).

A partir du règne d'Auguste, la Gaule ne fut plus jusqu'au ve siècle qu'une province de l'empire romain; elle en subit la langue, les lois et les institutions. Le druidisme (voy. DRUIDES) fut à son tour vaincu par le christianisme. La Gaule ne transmit rien à la France de ses institutions ni de sa religion; elle n'a exercé d'influence que par le génie celtique qu'on retrouve encore après tant de mélanges

et de révolutions dans le génie français. Quelques usages conservés dans les campagnes ou dans certaines provinces paraissent remonter jusqu'aux Gaulois. Le mot d'Aguilanneuf, que l'on emploie dans quelques contrées, celui d'Aguignette (Voy. AGUIGNETTE), que l'on retrouve ailleurs, rappellent l'usage des druides de cueillir le gui sacré au commencement de l'année (voy. GUI). Les feux de la Saint-Jean allumés dans les campagnes et quelquefois même dans les villes (voy. FEUX DE JOIE); les danses sous des guirlandes de fleurs et de feuillage; et quel ques autres coutumes se rattachent aux Gaulois. Quant aux monuments informes qu'ils ont élevés spécialement sur les bords de la Loire et dans la péninsule armoricaine, il est nécessaire de leur consacrer un article particulier. GAULOIS (Monuments).. Les monu

(Fig. A.)

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ments gaulois se composent en général de fragments de rochers ou de pierres dont la forme est plus ou moins irrégulière, et qui sont tantôt isolées, tantôt groupées. On trouve généralement ces monuments, dont l'aspect est triste et presque sauvage, sur les landes de la Bretagne ou dans les forêts de l'ancienne contrée des Carnutes (Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Vendée). S ler. Pierres debout ou menhirs, lichavens. Les pierres isolées, qu'on désigne quelquefois sous le nom de pierres debout, s'appellent en langue celtique menhirs ou peulvans (figure A). Aucune inscription, aucune sculpture n'indiquent la destination de ces menhirs ou peulvans; du moins jusqu'ici on n'en a trouvé aucune trace, et il a été impossible de déterminer avec certitude le caractère de ces monuments. Servaient-ils à marquer les limites d'une contrée ou à perpétuer la mémoire d'un homme ou d'un événement? On est réduit à des hypothèses plus ou moins vraisemblables. Quelquefois les menhirs sont alignés et couvrent une superficie considérable; à Carnac (Morbihan), plus de douze cents menhirs se dressent sur les grèves de l'Océan. Il est impossible de n'être pas frappé des efforts gigantesques qui ont été nécessaires pour transporter et aligner ces masses granitiques. Lorsque les menhirs alignés se rapprochent par le sommet et forment des portes rustiques, on nomme ces pierres lichavens.

SII. Cromlechs; pierres branlantes, etc.

Les pierres druídiques dessinent quelquefois des spirales, des ellipses ou des cercles; on appelle cet ensemble de pierres cromlech (figure B). On a cru reconnaître dans ces diverses combinaisons des notions astronomiques qui se conservaient dans les colléges des druides mais on est encore réduit sur ce point à des hypothèses. Le peuple attache pres

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que toujours des traditions merveilleuses à ces monuments celtiques. Tantôt ce sont les fées, les dames blanches, qui ont apporté ces pierres du haut des montagnes et en ont

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formé des monuments; tantôt les paysans racontent que des nains malfaisa

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