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OU DE L'INFINI ET DU FINI.

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fini sur plusieurs points ou plusieurs objets à la fois lui est absolument impossible.

L'agent qui forme la fleur naturelle procède, au contraire, d'une manière complétement inverse. Son action sur les éléments vivants dont il la compose est une, incessante, simultanée, indéfectible et universelle. Elle agit à la fois et en même temps, tout entière dans l'ensemble et tout entière en chaque point, sur tous les éléments du germe, toutes les parties des racines, de la tige, des feuilles, des fleurs, des fruits, aussi bien tous les détails si complexes de leur vie interne et constitutive que dans ses innombrables relations avec tous les corps organiques ou inorganiques qui l'environnent. Son action, toujours vivante et simultanée, n'irradie d'aucun foyer, a son centre partout, et, infaillible dans toutes ses opérations, crée la matière de la fleur, en même temps qu'elle la fait germer, se nourrir et se reproduire, la découpe en même temps qu'elle la peint, la développe en même temps qu'elle la décore, et la vivifie en même temps qu'elle tire de son sein une fleur identique à celle dont le germe contenait cet être nouveau. Évidemment, il n'appartient qu'à une force inverse de la force finie d'être ainsi simultanément sur tous les points d'une surface, sur tous les éléments de l'être, dans l'ensemble comme à chaque point de sa vie, dans ses rapports extérieurs comme dans sa vie interne. Cette simultanéité de présence et d'action de l'agent qui donne la vie à cette fleur, vous l'apercevez, vous la sentez dans tous les êtres de l'univers visible: elle est universelle comme elle est une, indéfectible comme elle est infinie.

S'il est donc un fait d'une irréfragable évidence, c'est qu'il existe deux agents, deux natures inverses; l'une qui

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0 Christ, Verbe incarné, nous adorons éternellement en rous la profondeur de ce mystère, par lequel vous êtes la raison d'être de ces deux natures à jamais distinctes, la nature incréée et infinie, la nature créée et finie, et, les réunissant en votre indivisible personnalité, faites communier l'une à l'autre, sans les confondre, de sorte que l'infini se manifeste sous les espèces visibles du fini dans la création, l'incarnation, l'eucharistie, et que le fini rentre en participation de l'infini par la charité, la transfiguration des corps et la glorification des élus !

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1. La raison, éclairée par le sentiment de l'indéfini ou de la perfection, qui implique la limite en même temps qu'il la nie, conçoit très-nettement l'existence de deux ordres dissemblables, l'ordre de l'infini et l'ordre du fini. Mais le noeud du problème, le point difficile de sa solution, c'est le rapport et l'union de ces deux ordres. Nous nous bornerons à esquisser ici l'explication de ce mystère, nous réservant de le développer sous toutes ses faces dans le travail dont ce volume ne pose que les principes généraux.

Dieu, dans son essence, est Trinité; mais le nombre n'affecte pas sa nature. Cette nature est nécessairement une, puisque c'est la nature infinie; par conséquent, nous ne pouvons trouver en elle la raison du fini. En effet, si la trine personnalité en Dieu est une nécessité de son essence, il n'en est point ainsi du fini, car l'infini est complet de soi. Il faut donc chercher ailleurs que dans l'essence divine la raison du fini; elle est dans l'activité de sa puissance éternelle.

318 DES DEUX NATURES OU DE L'INFINI ET DU FINI.

accuse les limites de son action finie, dans sa localisation, sa successivité, sa multiplicité et ses défaillances; l'autre qui éclate dans toutes ses œuvres, avec ces caractères frappants de l'infini qui consistent à être une, simultanée, indéfectible et universelle. Après cette perception de Dieu dans l'univers, nous pouvons mesurer toute la profondeur et toute la vérité du problème offert à l'esprit par le plus grand penseur des siècles modernes : « Un point mathématique mu d'une vitesse infinie dans tous les sens serait à la fois sur tous les points de l'espace. » A la place du point mathématique, rétablissez l'idée qui rayonnait dans l'intelligence de Pascal, celle de l'Être infini dans l'univers, et vous aurez la solution de tous les problèmes de l'origine des êtres et de leur perpétuité, à travers leur destruction incessante; vous comprendrez la portée de cet axiome de la philosophie antique, «la mort engendre la vie, » c'est-à-dire que l'agent qui détruit les formes de la matière, ce que nous nommons la mort des êtres, reprend sans cesse cette matière pour en former des êtres nouveaux.

O Christ, Verbe incarné, nous adorons éternellement en vous la profondeur de ce mystère, par lequel vous êtes la raison d'être de ces deux natures à jamais distinctes, la nature incréée et infinie, la nature créée et finie, et, les réunissant en votre indivisible personnalité, faites communier l'une à l'autre, sans les confondre, de sorte que l'infini se manifeste sous les espèces visibles du fini dans la création, l'incarnation, l'eucharistie, et que le fini rentre en participation de l'infini par la charité, la transfiguration des corps et la glorification des élus !

XIII

DU VERBE.

Trinité. - Où la raison du fini?

Jésus-Christ est le Verbe lui-même.

Origine du fini. Livre écrit au dedans et au dehors.

de l'infini et du fini.

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Rapport

Univers type. Où le progrês? - Panthéisme.

Dans le principe était le Verbe. Tout a été fait par lui.
En lui était la vie.

(S. JEAN, C. I, V.1-4.)

I

1. La raison, éclairée par le sentiment de l'indéfini ou de la perfection, qui implique la limite en même temps qu'il la nie, conçoit très-nettement l'existence de deux ordres dissemblables, l'ordre de l'infini et l'ordre du fini. Mais le noeud du problème, le point difficile de sa solution, c'est le rapport et l'union de ces deux ordres. Nous nous bornerons à esquisser ici l'explication de ce mystère, nous réservant de le développer sous toutes ses faces dans le travail dout ce volume ne pose que les principes généraux.

Dieu, dans son essence, est Trinité; mais le nombre n'affecte pas sa nature. Cette nature est nécessairement une, puisque c'est la nature infinie; par conséquent, nous ne pouvons trouver en elle la raison du fini. En effet, si la trine personnalité en Dieu est une nécessité de son essence, il n'en est point ainsi du fini, car l'infini est complet de soi. Il faut donc chercher ailleurs que dans l'essence divine la raison du fini; elle est dans l'activité de sa puissance éternelle.

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