Et, d'avance certains d'émerveiller la terre,
Au salon de la Paix te déclarer la guerre.

Mais on connaît ton goût, et ce goût épuré
Va te servir contr'eux de rempart assuré.
En faveur du motif excusant ce délire,

Tu recevras leurs vers sans toutefois les lire);
Car si le sort jaloux t'en faisait une loi,
Combien tu sentirais le malheur d'être Roi!

Mais que dis je? où m'emporte une indiscrète andace?
Et pour eux et pour moi je te demande grâce.
Au tribunal public, juge de nos travers,
La scule intention n'acquitte point les vers.
Ah! si la France encor possédait son poète,
De tous nos sentimens immortel interprète,
Avec quel saint, transport, quel inéfable amour
Delille eût consacré leur fortuné retour!

On l'aurait vu pour toi, animant sa faiblesse,
Des roses du printemps couronner sa vicillesse,
Par un dernier tribut éterniser sa foi,

Et te faire agréer des vaux dignes de toi :
Comme un cygne expirant sur la rive chérie,
A la fois son berceau, sa tombe et sa patrie,
Retrouve de sa voix les sons mélodieux,
Et dans un chant de mort exhale ses adieux,

M. BAOUR-LORMIAN.

Le Chant du Départ, par M. J. Chénier...
Le Chant des Victoires, par M. J. Chénier.

La Conquête de la Hollande par l'armée sous les ordres
du général Pichegru, par Ximenez..

Ode sur la prise de la Hollande, par Trouvé. . . . . .
Evacuation du territoire français, chant triomphal, par
La Harpe.

Pages.

74

888

77

80

82

85

89

95

L'Expédition d'Angleterre, ode, par Davrigni.
Traduction du poème séculaire d'Horace, choisie pour
être chantée aux fêtes de la Liberté, par M. Daru.
Chant dithyrambique, par Lebrun...

Cantate sur l'assassinat des plénipotentiaires à Rastadt,
par Boisjolin. . . .

Hymne pour la fête de la jeunesse, par Parny.

Chant de guerre contre l'Angleterre, par Désorgues.
Ode qui a remporté le prix de poésie, au jugement de
l'Institut national, le 15 germinal an x (5 avril
1802), par Masson. . .

Ode sur le vaisseau le Vengeur, par Lebrun.

99

102

105

109

113

118

Bonaparte en Italie. Première campagne. Par Deguerle. 121
Ode sur les dangers de la patrie, par Lebrun.

.

Le Vieillard d'Ancenis, élégie sur la mort du général
Hoche, par M. J. Chénier.
Chant funèbre sur la mort du général Hoche, par
Baour-Lormian..

124

128

134

Elégie sur la mort de Muiron, tué à la bataille d'Arcole,

par M. J. Chénier. . . .

137

Le Chant des vengeances, composé pour l'armée d'É-
gypte, par Rouget de Lisle.

Extrait d'une lettre du général Desaix au général ***.

Strasbourg, le 7 prairial an vzt.

L'armée deviendra bientôt brillante et admirable; elle se
fera autant d'honneur par sa tenue et sa discipline que par sa
valeur et sa patience dans les combats.

Je vous remercie bien de l'intérêt que vous avez pris à ma
blessure; elle se cicatrise asscz rapidement, et j'ai l'espérance
de pouvoir marcher sous peu de jours: j'attends ce moment
avec impatience pour profiter de nos instans de loisir pour al-
ler voir les champs de bataille sur lesquels ont combattu les
armées nos voisines, on ne peut pas rentrer dans ses foyers
sans avoir vu ses camarades qui ont fait des choses glorieuses
et honorables.

Cependant, si on fait la guerre contre les Anglais et qu'elle
se pousse avec vigueur, je veux encore y faire l'impossible. Il
n'y a pas un soldat dans l'armée qui ne soit bien décidé à le
faire, cet impossible.

Le gouvernement peut entreprendre des choses extraordi-
naires; il trouve tout le monde prêt à le seconder.

DESAIX.

Hanovre, le 27 floréal.

Mes travaux se bornent à soutirer de. l'argent aux Hanovriens, ce qui, tous les jours, devient plus difficile. Cette besogue ne s'accorde guère avec le métier de la gloire. Quand on a la tête éternellement pleine d'idées fiscales, on n'est presque plus militaire, et on oublie jusqu'à son titre de général pour ne se croire plus qu'un mauvais financier.

DESSOLLE.