Fonde et voue un rempart à la Nécessité 1. « De là son glaive impie et ses feux sacriléges << Chassent les Dieux, la paix; et de nos priviléges Bravent la sainteté. « Le Français se réveille au bruit de cette audace; « Il part : quinze guerriers, compagnons de son zèle, « O crime ! il tombe aux pieds de l'assassin farouche! << - Dieu des mers, tu l'entends! dit la Seine éperdue! « Et ce sang généreux ne sera pas vengé! « Voilà cette Albion, ce peuple magnanime Que le savoir éclaire et que l'honneur anime! Les Anglais appelèrent de ce non le fort qu'ils bâtirent sur un terrain usurpé, justifiant ainsi un attentat par une injure. 2 Jeune officier français plein de talens et de vertus. Député vers les Anglais par M. de Contrecœur, commandant le corps de troupes posté sur les bords de POhyo; il fut assassiné lâchement, au mépris des lois de l'humanité et des droits des nations. « C'est lui qui lâchement ensanglante la paix; << De la terre et des mers déprédateur avare, « Au Huron qu'il dédaigne et qu'il nomme barbare, Il apprend des forfaits. « Tu voulus que les flots unissent les deux mondes, « Et du libre Océan il enchaîne les ondes : « Le cri des nations redemande les mers. Purge les flots sacrés de ses voiles parjures, << Venge le sang français, mes larmes, mes injures, « Toi-même et l'univers. >> Elle dit, et ses sœurs autour d'elle gémissent; << Fleuves, rassurez-vous, dit l'époux d'Amphitrite; ་ << Albion expiera les maux de l'univers. « Avant que la Tamise ait compté quelques lustres, « Vainement l'insolente à sa noble rivale opposer des flots l'orageux intervalle; « La perfide s'épuise en efforts superflus. LEBRUN. HYMNE A LA LIBERTÉ, RECITÉE A L'OUVERTURE DU LYCÉE FRANÇAIS, EN 1792. VENGEANCE!..... Sur nos bords ils ont osé paraître; Payés par des tyrans pour nous donner un maître; Les nobles couleurs qui vous parent, Les couleurs de la liberté, Les drapeaux du civisme et de l'égalité. Leur audace disait : « Français, soumettez-vous ! ་་ Sujets rebelles, à genoux! « Si vous résistez, point de grâce; «Le sang regorgera dans vos murs démolis, « Et la postérité recherchera la trace «De vos remparts ensevelis. >> Ils l'ont dit!.... et dans la poussière Vous ne traînerez pas cet insolent orgueil ! Vous n'étoufferez pas cette démence altière Dans le silence du cercueil ? Ils l'ont dit!... j'en frémis, et tout mon sang bouillonne, Vos cœurs ont tressailli d'un généreux courroux. A l'affront inoui dont la France s'étonne, Ne répondez-vous pas ? oui, vous répondez tous ; Tous par un même cri: rage, mort et vengeance! Terre de liberté, vomis tes bataillons! Le vieillard veut marcher, le jeune homme s'élance, Cet étendard vainera: la Bastille est tombée; Son visage a páli, les trônes ont tremblé ; A tendu dans les cours ses rets insidieux: Feu sacré, feu vengeur, redouté des tyrans, Que le patriotisme allume, Qui brûle en votre sein, qui circule en vos rangs, Se répand devant vous comme un vaste incendie, Nourrit l'indomptable furie, Et rend terrible encor le regard des mourans. Vous n'avez plus du moins à combattre le crime, Ceux de trois cents héros, victimes immortelles? a trompette a sonné, la palme est toute prête; avez des feux guerriers la bruyante tempête. |