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HYMNE

POUR LA FÊTE DE LA JEUNESSE.

UN HOMME.

De l'hiver le courroux expire;
L'aquilon fuit devant zéphire :
Naissez, beaux jours, voici le riant germinal;
Il calme les airs qu'il épure;

Et du réveil de la nature
Son souffle caressant a donné le signal.

LES HOMMES ET LES FEMMES.

Jeunesse brillante et chérie,

Mêlez à notre voix la douceur de vos chants :

Venez, en ce jour la patrie

Fixe un regard d'amour sur ses nouveaux enfans.

UN JEUNE GARCON.

De l'hiver la longue présence
Condamnait nos vœux au silence;

Il reparaît enfin le riant germinal :
Amis, une voix nous appelle;

Cette voix tendre et solennelle

Du concert d'allégresse a donné le signal.

LES JEUNES GARÇONS ET LES Jeunes filles.

Salut, immortelle patrie!

Pour toi nous réservons la douceur de nos chants :
Salut, mère auguste et chérie!

Fixe un regard d'amour sur tes nouveaux enfans.

DEUX JEUNES GARÇONS.

Loin de nous les leçons timides;
Loin de nous les leçons perfides
Et les vils préjugés que la France a vaincus.
Levons notre tête affranchie,

Et que le printemps de la vie
S'embellisse pour nous du printemps des vertus.

LES JEUNES GARÇONS.

Salut, immortelle patrie, etc.

DEUX JEUNes filles

( s'adressant aux autorités qui président la fête, et aux institntricos, )

De la fleur protégez l'enfance;

Dirigez son adolescence;

Un jour elle rendra tous les bienfaits reçus.
De la fleur nous sommes l'image,

Et l'heureux printemps de notre âge
S'embellit sous vos yeux du printemps des vertus.

LES JEUNES FILLES.

Salut, immortelle patrie, etc.

UN HOMME ET UNE FEMME,

(après la proclamation des noms des élèves de l'un et de l'autre sexe qui ont remporté les prix dans le cours de l'année.)

Vous dont la gloire vient d'éclore,

Recevez, méritez encore

Des vertus et des arts le prix noble et flatteur;
Et que ces palmes fortunées

Croissant ainsi que vos années,

Jusqu'à vos derniers jours conservent leur fraîcheur.

LES HOMMES ET LES FEMMES.

Jeunesse brillante et chérie, etc.

DEUX HOMMES

(s'adressant aux jeunes citoyens qui sont en âge d'être armés.)

Devant vous, jeunesse fidèle,

S'ouvre une carrière plus belle;
Du peuple souverain vous connaissez les droits :
Qu'ils restent gravés dans votre àme :
La république vous réclame

Et vous arme du fer défenseur de ses lois.

LES HOMMES ET LES FEMMES.

Salut, espoir de la patrie!

Pour elle réservez et vos bras et vos chants:

Salut! cette mère chérie

Fixe un regard d'amour sur ses nouveaux enfans.

DEUX JEUNES JENS (après l'armement.)

Ce fer, guidé par la prudence, Soutiendra l'honneur de la France: Du peuple souverain il défendra les droits. Nous jurons à la république

La haine du joug monarchique,

Le mépris de la mort et le maintien des lois.

Déesse! de l'hymen soyez la protectrice,
Maintenez le décret propice

Aux vierges qui forment ses nœuds!
Puisse Rome, sous votre auspice,

Voir bientôt dans son sein naître un peuple nombreux!

LES DEUX CHOEURS.

Que la terre aux troupeaux offre des prés humides!
Puissent du laboureur les champs combler les vœux,
Cérès d'épis dorés couronner ses cheveux,
Et les brebis timides

Respirer un air pur, boire des eaux limpides!

CHOEUR DE JEUNES GARÇONS.

Dépose ton carquois et ton arc redouté,
Phébus, daigne jeter sur nous un œil de père!

CHOEUR DE JEUNES FILLES.

Et vous, reine des cieux, au croissant argenté,
Des filles des Romains écoutez la prière !

LES DEUX CHOEURS.

Dieux protecteurs, donnez des mœurs et des vertus
A notre docile jeunesse;

Accordez le repos à la froide vieillesse,

Le bonheur et la gloire aux fils de Romulus!

Les Mèdes, effrayés par nos haches sanglantes,
Redoutent ce vainqueur de la terre et des flots;
Les nations de l'Inde, autrefois insolentes,
Attendent en tremblant l'ordre de ce héros.
La vertu méconnue et l'austère décence
Osent reparaître en ces lieux,

Et mènent l'heureuse abondance.

Jupiter nous protège, oui, si j'en crois mon cœur,
Nos vœux des Immortels obtiennent la clémence:
Nous venons de chanter et Phébus et sa sœur,
Au sein de nos foyers remportons l'espérance.

M. DARU.

CHANT DITYRAMBIQUE.

RÉVEILLE-TOI, lyre d'Orphée,

Enfante de nouveaux concerts;

Jamais aux rives de l'Alphée

Pindare ne chanta des triomphes plus chers;
Jamais plus superbe trophée

N'appela sur nos bords les yeux de l'univers.
France heureuse, quelle est ta gloire!
Tu vois les chefs-d'œuvre des arts,
Conquis des mains de la victoire,
Embellir tes nobles remparts.

Dans sa course immense et féconde,

Le soleil même est fier de ton auguste aspect.
C'est de toi que sortit la liberté du monde,
Et le monde vengé l'admire avec respect.

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