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MOISIR :

Ces avares ont des cassettes où leur argent est en dépôt, qu'ils n'ouvrent jamais, et qu'ils laissent moisir dans un coin de leur cabinet. (1, 56.) MOISISSURE:

Une tache de moisissure. (II, 269.)

MOISSON, au propre. (I, 296, l. 3.)

MOISSONNEUR :

Un.... troupeau, qui.... broute dans une prairie une herbe menue et tendre qui a échappé à la faux des moissonneurs. (I, 385.)

MOLLEMENT:

Les empereurs n'ont jamais triomphé à Rome si mollement, si commodément, ni si sûrement même, contre le vent, la pluie,... et le soleil, que le bourgeois sait à Paris se faire mener par toute la ville. (I, 296.) MOLLESSE :

La mollesse ou l'indulgence pour soi et la dureté pour les autres, n'est qu'un seul et même vice. (I, 207; voyez II, 51, n. 110.)

MOMENT:

Il y a des gens qui parlent un moment avant que d'avoir pensé. (I, 222.) Si le moment ou la malice ou l'autorité manque à celui qui a intérêt de le supprimer (un testament), il faut qu'il en essuie les clauses. (II, 190.) Quel dangereux poste que celui qui expose, à tous moments, un homme à nuire à un million d'hommes! (I, 386; voyez I, 270, n. 76.)

MON, MES, adjectif possessif:

Je viserai toujours à ce qu'il emporte de toutes mes études ce qu'il y a de moins épineux et qui convient davantage à un grand prince. (II, 480.) MONARCHIE:

Un homme un peu heureux dans une condition privée devroit-il y renoncer pour une monarchie? (I, 388; voyez I, 384, n. 26.)

MONDAIN :

Un clerc mondain. (II, 230.)

MONDE, sens divers :

Si le monde dure seulement cent millions d'années, il est encore dans toute sa fraîcheur. (II, 122.)

Il y a deux mondes: l'un où l'on séjourne peu, et dont l'on doit sortir pour n'y plus rentrer; l'autre où l'on doit bientôt entrer pour n'en jamais sortir. (II, 249.)

Quelques savants ne goûtent que les apophthegmes des anciens... ; l'histoire du monde présent leur est insipide. (I, 10.)

Le monde est pour ceux qui suivent les cours ou qui peuplent les villes; la nature n'est que pour ceux qui habitent la campagne. (II, 123; voyez I, 295, l. 23.)

Aux enfants tout paroît grand...; aux hommes les choses du monde paroissent ainsi,... parce qu'ils sont petits. (II, 29.)

Le théâtre du monde. (I, 256; voyez I, 336, n. 29.)

Ce vice est.... celui qui convenoit le moins à leur état, et qui pouvoit leur donner dans le monde plus de ridicule. (II, 45; voyez I, 119,7. dern.) S'il (un livre de mœurs) est tel que le monde en parle.... (II, 443; voyez II, 462, 7. 5.)

C'est à leurs parents.... à les renfermer, de peur que leur folie ne de

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vienne fureur, et que le monde n'en souffre. (I, 322; voyez I, 302, l. 5.) Pour les femmes du monde, un jardinier est un jardinier. (I, 180.) N*** arrive avec grand bruit; il écarte le monde. (I, 300.)

Marche-t-il dans les salles, il se tourne à droit, où il y a un grand monde, et à gauche, où il n'y a personne. (I, 356.)

Vous le verrez quelquefois tout couvert de lepre..., ne pas laisser de se mêler parmi le monde. (I, 70; voyez I, 41, l. 9.)

Il y a deux manières de ce que l'on appelle congédier son monde. (I, 311.) L'on ouvre et l'on étale tous les matins pour tromper son monde. (I, 259.) Il a un ami qui n'a point d'autre fonction sur la terre que de le promettre longtemps à un certain monde. (I, 242.)

Tout l'esprit qui est au monde est inutile à celui qui n'en a point. (II, 42.) Je ne sais s'il y a rien au monde qui coûte davantage à approuver.... que ce qui est plus digne d'approbation. (II, 75; voyez I, 265, 1. 4.) C'est le plus petit inconvénient du monde que de, etc. (II, 119.)

MONDORI, par antonomase:

Vrais personnages de comédie, des Floridors, des Mondoris. (I, 358.) MONNOIE:

S'il fait un payement, il affecte que ce soit dans une monnoie toute neuve, et qui ne vienne que d'être frappée. (I, 74; voyez I, 88, note 1.) MONOSYLLABE, substantivement. (II, 205, l. dernière.)

MONSEIGNEUR, employé en parlant à un duc et pair. (II, 10.) MONSIEUR:

Monsieur paye le rôtisseur et le cuisinier, et c'est toujours chez Madame qu'on a soupé. (I, 194.)

Tous demandent à voir la maison, et personne à voir Monsieur. (II, 141.) MONSTIER, monastère. (II, 214, l. 2.)

MONSTRE:

C'est une grande question s'il s'en trouve de tels (des athées); et quand il seroit ainsi, cela prouve seulement qu'il y a des monstres. (II, 242.) Son choix est fait: c'est un petit monstre qui manque d'esprit. (I, 177.)

MONSTRUEUX, EUSE:

C'est une chose monstrueuse que le goût et la facilité qui est en nous de railler.... les autres; et tout ensemble la colère que nous ressentons contre ceux qui nous raillent. (II, 38.)

MONTER, au propre et au figuré; SE MONTER:

Un homme est prêt de partir et de monter dans son vaisseau. (I, 72.) [Le couvreur] est.... vain d'avoir monté sur de hauts combles. (I, 156.) C'est beaucoup tirer de notre ami, si ayant monté à une grande faveur, il est encore un homme de notre connoissance. (I, 307; voyez I, 311, 1. 2.)

Ou la gravité n'est point, ou elle est naturelle; et il est moins difficile d'en descendre que d'y monter. (II, 93.)

Le nombre de ceux à qui il a fait ces largesses.... monte à plus de six cents personnes. (I, 79.)

Un homme stupide, ayant.... calculé avec des jetons une certaine somme, demande à ceux qui le regardent faire à quoi elle se monte. (I, 62.) MONTRE, sens divers; FAIRE MONTRE DE :

Rien ne paroît d'une montre que son aiguille. (I, 325.)

Ces figures de carton qui servent de montre à une fête publique. (I, 349.) Le marchand fait des montres pour donner de sa marchandise ce qu'il y a de pire. (I, 260; voyez ibidem, note 1 ; I, 299, n. 12.)

Le nom de ce panégyriste semble gémir sous le poids des titres dont il est accablé.... Quand, sur une si belle montre, l'on a seulement essayé du personnage, et qu'on l'a un peu écouté, l'on reconnoît qu'il manque au dénombrement de ses qualités celle de mauvais prédicateur. (II, 228.) Faire montre de son esprit. (II, 235 et 236; voyez I, 77, l. 14.) MONUMENT, objet propre à transmettre un souvenir :

Il.... lui coupe les cheveux (à son fils), et les dépose dans le temple comme un monument d'un vœu solennel qu'il a accompli. (I, 73.)

MOQUER (SE); se moquer de:

Toute autre (espèce de pruniers) que vous lui nommez le fait sourire et se moquer. (II, 137.)

[Ils] se moulent sur les princes et se ruinent à se faire moquer de soi. (I, 283.)

Elle se moque de se piquer de jeunesse, et de vouloir user d'ajustements qui ne conviennent plus à une femme de quarante ans. (I, 173.)

MOQUERIE:

La moquerie est souvent indigence d'esprit. (I, 235; voyez II, 37, n. 78; II, 38, n. 81.)

MORAL:

Il a fait imprimer un ouvrage moral, qui est rare par le ridicule. (I, 114.) Un auteur moral (c'est-à-dire, d'un ouvrage de morale). (II, 450.) Corneille est plus moral, Racine plus naturel. (I, 142.)

MORALE:

Il est naturel aux hommes de ne point convenir de la beauté ou de la délicatesse d'un trait de morale qui les peint. (I, 11.)

Voyez I, 114, n. 6 ; II, 225, n. 8; II, 226, n. 12; II, 231, l. 9.

MORDRE, au figuré:

Tels n'approuvent la satire que lorsque commençant à lâcher prise et à s'éloigner de leurs personnes, elle va mordre quelque autre. (I, 11.) MORE:

Il aime à se faire suivre par un More. (I, 73; voyez ibidem, note 2.) MORFONDRE (SE), s'ennuyer par l'attente, la perte du temps: avec un vestibule et une antichambre, pour peu qu'il y fasse languir quelqu'un et se morfondre, fera sentir de lui-même quelque chose qui approche de la considération. (I, 247; voyez I, 138, l. 3.)

N***.

MORGUE:

Maxime.... pernicieuse pour les grands, qui diminueroit leur cour..., qui feroit tomber leur morgue. (I, 153.)

MORT (À LA), excessivement :

Une grande vilaine harangue.... qui m'a ennuyé à la mort. (II, 441.) MORTIER, toque de velours des présidents du Parlement :

Le noble de province.... traite les fourrures et les mortiers de bourgeoisie. (II, 62; voyez ibidem, note 2; I, 290, l. 8; II, 195, l. 5.)

MORTIFICATION:

Un homme partial est exposé à de petites mortifications. (II, 95.)

MORTIFIER:

Une mutuelle bonté, qui avec l'avantage de n'être jamais mortifiés, nous procureroit un aussi grand bien que celui de ne mortifier personne. (II, 63; voyez I, 195, l. 1.)

MOT; MOT POUR MOT:

[D'une] petite pièce de monnoie.... ramassée dans les rues, il ne manque point de retenir sa part avec ce mot Mercure est commun. (I, 58.) Ce qui suit..., c'est.... un mot du Tekehli et du siége de Bude, mais moins en détail que ce que vous en avez lu dans les gazettes. (II, 482.) Autant de petites républiques, qui ont.... leurs usages, leur jargon, et leurs mots pour rire. (I, 276.)

Diseurs de bons mots, mauvais caractère. (I, 330; voyez II, 106, n. 65.) Un terme grec, traduit en françois mot pour mot. (I, 30.)

MOTET. (II, 161, l. 1.)

MOTIF:

Le motif seul fait le mérite des actions des hommes. (I, 168.)
MOU, MOLLE:

Il a une démarche molle. (II, 149.)

MOUCHE, mise sur le visage :

C'est le propre d'un efféminé.... de se mettre des mouches. (I, 139; voyez I, 173, l. 22 et 24; II, 170, . 13.)

MOULER (SE) Sur, au figuré :

Certains particuliers.... se moulent sur les princes pour leur garde-robe et pour leur équipage. (I, 283; voyez II, 166, n. 8.)

MOULT, beaucoup. (II, 206, l. 7.)

MOURIR, au figuré :

L'on dit d'un grand qui tient table deux fois le jour.... qu'il meurt de faim, pour exprimer qu'il n'est pas riche. (II, 113.)

Les amours meurent par le dégoût, et l'oubli les enterre. (I, 204.)
MOUVANT, ANTE:

....

S'ils se font d'eux-mêmes (les mouvements d'une pendule) ou par la force mouvante d'un poids qui les emporte. (II, 267.)

MOUVEMENT:

Vous vous agitez, vous vous donnez un grand mouvement. (II, 117.) Cour orageuse, pleine de mouvements et d'intrigues. (I, 154.)

Se livrer.... à son génie et au mouvement qu'un grand sujet peut inspirer. (II, 235.)

MOYEN:

La ville est un lieu où il n'y a plus moyen de vivre. (I, 85.)

Quel moyen encore de s'appeler Pierre, Jean, Jacques, comme le marchand ou le laboureur? (I, 345.)

[II] se plaint encore de celui qui a écrit ou parlé pour lui, de ce qu'il n'a pas touché les meilleurs moyens de sa cause. (I, 68.)

MUER, comme les oiseaux :

Il est oiseau..., il rêve la nuit qu'il mue ou qu'il couve. (II, 142.)

MULE, sorte de chaussure sans quartier :

Elle paroît ordinairement avec une coiffure plate et négligée, en simple déshabillé, sans corps et avec des mules. (I, 192.)

MULTIPLIER (SE):

[Ces courtisans] semblent se multiplier en mille endroits. (I, 303.)
MULTITUDE:

Evitons d'avoir rien de commun avec la multitude. (I, 345.)
MUSICIEN. (I, 136, n. 49; II, 100, n. 56.)

MUSIQUE:

Tel à un sermon, à une musique..., a entendu, à sa droite et à sa gauche,... des sentiments précisément opposés. (II, 78.)

Chacun.... admire un certain poëme ou une certaine musique, et siffle tout autre. (I, 136.)

MUSIQUE, sorte de coquillage. (II, 142, 7. 11.)

MUTIN, substantivement :

Une dernière scène où les mutins n'entendent aucune raison. (I, 138.) MUTINERIE :

Il aime peu à apprendre par cœur. Il me faut pour le réduire (le prince, mon élève) une mutinerie qui ne se comprend pas sans l'avoir vue. (II, 504.)

MUTUELLEMENT :

Si vous établissez que les uns soient riches et les autres pauvres.... Vous faites alors que le besoin rapproche mutuellement les hommes. (II, 276.) MYSTÈRE; MYSTÈRES :

Une attention importune qu'on a au moindre mot qui échappe, pour.... y trouver un mystère que les autres n'y voient pas. (I, 219.)

Ils parlent jargon et mystère sur de certaines femmes. (I, 282.)

Il est fort exact à visiter, sur la fin de chaque mois, les prêtres d'Orphée, pour se faire initier dans ses mystères. (I, 66.)

L'on ne trouve rien de bien dit ou de bien fait que ce qui part des siens... cela va jusques au mépris pour les gens qui ne sont pas initiés dans leurs mystères. (I, 276.)

L'on fait assaut d'éloquence jusqu'au pied de l'autel et en la présence des mystères. (II, 220.)

MYSTÉRIEUX :

Le mystérieux jargon de la médecine? (II, 77; voyez I, 260, l. 5.)
Que m'apprenez-vous de rare et de mystérieux? (II, 24.)

Il est fin, cauteleux, doucereux, mystérieux. (I, 321.)

N

NAGER, au figuré :

Elles nagent dans la prospérité. (I, 272.)

Le commun.... nage entre ces deux extrémités. (II, 42.)

NAÏF, IVE, adjectif et substantivement :

Le troupeau est-il fait pour le berger, ou le berger pour le troupeau? Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne. (I, 385.)

La manière naive dont tous les caractères y sont exprimés (dans le livre de Théophraste). (I, 14.)

Le naïf et le délicat ne sont-ils pas le sublime des ouvrages dont ils font la perfection? (I, 144, variante.)Le naturel, à partir de la 7° édition.

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