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Ces Caractères, dit le Journal des Savants (1692, no du 25 février, p. 89 ou 68), « ont de la ressemblance pour leur titre, avec ceux de M. de la Bruyère.... et de grandes différences pour le reste. >>

L'abbé Bordelon, très-fécond écrivain, a publié, outre les ouvrages qui par leur titre rappellent de plus ou moins loin celui de la Bruyère, divers autres opuscules où il s'est inspiré du souvenir des Caractères tels la Belle éducation, 1re édition, 1694, 2o édition, 1698; la Langue, 1705.

:

Bordelon a plusieurs fois parlé de la Bruyère et des Caractères avec les plus grands éloges: voyez, dans les Diversités curieuses pour servir à la récréation de l'esprit (1699, tome IV, p. 113, 117 et suivantes), le Dialogue dans les Champs-Elysées entre Théophraste et Descartes. Dans les Diversités curieuses (tome I, 4° partie, p. 172), se trouve, du même auteur, une pièce de vers intitulée : le Caractère de ce siècle.

7. — Réflexions sur les défauts ordinaires des hommes et sur leurs bonnes qualités, par l'abbé Goussault. Paris, Vve Guerout, 1692, in-12.

8.

9.

Réimprimé, en 1714, sous ce titre : « Réflexions sur les différents caractères des hommes, par M. E. F., évêque de N. » (Maestricht, J. Delessart, in-12), et attribué inexactement à Fléchier, cet ouvrage a pris abusivement place dans les éditions de ses OEuvres. Voyez dans J.-M. Quérard, les Supercheries littéraires dévoilées, 2o édition, tome I, col. 1212-1214, un article de A. A. Barbier.

The English Theophrastus, or the Manners of the age, being the modern Characters of the Court, the Town and the City, by Boyer. London, 1692 et 1702, in-8°.

Caractères, pensées, maximes et sentiments, dédiés à Mgr le duc de la Rochefoucauld. Paris, de Bure, 1693, in-12.

10.

Épître signée D*** (du Puy).

Il a paru en 1694 une contrefaçon à l'étranger.

Caractères, sentiments et entretiens sur deux personnes, dont l'une parle mal et écrit bien et l'autre parle bien et écrit mal, par Dupuy, écuyer. Paris, Cl. Barbin, 1693, in-12.

11.

Ces Caractères, dit le Journal des Savants (1693, no du 14 décembre, p. 491 ou 396), « sont des traits vifs et piquants qui épargnent les noms et ne touchent que les vices. »

Le Caractère des vrais chrétiens (par Nicolas de Melicque). Paris, 1693, in-12.

12.

La 4 édition a été revue et augmentée d'après les mémoires de l'auteur (par Ph. B. Moreau de Montour), 1714, in-12.

Le Portrait d'un honnéte homme, par l'abbé Goussault, licencié de la maison de Sorbonne, ci-devant conseiller au Parlement. Paris, Brunet, 1693, in-121.

1. Citons encore, sous l'année 1693, les OEuvres posthumes de Saint-Réal, par le marquis de la Bastie (Paris, in-12), en souvenir du passage suivant d'une lettre de Bour

13.

3 édition, Lyon, Baritel, 1700, in-12.

Le Portrait d'une honnéte femme, par l'abbé Goussault. Paris, 1694, in-12.

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14. Les différents caractères des femmes du siècle, avec la description de l'amour-propre (par Mme de Pringy). Paris, Coignard, 1694, in-12.

Réimprimé à Paris, 1699, Brunet, in-12.

15. Les Caractères des prédicateurs, des prétendants aux dignités ecclésiastiques, de l'âme délicate, de l'amour profane, de l'amour saint, avec quelques autres poésies chrétiennes, par Claude Boyer, 1696, in-8°.

16.

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Les Caractères d'un véritable et parfait amy, par M. P*** (Portes). Paris, 1695, in-12.

17.

Portraits sérieux, galants et critiques, par le sieur B*** (Brillon). Paris, M. Brunet, 1696, in-12.

18.

Premier ouvrage de P. J. Brillon, alors avocat, dont nous avons déjà parlé tome I, p. 99 et 100, p. 432-434; voyez en outre ci-après, n° 20, et p. 184, 189, 195-198. Le Journal des Savants a rendu compte de ce livre en 1696, p. 191 ou 157.

Réflexions, pensées et bons mots, qui n'ont point encore été donnés, par le sieur Pépinocourt (le médecin Jean Bernier). Paris, G. de Luynes, 1696, in-12.

Le privilége de cet ouvrage, où l'on retrouve çà et là le souvenir des Caractères, est du 27 novembre 1695; l'achevé d'imprimer, du 5 juin 1696. Article dans le Journal des Savants, 1696, p. 276

ou 227.

19. Nouvelles réflexions sur les défauts d'autrui et sur les fruits que chacun peut en retirer pour sa conduite (par l'abbé de Villiers). Paris, Collombat, 1697, 2 vol. in-12.

20.

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Ouvrage nouveau dans le goût des Caractères de Théophraste et des Pensées de Pascal (par P. J. Brillon). Paris, de Luynes, 1697, in-12.

Réimprimé en 1698, chez Denain.

Le Dictionnaire de Moréri et les Dialogues des vivants (par l'abbé Bordelon, p. 254, paginée 154 par erreur) attribuent à Brillon ce pastiche anonyme, dont il est d'ailleurs l'auteur reconnu.

Dans se Sentiments critiques sur les Caractères de M. de la Bruyère, p. 15, Brillon fait l'éloge de son propre livre :

delot à Nicaise (23 août 1693, Bibliothèque nationale, tome II de la Correspondance de Nicaise): « Il paroît depuis peu un in-12 d'OEuvres posthumes qu'on attribue à M. l'abbé de Saint-Réal. On voit dans le commencement quelques portraits qui pourroient augmenter le livre de M. de la Bruyère.

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« On y a trouvé, dit-il, du feu, de la vivacité, quelques bons caractères. En Hollande, où l'on cherche à contrefaire et à imprimer, sans se piquer d'un discernement délicat, on le fait servir de troisième tome aux Caractères de M. de la Bruyère. Ce n'est pas là un petit sujet de gloire pour un auteur: il a reçu encore depuis peu un changement illustre. On lui a donné le nom de Nouveau Théophraste (voyez ci-après, no 24), afin qu'il pût balancer la réputation du Théophraste moderne.... Bien que je me propose de critiquer le Théophraste moderne, il faut convenir, avec tout le monde, que le Nouveau Théophraste ne lui est pas comparable. »

Ce médiocre pastiche a été composé entre la 8 et la ge éditions de la Bruyère, c'est-à-dire en 1695 ou dans les premiers mois de 1696 : voyez la huitième et la dernière réflexions du chapitre des Auteurs. Dès 1697, les imprimeurs de Hollande, comme le fait remarquer l'auteur, le joignirent aux Caractères de la Bruyère. Quantité d'éditions l'ont reproduit, jusqu'à ce que Coste en ait, par son bon exemple, allégé les réimpressions des Caractères.

La veuve Michallet se plaignit des libraires de Hollande dans une lettre que publia Basnage en septembre 1700 (Histoire des ouvrages des savants, 1700, p. 425): « J'ai à Paris imprimé, écrit-elle, la Suite des Caractères de Theophraste et des Mœurs de ce siècle (voyez ci-après, no 25); mais j'ai été surprise de voir qu'on a réimprimé chez vous un ouvrage fort différent de celui-ci sous le même titre'. L'auteur devoit se contenter de celui qu'il avoit pris d'abord, qui étoit assez beau, sans me dérober le mien. En effet, cet Ouvrage dans le gout de Pascal et de la Bruyère avoit déjà paru ici, et il n'étoit point à propos de lui donner un autre nom en Hollande. »

Pour que l'on puisse reconnaître l'Ouvrage nouveau sous les titres et les transformations diverses que lui ont imposés les libraires de Hollande, nous reproduisons les titres des premiers chapitres : « L'Homme, la Religion, le Monde, la Solitude, la Cour et les Grands, Réflexions sur quelques endroits choisis de Tacite, le Mérite, la Réputation, la Mode, les Femmes, etc. » L'ouvrage se termine par deux chapitres intitulés : « le Pour et le Contre de la Comédie » et « Pensées détachées. >>

Il a paru à Moscou, en 1784 (Novikoff, in-8°), une traduction russe, faite en 1782, de l'Ouvrage nouveau de Brillon, sous le titre suivant :

Послѣдование характеровъ Ѳеофрастовыхъ и мыслей паскалевыхъ

21.

(<< Imitation des Caractères de Théophraste et des Pensées de Pascal »>).

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Caractères tirés de l'Écriture sainte et appliqués aux mœurs de ce siècle. Paris, 1698.

22. — Réflexions sur le ridicule et sur les moyens de l'éviter, où sont représentés les différents caractères et les mœurs de ce siècle (par l'abbé de Bellegarde). Paris, 1698.

La 5e édition, augmentée, paraissait en 1701.

1. Le livre de Brillon avait paru à Amsterdam en 1697, sous ce titre : Suite des Caractères de Theophraste et des Pensées de Pascal. On avait rendu compte de cette réimpression dans le Nouveau Journal des Savants dressé à Berlin, par M. C***, n° de janvier 1698, p. 53-63.

23.

La 6o édition (Paris, 1708) était augmentée de « Réflexions sur la politesse des mœurs, avec des maximes pour la société civile1. »

Les Préceptes de Phocylide, traduits du grec, avec des remarques et des pensées et peintures critiques à l'imitation de cet auteur (par Duché). Paris, Florentin et P. Delaulne, 1698, in-12.

24.- Le nouveau Théophraste, ou Réflexions critiques sur les mœurs de ce siècle, dans le goût des Pensées de Pascal. Paris, Michel Brunet, 1700, in-12.

Ouvrage déjà mentionné, avec un titre différent, sous le no 20. 25.-Suite des Caractères de Théophraste et des Mœurs de ce siècle. Paris, chez la veuve d'Est. Michallet, 1700, in-12, 69 pages.

Privilége du 9 juin 1699. Achevé d'imprimer du 20 novembre 1699. Le principal intérêt du volume est dans le portrait de la Bruyère, gravé d'après Saint-Jean par Drevet, qui y est joint (voyez cidessus, p. 176 et 177).

Suivant l'imprimeur, le manuscrit lui aurait été apporté par un inconnu, avec une lettre dont son avis au lecteur contient le texte : « Je vous mets entre les mains des écrits qui avoient été injustement retenus par une personne plus avide de gloire que peu scrupuleuse sur les moyens d'en acquérir.... » Éclairé par les conseils de ses amis, touché de remords, le détenteur anonyme s'était déterminé à une restitution au profit du libraire et du public.

« ....

Ayant fait voir ce recueil à des personnes qui sont en droit de juger des ouvrages d'esprit, ajoute l'imprimeur, ils m'ont assuré qu'ils y reconnoissoient le style de ce fameux original que tant de gens ont tâché de copier, et que personne n'a pu parfaitement imiter. » Après avoir mis en ordre les réflexions et les avoir rangées par chapitres, l'imprimeur les publie « sans.... y rien changer, quoiqu'il s'y rencontre quelques négligences qui font voir qu'on n'y a pas mis la dernière main. »

Personne ne prit au sérieux l'attribution que la librairie Michallet faisait ainsi à là Bruyère de ces nouveaux Caractères : il y avait là une pensée de spéculation qui était peu respectueuse pour sa mémoire, et l'on pouvait y voir une marque d'ingratitude. Dans son Histoire des ouvrages des savants, dès le mois de décembre 1699, Basnage signalait la publication du volume et mettait les lecteurs en garde. « Les Caractères des Mœurs de ce siècle, par M. de la Bruyère, écrivait-il (p. 546), en ont produit un grand nombre d'autres à son imitation; on a vu paroître le Théophraste nouveau, le Théophraste moderne et une Suite de Théophraste qu'on prétend être de M. de la Bruyère lui-même. On croit le reconnoître à certains traits qui, tout imparfaits qu'ils sont, paroissent de main de maître. Il est dangereux de marcher sur les pas de M. de la Bruyère, qui n'avoit que son imagination pour guide. Ses saillies vont quelquefois jusqu'à la convulsion.... >> En mars 1700 (p. 126), Basnage enregistrait une protesta

1. Citons encore du même auteur, comme ouvrage de morale traitant des mêmes matières que les Caractères: les Lettres curieuses de littérature et de morale, 1701, plusieurs fois reimprimées. — Les Reflexions sur ce qui peut plaire ou déplaire dans le commerce du monde, réimprimées plusieurs fois, sont antérieures à la publication des Caractères. Le privilége a été accordé en juillet 1687 et enregistré en novembre.

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tion de l'abbé de la Bruyère contre la mauvaise foi de l'éditeur ou plutôt de l'auteur: « L'abbé de la Bruyère, frère de M. de la Bruyère, désavoue la Suite des Caractères de Théophraste comme n'étant pas de son frère. Il est fort en colère contre l'auteur de ces Caractères, »

Le Journal des Savants, dans son n° du 17 mai 1700, p. 218, tenoit pour certaine la supercherie du libraire, tout en jugeant favorablement ces Caractères nouveaux:

« Le libraire, qui avoit intérêt à ce que le public reçût cette Suite des Caractères de Théophraste comme une véritable production de feu M. de la Bruyère, a mis son portrait à la tête et n'a osé y mettre son nom. L'auteur ne l'a composé que pour son divertissement, et n'a jamais eu la pensée de lui emprunter un nom étranger pour le rendre recommandable. Les sujets qu'il a choisis sont beaux, et la manière dont il les a traités a de l'élégance et de l'agrément. »

Dans les Nouvelles de la République des Lettres (avril 1700, p. 473), on disait le nom de l'auteur : « J'ai appris que c'est un avocat qui demeure à Rouen, nommé M. Aleaume (sic). Il a de l'esprit et de la politesse. On trouve dans cet ouvrage des pensées assez bien tournées; mais il y en a d'autres qui n'ont pas le même caractère. On prétend aussi qu'il y a quelques fautes de langage. On m'a assuré que M. de la Bruyère, frère de celui dont je viens de vous parler, désavouera publiquement cet ouvrage. »

Enfin, d'après l'auteur de la Bibliothèque volante, l'abbé de la Bruyère aurait publié sa protestation :

« Les Caractères que feu M. de la Bruyère nous a donnés sur les mœurs du siècle ont eu une approbation si générale qu'un anonyme a voulu en donner une Suite pour faire accroire qu'elle étoit du même auteur.... On a mis au devant du livre le portrait de feu M. de la Bruyère. Néanmoins les connoisseurs ont bien vu que ce n'étoit pas là son style ni sa manière de penser. C'est pourquoi l'abbé de la Bruyère, frère de cet illustre défunt, désavoue cet ouvrage dans une lettre qu'il a publiée pour cela et dans laquelle il déclame fort contre l'auteur de cette Suite, qu'on dit être un avocat de Rouen. »> (Bibliothèque volante ou Elite de pièces fugitives, par le Sr J. G. J. D.-M. [le sieur J. G. Jolli, docteur-médecin], seconde partie, Amsterdam, MDCC, Extrait de diverses lettres, p. 220.)

Où la lettre de l'abbé de la Bruyère a-t-elle paru? A-t-elle été publiée en effet? Nous ne saurions le dire. Il est possible que l'on veuille parler du désaveu que Basnage avait fait connaître au public, sans imprimer le texte même de la lettre qu'il avait reçue sans doute de l'abbé. Brillon, tour à tour le rival, le critique et l'apologiste de la Bruyère, ne pouvait manquer de parler de la Suite des Caractères :

« Ce seroit à vous, lisons-nous dans la lettre xxxv des Sentiments critiques sur les Caractères de Théophraste de M. de la Bruyère, ce seroi à vous, Monsieur, à me parler de la Suite des Caractères de Théophraste nouvellement imprimée. On prétend que ce sont des Caractères posthumes de M. de la Bruyère; je vous dirai en peu de mots ce que j'en pense. Le livre n'a rien de nouveau que le portrait de cet auteur; les chapitres sont des matières rebattues et usées; les caractères sont froids, communs, languissants et ne partent point de main de maitre. Je les attribue à une personne que je ne vous nomme point, autant pour ménager sa réputation, car il a fait de meilleurs ouvrages, que pour ne pas m'exposer à me tromper dans mon jugement'.

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