Page images
PDF
EPUB

se serait pas mépris, croyons-nous, aussi souvent sur la date de la première impression de ses remarques.

Cartons: feuillets 95, 117, 139, 147, 269, 271, 273, 307, 309', 357, 383, 423, 475, 4812, 565, 643. La page 446 est numérotée 646. Le feuillet 271 (nous venons de citer ce chiffre parmi les cartons) présente trois états différents dans les exemplaires que nous avons sous les yeux. Le texte est irréprochable dans quelques-uns, et il convient de remarquer que, dans ces exemplaires, le feuillet 271 n'a pas les apparences d'un carton : nulle solution de continuité ne l'a jamais séparé du feuillet correspondant (p. 281 et 282), et nul onglet, nul collage ne l'en a rapproché. Dans un grand nombre d'exemplaires, le feuillet 271 est, au contraire, un carton, et un carton où il se trouve soit deux fautes d'impression, soit une seule. Un premier carton en effet reproduit à la ligne 5 du verso (tome I, p. 291, ligne 3, no 14) une faute de la 6e édition: héritiers, au lieu d'héritières, et de plus la dernière ligne (no 18) perdre en frais de noces le tiers de la, fait défaut. Sur un autre carton, l'on a rétabli, en serrant le texte, la ligne tombée, tout en conservant la faute héritiers. Deux conjectures nous semblent s'offrir pour expliquer cette singularité. Ou quelque accident survenu soit chez l'imprimeur soit chez le relieur a obligé le premier à remplacer un feuillet par un carton dans une partie de l'édition, et l'on a successivement tiré deux cartons, le premier ayant perdu une ligne; ou bien un feuillet primitivement imprimé, que nous ne connaissons pas, et contenant des fautes typographiques, a été remplacé successivement par un second carton portant héritiers et ayant une ligne de moins, puis par un troisième qui n'avait conservé que la faute héritiers, enfin par un quatrième, celui-là sans fautes, qui, cette fois, n'était plus d'un seul feuillet, mais de deux le feuillet 271 et le feuillet 281; pour le dernier d'ailleurs, la composition est exactement la même dans tous les exemplaires.

[ocr errors]

7 bis. Les Caractères de Théophraste, etc. Septième édition. Lyon, Thomas Amaulry. M DC XCIII, in-12.

15 feuillets préliminaires non chiffrés; texte des Caractères de Théophraste et de la Bruyère, p. 1-587. 2 feuillets non chiffrés pour la table et le privilége,

Cette édition, dont nous n'avons vu aucun exemplaire, est, à ce qu'il paraît, la réimpression de la 6: voyez ci-dessus, no 6, dernier alinéa.

8. Les Caractères de Théophraste, etc. Huitième édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, Michallet. M DC XCIV, in-12.

Discours sur Théophraste, 16 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste, p. 1-52; Caractères de la Bruyère, p. 53-716; Discours dans l'Académie françoise, p. I-XLIV 3. prononcé 4 feuillets non chiffrés pour la table et le privilége.

--

1. Il est demeuré sur ce carton deux fautes d'impression: « on est échet, quelquefois mal; » au moins une, mal, si l'auteur a écrit échet: voyez le Lexique.

2. La page 481, sans signature, devrait avoir la signature X.

3. Le titre courant, en haut des pages, est, pour cette partie du volume: Discours

à Messieurs de l'Académie françoise.

1120 caractères, dont 42 nouveaux; trois caractères des éditions précédentes ont reçu des additions.

Le Discours de réception à l'Académie, qui avait déjà été publié tant par Coignard que par Michallet (voyez ci-après, p. 151, nos 10 et 11), était pour la première fois joint à une édition des Caractères, et il y paraissait précédé d'une préface.

C'est, selon toute apparence, pour mettre fin au débat qui s'était élevé entre lui et Coignard, imprimeur de l'Académie, au sujet de la publication du Discours, que Michallet crut devoir demander un nouveau privilége, bien que le sien fût valable jusqu'en 1697. Ce privilége, obtenu le 21 septembre 1693, et enregistré le 4 mars 1694, est ainsi conçu: «Notre bien amé Etienne Michallet.... nous a fait représenter qu'en vertu de nos lettres patentes du 8 octobre 1687 pour dix années, il auroit imprimé un livre intitulé: les Caractères de Théophraste..., lequel il desireroit faire réimprimer avec des augmentations considérables faites par l'auteur, même y joindre la harangue qu'il a prononcée à l'Académie françoise. A ces causes..., nous lui avons permis et continué, permettons et continuons par ces présentes d'imprimer et r'imprimer ledit livre et augmentations ci-dessus..., pendant le temps de dix années consécutives, à commencer du jour de l'expiration de nos précédentes lettres de

mission.... »

per

Michallet obtenait ainsi un privilége qui ne devait prendre fin qu'en 1707.

L'impression commencée, la censure, a-t-on dit, le libraire, pensons-nous, voulut qu'une indication qui ne pût échapper à l'attention du lecteur lui signalât les remarques nouvelles de ce volume: on exigea qu'une main fût placée en marge de chacune des additions. La Bruyère s'y résigna.

La page 75, qui porte la première main et où la Bruyère annonce qu'elle est exigée de lui (voyez notre tome I, p. 124, note 2), est un carton; il en est de même de quelques autres des feuillets où sont imprimées des mains (feuillets 281-282, 353-354, 429-430); mais il n'en faut pas conclure que l'impression fût très-avancée quand l'on résolut de placer un signe à côté des nouveaux Caractères, car les pages 77, 111, 190, etc., qui ne sont pas des cartons, portent le même signe'.

:

Cartons feuillets 75, 183, 237, 271 ou 281, 293, 353, 4172 (ou plutôt 423), 429, 467, 521, 535, 573.

Nous avons fait remarquer ailleurs (tome I, p. 171, note 2, et p. 174, note 1) qu'un certain nombre d'exemplaires de la 8° édition portaient deux variantes, qu'a relevées le premier M. Destailleur. Les variantes que la Bruyère a introduites ainsi dans deux passages ne se trouvent pas sur des cartons : une partie seulement du tirage de la feuille D était donc accomplie quand les corrections ont été faites. Il est à noter que ces changements apportés à la 8e édition n'ont pas été reproduits dans la suivante, qui est revenue au texte de l'édition antérieure. La raison en est sans doute que l'impression de la 9° édition se fit, sans qu'on y prît garde, sur l'un des exemplaires non corrigés de la 8.

1. A la page 77, par exception, la main, au lieu d'être imprimée en marge, remplace le pied de mouche, en tête de l'alinéa. Aux pages 429, 597 et 678, une main

a été omise.

2. Une faute d'impression dans cette page, ligne 6 en remontant : « un chaise ».

9.

- Les Caractères de Théophraste, etc. Neuvième édition, revue et corrigée. Paris, Michallet. M DCCXVI (sic, lisez: M DC XCVI),

in-12.

Discours sur Théophraste, 16 feuillets non chiffrés; Caractères de Théophraste, p. 1-52; Caractères de la Bruyère, p. 1-662; Discours à l'Académie, p. 1-XLIV; table et privilége, 3 feuillets non chiffrés.

L'auteur mourut le 11 mai 1696, alors que l'on achevait l'impression de cette édition. « La ge édition des Caractères de Théophraste a paru peu de jours après la mort de M. de la Bruyère, qui en est l'auteur, » écrit Basnage dans les Nouvelles de la République des Lettres, no de mars, avril et mai 1696, p. 421. Nous trouvons dans une clef manuscrite (voyez tome I, p. 398) une indication qui s'éloigne peu de celle de Basnage : La ge édition, y dit-on, « a paru trois semaines ou un mois » après la mort de la Bruyère.

Quelle que soit la date de la mise en vente, cette édition a été véritablement revue et corrigée, ainsi que l'annonce le libraire sur le titre. Tel a été le sentiment de MM. Walckenaer', Destailleur, Asselineau, L. Lacour de la Pijardière, etc., mais non de tous les critiques o.

La ge édition, à la vérité, ne contient pas de remarque nouvelle; elle compte un peu plus de fautes d'impression et de fautes évidentes que les éditions antérieures; quelques variantes, une ou deux suppressions de mots, par exemple, peuvent être imputées à la distraction des imprimeurs plutôt qu'aux corrections de l'auteur. C'est de l'ensemble de ces considérations sans doute que l'on a conclu que la dernière édition revue et corrigée par la Bruyère est la 8. Il n'est pas douteux pour nous que la Bruyère, de sa propre main, introduisit dans cette 9o édition un assez grand nombre de variantes, et qu'il a pu en lire, sinon peut-être la dernière feuille, du moins l'une des dernières. L'insertion de quatre cartons, et particulièrement celle de deux d'entre eux, serait un témoignage suffisant de la révision de l'auteur, qu'attestent, par surcroît, beaucoup d'autres corrections d'une incontestable authenticité. Ces car

1. Voyez l'édition de Walckenaer, p. 37 et surtout 644.

2. Voyez l'Avertissement d'Auger, placé en tête de l'édition de 1823, mentionnée ci-après, p. 162, n° 73, et reproduit en tête de celle de 1872, rangée plus loin, p. 171, sous le n° 140, et aussi la Comédie de la Bruyère, par M. Éd. Fournier, 2 partie, p. 495.-Walckenaer a constaté que, tout en prétendant reproduire le texte de 1694, l'éditeur de 1823 a adopté les fautes introduites par Coste; nous pourrions aussi montrer que l'éditeur de 1872 a plus d'une fois accueilli dans son texte les variantes de la 9° édition.

3. Voyez tome I, p. 37, note 7; p. 58, note 3; p. 82, note 4; p. 187, note 1 ; p. 222, note 1; p. 227, note 1; p. 278, note 2; p. 321, note 2; tome II, p. 62, note 4; p. 92, notes 1 et 2; p. 127, notes 2 et 3; p. 243, note 1; p. 250, note 2; p. 260, note 3; p. 264, note 2.- La Bruyère corrigeait, on le comprend, avec moins d'attention, les dernières éditions: telle faute d'impression les a traversées de la 6a à la 9° inclusivement, comme, par exemple, le mot monotomie, à la 16a remarque du chapitre de la Chaire.

4. Voyez tome I, p. 76, note ; p. 128, note 5; p. 130, note 1; p. 132, note 4; p. 176, note 2; p. 208, note 4; p. 295, note 3; p. 315, note 1; p. 328, note 3; p. 342, note 2; tome II, p. 74, note 1; p. 139, note 1; p. 159, note 2; p. 252, note 2; p. 261, notes 4 et 5; p. 262, note 1; p. 438, notes 1 et 2; p. 444, note 6; p. 451, note 1, etc. Parmi ces variantes, dont nous pourrions étendre la liste, le plus grand nombre sont, de toute certitude, des corrections de la Bruyère, et prouveront, aux yeux de tous, qu'il n'est pas exact que la 9o édition ait paru « sans retouches. »

tons sont les feuillets 3, 233, 641 et 647 des Caractères de la Bruyère. Le premier et le dernier n'ont eu d'autre objet que de faire disparaître des fautes d'impression: nulle autre différence entre le texte qu'ils portent et celui de la 8° édition; mais déjà n'est-il pas vraisemblable que c'est l'auteur, et non l'imprimeur, qui a jugé nécessaire la composition de ces deux cartons? La réimpression du feuillet 233 a eu pour but la légère amélioration d'une phrase que la Bruyère avait trouvée suffisamment correcte dans la 7e édition et dans la 8o. Michallet, livré à lui-même, l'aurait sans nul doute laissée reparaître dans la ge, si la Bruyère n'avait demandé un carton lorsque la feuille déjà imprimée et tirée passa sous ses yeux. La réimpression du feuillet 641-642 démontre encore plus clairement l'intervention de l'auteur. Comme nous l'avons fait remarquer au tome II, p. 261, notes 4 et 5, et p. 262, note 1, il avait laissé se glisser des erreurs de calcul dans les considérations astronomiques qu'il avait ajoutées à la 7 édition. La 8 les avait maintenues, et elles eussent reparu dans la ge, si l'auteur ne les avait rectifiées dans un carton ajouté à la feuille Dd, p. 642 de cette édition.

A la suite du cahier Dd, le volume contient encore les cahiers Ee, Ff et Gg (ce dernier de 8 feuillets): on y trouve çà et là des retouches de l'auteur, mais elles sont antérieures au tirage et ne témoignent plus d'une révision postérieure à l'impression, comme le fait le cahier Dd, muni des deux cartons 461 et 467. Ainsi donc, aux premiers jours de mai 1696, l'édition était certainement imprimée, moins peut-être les trois dernières feuilles.

On raconte au sujet de cette ge édition une anecdote que nous ne saurions accueillir avec confiance. Après la publication de la 8, la Bruyère, dit-on, avait préparé une édition nouvelle, qui n'eût pas été une simple réimpression; mais, à sa mort, ses héritiers, mécontents du peu de libéralité du libraire Michallet envers l'auteur des Caractères, refusèrent de lui communiquer l'exemplaire où la Bruyère avait inscrit ses additions et ses remaniements. On trouve dans des catalogues de bibliothèque le rappel de cette historiette, destinée à rehausser le prix de la 8e édition. Dans sa Comédie de la Bruyère (2o partie, p. 495-497), tout en ne l'exposant qu'avec réserve et sous une forme conjecturale, M. Fournier lui a prêté son autorité. Le point de départ de cette anecdote paraît être une note du Catalogue de la bibliothèque de M. Kastner de Bale, publié en 1844 par l'Alliance des Arts (in-8°, 2e partie, p. 8, no 40), note que M. Paul Lacroix, qui en est l'auteur, me signalait obligeamment, il y a quelques années. Après avoir très-justement reproché aux éditeurs des Caractères de ne pas recourir aux impressions originales (l'édition Walckenaer n'avait pas encore paru), M. Lacroix ajoutait : « Nous avons vu chez un vieil amateur de Choisy-le-Roi un exemplaire portant des annotations et une préface manuscrite de la Bruyère. » Qu'est devenu cet exemplaire, et comment le bibliophile qui le possédait, et qui attribuait ses annotations à la Bruyère, l'a-t-il laissé s'égarer ou tomber dans l'oubli?

Nous serions heureux qu'il se retrouvât et que, contrairement à nos prévisions, l'authenticité de ses annotations pût être démontrée ; mais nous rappellerons que la ge édition s'est imprimée du vivant de la Bruyère, et qu'il ne s'en est pas désintéressé, bien que,

1. En 1844, à l'époque où M. Lacroix notait un souvenir déjà lointain, on ne connaissait pas encore l'écriture de la Bruyère,

distrait par la composition d'un nouvel ouvrage (voyez tome II, p. 529), il n'en ait pas relu attentivement toutes les épreuves. Pourquoi n'aurait-il pas livré à Michallet son exemplaire préparé pour une réimpression, comme il lui avait donné en 1694 la copie de son Discours à l'Académie et la préface de ce Discours?

Le texte de la 9o édition a été reproduit dans celles de MM. Destailleur, Asselineau, L. Lacour : voyez ci-après, p. 168, 170, 171. Il a paru à Lyon, chez Thomas Amaulry, une réimpression de cette dernière des éditions préparées par la Bruyère : nous n'en avons rencontré aucun exemplaire, et M. Guigue, qui a bien voulu nous envoyer la liste des éditions anciennes des Caractères que contient la Bibliothèque de Lyon, en a fait la recherche en vain; mais l'existence de la 9 édition de Lyon est démontrée par l'impression d'une Clef qui s'y réfère : voyez ci-après, p. 153, no 13.

b) Discours à l'Académie française.

La Bruyère prononça le 15 juin 1693 son discours à l'Académie. La préface qu'il a mise en tête de ce Discours dans la 8° édition des Caractères, publiée en 1694, fait allusion (voyez tome II, p. 454) à un procès qu'engagèrent deux libraires, qui ne peuvent être que Coignard et Michallet, au sujet de l'impression de cette harangue. Nous ne saurions dire avec certitude si ce procès, bientôt abandonné, ou plutôt si la procédure par laquelle on l'entama, suivit ou précéda la publication du Discours qui fut faite en 1693, sous format in-4o, tant par Michallet que par Coignard, imprimeur de l'Académie. La famille Coignard obtenait, le 2 juillet 1693, un privilége « pour l'impression des discours de prose et pièces de vers qui ont déjà été imprimés » ou « que l'Académie voudra faire imprimer à l'avenir, tant de par elle que dans les récep tions d'Académiciens. » Le 6 juillet, le privilége était enregistré à la chambre syndicale des imprimeurs, et le discours paraissait peu jours après, « avec privilége. » La librairie Michallet, d'autre part, imprima le même discours « avec permission. » Ce fut sans doute à la suite de ces deux publications que s'éleva le conflit signalé par la Bruyère: il se termina par un accommodement. Il est vraisemblable que le privi lége du 21 septembre 16932, qui autorisa Michallet à comprendre le discours dans les éditions des Caractères, en fut la conclusion.

de

Dans le n° du 10 août 1693, le Journal des Savants rendait compte des trois discours prononcés à l'Académie, le 15 juin, par MM. Bignon, la Bruyère et Charpentier, et publiés par la librairie Coignard. Il louait les trois harangues : « Ces trois discours, disait-il, quoique différents dans leur style et dans leur caractère, peuvent être proposés des modèles d'éloquence.... Le discours de M. de la Bruyère est d'une juste étendue et chargé d'un grand nombre de portraits 3. » (P. 366-368.)

comme

1. Bibliothèque nationale, département des Manuscrits, Librairie, registres des priviléges.

2. Même registre.

3. Voyez tome II, p. 433-436. Voici le passage de la lettre de Galland auquel nous avons fait allusion p. 434: « On vous aura mande la réception en même temps, à l'Aca

« PreviousContinue »