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ADDITIONS ET CORRECTIONS

ADDITIONS ET CORRECTIONS.

Depuis l'impression de nos Commentaires, nous avons acquis un volume manuscrit de notes critiques attribuées à Amelot de la Houssaye sur divers ouvrages contemporains, parmi lesquels figurent les Caractères de la Bruyère. L'attribution de ces notes, qui font l'objet d'un article que nous avons inséré dans l'Annuaire-Bulletin de la Société de l'Histoire de France, année 1870-1871, p. 263, nous paraît très-vraisemblable, et nous l'acceptons sans hésiter. Amelot reproduit, sans dire qu'il les prenne ailleurs, un certain nombre d'annotations empruntées aux clefs qui avaient cours. Nous n'imprimerons dans ces Additions qu'un choix de ses notes diverses, mais nous donnerons, sans en rien omettre, les rapprochements qu'il a faits çà et là d'extraits d'auteurs latins. Alors même qu'il est évident que la Bruyère ne s'est pas inspiré du passage cité, il n'est pas sans intérêt de connaître les réminiscences que la lecture des Caractères éveillait au dix-septième siècle dans un esprit cultivé. Amelot annotait un exemplaire de la 8e édition, publiée en 1694, alors que la Bruyère venait d'entrer à l'Académie.

A côté des extraits des Notes critiques d'Amelot de la Houssaye, nous citerons aussi des annotations de Jean-François Félibien des Avaux, fils d'André Félibien, et, comme lui, membre de l'Académie des Inscriptions: il les a écrites sur les marges d'un exemplaire de la 10° édition des Caractères que possède M. Éd. Fournier, et elles sont reproduites dans la Comédie de la Bruyère, 2o édition : voyez pages x et suivantes.

On trouvera encore, parmi nos Additions, quelques variantes nouvelles, appartenant à la rédaction primitive de la Bruyère: elles nous sont fournies par un exemplaire de la 1re édition, qui contient, dans leur état primitif, un certain nombre de pages auxquelles la Bruyère a substitué des cartons voyez la Notice bibliographique, p. 132 et suivantes.

Nous devons des remerciments à MM. Defrémery, Ch. Barry, Tamizey de Larroque et de Boislisle, pour nous avoir signalé diverses corrections qui ont pris place dans le relevé qui suit.

TOME I.

Page 6, note 6, ligne 1, fin : « 1699 », lisez : « 1799 ».

Page 12, note 1, lignes 1-2 : « Martin Cureau de la Chambre », lisez : « Marin Cureau de la Chambre », ainsi qu'il a été imprimé au tome II, P. 466.

Page 34, ligne 4 : « mais même de toucher », supprimez de, qui est évidemment de trop: cette faute, qu'on a laissé par megarde se glisser dans le texte, s'est maintenue dans toutes les éditions soit originales, soit posthumes.

Page 46. Effacez la note 5, et voyez au Lerique.

Page 78. Effacez la note 1. Il n'y a point la de variante, mais l'omission d'un mot, signalée et réparée dans les « Fautes d'impression » dont le relevé termine la premiere edition des Caractères.

Page 93, note 1. et page 100, note 2: Voyez ci-dessus », lise: : « Voyez au tome III, in partie ».

Page 113, note 1, fin, ajoutez :

« Malebranche, dont les pensées ont si souvent inspiré celles de la Bruyère, s'était montré d'un avis tout different dans le passage suivant que M. Damien a rappelé dans son Étude sur la Bruyère et Malebranche Paris, 1866, p. 6-7): « Il n'y a point de science qui ait tant de rapport « à nous que la morale. C'est elle qui nous apprend tous nos devoirs, ce « que nous devons à Dieu, à notre prince, à nos parents, à nos amis, et « généralement à tout ce qui nous environne. Elle nous enseigne même « le chemin qu'il faut suivre pour devenir éternellement heureux; et tous « les hommes sont dans une obligation essentielle, ou plutôt dans une « nécessité indispensable de s'y appliquer uniquement. Cependant il y « a six mille ans qu'il y a des hommes, et cette science est encore fort « imparfaite. » (Recherche de la vérite, tome II, livre IV, chapitre п, p. 10, a édition de 1675.)-Nous avons fait remarquer que la Bruyere assigne à la création du monde une date différente de celles qu'avaient adop tées Bossuet et le P. Labbe. Il écarte de même celle qu'il avait lue dans l'Histoire du monde de Chevreau, à laquelle il a fait des emprunts (voyez ci-dessus. p. 4, note 1). Dans le passage de la Recherche de la vérité que nous venons de citer, et que la Bruyère avait sans doute sous les yeux lorsqu'il écrivait la première remarque, Malebranche s'était rapproché de la date acceptée par Chevreau (5656 environ). La Bruyère lui emprunte la formule « depuis.... qu'il y a des hommes, » et rejette sa chronologie. »

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Page 116, note 1, fin, ajoutez :

....

« Descartes avait écrit dans son Discours de la méthode (2° partie): Souvent il n'y a pas tant de perfection dans les ouvrages composés a de plusieurs pièces, et faits de la main de divers maîtres, qu'en ceux << auxquels un seul a travaillé. » — Ce rapprochement, fait par M. Damien dans son Étude sur la Bruyère et Malebranche (p. 19), semble démontrer que la Bruyère a simplement répété et développé dans cette remarque, où l'on a voulu voir la critique du Dictionnaire de l'Académie, une réflexion de Descartes, >>

Page 126, note 8, substituez la note suivante : « Bien que le mot nouvellistes semble s'appliquer exclusivement aux colporteurs de nouvelles qui s'assemblaient soit aux jardins des Tuileries ou du Luxembourg, soit dans les cabinets, etc., nous serions tenté d'en étendre le sens aux correspondants qui, de Paris, tenaient leurs amis de province au courant des nouvelles, et même d'admettre, avec divers éditeurs, que le nouvelliste peut être un rédacteur des recueils mensuels du temps.

Dans la clef de la traduction publiée en Angleterre en 1702 (voyez ci-dessus, p. 174, no 3), nouvelliste est synonyme de journaliste. Le traducteur ajoute en note: «The author of the Works of the learned of Paris, « etc. » L'Histoire des ouvrages des savants (qui ne s'imprimait pas à Paris) était sans doute la publication de ce genre la plus connue en Angleterre; H. Basnage toutefois était le journaliste dont la Bruyère avait le moins à se plaindre. »

lisez :

Page 129, note 1, ligne 1: « Théophile Viaud, né à Clérac », « Théophile de Viau, né à Bouxières, dans l'Agenois ». Page 132, no 46, dernière ligne : « de sottise à l'acheter », ajoutez

en note:

« La Bruyère avait d'abord écrit : « Le E** G** est immédiatement «< au-dessous du rien. Ií y a bien d'autres livres qui lui ressemblent. Il y « a autant d'esprit à s'enrichir par un mauvais livre qu'il y a de sottise à << l'acheter ». Avant que la 1re édition fût mise en vente, il y fit insérer un carton contenant la rédaction que donne notre texte : la véritable initiale de Hermès (voyez la note 3) y est substituée à l'E** qui avait été d'abord imprimé par distraction et sans égard pour l'esprit rude du mot grec : il a de même écrit Égésippe au lieu de Hégésippe (tome I, p. 153). »

Page 132, note 3, fin, ajoutez : « On peut lire dans l'article intitulé: Bibliothèque de Richelet, que Pierre Aubert a placé en tête de l'édition de 1728 du Dictionnaire de la langue françoise de Richelet, la défense du Mercure galant contre la Bruyère (p. LXXXI). Le dernier trait de la remarque de la Bruyère rappelle ces mots de Malebranche: « .... Quoique ce soit une faute plus grande qu'on ne s'imagine, que de composer un << méchant livre ou simplement un livre inutile, c'est une faute dont on « est plutôt récompensé qu'on n'en est puni. » (Recherche de la vérité, tome II, livre IV, chapitre VIII, p. 64.) »

Page 133, no 47, ligne 8: « d'action »>, ajoutez en note: « VAR. (éd. 1, rédaction première) : c'est faute d'action, de théâtre ».

Page 140, ligne 8: « l'esprit, qu'il avoit sublime, à qui il a été redevable », ajoutez en note : « VAR. (édit. 1, première rédaction): auquel il a été redevable ».

Ibidem, lignes 15 et 16: « admirable surtout », ajoutez en note: « VAR. (édit. 1, première rédaction): admirable certes »."

Page 150, no 67, fin, ajoutez en note:

« Les auteurs des clefs ont unanimement reconnu, comme nous venons de le dire, Varillas et Maimbourg dans Dorilas et Handburg de la remarque 66 (p. 149: voyez p. 437, XXIX). Mais Amelot de la Houssaye, soit qu'il ait eu sous les yeux une clef où, par une erreur de copiste, leur nom était écrit en marge de la remarque suivante (p. 150, no 67), et non en marge de la remarque 66, soit qu'il ait fait de lui-même à Varillas et Maimbourg l'application de cette dernière remarque, Amelot, dis-je, commente ainsi qu'il suit la phrase: « Celui qui n'a égard en écrivant, etc. : « Quel avantage est-il revenu à Varillas et à Maimbourg d'écrire de faus«ses histoires accommodées aux desirs des circonstances du temps où ils « écrivoient, si ce n'est de passer dans tous les siècles pour des écrivains << vendus à leurs intérêts ou plutôt à leurs creuses visions? Maimbourg a « cru qu'en dévouant sa plume aux intérêts du Roi, la prélature seroit « sa récompense. Varillas a cru qu'en altérant certaines vérités, ses his«toires seroient lues avec avidité et rendroient par là son nom recom<< mandable à la postérité; mais la seule qualité de faussaire lui est restée, << jointe à celle d'un très-mauvais historien, parce que, dans un caractère « où le public se trouve intéressé, qui peccat in uno, illico fit omnium reus. » Page 160, no 27, second alinéa (Tu te trompes, Philémon), fin, ajoutez en

note :

« M. Damien rapproche ce passage de quelques lignes de Malebranche: « Le superbe est un homme riche et puissant, qui a un grand équipage, « qui mesure sa grandeur par celle de son train, et sa force par celle des «< chevaux qui tirent son carrosse.... Cependant notre équipage n'est pas « nous.» (Recherche de la vérité, tome II, livre V, chapitre VII, p. 197.) » Voyez plus loin, p. 211, addition relative à la page 274, no 83, une plus longue citation de ce morceau de Malebranche.

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