Page images
PDF
EPUB

gne qui se négociait. Ces billets surannés qui, aux mains des premiers porteurs, n'avaient aucune valeur, étaient souvent achetés à vil prix par des personnages en crédit qui les faisaient réassigner sur un fonds disponible et réalisaient des bénéfices considérables en se les faisant payer intégralement.

BILLETS DE BANQUE. - Voy. BANQUE. BILLETS DE CONFESSION. - Voy. JAN

SÉNISME.

-

BILLETS LOMBARDS. Depuis l'année 1716, on distribuait des billets lombards à ceux qui prenaient un intérêt dans l'armement d'un navire. Les billets lombards étaient des bandes de parchemin coupées en angle aigu, de la largeur d'environ un pouce par le haut et se terminant en pointe par le bas. Lorsqu'on voulait s'associer à l'armement d'un navire et contribuer à la cargaison, on versait l'argent en échange d'un billet lombard, dont on recevait une moitié, l'autre restant entre les mains de l'armateur. Au retour du navire, il suffisait de rapprocher les deux billets pour constater les droits du porteur et sa part au profit.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

tôt

BILLOS. Droit qu'on levait sur le vin en Bretagne et qui était perçu, tanpar le roi, tantôt par les seigneurs. BINAGE. Double service que fait un curé ou un vicaire, en remplissant, avec la permission de son évêque, les fonctions ecclésiastiques dans deux paroisses. Le binage, lorsqu'il est régulièrement établi, donne au desservant le droit de toucher un supplément de deux cents francs sur les fonds de l'Etat et de jouir du presbytère de la succursale vacante et de ses dépendances.

BINOCLE. Télescope inventé par le père Rheita, capucin allemand qui écrivit à cette occasion un traité intitulé Oculus

Enoch et Eliæ. Ce télescope fut perfectionné par le père Chérubin, capucin d'Orléans, qui, en 1678, écrivit sur les avantages du binocle. On renonça à s'en servir au siècle suivant.

BISSEXTILE.

trois cent soixante-six jours. Les années Année composée de bissextiles reviennent de quatre ans en quatre ans. On ajoute alors un jour au mois de février. Voy. ANNÉE.

BLANC. -Le blanc était la couleur distinctive de la royauté. On la retrouvait dans les sceaux employés par les rois capétiens et sur leurs étendards.

BLANC. Ancienne monnaie de bilIon, dont la valeur était très-variable. On appelait grands blancs ou gros deniers blancs ceux qui valaient dix ou douze deblancs ceux qui n'en valaient que cinq ou niers tournois et petits-blancs ou demisix. On fabriqua des blancs aux xive, xve

et XVIe siècles.

BLANC (PETIT ). Les petits blancs étaient les planteurs des colonies qui n'avaient que de médiocres exploitations. -BLANC-MANGER.- C'était un des mets les plus estimés dans la cuisine française. Le blanc-manger se faisait au XIVe siècle, d'après le témoignage du maître-queue Taillevant, avec du lait d'amandes, des blancs de chapons, du sucre, du gingembre et de la mie de pain. On pilait le tout, on le passait au tamis, et on le faisait épaissir au feu, en l'aromatisant d'eau de rose. Il est probable que c'est le mets qu'on appelle coulis de chapon au sucre, dans le roman du Petit Jehan de Saintré. On

ajoutait quelquefois à ce mélange des jaunes d'oeufs et du safran; mais alors il blanc-manger pour prendre celui de geperdait la couleur blanche et le nom de nestine. La réputation du blanc-manger, qui remonte au XIe siècle, se soutint jusqu'au commencement du XVIIIe siècle. «Quand on voulait éprouver un cuisinier, dit Legrand d'Aussy, on lui donnait à faire un blanc-manger.»

BLANCHES (REINES).

Nom donné aux reines veuves, parce qu'elles portaient le deuil en blanc. Voy. DEUIL

BLANCS (les). On désignait ainsi, pendant les guerres de Vendée, les par.. tisans de la royauté.

[blocks in formation]
[ocr errors]

du blason, ce terme vient de l'allemand blasen (sonner du cor), parce que, dans un tournoi, l'écuyer ou le page d'un chevalier sonnait du cor pour appeler le héraut d'armes qui venait reconnaître les armoiries. On n'est pas d'accord sur l'antiquité et l'origine des armoiries. Les guerriers grecs ornaient déjà leurs boucliers de symboles, comme on le voit dans la tragédie des Sept chefs devant Thèbes. Pour le moyen âge, on pense générale ment que la première institution des armoiries remonte aux jeux célébrés au xe siècle, après la défaite des Hongrois. Cependant quelques auteurs, et entre autres du Cange, croient que Cassiodore a fait allusion aux armoiries dès le vie siècle. Abbon, dans la description du siége de Paris par les Normands en 886, parle de boucliers peints (parmas pictas) qu'on a regardés comme des boucliers armoriés. Ce qui est certain, c'est que les armoiries prirent un grand developpement à l'époque des croisades et par l'institution des joutes, pas d'armes et tournois; mais on ne peut admettre avec quelques auteurs, que les armoiries datent seulement de ces expéditions. En effet, on en trouve de positivement décrites avant les croisades; telles sont, entre autres, les armes de la famille de Reginbold, prévôt de l'abbaye de Mouri en Suisse, de 1027 à 1055 (voy. Gallia Christ., t. V, p. 1036). On connaît encore les armes de Robert de Flandre, en 1072, et des comtes de Toulouse, en 1088. Mais on ne peut nier que les croisades rendirent l'usage des armoiries beaucoup plus commun. Au milieu de cette multitude de chevaliers couverts de fer, il était indispensable d'adopter pour se reconnaître quelque signe caractéristique. Les romans de chevalerie, qui datent de l'époque des croisades, sont remplis de descriptions d'armoiries. Le roman de Perceforêt, cité par Lac. Sainte-Palaye, au mot ARMOIRIES, dit que les chevaliers couvraient souvent leur écu ou bouclier pour n'être point reconnus; mais que la housse étant déchirée par les coups portés sur l'écu, on découvrait le chevalier et ses armoiries. Le poëte de Philippe Auguste, Guillaume le Breton, décrit les armes de Richard, comte de Poitou, fils de Henri II, roi d'Angleterre : « Je reconnais, dit-il, la gueule des lions, et sur son bouclier s'élève une tour de fer:

Rictus agnosco leonum; Illius in clypeo stat ibi quasi ferrea turris. Au milieu de la variété des symboles, croix, figures d'animaux et autres emblèmes, le blason devint une science com

pliquée. Il fallut de longues études pour se reconnaître dans l'art héraldique. On employait déjà à une époque fort ancienne, des juges et rois d'armes pour constater les armoiries et prévenir les usurpations de noblesse. Du Cange, dans son Glossaire de la basse latinité, cite le texte d'un ancien titre : Comment le roi d'armes des François fut premièrement créé et la façon de son noble couronnement; le serment qu'il doit faire; ses droits aussi, et tout ce qu'il est tenu de faire. Plus tard, les rois d'armes furent remplacés par des maréchaux d'armes et juges d'armes.

Les armoiries ne devinrent héréditaires qu'au XIIe siècle. Elles variaient souvent, en raison de l'acquisition de nouveaux domaines, de nouveaux titres ou de nouvelles charges. Dès l'année 1271, on trouve l'épée de connétable sur un sceau de Robert d'Artois. Les cardinaux chanceliers et présidents des parlements placèrent au cimier de leurs armes la barrette et le mortier, insignes de leurs dignités. Les rois de France autorisèrent quelquefois des familles françaises ou étrangères à porter des fleurs de lis dans leurs armes. En 1389, Charles VI donna, dit Froissart, à son cousin germain, messire Charles d'Albret, deux quartiers des armes de fleurs de lis de France. Les armoiries étaient primitivement réservées à la noblesse. En cas de dégradation, elles étaient traînées à la queue d'un cheval; ensuite on pendait l'écu renversé.

Au xye siècle, on vit des nobles couvrir leurs chevaux de housses armoriées. Ce qui ne fut pas universellement approuvé, comme l'atteste le passage suivant d'Oliv. de La Marche: « Au pas d'armes du seigneur de Lalaing à Châlons-sur-Saône (en 1450), se présenta Michau de Certaines sur un cheval couvert de ses armes, dont plusieurs gens s'émerveillèrent. Il sembloit à d'autres que les armes d'un noble homme doivent être la noble marque de son ancienne noblesse et que nullement ne se doit mettre en danger d'être trébuchée, renversée, abattue ni foulée si bas qu'à terre, tant que le noble homme le peut détourner ou défendre. En cette manière, l'honneur de ses parents est mis à la merci d'une bête irraisonnable qui peut être portée à terre par une dure atteinte. »

Ce fut seulement vers la même époque que les roturiers anoblis commencèrent à prendre des armoiries. Il en résulta bientôt du désordre dans les blasons, et Charles VIII créa, en 1498, la charge de maréchal d'armes, pour connaître de toutes les armoiries des nobles de France. Les guerres de religion mirent une grande

confusion dans la noblesse et dans les signes qui la distinguaient. Enfin, en 1615, Louis XIII créa la charge de jugé général d'armes pour réformer les abus ou usurpations d'armoiries et constater les véritables. François Chevriers de Saint-Mauris remplit le premier cette charge. Après sa mort, arrivée en 1641, elle fut exercée par les d'Hozier, dont la science héraldique était devenue proverbiale sous l'ancienne monarchie.

Les armoiries se composent de plusieurs parties essentielles, telles que l'écu, les émaux, les pièces et les meubles. 1° L'écu est le champ des armoiries; il prend différentes formes; il est quelquefois coupé par des lignes verticales, diagonales ou horizontales; ces divisions produisent les quartiers, dans lesquels on figure les armes réunies de plusieurs familles. Les armoiries des cadets sont brisées ou parties des armes maternelles. Cette brisure s'appelle lambel et est formée d'un filet garni de pendants. Les armes des bâtards sont traversées d'une barre. «Messire Bernard, dit Olivier de La Marche, entra en la lice, armé de toutes armes, la cotte d'armes de Foix vêtue, à la barre traversant, comme il appartenoit à bàtard de cette maison. » 2 On entend par émaux les métaux, couleurs ou fourrures qui caractérisent le champ de l'écu. Les principaux métaux sont l'or et l'argent; les principales couleurs sont gueules ou rouge, sinople ou vert, azur ou bleu, pourpre ou violet, sable ou noir; les fourrures sont l'hermine et le vair ou petitgris. 3° On appelle pièces, le chef ou haut de l'écu; la face ou bande horizontale sur 'écu; le pal ou bande perpendiculaire sur l'écu; la croix qui est formée du croisement de la face et du pal; la bande et barre qui sont des bandes diagonales, etc. Les pièces de premier ordre sont le chef, la face, le pal, la bande, la barre, la croix, le sautoir, la bordure, la champagne, le chevron. Les pièces honorables sont le canton, l'orle, la pile, le giron, le pairle, le trécheur, les hameydes (voy. pour quelques-uns de ces mots le Dictionnaire des termes de blason à la suite de cet article). 4° Les meubles se composent des figures héraldiques qui sont représentées dans les armoiries, telles que lions, croix, tours, tétes de maures, etc.; elles renferment ordinairement une allusion au caractère de la famille, à ses domaines ou à quelque action illustre. On plaçait quelquefois dans l'écu des pièces d'or ou d'argent de forme circulaire, qu'on appelait besants et qui étaient probablement un souvenir des croisades. On comprend encore sous le nom de meubles les or

nements extérieurs, comme les timbres, les lambrequins, les supports, les devises. On appelle timbres les casques, cimiers, couronnes, que l'on trouve en usage dès le xIe siècle. Les lambrequins sont des bandes d'étoffes ou rubans qui s'enroulent autour des timbres. Les veuves mettaient à leurs armoiries une cordelière, qui fut adoptée par Louise de La Tour, vers 1460. Ses armes portaient une corde à noeuds déliés, avec ces mots : J'ai le corps délie; d'où est venu le mot de cordelière. Depuis Anne de Bretagne, qui adopta la cordelière, les reines de France la mirent autour de leurs armes et écussons. Les supports sont des figures d'hommes ou d'animaux placés des deux côtés de l'écusson et qui en soutiennent le timbre. Quand il n'y a qu'une figure pour soutenir l'écu on l'appelle tenant; tel est un chevalier appuyé sur ses armoiries Les anciennes armes de France avaient deux anges pour supports. Voy. figure A.

[graphic][merged small]

Les devises et le cri de guerre se placent ordinairement au-dessous de l'ècu ou au-dessus du timbre. 1.es devises sont postérieures aux armoiries; elles ne commencèrent à être en vogue qu'aux xive et xve siècles. En 1340, Edouard III mit au bas de son écu la devise d'Angleterre: Dieu et mon droit. Les devises avaient presque toujours un sens allégo

[merged small][merged small][graphic][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

quatrième est écartelé, au premier et quatrième, de gueules à la tour crénelée d'argent; au deuxième et troisième, d'azur à trois maillets d'argent. Le cinquième est de gueules semé de fleurs de lis d'or, à la bande d'argent brochant sur le tout. Le sixième a déjà été décrit. Le septième est d'or à l'aigle de gueules; le huitième, d'azur à deux clefs d'argent adossées et entretenues; on dit, en termes de blason, que deux clefs sont adossées quand leurs pannetons sont tournés en dehors, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; entretenu se dit des clefs ou autres objets liés ensemble. Le neuvième est écartelé, au premier et au quatrième, d'argent à deux faces de sable ou noir (le sable se marque en gravure par des traits croisés); au deuxième et troisième d'or avec trois canettes ou petites canes, etc.

Comme il nous est impossible de donner ici un traité complet du blason, nous renverrons ceux qui veulent étudier cette science aux ouvrages du père Ménestrier qui sont classiques sur cette matière. Cependant, le blason ayant son vocabulaire spécial, il est nécessaire d'ajouter quel ques mots qui se rencontrent fréquemment dans la description des armoiries. On appelle abime le centre ou le milieu de l'écu, en sorte que la pièce qu'on met en abimé ne touche et ne charge aucune autre pièce. Ainsi l'écu du second quartier de la fig. B est en abîme; en général un petit écu placé au milieu d'un plus grand est dit être en abime. Adextré s'applique aux pièces qui en ont quelque autre à leur droite; un pal qui n'aurait qu'un lion sur le flanc droit serait adextré de ce lion. Affronté se dit de deux choses opposées de front, comme deux lions ou deux autres animaux. Aiglettes; ce terme s'emploie quand il y a plusieurs aigles dans un écu. Ajouré se dit des jours d'une tour ou d'une maison quand ils sont d'une autre couleur. Alezées, pièces qui ne touchent ni les bords ni les flancs de l'écu. Alérions, aiglette sans bec ni pattes. Anché, cimeterre recourbé. Appaumé, main ouverte, dont on voit la paume. Appointé, chevrons, épées, flèches ou autres pièces qui se tiennent par la pointe. Badelaire, épée large et recourbée. Bande, pièce qui coupe l'écu en diagonale de droite à gauche. Barre, pièce qui coupe l'écu dans le sens opposé. Bars, poissons adossés, courbes et posés en pal. Bastilles, pièces qui ont des créneaux renversés qui regardent la pointe de l'écu. Besantstourteaux, figures rondes comme les besants et mi-parties de métal et de couleur. Bisse, serpent. Bordure, filet qui suit le bord de l'écu. Brochant se dit des pièces

qui passent sur d'autres. Canton, partie carrée de l'écu séparée des autres; on appelle cantonnée une pièce placée dans une de ces parties de l'écu. Champagne, pièce qui occupe le bas de l'écu. Chapeau, ornement que les cardinaux, archevêques et évèques placent comme timbres audessus de leurs armoiries; il est rouge pour les cardinaux, vert pour les archevèques et évêques; noir pour les abbés et autres ecclésiastiques. Chaperonné, faucon ou épervier qui a la tête couverte d'un morceau de cuir appelé chaperon en terme de fauconnerie. Chef, partie superieure de l'écu; quand le chef est contigu avec d'autres pièces honorables du même émail sans aucun filet pour les séparer, on le nomme chef-pal, chefbande, chef-barre, chef-chevron, selon les pièces avec lesquelles il se trouve joint. Chevron, pièce de l'écu composée de deux bandes assemblées en haut et s'ouvrant en bas en forme de compas. Cramponné; ce mot s'emploie en parlant des croix et autres pièces qui ont à leurs extrémités une demi-potence. Croisettes, petites croix qui accompagnent d'autres pièces de l'écu. Danché, pièces qui se terminent en pointes aiguës comme des dents. Dextrochère, bras droit peint dans un écu, tantôt nu, tantôt habillé. Diapré, figure de fantaisie, comme un compartiment de fleurs, tracée soit sur le champ de l'écu, soit sur une des pièces honorables. Diffamé, lion ou leopard sans queue. Donjonné, tours et châteaux avec tourelles. Dragonne, lion ou autre animal qui se termine en queue de dragon. Ecartelé, écu divisé en quatre parties. Echiqueté, pièces de l'écu composées de carrés semblables à ceux des échecs. Ecoté, troncs et branches de bois dont les menues branches ont été coupées. Engoulé, bandes, croix, sautoirs et autres pièces dont les extrémités entrent dans des gueules de lions, léopards ou dragons. Engrêlé, bordures, croix, sautoirs qui sont garnis de petites dents fort menues, dont les côtés s'arrondissent un peu. Entretenu, pièces qui sont liées ensemble par des anneaux. Éployé, aigle à deux têtes dont les ailes sont étendues. Equipolle se dit de neuf carrés qui sont disposés de manière à présenter alternativement cinq carrés d'un émail et quatre autres d'un émail différent. Essorant oiseau qui n'ouvre les ailes qu'à demi. Essoré, toits d'émaux différents. Failli, chevron rompu. Figuré, soleil sur lequel on exprime l'image du visage hu main. Flambant, pal ondé et aiguisé en forme de flamme. Flanqué, figure qui en a d'autres à ses côtés. Fleuré, bandes,

« PreviousContinue »